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Les actualités de la Maison de Chateaubriand - Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups
Actualité - agenda
[Exposition] visites guidées tous les jeudis, atelier tapissier-décorateur pour les enfants (27 mars), week-end spécial avec visites, conférences, ateliers et séances d'écrivain public (les 2 et 3 avril) > voir l'agenda
[Concert littéraire] La vie et le talent des plus grands écrivains sont mis en musique à la Maison de Chateaubriand : Rêve de Nohant autour de George Sand (le 3 avril). >voir l'agenda
[Arboretum] "les enfants de l'Arboretum" reviennent pour des séances ludiques et créatives inspirées de la nature (les 19 mars et 9 avril), et les "Jeudi des jardiniers" vous proposent des ateliers de techniques de taille et de semis (les 31 mars, 7, 14, 21 et 28 avril). Visites guidées les 31 mars et 10 avril. > Informations et réservations
Du côté de la Maison
[Les jeudis de la philo] Ce deuxième cycle philo de conférences est animé par le philosophe Christian Bonnet, professeur émérite de philosophie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et directeur du Centre d'histoire des systèmes de pensée moderne.
Quatre séances autour de Kant vont traiter du beau, du sublime, du romantisme et de Georg Christoph Lichtenberg.
A suivre à la Maison de Chateaubriand ou en visio-conférence du 10 mars au 14 avril.
Chaque mois, découvrez sur le site internet les retranscriptions d'un ou plusieurs autographes (lettres, documents, fragments...) des collections de la Maison de Chateaubriand, rattachés à une thématique.
Vous y retrouvez déjà une copie du discours de Chateaubriand lors de son élection à l'Institut en 1811 et des lettres du duc Paul de Noailles.
Étoffes et littérature. Les étoffes dans la littérature au XIXe siècle
Dans ce nouvel ouvrage, clin d’œil à l’exposition de la Maison de Chateaubriand, universitaires, historiens de l’art et professionnels du patrimoine étudient les croisements entre littérature et beaux-arts.
Ils décrivent notamment l’intérêt de Balzac, Hugo, Sand, Edmond de Goncourt, Zola, Maupassant ou encore Cocteau pour les textiles décoratifs.
Silvana Editoriale, 144 pages, 22 € Disponible à la boutique
L’exposition « Néo-Romantiques, un moment oublié de l’art moderne 1926-1972 », organisée par le musée Marmottan Monet, fait redécouvrir un groupe méconnu de peintres français, russes et hollandais qui dans le Paris des années 1920 s’est constitué autour de la volonté du retour à la figuration. Ce hors-série explore la nouvelle esthétique prônée par ces artistes, associant expression du sentiment et dialogue avec le théâtre et la danse.
Au sommaire :
Ce numéro donne la parole à Patrick Mauriès, commissaire de l’exposition et spécialiste de ces artistes dont il s’est attaché à retracer le parcours dans un ouvrage paru en 2022. Ce hors-série restitue également le contexte artistique et intellectuel au sein duquel ont évolué les « Néo-Romantiques » et évoque les personnalités attirées par leur projet pictural et qui lui ont apporté son soutien, tels que Gertrude Stein ou Jean Cocteau. Il s’attarde sur l’une des figures majeures de ce mouvement, Christian Bérard, qui accède à une importante notoriété grâce à ces portraits, tout en créant aussi pour les arts scéniques, la mode, l’illustration ou encore la décoration. Un portefolio regroupe une sélection d’œuvres commentées, signées Pavel Tchelitchew, Eugène Berman, Léonide Berman, Kristians Tonny et Thérèse Debains. Ce numéro revient enfin sur leur intérêt commun pour l’univers de la scène, celle des saltimbanques et des acrobates, du théâtre et du ballet.
Extrait :
Il est étonnant de voir comment certains artistes peuvent disparaître de l’histoire de l’art « officielle» bien qu’ils furent, à leur époque, vus comme les initiateurs d’une esthétique nouvelle, célébrée et soutenue par les acteurs du milieu artistique. Il en est ainsi du destin des protagonistes de la présente exposition présentée au musée Marmottan Monet jusqu’au 18 juin prochain. Réunis sous le nom de Néo- Romantiques, cette communauté d’artistes a été oubliée durant des décennies alors que la première exposition qui les avait réunis, à Paris, en 1926, avait été un succès et avait attiré les personnalités les plus à l’affût de la nouveauté telles que Gertrude Stein, les Noailles, Jean Cocteau, Christian Dior, Julien Green… Érik Desmazières, directeur du Musée Marmottan Monet
Entretien, œuvres commentées, infos pratiques… Ce hors-série constitue une présentation richement illustrée de l’exposition « Néo-Romantiques, un moment oublié de l’art moderne 1926-1972 » au Musée Marmottan Monet en préparation ou en complément de votre visite !
Fête Ce qui devait être « l’occasion d’une fête inouïe » s’est transformé en l’espace de quelques jours, selon les mots de Claude Picasso, fils de Pablo Picasso, en « Berezina ». C’est désormais acté : le Musée Picasso, fermé pour travaux, ne rouvrira pas ses portes au mois de juin, comme prévu. Sa réouverture est reportée au mois de septembre, « for now », raille le New York Times, « pour le moment ». Difficile de blâmer le journal américain, tant il s’agit, il est vrai, d’une histoire à rebondissements digne du Père Ubu. Après des articles à charge contre la directrice du musée, Anne Baldassari, que l’on dit autoritaire, on a appris, avec stupéfaction, que le musée ne rouvrirait pas à la date annoncée faute de gardiens, le ministère de la Culture n’ayant pas assuré leur recrutement dans les temps. Que nenni ! rétorque la Rue de Valois, où l’on préfère invoquer le retard de livraison du ...
La Maison de Chateaubriand doit encore rester fermée dans ce contexte de crise sanitaire, mais vos messages de soutien et votre enthousiasme pour nos nouveaux contenus "à distance" nous font malgré tout commencer l'année 2021 avec espoir et gratitude.Vous savez que les équipes de la Maison et du parc vont continuer à tout mettre en oeuvre pour entretenir et transmettre ce patrimoine que vous aimez. Et nous savons que vous serez au rendez-vous dès la réouverture. Nous vous souhaitons une très belle année !
La série "dans l'entourage de Chateaubriand" explore d'autres aspects de la vie de l'écrivain à travers des portraits de ses proches.
Aujourd'hui nous vous présentons Louis de Fontanes (1757-1821). Grand Maître de l’Université sous l’Empire puis ministre de l'Instruction publique pendant la Restauration, Fontanes est lui aussi écrivain. Il est un représentant du classicisme littéraire, mais sa grande amitié pour Chateaubriand le pousse à le soutenir malgré tout dans la voie nouvelle du romantisme. Il l'encourage à écrire le "Génie du Christianisme" et le défend auprès de Bonaparte après son exil en Angleterre. Pour découvrir les surnoms d'animaux des deux amis, lisez la publication complète...
Du côté de la Maison...
Après la méridienne de Juliette Récamier, nous vous proposons de découvrir les secrets du bureau de Chateaubriand.
Ce bureau plaqué en acajou ne se trouvait pas à la Vallée-aux-Loups mais au château de Montboissier, chez des amis de Chateaubriand qui l'hébergeaient. L'écrivain a rédigé une partie des Mémoires d'Outre-tombe sur ce bureau, c'est pourquoi le Département des Hauts-de-Seine l'a acquis en 2009 pour l'intégrer aux collections de la Maison. Anne Sudre, conservatrice à la Maison de Chateaubriand vous en dit plus dans notre vidéo "un objet, un lieu... une histoire"
Du côté du jardin...
Des travaux sont en cours en janvier à l'Arboretum, au niveau du mur du verger et des allées :
Les pierres de meulière et le couronnement du mur du verger se sont dégradés dans le temps, et des infiltrations d’eau récentes ont rendu sa réfection nécessaire pour éviter tout risque d'écroulement.
Le revêtement des allées s'use par le ravinement des eaux de pluie et il faut refaire la couche supérieure. C'est du sable "Vignats" qui est utilisé dans les allées secondaires (petites allées piétonnes) du jardin paysager de l’Arboretum, sa couleur rosée offrant un beau contraste avec la pelouse.
Le coin des familles
Pour changer de la galette des rois, si vous testiez le "gateau de plomb" ?
Pour cela, il vous faut 500g de farine, 100g de sucre, 2 oeufs, 2 jaunes d'oeufs, 200g de beurre ramolli, 20cl de crème et un peu de lait pour faire dorer le gâteau...
Cette recette de Céleste de Chateaubriand est très facile à réaliser en famille, surtout si vous suivez notre tuto ! A déguster avec un accompagnement type confiture ou pâte à tartiner. Bon appétit !
Chez nos voisins...
Nos voisins sont fermés également, mais ils proposent des visites alternatives et des contenus en ligne :
Découvrez l'intégralité des séries vidéos du Département : "Un objet, un lieu... une histoire" vous emmenènent à la découverte d'objets insolites des collections de la Maison de Chateaubriand, mais également du musée du Domaine départemental de Sceaux et du musée départemental Albert-Kahn. Les "agents mobilisés à vos côtés" dressent le portrait de professionnels dans des domaines très variés : conservation, médiation, production de spectacles, éducation, entretien des espaces verts, services techniques... Autant de compétences au service du patrimoine dans les Hauts-de-Seine.
Par ailleurs, le musée du Domaine départemental de Sceaux propose une immersion dans le château rénové, l'orangerie et sa dernière exposition grâce à de toutes nouvelles visites virtuelles.
Assassinat du père Olivier Maire : un prêtre au grand cœur
• Un lundi comme un autre au cœur de cet été parisien gris et pluvieux. Soudain, peu après midi, la terrible nouvelle tombe sur les réseaux sociaux et les fils de dépêches : un prêtre a été assassiné en Vendée par l’homme qu’il hébergeait, un Rwandais à la santé psychique défaillante. Aussitôt, la rédaction du Pèlerin se mobilise. Il faut faire vite car le bouclage est dans quelques heures à peine, pour un numéro double où il serait donc impossible de revenir sur cette actualité avant le prochain magazine prévu dans deux semaines. L’émotion en France est palpable et les polémiques enflent déjà. Quant à moi, je reste impressionné par le destin de ce prêtre qui a servi l’Évangile jusqu’au don de sa vie.
