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Un artiste russe méconnu à la croisée du fauvisme et de l’expressionnisme, les splendeurs de la collection Cini, le Paris de Proust ou les secrets de la Dame à la licorne : c'est un bien beau tour du monde des arts qui vous attend dans notre numéro de décembre !
Vous découvrirez également la carrière flamboyante d'Ilya Répine, l'hommage tout en couleur de Combas à Brassens, les créations spectaculaires de Margiela et de Thierry Mugler, le design gonflable et la folie des céramiques contemporaines.
Dominique Greiner, rédacteur en chef de Croire-La Croix
ÉDITO
Une table de fête
Les fêtes de fin d’année sont souvent l’occasion de retrouvailles familiales. C’est l’occasion pour les fratries, les cousins, les générations de se retrouver. Les repas y tiennent une grande place. La table est joliment dressée. Les mets sortent de l’ordinaire. Les bons vins animent les conversations qui durent plus qu’à l’accoutumée…
Les repas sont une réalité humaine importante. Rien d’étonnant donc qu’ils occupent une place importante dans la Bible. Le prophète Isaïe utilise même l’image du festin «de viandes grasses et de vins capiteux» pour évoquer les temps messianiques (Is 25, 6). C’est au cours d’un repas de noces à Cana, que saint Jean fait commencer la vie publique de Jésus (Jn 2, 1-12) qui s’achèvera avec la Cène. Sans parler de toutes les paraboles où il est question de banquet. Comme celui par lequel se termine le récit du fils prodigue où la fête se déploie sous le signe de la gratuité et de l’abondance.
Et puis il y a cet étonnant récit de la Nativité au début de l’Évangile de Luc : Marie «mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire» (Lc 2, 7). Une mangeoire ! Il y a mieux qu’une étable comme lieu de convivialité. Depuis le début de l’Église, de nombreux commentateurs ont vu dans ce verset l’annonce de l’Eucharistie : Jésus s’offre en nourriture. C’est le sens de chaque repas qui s’en trouve renouvelé. Qu’il soit tout à fait ordinaire ou festif, c’est un moment où Dieu se rend présent, où il se donne. Que ces fêtes de fin d’année permettent à chacun d’en prendre plus fortement conscience. Joyeux Noël.
Noël s’est universalisé. Chrétiens et non-chrétiens le fêtent dans le monde entier. Le philosophe et théologien Jean-François Petit s’interroge : sécularisation à déplorer, ou victoire du christianisme ? Noël est-il définitivement vidé de son sens ?
En ce mois de décembre 2022, avec le 505e numéro d'artpress, que du lourd ! 60 pages en plus et un sommaire exceptionnel, ce qui est bien le moins pour une revue qui fête son demi-siècle, fièrement campée sur son indépendance, pionnière dans la mise en place de cet art contemporain devenu désormais phénomène de société. Une revue restée fidèle aux artistes des avant-gardes défendues dans les années 1970, à ses premiers collaborateurs, et qui n'en continue pas moins à défricher le terrain foisonnant de la jeune création. Pour preuve : Après l'école, biennale artpress des jeunes artistes, qui se tient jusqu'au 8 janvier 2023 à Montpellier, et dont des images ouvrent ce numéro.
Pas de bilan et encore moins de nostalgie à l'occasion de cet anniversaire. Tout au contraire, nous nous sommes laissés guider par le désir de comprendre le présent et sommes allés en discuter avec les artistes, les personnalités qui nous semblaient les mieux à même de nous aider à approcher une réalité complexe et si souvent déroutante : ceux dont nous accompagnons le parcours depuis si longtemps, Michael Baldwin et Mel Ramsden du groupe Art & Language, Pascal Convert, Jan Dibbets, Joan Fontcuberta, Fabrice Hyber, et les nouveaux venus dont les pratiques nous surprennent et nous émerveillent, le cinéaste Miguel Gomes, Grégory Chatonsky qui dialogue avec des intelligences artificielles, et Caroline Achaintre qui renouvelle complètement – qui l'eût cru il y a 50 ans ? – tapisserie et vannerie ! Nous avons aussi sollicité ceux dont la pensée nous éclaire depuis des années, Giorgio Agamben, Georges Didi-Huberman, Jean-Marie Schaeffer, et ceux qui réorientent notre regard : Kaira M. Cabañas vers des frontières qui s'effacent entre art et art brut, Ben Davis vers une prise de conscience des nouveaux conditionnements du monde de l'art. Et puis nous sommes allés à la rencontre des grands professionnels qui permettent l'accès du plus grand nombre à l'art : Bernard Blistère et Manuel Borja-Villel, respectivement ex-directeur du Musée national d'art moderne à Paris et directeur du Musée Reina Sofia à Madrid, Max Hollein, qui dirige le Metropolitan Museum à New York, et Robert Storr, historien de l'art, longtemps conservateur au MoMA, enfin Hector Obalk, qui transforme l'histoire de l'art en un spectacle passionné et passionnant.
