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Mapplethorpe: Look at the Pictures de Fenton Bailey & Randy Barbato (109 minutes, 2016)

Je me demande souvent dans quelles mains ces pages finiront par tomber. Je veux croire que tu seras cette personne un jour après que je serai partie. Je l'espère car c'est toi que j'aime, Janey. Il ne me reste plus personne sur la terre à part toi. Je m'endors chaque nuit avec ta photo serrée contre mes lèvres. Oh si seulement je pouvais t'avoir la nuit tombée pour une heure aux côtés des feux de camp afin de briser cette solitude. Si seulement je pouvais te prendre dans mes bras. Je médite dans une couverture auprès de mon feu de camp, guettant loups et coyotes, mes chevaux veillent tout proches et je m'endors en priant Dieu de me laisser vivre assez longtemps pour te revoir encore une fois."

Ces mots auraient été écrits par Martha Jane Cannary, alias Calamity Jane, à destination de Janey, sa fille, qu’elle avait confiée à un couple peu après sa naissance. La lecture de ces lettres est émouvante, qui nous plonge dans un monde avec des Sioux et des Winchester, mais aussi et surtout dans les sentiments d’une mère éloignée de sa fille. Delphine Seyrig projeta au début des années 1980 de réaliser un film autour de cette correspondance à sens unique – et même : jamais envoyée. Pour préparer ce film elle partit enquêter dans le Montana, en 1983, accompagnée de Babette Mangolte à la caméra. Le projet de Delphine Seyrig resta inachevé. Et c’est plus de 15 ans après que Babette Mangolte parvint à trouver la forme pour relater cette singulière expérience de repérages, pour monter ces rushes jamais utilisés et leur donner un cadre. Calamity Jane & Delphine Seyrig, a Story, c’est "une femme inspirée par une femme inspirée par une femme", nous dit Olivia Cooper Hadjian. Une réflexion personnelle sur le féminisme et la maternité, un film qui nous montre que "certaines vies sont menées avec tant de liberté et de générosité qu’elles deviennent pour d’autres des légendes, porteuses d’une immense force d’inspiration."

C’est à l’occasion des Rencontres de la photographie d’Arles, qui proposent cette année une exposition consacrée à Babette Mangolte, cinéaste, cheffe opératrice et photographe, que nous vous présentons trois de ses films au sein d’un Fragment d’une œuvre. L’occasion de découvrir sa pratique de la photographie à travers The Camera : Je or La Camera : I, autoportrait en caméra subjective qui pousse le spectateur à se fondre dans le regard de la photographe. Et d’avoir un aperçu de son important travail autour de la danse, dans Calico Mingling, qui capte une pièce chorégraphique de Lucinda Childs, en une "dentelle graphique hypnotisante".

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Photo encore, avec Mapplethorpe: Look at the Pictures, qui retrace la carrière du photographe américain – Robert de son prénom – et sa montée en puissance dans le monde de l’art. On y fouille délicatement des archives, découvrant des trésors de sa jeunesse fauchée. On y voit la grande ambition du jeune homme, ses multiples explorations – tout un New York, solitaire ou mondain, que Robert traversa en une vingtaine d’année avant d’être emporté par le sida. Le film nous donne aussi l’occasion de s’extraire du déjà-connu, d’élargir notre regard et de découvrir enfin l’immense variété de sa production d’images, dont certaines firent scandale et choquèrent la bonne vertu et dont d’autres plaisaient à son père.

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Pour finir, nous suggérons trois manières de filmer des rues ou des routes. Au cas où.

D’abord, un walk-movie : marcher avec une caméra dans une rue choisie, à Alger. Rencontrer ceux et celles qui s’y trouvent, éventuellement les mettre en scène, on ne sait pas trop, et cheminer le temps d’une prise avec eux. Dresser ainsi une topographie des rencontres, d’un lieu : "Bir d’eau", a Walkmovie - Portrait d’une rue d’Alger.

Sinon, se poser avec une caméra dans des rues de Tunis. Placer une feuille blanche pile devant l’objectif. Et voir ce qui se passe. Surtout : écouter ce qui advient, accueillir les curieux, recueillir la parole de ceux et celles qui s’interrogent sur cet étrange dispositif – et aussi : filmer la lumière sur la feuille. D’un procédé extrêmement simple, récolter toute une complexité : Foyer, de Ismaïl Bahri.

Ou alors, en ce jour de départ du Tour de France, se poster sur le bas-côté. Ici, à 4km du col d’Izoard dans les Alpes. Côtoyer les camping-caristes et observer leur attente du peloton, plusieurs jours durant, rythmée par les promenades, les apéros et le réglage de l’antenne-satellite. C’est La Grand-Messe !

Bons films !