« C’était un homme mettant en pratique l’Évangile, au service des autres, ce qui nécessite de s’exposer, voire de se mettre en danger comme le Christ l’a fait lui-même. »
• En plein mois d'août, des amas d'algues en putréfaction qui dégagent une odeur d’œuf pourri. Un spectacle qui devient malheureusement de plus en plus fréquent sur les plages bretonnes en période estivale. Notre journaliste est parti sur la plage de la Grandville, à Hillion (Côtes-d’Armor), dans la baie de Saint-Brieuc, la zone la plus touchée par les marées d'algues. Dangereuses pour la santé, elles dégagent de l'hydrogène sulfuré, un gaz mortel à très fortes concentrations qui avait déjà tué un joggeur en 2016 et un cheval en 2009. Cette invasion est causée en grande partie par l'agriculture intensive qui relâche une quantité trop importante de nitrates dans les eaux.
Face à ce constat, militants et élus se mobilisent.
À Montpellier, La Bulle-Douche nomade auprès des sans-abri
• Vu de l'extérieur le camion de La Bulle-Douche nomade est un camping car. Mais à l'intérieur, vous y trouverez une grande cabine de douche et un salon permettant de se reposer. À Montpellier, ce dispositif permet aux sans-abri de prendre une douche. Au-delà du sentiment de bien-être, l'initiative crée un espace d'écoute et de sécurité. Les sans-abri peuvent prendre leur douche en toute intimité sans craindre qu'on leur vole leurs affaires.
« Être propre et avoir confiance sont deux facteurs qui permettent de gravir les difficiles marches de la réinsertion. »
Vaccination : des inégalités qui fracturent le monde
• Selon le site Our World in Data, seulement un peu plus de 3% de la population ont reçu au moins une dose sur le continent africain, contre plus de 59% au sein de l’Union européenne, et 71% au Canada. Des chiffres qui en disent long sur les fractures créées entre les grandes puissances et le reste du monde. Une solution se dessine pour accroître la production de vaccins : la levée des brevets. Une mesure prônée également par le pape François. De son côté, l'Union européenne est plutôt favorable aux transferts de technologies.
Notre série d'été « Tour de France, tour du monde » (7/7)
Un air de Saïgon à Marseille
• Pour terminer notre tour du monde en France, nous vous emmenons près des calanques. Marseille est une ville qui ne manque pas de diversités culturelles. Pour s'en convaincre, il suffit de se diriger vers le quartier de Noailles où vous pourrez découvrir les étals colorés de l'épicerie Tam-Ky, spécialisée dans les produits asiatiques. Depuis un siècle, des dizaines de milliers de Vietnamiens ont débarqué à Marseille. Ils y ont apporté leur culture et leur religion.
Les couleurs et les saveurs vietnamiennes dans la cité phocéenne.
[Exclusif] Les manuscrits de Bernadette : ses textes
• Découvrez dans notre numéro double spécial du 15 août, paru aujourd'hui, les manuscrits autographes de Bernadette, jamais publiés dans la presse. Né dans le sillage des apparitions de la Vierge à Bernadette, c'est avec une grande émotion que Le Pèlerin partage avec vous ces textes précieusement conservés au couvent des Sœurs de la charité de Nevers.
Chers publics, Paris Musées vous souhaite une excellente année 2022 !
Bien que le contexte de ce début d'année soit encore fragile, nous abordons 2022 avec une programmation foisonnante et audacieuse. Nous espérons, grâce à de nombreux rendez-vous, vous accompagner au fil d'une année pleine d’émerveillements et de découvertes culturelles au cœur de nos collections permanentes et de nos expositions temporaires.
Belle et heureuse année à toutes et tous, Les équipes de Paris Musées
Partez à l’aventure dans le nouveau Musée Carnavalet - Histoire de Paris week-end festif en famille ! Danse, théâtre, musique, chant : découvrez le musée autrement et prenez part aux activités qui se déroulent au fil des époques de l’histoire de Paris : • Pour les plus jeunes : séances de lecture, ateliers créatifs et corporels dans les salles du musée. • Pour les plus grands : un jeu de piste vous initiera aux mystères de la Révolution française.
En partenariat avec l’École du Louvre et le Conservatoire à rayonnement régional
Gratuit - Inscription sur place pour certaines activités, dans la limite des places disponibles
Les Nuits de la lecture 2022 sont à retrouver cette année au musée Carnavalet - Histoire de Paris, au musée de la Vie romantique ainsi qu'au musée Bourdelle.
Au programme : • Musée de la Vie romantique : lecture dessinée et atelier d'illustration avec l'illustratrice Nathalie Novi et Fabrice Colin pour leur album jeunesse "Le musée imaginaire de Jane Austen". • Musée Bourdelle : lecture en nocturne par Thomas Sacksick, comédien, du récit Cet Amour-là de Yann Andréa - autour de sa passion amoureuse pour Marguerite Duras. • Musée Carnavalet - Histoire de Paris : honneur à la "Belle Époque" avec un programme dédié à Marcel Proust et Anna de Noailles. Nocturne de l'exposition "Marcel Proust. Un roman Parisien" jusqu'à 21h30. • Maison de Victor Hugo - Paris : dans son appartement de la place des Vosges, la Maison de Victor Hugo vous invite à une soirée de lectures partagées. Soirée animée par la Compagnie In Cauda, dimanche 23 janvier à 19h30. Entrée gratuite sur inscription.
La maison de Victor Hugo propose 8 représentations exceptionnelles dans le salon rouge de l’adaptation du poème la "Fin de Satan" que Hugo annonce dans la Préface de la Première Série de La Légende des Siècles, qu’il travaille entre 1860 et 1862, et qui sera publié de manière posthume en 1886. C'est un long cri de douleur, de rage et d'amour mêlé ; c'est une supplique enragée adressée à Dieu lui-même pour tenter d'infléchir son verdict à l'envie. Dans sa chute Lucifer devient Satan, et la vengeance sera terrible ! Son Salut, et celui de sa divine création, l'Homme, c'est d'engendrer avec son rival rejeté, le seul espoir au mal ainsi créé, la liberté.
Durée : 55 minutes Réservation en ligne obligatoire.
Dans le cadre du nouveau cycle d’expositions monographiques Présent >< Futur initié par la Cité du design, Laureline Galliot présentera ses travaux à Saint-Étienne du 15 septembre 2023 au 7 janvier 2024. La Cité du design vous invite à découvrir l'univers coloré de cette designer qui transpose la gestuelle des artistes artisans dans un langage numérique, jusqu'à peindre en 3D.
Inscrite dans la programmation de la France Design Week 2023, l'exposition vrai ou FAUVE met à l’honneur le travail coloré de Laureline Galliot. Novatrice dans sa pratique du design, celle-ci explore les nouvelles formes de picturalité offertes par le numérique. Son iPad est sa palette : cette designer-peintre a arpenté les musées pour expérimenter le potentiel de cet outil et transposer la gestuelle des artistes dans un langage numérique. Plus tard, elle s’est familiarisée avec les logiciels de réalité virtuelle au Disney Research Lab, jusqu’à parvenir à peindre en 3D. Pour Laureline Galliot, « la couleur n’est pas une finition, mais plutôt un matériau ». À l’image des peintres fauvistes, elle se sert des couleurs pour distinguer chacun de ses gestes, sculptant la matière lumineuse sur écran. Les designs obtenus sont ensuite imprimés, sur papier, sur tissu ou en 3D.
Laureline Galliot invente un monde formel singulier qui questionne notre regard conditionné par le standard industriel. Cette exposition, qui présente une trentaine d’objets, projets et vidéos, lui permet de dresser un panorama de dix années de pratique en tant que designer. Au-delà de ses pièces iconiques présentes dans les collections de nombreux musées, l’exposition dévoile son mode opératoire sous forme d’un laboratoire de recherche, ainsi qu’une collaboration inédite menée avec la Maison Benaud, spécialiste lyonnais du moirage.
A propos de Laureline Galliot
Née en 1986, Laureline Galliot est designer mais c’est avant tout une passionnée de BD, dessins animés et peinture. C’est la danse, qu’elle pratique en compagnie entre ses 9 et 17 ans, qui lui donne le goût du décor. Après une formation dans le design textile à l’ENSAAMA Paris, Laureline décide d’étudier le design produit. Diplômée de l’ENSCI - Les Ateliers en 2012, elle est lauréate de la Design Parade à la Villa Noailles à Hyères en 2013 et séjourne à la Villa Kujoyama à Kyoto au Japon en 2017. Elle collabore avec différents éditeurs, dont Nodus Rug. Ses créations sont présentes dans les collections nationales du Cnap et dans celles de plusieurs musées : le Swiss Institute de New York, le Mudam au Luxembourg, la SEEDS Gallery à Londres, le Centre Pompidou, le musée des Arts décoratifs et le musée d’Art moderne de Paris, ainsi que le musée des Arts décoratifs et du Design à Bordeaux. Laureline Galliot se définit comme designer-ensemblier. Elle envisage toutes les surfaces comme des supports à son expression plastique et picturale. Elle ne connaît ni les frontières entre disciplines, ni les limites, au sens où sa peinture digitale est proliférante et joue avec l’idée du décoratif. Sa curiosité se nourrit autant du fauvisme ou de la Sécession viennoise que des arts populaires et des méthodes artisanales.
Journaliste et écrivaine, Dominique Paulvé nous a quittés le 18 octobre pour des horizons plus paisibles. Spécialiste de l’art et de la décoration, elle a publié de très nombreux textes pour Côté Ouest, Vogue, L’œil et Connaissance des Arts.