Mais artpress serait-il artpress sans les grandes œuvres qui l'ont étayé tout au long de ces années ? C'est ce que rappellent Philippe Forest, Jacques Henric, Richard Millet ainsi que Georges Banu dans les textes qu'ils consacrent à Marcel Proust, Franz Kafka, Pierre Guyotat, Tadeusz Kantor et Bob Wilson. On y a ajouté quelques petits trésors : un inédit de Guyotat, un autre d'Enrique Vila-Matas consacré à Georges Pérec, et d'étonnantes images du temps où Jean-Luc Godard faisait de la mise en page…
Du lourd, oui, mais vous verrez, vous en sortirez tellement plus léger !
Retrouvez par ici les événements en cours et à venir à Paris, en régions et à l'étranger. Et si vous avez envie que vos événements figurent dans l'agenda d'artpress, juste après nos reviews d'expositions et sur notre site (rubrique agenda artpress), quatre types de modules pour tout budget vous sont proposés. Contact : c.brunet@artpress.fr.
Se plonger dans un numéro d'artpress, c'est non seulement découvrir l'actualité artistique et littéraire, mais c'est aussi en apprendre un peu plus, souvent avant tout le monde.
Par exemple, qui mieux que Lancelot Hamelin qui lui avait consacré un grand article dans notre n°490, et Marianne Ségol-Samoy, sa traductrice, pouvaient rencontrer Jon Fosse, fascinant nouveau prix Nobel de littérature, pour un entretien exceptionnel? À lire dans ce n°516 d'artpress qui vient de paraître.
Et qui, mieux que Catherine Francblin, auteur du catalogue de la grande exposition de Jérôme Zonder au Casino Luxembourg (jusqu'au 7 janvier), pouvait accompagner l'artiste dans une véritable visite guidée, et la transcrire pour la "Grande Interview" en ouverture de ce même numéro? Pour mémoire, Jérôme Zonder faisait déjà la couverture d'artpress en 2011 avec un très drôle autoportrait!
Qui encore, mieux que Alexander Streitberger, meilleur spécialiste du plus freudien des artistes conceptuels anglais, Victor Burgin, pour expliquer l'œuvre de celui-ci, à l'occasion d'une double exposition: au Jeu de Paume (jusqu'au 28 janvier) et au Centre photographique de Pontault-Combault (jusqu'au 23 décembre)?
Le musée des beaux-arts de Lyon est réputé pour ses grandes expositions thématiques qui débordent largement sur la période contemporaine. Formes de la ruine (1er décembre-3 mars) méritait un dossier sérieux. Nous avons sollicité rien moins que deux historiens et un philosophe: Alain Schnapp, commissaire de l'exposition, Paul Ardenne qui inventorie les mutations de la notion de ruines, et Bruce Bégout qui, paradoxalement, envisage son obsolescence.
Si l'on n'a pas manqué Anatomie d'une chute de Justine Triet, palme d'or à Cannes, et le Procès Goldman de Cédric Kahn, on n'en lira pas moins la chronique de Fabrice Lauterjung qui, à partir de ces exemples, élargit la réflexion sur cinéma et procès.
On accompagnera Annabelle Gugnon à Milan, à la fondation Pirelli qui accueille (avant la Reina Sofia à Madrid) une rétrospective du "magicien" James Lee Byars, on découvrira (ou redécouvrira) dans l'interview de Baptiste Pinteaux par Julien Bécourt l'œuvre écrite et plastique de la très singulière Pati Hill, et on souhaitera bon anniversaire à Albert Baronian qui fête les 50 ans de sa galerie bruxelloise.
Dans les pages livres, tandis que Fabrice Hadjadj parle du "nouveau dans l'ancien" à propos des Évangiles et de Nietzsche, on appréhendera l'ancien dans le nouveau en passant de William Carlos Williams ou Franck Venaille à David Grann, d'Ernest Hello au cinéaste Damien Chazelle et au dernier ouvrage, particulièrement émouvant, de Marcel Cohen.
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Ce copyright concerne mes textes et mes photos.
Si vous souhaitez utiliser un de mes textes ou photos, merci de me contacter au préalable par e- mail et de citer mon nom et le mon adresse URL... comme je m'efforce de le faire pour les créations des autres.