Goûter la présence de Dieu en nous n’est pas évident. Car ce mystère, l’œil ne l’a pas vu et l’oreille ne l’a pas entendu. Le Christ en nous est plus imperceptible à nos sens que le petit enfant dans le ventre de sa mère. Ce n’est pas étonnant qu’il soit si facile de l’oublier et de vivre comme s’il n’était pas là.
Même la grande Thérèse d’Avila a mis des années avant de le mesurer pleinement : « Si j’avais compris [disait-elle] que dans ce petit palais de mon âme habitait un si grand roi, il me semble que je ne l’aurais pas laissé seul si souvent mais que de temps en temps je serais restée en sa compagnie. »*
Rester en sa compagnie : voilà ce que Dieu désire lorsqu’il vient faire sa demeure en nous. Après l’Annonciation, les pensées et le cœur de la Vierge Marie se sont naturellement et continuellement tournés vers Jésus. Marie avait le souci de ne pas le laisser seul et de le rejoindre par la pensée et la prière. Ce désir de demeurer auprès de lui ne l’a jamais quittée. Dans l’Évangile, on retrouve Marie à des moments importants de la vie de son Fils, jusqu’au pied de la croix.
Pour suivre Jésus jusqu’au bout, il faut lui être solidement attaché. Ces liens, nous pouvons les tisser par la prière, ce cœur à cœur où, en apparence, rien ne se passe mais où, en réalité, l’amour qui nous unit ne cesse de grandir. Notre croissance spirituelle est comme une gestation, des choses merveilleuses se passent à l’intérieur, mais tout est caché et seuls ceux qui entrent en eux-mêmes peuvent les deviner.
*Le chemin de la perfection, sainte Thérèse d’Avila.