De son enfance, Dominique Paulvé était très avare d’informations. Elle aimait rester secrète, hormis les souvenirs partagés de sa grand-mère autrichienne et de son père André Paulvé, producteur du film La Belle et la Bête de Jean Cocteau en 1946 et de Jour de fête de Jacques Tati en 1949. Après des études de décoration, Dominique Paulvé entre dans le monde des médias par la télévision, où elle contribue à des émissions culturelles et historiques. Elle est l’assistante de Frédéric Mitterrand pour son célèbre Du côté de chez Fred. Elle restera d’ailleurs très liée avec le brillant journaliste, devenu ensuite ministre de la Culture. De « Marie-France » à « Vogue », de « Votre Beauté » à « Vanity Fair », elle « pige » pendant plusieurs années dans les journaux où elle signe de nombreux articles sur l’architecture et l’art de vivre. Tout l’intéresse, elle se frotte à tous les sujets, du moment qu’ils abordent l’art par l’angle de l’humain. Elle dresse ainsi le portrait de Marie-Laure de Noailles, l’avant-gardiste rebelle, aussi bien que celui de Jean Cocteau. Ce sont en effet les années 1920 à 1940 qui lui sont très familières. Pour « Connaissance des Arts », elle relate les succès de Kiki, la reine des Montparnos, et analyse les sculptures textiles et géométriques de Pietro Seminelli. Toujours partante, toujours joyeuse, toujours bienveillante, elle a été une collaboratrice merveilleuse. « Je me souviens d’elle comme d’une femme avec beaucoup de charme et de chic », raconte la journaliste Valérie Bougault.
Paulvé côté livres
Côté livres, sa carrière est marquée par un grand sens de la curiosité qui l’a conduite à écrire sur des sujets très divers. Illustré par François Goudier, La Ruche. Un siècle d’art à Parisest paru chez Gründ et dresse un panorama pittoresque de ce haut lieu de la création du début du XXe siècle dans le XVe arrondissement. Toujours chez Gründ, elle a raconté les quelque soixante-dix ans de création de la maison de couture Carven. Avec Francis Arsène, elle se passionne pour le zinc dans un joli ouvrage chez Massin. Avec Marion Chesnais, Dominique Paulvé a également écrit le premier livre sur Les Mille et une nuits et les enchantements du docteur Mardrus, sorti chez Norma. Elle y raconte la vie de ce médecin orientaliste, Joseph-Charles Mardrus, qui réalise de 1898 à 1904 une traduction des Mille et une nuits. Elle sait y faire briller cette France littéraire et artistique passionnée d’orientalisme.
Pour la même maison d’édition, elle retrouve les fils de la carrière de Marie Cuttoli qui, avec Myrbor, est à l’origine du renouveau de la tapisserie d’artistes. Tout sujet curieux l’interpelle. « Qui ne l’a pas vue avec son amie Brigitte Benderitter, écumer les vide-greniers et brocantes à la recherche d’un inédit de Cocteau ou d’un document précieux sur Marie Cuttoli ou Lucie Delarue-Mardrus ne saura jamais ce dont étaient capables ces deux passionnées de la rareté et de l’originalité… », se souvient, ému, l’éditeur et proche Clair Morizet. Dominique, ta plume alerte et légère nous manque depuis longtemps déjà.
Exposition – Retraçant le début de la carrière du peintre hollandais naturalisé français, le Musée d’art moderne de la Ville de Paris offre une rétrospective inédite d’un artiste tombé en disgrâce, de ses premières années au sommet de sa gloire mondaine parisienne dans les années 1930. Un peintre génial et indépendant à découvrir.
La co-commissaire de l’exposition, Sophie Krebs, refuse le terme de « rétrospective », car cette exposition « ne montre que le meilleur ». On ne saurait la contredire : le choix de la période 1895-1931, s’étendant des débuts hollandais au summum du succès parisien, sélectionne une période où Kees Van Dongen fait preuve d’un style affirmé et d’une esthétique personnelle et raffinée, bien que l’artiste évolue et se construise au contact des recherches artistiques de ses contemporains parisiens, tels Matisse, Derain ou Picasso. L’exposition met en exergue trois qualificatifs : « fauve, anarchiste et mondain ». C’est en effet une détermination minimale mais efficace de ce peintre, qui mêle dans sa vie et dans son œuvre les paradoxes et les ambiguïtés.
Indépendance esthétique et syncrétisme technique
A ses débuts hollandais, le jeune peintre exalté se veut un « illustrateur d’inspiration anarchiste ». Il fait preuve d’un style déjà très personnel, comme son huile monumentale La Chimère pie, sorte de cheval traité de manière purement esthétique sans aucun souci des proportions. Le peintre atteint déjà remarquablement son « beau », faisant de ses fonds étranges, d’un gris irrégulier, un moyen de mise en valeur peu conventionnelle du sujet, en soulignant les formes externes d’un liseré plus foncé. Ce traitement très particulier des formes, soulignées de façon très personnelle, exprime déjà une vision déterminée de son univers esthétique.
Ses Lutteuses musculeuses aux ventres proéminents serrés dans des justaucorps roses ont déjà la touche posée de l’artiste, juxtaposant des couleurs d’un même camaïeu beige qui flirte sans choisir entre le jaune et le rose. Ce tableau majeur est aussi particulièrement fondateur dans la compréhension de l’œuvre de Van Dongen : chaque femme a un visage différent, comme si le peintre avait essayé sur une même toile tous les traitements des visages que l’on retrouvera dans toute la suite de l’exposition, y compris dans ses portraits mondains.
S’il n’y avait qu’un élément caractéristique à noter, ce sont bien les yeux des femmes de Van Dongen, modèles quasi-exclusifs du peintre : grands yeux en amande, cernés avec une force expressive intense, qui apportent douceur et impénétrabilité aux visages, élargis en conséquence pour placer ces soucoupes, qui paradoxalement à leur démesure renforcent le réalisme du regard.
L’artiste, dont la célébrité a été suscitée et entretenue par l’usage du scandale, a réalisé à foison des nus, comme ceux de sa première femme et de Fernande Olivier, compagne de Picasso. Ceux-ci, variés, exploitent la puissance de la pureté et des contrastes des couleurs, inspirés de ses amis fauves Vlaminck, Derain et Matisse. Le trait et la couleur sont confondus, et les contours des chairs, tremblotants, procurent dynamisme et mouvement. Les scènes orientales font un usage franc de monochromes rouge vif sur les visages, les chevelures se teintent de bleu tandis que des verts trônent par taches sur les peaux nues. Pour autant, Kees Van Dongen a su garder son indépendance esthétique et n’a jamais eu d’esprit de groupe, faisant de son art une géniale exception.
Une œuvre qui retrace la vie d’un homme
Durant cette courte période d’ascension, le personnage change et avec lui sa peinture. Les lieux d’abord sont frappants, passant de tableaux de bâtiments hollandais à des paysages de Montmartre, magnifiquement traité à la hollandaise avec un ciel immense sur un paysage urbain inexplicablement plat, puis à son atelier de Montparnasse. Le peintre s’inspire en effet de son environnement direct, et ne cherche pas, comme Matisse ou Vlaminck, à s’échapper dans les paysages de campagne : c’est un « fauve urbain ».
Van Dongen assume le monde dans lequel il a débarqué récemment, n’hésitant pas à faire des scènes de rue et de cabaret ses sujets picturaux. A mesure que la prospérité et la célébrité grandissent, l’artiste adapte son art aux attentes que l’on a de lui, passant d’un canon féminin corpulent à la finesse élancée des corps des années folles.
Les portraits mondains, exceptionnels malgré l’apparente banalité du sujet, closent l’exposition, et marquent le summum de sa réussite mondaine : il reçoit dans son atelier toutes les personnalités du moment, mécènes et actrices, qu’il fait en portrait. Ceux-ci ne sont pas de simples réalisations convenues, très loin de là. Au contraire de portraits flattés, les figures font preuve d’une expressivité telle que celles-ci révèlent en profondeur la personne qu’ils représentent. Les portraits en pied d’une douce et ferme Anna de Noailles, ou encore de la fatale et dure Jasmy Jacob, sa seconde épouse, irradient de leurs fortes personnalités le visiteur, et nous font entrer dans l’intimité des impressions et du regard de Kees Van Dongen.
Ouverture Du 1er mars au 31 octobre : du mercredi au dimanche de 10h à 19h Du 10 novembre au 13 janvier : uniquement le samedi et dimanche de 14h à 18h Fermeture annuelle : du 14 janvier au 1er mars Fermeture hebdomadaires : les lundis et mardis Jour fériés : fermé uniquement le 1er janvier, le 1er mai et le 25 décembre
Tarifs
Plein tarif : 7 € Tarifs réduit : 6 € pour les habitants d’Ile-de-France 4,50 € pour les titulaires de la carte famille nombreuse, les jeunes de 10 à 21 ans, les personnes de plus de 65 ans, les étudiants, les bénéficiaires des minima sociaux. 4 € pour les groupes à partir de 20 personnes 1,50 € pour les groupes scolaires Gratuité pour les enfants jusqu’à 10 ans, accompagnateurs de groupe, demandeurs d’emploi, mutilés de guerre, grands handicapés civils et anciens combattants, professionnels des Musées, habitants de Milly-la-Forêt, collèges de l’Essonne.
Pour toute réduction, la présentation d’un justificatif est obligatoire.
La rue du Lau, pavée et aménagée à l’ancienne, avec son caniveau central, se termine en cul-de-sac devant une double porte cochère romane et sa porte piétonne. Flanquée de deux tourelles à deux couleurs et à demi-engagées, sa façade est de style Louis XIII. C’est dans cette demeure, appelée autrefois la maison du gouverneur, que vécut Jean Cocteau de 1947 jusqu’à sa mort en 1963. La façade sur rue et la toiture correspondante ont été inscrites en 1969 à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.
