Marie a dû être surprise d’entendre de son fils que d’autres pouvaient être sa mère. Après tout, c’est bien elle qui l’a porté et nourri. Elle qui a veillé sur lui et l’a éduqué. Alors qui d’autre pourrait être sa mère ?
S’il s’agit de la maternité physique, évidemment, personne d’autre que Marie ne peut se dire mère de Dieu. Mais Jésus parle d’une autre maternité qui est d’ordre spirituel et le fait naître dans le cœur des croyants.
Jésus aime et veut avoir besoin de nous pour accomplir son œuvre de Salut. Ainsi, il lui plaît de passer par un intermédiaire pour venir faire sa demeure dans une âme. N’est-ce pas d’ailleurs ce qui se passe lorsque nous faisons connaître le Christ à quelqu’un ? Dans connaître, il y a naître et dans connaissance, il y a naissance. Par l’annonce de Jésus Christ peut s’opérer la naissance du Christ dans une âme. C’est le processus que décrit saint Paul dans la lettre aux Romains : la foi naît de ce que l’on entend et comment entendre si personne ne parle ?
Ainsi, en annonçant la Bonne Nouvelle et en témoignant de notre foi, nous devenons mère du Christ pour ceux qui entendent et accueillent cette parole.
La maternité spirituelle accompagne aussi tout le processus de croissance de la vie divine. Par la prière, les petites attentions, les sacrifices, nous permettons au Christ de croître toujours plus dans l’âme dont il a fait sa demeure. C’est ce que j’essaie de faire chaque jour auprès des enfants et des jeunes de nos établissements scolaires. C’est un vrai travail d’enfantement, long et difficile, parfois douloureux, mais tellement beau !
* Photo : Soeur Marie-Lys parmi ses élèves.