 
 
 
 

Sur Tënk dès aujourd'hui

 
 
 

CALAMITY JANE & DELPHINE SEYRIG, A STORY

Babette Mangolte
87 minutes, 2020

 

En 1983, touchée par la lecture des lettres de Calamity Jane à sa fille, Delphine Seyrig part enquêter dans le Montana, sous le regard de Babette Mangolte.

 
 
 
 
 

THE CAMERA : JE OR LA CAMERA : I

Babette Mangolte
89 minutes, 1977

 

Des séances-photo en caméra subjective, une exploration de l'acte de prise de vue... un autoportrait de la photographe-cinéaste.

 
 
 
 
 

CALICO MINGLING

Babette Mangolte
10 minutes, 1973

 

Babette Mangolte film une pièce chorégraphique de Lucinda Childs qui explore les motifs complexes créés par l'action de la marche.

 
 
 
 
 

FOYER

Ismaïl Bahri
32 minutes, 2016

 

2015. Dans les rues de Tunis Ismaïl Bahri filme une feuille de papier fixée devant son objectif. Intrigués, des passants l'abordent.

 
 
 
 
 

"BÎR D'EAU", A WALKMOVIE - PORTRAIT D'UNE RUE D'ALGER

Djamil Beloucif
77 minutes, 2011

 

Journée ordinaire d’une rue d’Alger où un film se fait et se défait sous le regard d’une caméra.

 
 
 
 
 

LA GRAND-MESSE

Valéry Rosier, Méryl Fortunat-Rossi
70 minutes, 2018

 

En juillet, sous le col d’Izoard, les camping-cars s’installent plusieurs jours avant le passage du Tour de France. C’est l’été, on se réunit, on se détend.

 
 
 
 
 

MAPPLETHORPE: LOOK AT THE PICTURES

Fenton Bailey & Randy Barbato
109 minutes, 2016

 

Un portrait intime du photographe américain Robert Mapplethorpe, dont la vie était tout aussi scandaleuse que ses photos.

 
 
 
 
 
 

Dernières séances

ENCORE 7 JOURS

 
 
 

DANS LA TERRIBLE JUNGLE

Caroline Capelle, Ombline Ley
81 minutes, 2018

 
 
 
 
 

SAMOUNI ROAD

Stefano Savona
128 minutes, 2018

 
 
 
 
 

JOURNAL D'UN MONTAGE - ADULTÈRE (MODE D’EMPLOI)

Annette Dutertre
99 minutes, 2012

 
 
 
 
 

NE CROYEZ SURTOUT PAS QUE JE HURLE

Frank Beauvais
76 minutes, 2018

 
 
 
 
 

LUTTE JEUNESSE

Thierry de Peretti
55 minutes, 2017

 
 
 
 
 

GEORGES DELERUE

Jean-Louis Comolli, Anne Baudry
59 minutes, 1994

 
 
 
 
 

SYLVIA KRISTEL - PARIS

Manon de Boer
39 minutes, 2003

 
 
 
 
 

Actualités de Tënk

 
 
 

Retrouvez Tënk aux Rencontres d’Arles !


Dès lundi, le monde de la photographie tourne son regard vers Arles pour les Rencontres de la photographie. Du 4 juillet au 25 septembre les expositions s’invitent au sein de lieux exceptionnels dans la ville. Des tirages de l’américaine Lee Miller, l’œuvre de Babette Mangolte ou encore l’approche du corps de Susan Meiselas… Tout ce très beau programme est à retrouver ici. 


Et pour la semaine d’ouverture, Tënk et les Rencontres d’Arles transforment la Cour Fanton en cinéma en plein air. Vous y découvrirez des films en avant-première comme Atlantic Bar de Fanny Molins ou Children of the Mist de Diem Ha Le, des films qui documentent l’avant-garde féministe ou encore des films soutenus par Tënk ! Retrouvez le programme détaillé de ces soirées ici.

 
 
 
 
 
 

Dans le cadre de l’escale Bandes de féministes en ligne jusqu’au 30 juillet 2022, les équipes de Tënk France et Canada vous invitent à une table ronde en ligne sur la vidéo féministe au Québec et en France dans les années 1970-1990.

La chercheuse Karine Bertrand, les réalisatrices Nicole Giguère et Helen Doyle, et l'archiviste, traductrice et programmatrice Nicole Fernandez Ferrer seront présentes pour échanger sur les modes d'archivage de contenus cinématographiques féministes militants de l’époque.

L'événement sera co-animé par la chercheuse Julia Minne et la directrice artistique de Tënk.ca, Naomie Décarie-Daigneault. La discussion sera d'une durée d'1h30 et vous êtes invité·es à intervenir dans les 30 dernières minutes.

Rendez-vous le jeudi 7 juillet à 18h ici.

 
 
 
 

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