La naissance du projet Edouard Dermit a habité la maison et veillé sur les objets du poète jusqu’à sa mort en 1995. En 2002, Pierre Bergé, président de l’association Maison de Jean Cocteau à Milly-la-Forêt achète la maison avec l’aide du Conseil général de l’Essonne et du Conseil régional d’Ile-de-France. En 2005, les travaux commencent.
La maison et les jardins ont été réaménagés pour accueillir le public avec la volonté que le visiteur s’y sente bien, comme s’y sentait l’artiste. Cette demeure était en effet devenue son refuge, loin du tumulte de Paris.
Partons en visite… Trois pièces : le grand salon au rez-de-chaussée, la chambre et le bureau au premier étage ont été restituées telles que Cocteau les a laissées à sa mort et ce, dans les plus infimes détails : les meubles, les objets de décoration, jusqu’à la « moindre photo punaisée au tableau noir » et les tentures murales tissées à l’identique. Une manière de rentrer dans l’intimité du poète.
Plusieurs salles d’exposition permanente mettent en lumière les aspects de l’œuvre et de la vie de Jean Cocteau. A chacune correspond un thème : Autoportrait d’un méconnu, Les mystères de Jean l’oiseleur, Virtuosité, Cocteau à Milly, La mode, Les amis, Les manuscrits. Une salle d’exposition temporaire de présentera tour à tour les 500 œuvres dont l’association Maison de Jean Cocteau est dépositaire : extraits de films, extraits sonores, œuvres originales, etc. Enfin, avant de pénétrer dans la salle de projection pour profiter des œuvres cinématographiques de l’artiste aux mille facettes, les yeux du visiteur pourront se poser sur des portraits de Jean Cocteau réalisés entre autres par… Andy Warhol, Modigliani, Picasso ou encore Buffet !
La muséographie et la scénographie ont été réalisées par Dominique Païni et Nathalie Crinière, spécialistes de Jean Cocteau.
Jean Cocteau
Né à Maisons-Laffitte, le 5 juillet 1889. Issu d’une famille de la grande bourgeoisie parisienne, Jean Cocteau fit ses études au lycée Condorcet à Paris. Il était âgé de neuf ans lorsque son père se suicida. Esprit artiste, esthète au tempérament de dandy, il publia ses premiers poèmes dès 1909 et devint une des figures à la mode du Tout-Paris et des salons que fréquentaient les Daudet, la comtesse de Noailles ou encore Marcel Proust. Jean Cocteau achète avec Jean Marais la Maison du Bailli en 1947, il y réside d’abord occasionnellement avant de s’y installer définitivement.
Génial « touche-à-tout », passé maître dans l’art du sortilège, ce créateur que son originalité empêche d’enfermer dans telle ou telle mouvance littéraire ou artistique ne se voua qu’à un seul maître : l’étonnement - le sien comme celui des autres.
Chorégraphie En 1913, la création par Diaghilev du Sacre du Printemps de Stravinski fut pour lui une véritable révélation, qui devait influencer l’ensemble de son œuvre protéiforme. Engagé comme ambulancier pendant la Première Guerre mondiale, il se lia d’amitié avec Apollinaire. L’entre-deux-guerres devait être pour Jean Cocteau, au faîte de sa gloire, une période d’intense créativité, placée sous le signe de l’avant-garde. Il collabora avec des musiciens tels Érik Satie et Darius Milhaud et avec des peintres célèbres.
Littérature Il témoigna dans son écriture d’une égale curiosité, s’essayant à la poésie d’inspiration futuriste, dadaïste ou cubiste : Le Cap de Bonne Espérance (1919), au roman poétique : Le Potomac (1919), Thomas l’imposteur (1923) et Les Enfants terribles (1929).
Théâtre Il occupa également une grand place dans le théâtre, avec Les Mariés de la tour Eiffel (1924), La Voix humaine (1930), La Machine infernale (1934), Les Parents terribles (1938), Les Monstres sacrés (1940), La Machine à écrire (1941), L’Aigle à deux têtes (1946), Bacchus (1952).
Cinéma Enfin, le cinéma devait à son tour attirer Jean Cocteau, qui donna au septième art des films et des scénarios marquants, parmi lesquels on citera Le Sang d’un poète (1930), L’Éternel retour (1943), La Belle et la Bête (1945), Les Parents terribles (1949), Orphée (1950), Le Testament d’Orphée (1960).
Peinture Il convient d’ajouter encore à la palette variée de ses talents celui de dessinateur et de peintre. On lui doit, outre des albums, la décoration des chapelles de Villefranche-sur-Mer et Milly-la-Forêt : la Chapelle Saint-Blaise-des-Simples.
Académie française Jean Cocteau fut élu à l’Académie française le 3 mars 1955 au fauteuil de Jérôme Tharaud, par 17 voix contre 11 à Jérôme Carcopino. Reçu le 20 octobre 1955 par André Maurois, Cocteau décrivait la Coupole comme « quelque grotte sous-marine, une lumière quasi surnaturelle d’aquarium et sur des gradins en demi-cercle, quarante sirènes à queues vertes et à voix mélodieuses ».
Il mourut le 11 octobre 1963 dans sa maison de Milly-la-Forêt.
La Maison de Chateaubriand vous propose une nouvelle conférence en ligne gratuite ! Dans le cadre de l'opération de vulgarisation scientifique La Science se livre sur le thème "Infiniment grand, infiniment petit", le philosophe Ariel Suhamy vous parle de "L'infini actuel au XVIIe siècle" au travers des réflexions de quatre grands penseurs de l’âge classique : Descartes, Pascal, Spinoza et Leibniz. Rendez-vous samedi 6 février à 15h. Inscrivez-vous !
Pour la suite des conférences, le sujet sera impérial : lundi 15 mars à 16h, le directeur de la Maison vous parlera de Napoléon et Chateaubriand...
Si vous avez manqué les lectures musicales et à plusieurs voix des Nuits de la lecture le mois dernier, n'hésitez pas à aller les écouter sur les réseaux sociaux.
Dans l'entourage de Chateaubriand
La série "dans l'entourage de Chateaubriand" explore d'autres aspects de la vie de l'écrivain à travers des portraits de ses proches.
Aujourd'hui nous vous présentonsJoseph Joubert (1754-1824).
Originaire du Périgord, Joseph Joubert s’installe à Paris en 1778 où il rencontre d'Alembert, devient secrétaire de Diderot et se lie avec Fontanes et Chateaubriand.
En 1794, il recueille Pauline de Beaumont dont la famille a été décimée par la Terreur et lui présente Chateaubriand en 1802, qui devient son amant (elle meurt dans ses bras à Rome un an plus tard comme nous vous l'avons raconté précédemment). Joubert est nommé, grâce à Fontanes, inspecteur général de l'Université en 1808.
À sa mort, sa femme confie ses écrits à Chateaubriand, qui en fit publier une partie sous le titre "Recueil des pensées de M. Joubert" en 1838.
Du côté de la Maison...
Après la méridienne de Juliette Récamier et le bureau de Chateaubriand, que diriez-vous de tout savoir sur la statue de Velléda, acquise fin 2019 par la Maison de Chateaubriand ?
Cette sculpture en marbre de Laurent Marqueste date de 1877 et représente le personnage de Velleda, héroïne des Martyrs de Chateaubriand publié en 1809. Elle témoigne de l'engouement de cette époque pour les thèmes celtiques et la valorisation nationale. En effet, Velleda est une prêtresse gauloise dont l'ambition est d'exciter les guerriers barbares pour qu'ils s'affranchissent de la domination romaine. Chateaubriand donna même son nom à la tour qu'il fit construire dans son domaine de la Vallée-aux-Loups pour abriter son bureau...
Pierre Téqui, chargé de la conservation de la bibliothèque, vous en dit plus sur cette oeuvre dans notre vidéo.
Du côté du jardin...
Le Département a lancé un vaste programme de réfection des allées et cheminements du Domaine, ainsi que le remplacement des mobiliers en place.
Les travaux s’échelonneront sur 3 ans jusqu'en 2023.
La rénovation des allées de l'Arboretum en sable de Vignats dont nous vous parlions le mois dernier est terminée, et le résultat est à la hauteur des attentes avec une belle couleur rose.
En parallèle, les équipes ont géré la réfection des escaliers rustiques dans les sous-bois du Parc boisé, dans les secteurs du Calvaire.
Le conseil lecture
La Maison de Chateaubriand vous conseille deux ouvrages ce mois-ci : une fiction et une biographie. Pendant la période de fermeture de la Maison, écrivez àchateaubriand@hauts-de-seine.fr pour organiser votre commande auprès de la boutique !
Rien n'est écrit... est une nouvelle inédite de Bertrand Runtz, qui s'est librement inspiré de l'oeuvre de Chateaubriand, Atala. Une histoire pleine de mystère et haute en couleurs réunissant à la Vallée-aux-Loups un certain monsieur Paul, Édouard, Jacqueline, Amandine et Atala, écrite à l'occasion de la Nuit des musées de novembre 2020. Ecoutez la lecture musicale de cette nouvelle par l'auteur, accompagné de la violoncelliste Magdalena Probe.
"L'enchanteresse de Chateaubriand" raconte la vie de Natalie de Noailles, muse de Chateaubriand qui l'immortalisa sous les traits de Velleda dans ses Martyrs et de Bianca dans les Aventures du dernier Abencerage. Cette biographie est rédigée par Marie-Claude Jardin, qui animait le mois dernier une conférence en ligne pour la Maison sur le rendez-vous des deux amants à Grenade.
Chez nos voisins...
Ce mois-ci, nous vous proposons de faire un tour du côté de Sèvres dans l'univers de la céramique.
A l’occasion des 10 ans du classement du repas gastronomique des Français par l’UNESCO et des 280 ans de la Manufacture de Sèvres, haut lieu de la création et du patrimoine, la Cité de la Céramique programme une exposition "À Table ! Le repas, tout un art" qui invite à un voyage de l’Antiquité à nos jours, gourmand et surprenant.
Ne pouvant ouvrir ses portes au public, le musée propose une exposition virtuelle, des séries vidéos sur ses réseaux sociaux et bientôt des visites commentées en ligne.
Exposition réalisée avec le soutien du Département des Hauts-de-Seine.
Kanata, spectacle de Robert Lepage, a suscité de vives polémiques au Canada parce que les personnages d’Autochtones n’étaient pas interprétés par des Autochtones. Ariane Mnouchkine l’accueille au Théâtre du Soleil où Mathilde Bardou est allée le voir. Peut-on jouer avec les photos de famille sans moquerie et susciter l’émotion sans sensiblerie ? L’artiste qui les remet en scène, Erik Kessels, répond aux questions de Safia Belmenouar. C’est la Saison France-Roumanie. Adrian Ghenie ou Victor Man font de brillantes carrières internationales, aussi nous sommes-nous posé la question de ce que devient l’École de Cluj... à Cluj ! Et à l’heure où les morts passent de plus en plus facilement à la trappe de la crémation, Thomas Laqueur publie le Travail des morts, une histoire culturelle des dépouilles mortelles, et démontre que la politique a inventé une nouvelle religion des morts. Avec artpress, vous suivez l’actualité, mais pas toujours dans le mainstream et très loin du politiquement correct. > VOIR LE SOMMAIRE
Oliver Beer. Household Gods
Musicien, compositeur, vidéaste, plasticien, Oliver Beer est avant tout un artiste de l’entre-deux : c’est entre les images, les objets, et même entre les voix et les lieux qu’il se glisse et travaille. Une exposition monographiqueà la galerie Thaddaeus Ropac à Paris, Household Gods (jusqu'au 16 février 2019), une autre à Sydney, une résidence au Met à New York et une installation monumentale en Tasmanie : 2019 est bien partie pour être l’année Oliver Beer. Par Bastien Gallet.
Robert Lepage. Kanata
C’est la première fois qu’Ariane Mnouchkine confie la troupe du Théâtre du Soleil à un autre metteur en scène : Robert Lepage. Le spectacle Kanata – Épisode 1 – la Controverse (jusqu’au 17 février 2019 à la Cartoucherie de Vincennes), très attendu du fait notamment de la vive polémique engendrée par l’annonce de sa création, retrace l’histoire du Canada par le prisme d’un fait divers ; la disparition de 49 femmes au début des années 2000. Par Mathilde Bardou. > à lire aussi sur artpress.com
Erik Kessels Provocations vernaculaires
Figure excentrique de la scène artistique européenne, Erik Kessels est animé d’une profonde curiosité. Photographies ratées, absurdes ou bizarres, albums de famille, annonces pornographiques ou pochettes de disques, le Hollandais né en 1966 questionne, avec humour et ironie, tout autant notre rapport aux images que les pratiques artistiques telles la récupération, l’appropriation ou le détournement. Interview par Safia Belmenouar.
Perspectives roumaines
La Révolution roumaine de 1989 et la « fin » du couple Ceaușescu ont peut-être été les premiers événements hyper-médiatisés de notre ère. Qui aurait imaginé alors que quelques-uns des jeunes peintres, qui ont installé leur atelier dans une usine désaffectée de la périphérie de la ville de Cluj, seraient 30 ans plus tard des vedettes du monde de l’art international ? À l’occasion de la saison France-Roumanie, nous avons souhaité rappeler ce qui s’était passé entre temps sur la scène roumaine, tout en envisageant « l’après Cluj ». Par Magda Carneci et Călin Stegerean.
H.C. Westermann Une mécanique de l'idée
H.C. Westermann (1922 - 1981) est l’auteur d’une œuvre singulière, à la croisée de l’artisanat et de l’assemblage. Montrés récemment à la Fondation Prada de Milan, ses objets domestiques le seront à nouveau au Museo Reina Sofía de Madrid (du 5 février au 6 mai 2019). Éloïse Le Gallo est partie sur ses traces, jusque dans son atelier, longtemps conservé en l’état, dans le Connecticut.
Expositions / Reviews
Niko Pirosmani, Albertina ; Bieke Depoorter, FOMU ; Dessin politique, dessin poétique, Musée Jenisch ; Renault, l’art de la collection, Fondation Clément ; Siècles noirs,Jean-Luc Mylayne, Fondation Van Gogh ; Picture Industry, Fondation Luma ; Bengal Stream, arc en rêve centre d’architecture ; Mohamed Kacimi, Mucem ; Que fut 1848 ? Frac Grand Large ; Damien Deroubaix, MAMC+, Saint-Étienne ; Isabelle Champion Métadier, Musée des beaux-arts de Tours ; Franck Scurti, CCC Olivier Debré ; Picasso-Rutault, Musée Picasso ; Grayson Perry, Monnaie de Paris ; Glen Baxter, Galerie Isabelle Gounod.
Livres
Valère Novarina, hors de lui ; Perrine Le Querrec, la construction du livre ; Gaëlle Obiégly, l’envers du transhumain ; Nathalie Léger, la robe de Pippa Bacca ; Alain Jouffroy, une poétique de l’amitié ; Les Noailles, mécènes de l’avant-garde ; Gaston Chérau, de l’orientalisme au réel ; Gilles Saussier, l’ombre projetée de l’histoire ; Thomas Laqueur, le don de Diogène, le désarroi d’Adam.
Agenda
Retrouvez ici les événements en cours et ceux à venir à Paris, en province et à l'étranger > CONSULTER
En mettant les collections de son musée dans l’ancienne Banque de France de la ville et en organisant une première exposition dédiée à la lumière du Midi, Hyères met l’art à la banque et réussit son pari haut la main. par Guy Boyer
Exposées un temps dans une médiathèque puis mises en réserve, les collections du musée d’Hyères ont longtemps été négligées. C’est dommage car elles constituent un joli fonds XIXe, dû en grande partie aux efforts d’Emmanuel-Charles Bénézit, le fils de l’auteur des Dictionnaires des peintres, lorsqu’il est conservateur honoraire du musée. Les toiles de Gleyre, Grivolas, Lépine et Ziem ont été installées au premier étage de l’ancienne Banque de France.
En 2003, la Ville d’Hyères acquiert les quelque 2200 m2 de la Banque de France, voisine de la mairie et en plein centre-ville. « Un emplacement rêvé », assurent le maire Jean-Pierre Giran et son adjoint à la Culture, François Carrassan. Construit par les architectes Alphonse Defrasse et Léon David, ce bâtiment néo-classique se révèle parfait pour son nouvel usage muséal avec ses salles tournées vers un patio intérieur et son jardin qui accueille désormais le Monument au chat (1953) d’Oscar Dominguez, sauvé par les élus.
Pour son inauguration, La Banque accueille au rez-de-chaussée et jusqu’au 27 mars une exposition sur la lumière du Midi montée par Dominique Lobstein. Un choix pertinent, qui permet un parcours géographique courant de Collioure (Henri Martin) à Nice (Henri Harpignies) et Villefranche (Jacques Guiaud). Les prêts sont remarquables et témoignent d’une bonne recherche comme cette Vue de Montredon près de Marseille de Paul Flandrin, venue du Louvre.
Dans l’accrochage très dense, ce sont les peintres modernes qui s’en sortent le mieux tant leur palette est stridente et leur trait puissant. Ici, par exemple, trois tableaux montrant les rochers rouges de la côte varoise. Ils rappellent que les artistes sont venus nombreux au tournant du XXe siècle avec l’arrivée du train jusqu’à la Méditerranée. D’Agay au Trayas, ce sont les mêmes oppositions violentes de rouge et de bleu foncé. Un peu plus loin, une autre vue du Trayas (1907) par Georges Ribemont-Dessaignes va réjouir l’amateur.
Parmi les petites perles de l’accrochage raffiné choisi pour ce sujet assez bateau figure cette confrontation de deux toiles de Paul Signac et de Francis Picabia. Toutes les deux datent de 1909, toutes deux relèvent du pointillisme. Si celle de Signac (à droite) souligne l’intensité de la luminosité et la richesse des couleurs, celle de Picabia (à gauche) relève davantage de la citation car le futur dadaïste et surréaliste va rapidement abandonner cette peinture à succès pour frayer dans un art abstrait et plus provocateur.
Au rang des jolies découvertes de cette exposition se place cette vue d’Hyères avec son kiosque à musique, peinte tardivement par Dufy et prêtée par le musée des Beaux-Arts de Nice. Vue la rareté des représentations de la vieille ville à l’époque moderne (à croire que les invités de la Villa Noailles ne quittaient jamais les hauteurs de la ville), on aimerait voir cette œuvre en prêt à long terme pour les collections permanentes de La Banque.
Paris, Musée de l’Orangerie, du 7 octobre 1011 au 9 janvier 2012.
1. Santiago Rusinol (1861-1931) La Cour des orangers dit aussi Jardins arabes à Grenade, 1904 Huile sur toile - 86,5 x 107 cm Castres, Musée Goya Photo : Castres, Musée Goya cliché P. Bru
Si le Siècle d’or de la peinture espagnole est accroché aux cimaises de nos plus grands musées, l’histoire de l’art hispanique entre Goya et Picasso apparaît souvent comme un océan mystérieux duquel émergent quelques îles, elles-mêmes peu connues du grand public, avec pour nom Zuloaga ou Sorolla y Bastida. Il va de soi que cette image ne reflète pas la réalité mais bel et bien notre méconnaissance : au mépris ordinaire d’un certain XIXe siècle encore pratiqué par quelques cénacles retardataires, s’ajoutait jusqu’ici la distance géographique et historique d’une Espagne jugée lointaine comme vaguement marginale. La présentation au Musée de l’Orangerie, en collaboration avec la Fondation culturelle Mapfré, d’une soixantaine d’œuvres de l’art espagnol allant des années 1890 à 1920 fournit une excellente opportunité d’en découvrir ou redécouvrir la diversité et la richesse. On doit donc, avec une malice toute bienveillante, se féliciter, d’une certaine manière, qu’une brouille diplomatique de la France avec une ancienne colonie espagnole, le Mexique, ait repoussé à plus tard l’exposition consacrée à Diego Rivera et Frida Khalo initialement prévue à cette date. Le catalogue de l’exposition et le dossier de presse insistent sur une Espagne de la fin du XIXe siècle meurtrie d’avoir perdu Cuba ; voici une revanche amusante sur le Mexique ! Quelque admiration qu’on ait pour les muralistes, n’y a-t-il pas une justice à ce que l’art du XIXe siècle espagnol, si méconnu chez nous, devance ces grands noms de la peinture mexicaine souvent montrés ? Notre remarque en guise de clin d’œil a surtout pour but de féliciter l’équipe franco-espagnole qui a pu monter en un temps record cette présentation délectable.
Dans une scénographie simple et efficace, avec un parcours agréable et des couleurs parfaitement appropriées, les œuvres présentées forment un panorama assez complet des tendances et des tempéraments qu’offre la peinture espagnole dans ces années « entredeuxsiècles ». Le choix des œuvres aurait pu être différent, on pourrait regretter l’absence de tel artiste ou suggérer la présence de telle œuvre, et il paraît assez audacieux de résumer trente années de l’art d’un pays en un corpus de tableaux finalement assez réduit, sans oublier qu’il y manque l’art graphique et l’estampe ; en réalité, et paradoxalement, l’aspect concentré de cette présentation a l’avantage de forcer le visiteur à intégrer rapidement l’idée même d’une Espagne active, bouillonnante et multiforme sur le plan pictural entre 1890 et 1920. S’agissant d’une visite aussi dense, la nécessité d’un synopsis avec une thématique (l’Espagne noire / l’Espagne blanche) n’apparaît toutefois pas bien nécessaire. Autant son exploitation subtile dans le catalogue paraît justifiée, avec le texte de Pablo Jimenez Burillo, qui ouvre des réflexions bien réelles et atteint à une synthèse du plus grand intérêt, autant cette dichotomie a un peu de mal à s’articuler dans le parcours de l’exposition.
3. Ignacio Zuloaga Y Zabaleta (1870-1945) Portrait de Maurice Barrès devant Tolède, 1913 Huile sur toile - 203 x 240 cm Nancy, Musée Lorrain Photo : RMN-Musée d’Orsay / Philippe Migeat
La difficulté qu’il y a à faire coïncider, par exemple, cette notion (noir ou blanc) à la fois du point de vue du sujet et sur le plan plastique apparaît évidente. Il est significatif qu’un artiste comme Santiago Rusiñol soit présent dans les textes (y compris le dossier de presse) et les sections de l’exposition à la fois dans l’une et l’autre de ces tendances supposées : la double page du catalogue qui juxtapose sa Cour des orangers de 1904 (ill.1), à la clarté tout « impressionniste » et La Glorieta de 1909, avec son crépuscule mystérieux, ses cyprès et ses feuilles mortes symbolistes est à cet égard éloquente (ill. 2). Un même artiste, à une même période, peut produire deux œuvres d’inspiration et de contenu totalement opposés. En réalité, si l’on comprend bien la justesse du propos et cette vision dialectique de l’Espagne, l’une, sombre, catholique et solennelle, voire dramatisée, et l’autre, lumineuse, gaie et solaire des voyageurs et d’un certain « exotisme » moderniste, l’intérêt de l’exposition est surtout de montrer de la très belle peinture sans qu’il soit absolument utile d’en démêler tous les ressorts identitaires ou psychologiques. Vouloir à tout prix problématiser un parcours même lorsqu’il n’y pas absolument lieu de le faire peut être un piège. Le fait que l’on soit accueilli en dehors du parcours (pour des raisons de format, on le concède) par le grand tableau de Zuloaga représentant Maurice Barrès contemplant Tolède (ill.3), son livre sur le Greco à la main résume toutefois bien tout ce que l’on doit évidemment avoir en tête en visitant l’exposition : Espagne réelle, Espagne rêvée, Espagne du mythe, de l’histoire et de l’héritage artistique etc. Que tout ceci, toutefois, ne nous empêche pas de regarder… la peinture car on ne peut pas, à la fois, contester l’égocentrisme parisien qui aurait occulté tel ou tel pan de l’histoire de l’art européen et cantonner l’intérêt des tableaux montrés à une vision nationale et historiciste, restrictive à son tour. D’autant que la plupart des artistes présentés ont vécu ou visité Paris et participé aux salons et expositions universelles ainsi que l’étudie Dominique Lobstein avec la précision et la rigueur qu’on connaît dans un intéressant essai. Il s’agit bien, ainsi, de ne pas se cantonner à une vision « localiste » de la peinture espagnole, mais pas, non plus, d’en estimer l’intérêt uniquement à l’aune des mouvements qui triomphaient à Paris entre 1890 et 1920 quelle que soit l’évidence des rapprochements possibles. Ces artistes ont leur singularité, leur esthétique, leur talent et c’est ce qui importe.
4. Ignacio Zuloaga Y Zabaleta (1870-1945) Portrait de la comtesse Anna de Noailles, 1913 Huile sur toile - 152 x 195,5 cm Bilbao, Museo de Bellas Artes de Bilbao Photo : Photograph Archive of the Bilbao Fine Arts Museum
5. Ignacio Zuloaga Y Zabaleta (1870-1945) La Naine Dona Mercedes, 1887 Huile sur toile - 130 x 97 cm Paris, Musée d’Orsay Photo : RMN-Musée d’Orsay/Hervé Lewandowski
Quelques très beaux paysages donnent au visiteur une entrée en matière nocturne et toutefois lumineuse. La Tombée de la nuit sur la jetée de Pinazo Camarlench (Valence, Institut Valencia d’Art Modern), la Tombée du jour de Urgell (Barcelone, MNAC) et, surtout, le sublime Paysage nocturne d’Eliseu Meifrèn y Roig (Madrid, musée Thyssen) que nous avions pu admirer à la Fondation de l’Hermitage de Lausanne récemment, témoignent d’emblée de la diversité de facture dont toute l’exposition se fera le reflet. Très vite on est happé par quelques chefs d’œuvre de Zuloaga ; après le Barrès, déjà cité, c’est l’hypnotique Portrait d’Anna de Noailles (ill. 4) qui frappe par sa modernité ; que Vélazquez (avec le portrait de La Naine Dona Mercedes)(ill. 5), Goya (Le Portrait de l’oncle et des cousines de Zuloaga [1910, Boston, Fine Arts Museum]) ou encore Le Greco (avec L’Anachorète [1907, Paris, Musée d’Orsay]) se rappellent ici à notre bon souvenir, ne fait que renforcer, au-delà de cet enracinement, le caractère unique de l’art de Zuloaga et, bien plus que son prétendu « réalisme », son sentiment dramatique et abrupt, sa picturalité essentielle.
6. Ramon Casas (1866-1932) La Paresse, 1898-1900 Huile sur toile - 64 x 54 cm Barcelone, MNAC Museu Nacional d’Art de Catalunya Photo : MNAC Photo Calveras/Mérida/Sagristà
Quelques œuvres de Ramón Casas, dont la très belle Paresse (ill. 6), illustrent une veine « réaliste » et intime que l’on retrouve aussi chez Santiago Rusiñol. L’art de ce dernier, un des très beaux artistes de la période, est représenté par six tableaux, un septième, peut-être le plus saisissant, n’ayant malheureusement pu venir (mais il est reproduit dans le catalogue, il s’agit de La Morphine [1894], visible au Museu Cau Ferrat de Sitges). Comme nous l’avons déjà dit plus haut, on trouve chez cet artiste à la fois l’expression subtile d’une certaine intériorité « fin de siècle », des paysages symbolistes (sous représentés à l’Orangerie) et des vues parisiennes plus montmartroises. Un nombre restreint d’œuvres symbolistes ne suggère d’ailleurs que peu la présence de l’Espagne au sein de l’idéalisme des années 1890-1910. La Rosée d’Adrià Gual (1897, Barcelone, MNAC), avec son beau cadre parlant, et Les Hermétiques de Miguel Viladrich Vila (Barcelone, MNAC), d’inspiration préraphaélite, en attestent pourtant ; on regrette l’absence d’œuvres de Rogelio de Egusquiza, peintre wagnérien et remarquable graveur qui aurait ici eu toute sa place. Julio Romero de Torres, quant à lui, auteur d’œuvres proches de l’idéalisme, est représenté par une belle toile plutôt d’inspiration réaliste et d’un chromatisme austère. Sombres, aussi, les œuvres de Isidre Nonell dont les Deux gitanes (1903, Barcelone, MNAC) font penser à un Edvard Munch qui aurait médité Van Gogh.
7. Dario de Regoyos (1857-1913) Viernes Santo en Castilla, 1904 Huile sur toile - 81 x 65,5 cm Bilbao, Museo de Bellas Artes de Bilbao Photo : Photograph Archive of the Bilbao Fine Arts Museum
8. Hermen Anglada Camarassa (1871-1959) Le Paon blanc, 1904 Huile sur toile - 78,5 x 99,5 cm Collection particulière Photo : MNAC Museu Nacional d’Arte de Catalunya, Barcelona Calveras/Mérida/Sagrista
Il va sans dire que la clarté et la lumière prévalent lorsqu’on passe aux murs consacrés à l’impressionnisme de Dario de Regoyos (ill. 7), aux paysages empâtés de Nicolau Raurich ou aux scènes parisiennes électriques et violemment colorées d’Hermen Anglada-Camarasa (ill .8). Mais c’est évidemment avec Joaquim Sorolla y Bastida que culmine cette quête libre du rayonnement, de la lumière et de la couleur. Le grand tableau de salon acquis par l’Etat français dès 1895, le Retour de pêche, le halage de la barque (ill. 9), révèle d’ores et déjà, en dépit d’une facture et d’un sujet en apparence conventionnels, cette clarté, cette transparence et ce sens du mouvement qui caractériseront bientôt les meilleures œuvres du peintre, un peu trop facilement rapproché de impressionnisme. Quelques merveilleuses peintures en attestent à l’Orangerie : la très besnardienne Préparation des raisins secs (1905, Pau, Musée des beaux-arts) avec ses couleurs acides et l’originalité de son point de vue ou l’étonnante Sieste de 1911 (ill. 10), réduite à des masses picturales mouvementées, montrent un artiste qui va bien au-delà de la nature, fût-elle « vue à travers un tempérament ».
9. Joaquin Sorolla y Bastida (1863-1923) Retour de pêche, le halage de la barque, 1894 Huile sur toile - 265 x 403,5 cm Paris, Musée d’Orsay Photo : RMN-Musée d’Orsay Gérard Blot/Hervé Lewandowski
10. Joaquin Sorolla y Bastida (1863-1923) La Sieste, 1911 Huile sur toile - 200 x 201 cm Madrid, Museo Sorolla Photo : Droits réservés
11. Juan de Echevarria (1875-1931) Métisse dénudée, 1923 Huile sur toile - 111 x 162 cm Madrid, Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia Photo : Archivo fotografico Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia
Joachim Mir est aussi un artiste qui retient l’attention : plus que ses paysages post impressionnistes, ses fragments de décor pour la Casa Trinxet (Barcelone, fondation Francisco Godia) sont éblouissants de liberté. Par-delà le motif, qui se fond dans une sorte de saturation chromatique, l’artiste y atteint à une abstraction visionnaire autant qu’ornementale. On a beau tenter de garder un regard vierge sur certains de ces peintres, il est difficile de ne pas penser « Gauguin » devant Juan de Echevarria (ill. 11), « Matisse » en admirant Francisco Iturrino ou « Cézanne » en regardant Joachim Sunyer, un peintre marqué par la rétrospective consacrée en 1907 au peintre de la Sainte Victoire. Le caractère nabi d’un Daniel Vasquez Diaz n’échappera à personne non plus. Mais l’impact de l’art français sur ces artistes ne porte aucun préjudice à leur singularité. Ce ne sont en aucun cas des épigones. On peut aussi admirer trois pièces de Julio Gonzales dont l’œuvre sculpté occulte trop souvent les peintures admirables.
12. Pablo Picasso (1881-1973) La Buveuse d’Absinthe, 1901 Huile sur toile - 65,5 x 51 cm Collection particulière Photo : Succession Picasso 2011
13. Pablo Picasso (1881-1973) L’Enterrement de Casagemas, vers 1901 Huile sur toile - 150,5 x 90,5 cm Paris, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris Photo : RMN / Agence Bulloz
Si deux œuvres précoces de Dali et de Joan Miro n’apportent pas un grand souffle au parcours, sa conclusion avec une section consacrée à Picasso est éblouissante. Quatre tableaux, certes, mais quelles œuvres ! La Buveuse d’absinthe (ill. 12) et Le Moulin rouge, toutes deux de 1901 côtoient L’Enterrement de Casagemas (ill. 13), nouvel hommage au Greco. Et que dire de L’Etreinte, admirable pastel de 1903 (Paris, Musée de l’Orangerie). Le sous-titre de l’exposition, dont on comprend bien la nécessité communicationnelle, ne doit surtout pas laisser entendre que cette réunion d’œuvres illustre une sorte de progression téléologique « de Zuloaga à Picasso », ou « de 1880 à 1920 » ou encore du XIXe siècle à la « modernité ». Tous ces artistes ont t
BibliObs vous propose de découvrir en avant-première l'un des chapitres de son dernier livre, à paraître aux éditions Grasset: «Il faut laisser maisons et jardins»
c)Ulf Andersen/Sipa
Né le 11 août 1913 à Levallois-Perret, Marcel Schneider est entré en littérature en 1947 avec "Le Granit et l'absence". Influencé par les surréalistes, il a raconté ses souvenirs dans "le Palais des mirages" (1992). Récompensé par de nombreux prix, comme le Grand prix de la langue française 1996 pour l'ensemble de son oeuvre, on lui devait notamment "le Chasseur vert", "la Première île", "le Sang léger", "Aux couleurs de la nuit".
Louis Poirier et Julien Gracq
Le 23 décembre 2007 le journal télévisé annonce la disparition de Julien Gracq. Il est mort le 2 à Saint-Florent-le-Vieil dans sa maison natale. Il avait atteint l'âge de 97 ans. On diffuse sur le petit écran les images qui le montrent refusant le prix Goncourt pour son roman, Le Rivage des Syrtes. Après le virulent pamphlet sur les agissements des écrivains français, La Littérature à l'estomac, Gracq fidèle à lui-même ne pouvait que refuser la distinction faite à son livre par le célèbre jury.
L'annonce de cette mort me fait peine. Je me surprends même à verser des larmes. Il faut dire qu'il fut une époque où je voyais Gracq chaque semaine chez Lise Deharme ou ailleurs. Bien qu'il restât muet le plus souvent, il s'amusait beaucoup chez Lise où fréquentaient Leonor Fini, André Breton, Kanters et ceux qui formaient la garde rapprochée de la célèbre «dame en gant». Je ne l'ai jamais entendu parler de politique, rarement de littérature. S'il s'est inscrit au parti communiste en 1935, je pense que ce fut non par conviction, mais pour faire sa cour à Breton qui à cette date ne jurait que par Lénine et Staline et obligeait les disciples à partager ses options.
Il y avait en Gracq deux personnages qui s'ignoraient, Louis Poirier agrégé de géographie en 1934 et l'écrivain Julien Gracq. Il était Poirier au lycée où il enseignait et Julien Gracq le reste du temps. Cette dichotomie était poussée si loin qu'il ne s'avouait pas Gracq dans les lieux où il était professeur. Je le sais par un de mes élèves de Charlemagne qui, avant l'installation de ses parents dans le Marais, avait eu Poirier comme professeur au lycée Claude Bernard. Un jour il lui demanda de lui dédicacer l'un de ses romans. Celui-ci refusa net. «Louis Poirier ne peut apposer sa signature sur un livre qu'il n'a pas écrit. Autant me demander de vous parapher un livre d'Aragon ou d'Eluard! J'ignore qui est Julien Gracq!» Il était le plus désespérant des convives.
Quand on lui posait une question, il répondait par oui ou non, sans relancer la conversation, au point que j'ai demandé à Lise de ne plus m'inviter à dîner avec lui, car ces entrevues muettes m'étaient pénibles. Il est venu trois fois chez moi rue de Turenne pour accompagner Lise, mais là son silence n'était pas gênant.Bien sûr, j'ai lu tous ses romans, ses essais, j'ai assisté au Théâtre Montparnasse au Roi Pêcheur. Les lettres qu'il m'a envoyées sont plutôt des billets que des missives vu leur brièveté. Elles sont à l'image de l'homme que j'ai connu. Son écriture en pattes de mouche m'a toujours surpris. Inutile de dire que j'ignore tout de sa vie sentimentale et de ses préférences littéraires. C'est en lisant ses essais que je sais qu'il aimait par-dessus tout Gérard de Nerval, Novalis, Racine et Proust. Ces prédilections font de lui un écrivain classique, le dernier peut-être.
J'ai lu dès sa publication en juin 1939 Au Château d'Argol que Gracq dans l'avis au lecteur donne comme une «version démoniaque» de Parsifal. Ce livre, d'un fantastique glacé, soutenu par un style oratoire et redondant qui évoque l'orchestration wagnérienne, n'est traversé par aucun souffle: la tempête a beau sévir, la forêt qui entoure le château reste immobile. Des passions frénétiques et torturantes ont beau agiter Albert, Heide et Herminien, nous ne ressentons rien de l'ardeur qui les consume: nous voyons les personnages comme à travers une glace. Gracq, ayant achevé ce singulier poème, comprit qu'on ne pouvait aller plus loin dans ce domaine et les livres qui suivent traduiront une esthétique différente. Au Château d'Argol reste comme une montagne glacée scintillant dans le lointain.
Si Julien Gracq l'homme silencieux et détaché du monde me restait étranger, je me sentais très proche de l'écrivain dont je partageais la dévotion à l'univers wagnérien, le culte du saint Graal et du légendaire roi Arthur. Tristan et Iseut. Percival le Gallois et la fée Mélusine attisaient nos rapports d'amitié et nous faisaient communier sous les mêmes espèces.
Le Julien Gracq que j'ai connu ne parlait pas de littérature, il écrivait. Il ne parlait de rien, il restait muet chez Lise Deharme où je l'ai vu le plus souvent. Quand il venait chez moi pour l'accompagner, car Lise ne sortait jamais seule, ce n'était pas pour converser avec moi, il détestait la conversation. Si j'avais habité Quimperlé ou Castelnaudary, j'en aurais su autant sui lui, il suffisait d'acheter ses livres. C'était à eux qu'il se confiait, mais je suis content de l'avoir fréquenté; il avait une présence abstraite.
Il était grand, svelte, habillé comme il fallait, sans ostentation ni recherche particulière. Je ne sais si avec d'autres amis il était loquace, mais j'en doute fort. Lise était son amie intime, il ne s'épanchait pas avec elle, même en tête à tête. C'est elle qui me l'a dit, un jour où je déplorais son silence obstiné. «Je ne suis pas sa confidente, me dit-elle, vraies ou fausses, il n'a pas de confidences à faire. Il écrit, cela lui suffit.» C'est la plume à la main qu'il dit ce qu'il estime devoir communiquer. Il ne ressemble pas à Chateaubriand développant ses souvenirs dans le salon de Mme Récamier, ni à Cocteau faisant de ses propos des feux d'artifice. Il n'avait pas une conversation éblouissante comme la comtesse de Noailles, la princesse Bibesco ou l'amie de Proust, Mme Straus. C'était l'époque où ces dames tenaient le dé de la conversation et ne le lâchaient pas, ni pour boire ni pour manger. Les mots drôles, subtils, perfides, méchants parfois, leur tenaient lieu de nourriture. C'est un genre de prouesses qui n'existe plus aujourd'hui. La compétition se limite au sport. C'est le nouveau nationalisme.
Le principal problème de Louis Poirier et surtout de Julien Gracq a été celui de la communication avec autrui. Gracq ne croyait pas que l'on pût communiquer avec ses semblables par l'échange des idées, par la conversation. Il pensait que chacun était muré dans sa solitude, dans sa propre subjectivité et que tenter de sortir de cette geôle par l'amour, par l'adhésion à un système religieux, politique ou philosophique, était une tentative (et une tentation) vouée à l'échec. Gracq aurait pu se poser la question de savoir pourquoi l'homme n'est pas d'emblée en état de communiquer avec autrui. Il ne s'est pas posé cette question pourtant urgente parce qu'il était persuadé de l'axiome de la solitude essentielle de chaque homme.
Donc pas de conversation, mais communication par l'écriture. Gracq a beaucoup écrit, beaucoup publié. Cela permet à chacun d'entre nous, si nous le souhaitons, de pénétrer sa pensée, d'entrer en communication avec lui. Il propose, il n'impose pas. A nous de montrer de la curiosité, des dispositions favorables à l'accueil, à l'adhésion. Il ne cherche pas à discuter, à séduire, à nous de dire oui ou de dire non à ce qu'il propose.
Il n'a rien d'un prophète, d'un confesseur de la foi, d'un saint Paul ou d'un saint Augustin. Il dit ce qu'il pense, ce qu'il sait avec, bien sûr, le désir de convaincre et de séduire. Mais son besoin de communication n'a rien à voir avec la volonté de puissance que l'on trouve chez Nietzsche ou chez le grand pontife de la religion surréaliste, André Breton. Breton lançait ses oukases à la manière des bulles pontificales, il était le seul à savoir pourquoi tel écrivain, tel peintre, tel objet ou telle fleur était surréaliste ou non, donc le seul à donner l'investiture, à officier lors de l'adoubement.
Si Gracq n'avait rien du Grand Inquisiteur André Breton, il ne ressemblait pas davantage à Paul Valéry qui plaçait une cloison étanche entre sa vie de poète et sa vie privée. Qui s'amusait même à surprendre ses auditeurs en tenant des propos provocants qu'on n'attendait pas de l'auteur du Cimetière marin.
Dans ses entretiens avec Jean d'Ormesson, Emmanuel Berl dit qu'un jour Valéry l'a quitté de la façon suivante: «Bonsoir, mon cher ami, j'vas piquer un roupillon.»
Julien Gracq, bien que mort, reste avec nous puisque son truchement était le livre, moyen de conversation idéal qui ne varie ni ne déçoit. Il est à portée de main, au chevet du lit ou dans la bibliothèque, toujours prêt à répondre à notre curiosité, notre angoisse ou notre plaisir.
Cette année encore, la culture contemporaine du Sud est à l'honneur durant la Design Parade. Les lauréats la racontent dans dix entretiens qu'ils ont accordés à IDEAT, avant le début de la 6e édition fin juin.
Comment évoquer la Méditerranée, sa culture et ses savoir-faire sans tomber dans les clichés ? Les dix finalistes du concours du festival international d’architecture intérieure Design Parade Toulon 2022 se frottent à l’exercice dans des propositions variées, personnelles et sensibles.
Rodolphe Parente, le président du jury, en est persuadé : on peut parler de la Méditerranée sans être forcément passéiste. En liant l’histoire à notre époque, en évoquant la culture contemporaine du Sud, en s’intéressant à la lumière et aux enjeux écologiques.
Avec son jury, il a retenu dix projets où il est question de l’écrivain Frédéric Mistral, de coquillages, de camping, de pêche à l’oursin, d’atrium ou de la Camargue… Dix projets qui sont dévoilés dans l’ancien évêché de Toulon, répartis entre les pièces du premier étage et celles du rez-de-chaussée qui encadrent la cour et que les lauréats ont investies pendant plusieurs semaines pour créer leur univers.
Chacun d’entre eux s’est adapté au lieu pour proposer une installation in situ, imaginée en partenariat avec des galeries d’art et de design, des artistes, des artisans d’art et des spécialistes locaux de la construction. Entre carte blanche et contraintes – soit des conditions qui s’approchent d’une commande véritable –, ils ont dû réaliser dans un délai record un espace qui, ils l’espèrent, sera le point de départ de leur carrière. Avant la nomination des primés, le 25 juin dernier, et l’ouverture de l’exposition au grand public, nous les avons tous rencontrés. Ils nous décrivent leur parcours et nous livrent leurs inspirations et leurs envies.
Compluvium, par Sophie Devaux
Votre parcours ?
Diplômée de l’école Camondo depuis juin 2018, j’ai travaillé quatre ans en tant que cheffe de projets chez Isabelle Stanislas, à Paris, avant de m’installer à mon compte.
Votre projet ?
Pour Compluvium, je me suis inspirée de l’Antiquité méditerranéenne – son architecture domestique et ses systèmes acheminant l’eau – pour proposer une version contemporaine de l’atrium. Cet espace transitoire permet de collecter l’eau grâce à une fontaine alimentée par un réseau de rigoles et de gouttières en grès cuit, surplombée par le compluvium qui récolte l’eau de pluie.
Ce que vous attendez du festival ?
Ce concours m’a poussée à m’intéresser à des techniques architecturales développées il y a plus de deux mille ans. C’était très enrichissant de pouvoir les réinterpréter. Un dispositif tel que le compluvium pourrait tout à fait avoir sa place au centre d’une villa du XXIe siècle. Je souhaite poursuivre cette démarche créative, sensible à des problématiques actuelles.
Un projet emblématique ?
La Millard House par Frank Lloyd Wright, à Pasadena, en Californie. Sa stratégie était d’utiliser le béton– à l’époque le matériau le moins cher, le plus laid et le plus froid de la construction. Par ses dessins géométriques rappelant l’architecture maya, l’architecte a réussi à en faire un élément décoratif inédit, chaud et sculptural.
La Taulo e l’Oustau, par Thomas Morineau Barthelemy
Votre parcours ?
Architecte HMONP, je me suis formé à l’ENSA Paris-Malaquais. Cinq ans d’expériences au sein d’agences d’architecture à Paris, Genève et Tokyo m’ont appris la rigueur constructive et la poésie de la matière.
Votre projet ?
La Taulo e l’Oustau est une cuisine sans âge, dans laquelle le temps s’étire. L’installation s’ancre dans la continuité de l’œuvre de Frédéric Mistral. Cet écrivain et poète provençal du XIXe siècle lui donne une place centrale car il considère cette pièce comme un patrimoine immatériel provençal exceptionnel. La Taulo e l’Oustau est une interprétation spatiale de ses textes et de son imaginaire gourmand. Mon projet se teinte aussi de souvenirs, d’émotions ressenties durant mes voyages au Japon et en Inde, pour former ma propre utopie personnelle de ce qu’est la cuisine rêvée de Frédéric Mistral.
Ce que vous attendez du festival ?
Design Parade est un moment idéal pour créer des relations avec de futurs partenaires. Pendant le festival, mais également en amont, durant toute la conception et la production de l’installation. Sans les artisans et les artistes qui m’ont honoré par leur travail, La Taulo e l’Oustau n’aurait jamais existé.
Vers midi, Jeanne Tresvaux du Fraval
Votre parcours ?
J’ai étudié aux Arts-Déco et à la Gerrit Rietveld Academie à Amsterdam. Ma double formation de designer et de plasticienne m’a permis d’explorer les frontières entre les disciplines.
Vos sources d’inspiration ?
J’ai évolué dans cette contradiction entre mon attirance et ma répulsion pour la consommation. C’est à la fois dans l’abondance matérielle que je puise mon inspiration et dans la simplification formelle que je crée. Je suis actuellement en résidence à l’abbaye de Maubuisson où je développe une recherche sur les objets liés au confort dans les abbayes.
La pièce présentée au concours ?
Vers midi est une salle propice à une déambulation somnambule. Dans cette pièce, on oublie la société en quête de rentabilité. Des barres longent les murs, permettant de suspendre n’importe quel objet nécessaire à la tranquillité. Sur le sol, une série de grands futons s’empilent sur des tommettes. Les matériaux utilisés sont naturels comme la cire d’abeille, le chanvre, le feutre, la terre… et parlent aux sens. Leurs odeurs, sonorités et textures racontent des histoires.
Votre mantra ?
L’ordinaire !
Primo Sole, Léa Ollivier et Carla Genty
Votre parcours ?
Carla Genty : Je suis diplômée d’un cursus en architecture intérieure des Arts-Déco. Léa s’est formée au savoir-faire du textile français dans diverses institutions et chez des artisans.
Vos inspirations ?
Les fleurs séchées et les matières textiles nous inspirent depuis toujours et font sens aujourd’hui dans nos projets, qui mêlent mode et architecture.
Votre projet ?
Primo Sole est une ode au soleil méditerranéen. À travers l’étude de ses bienfaits, nous choisissons d’explorer le lieu dans lequel la peau se livre à la lumière et s’expose : le solarium. Cette installation, à la croisée de l’intime et de l’« extime », dévoile un rituel, où les vêtements tombent et la peau nue s’abandonne au regard du soleil.
Vos sources d’influence ?
Métaphores, d’Ettore Sottsass, des constructions éphémères qu’il réalise dans un paysage avant de les photographier, ou encore la tendresse qui se dégage des photos de Jacques-Henri Lartigue, des clichés pleins de vie.
L’image de la Méditerranée ?
La maison de pierre typique dont la fraîcheur invite à faire la sieste mais d’où l’on s’échappe en fin de journée pour retrouver l’air chaud. Tous ces instants passés dans des lieux improvisés et qui vacillent entre deux temps : capter ou se protéger de la lumière.
Ce que vous attendez du festival Design Parade Toulon 2022 ?
Un partage avec des personnes curieuses de s’émerveiller du beau.
Le sel, la sagne et la salicorne, Claire Jeancourt-Galignani et Billy Poitevin
Votre parcours ?
Diplômés avec une année d’écart, nous avons tous les deux étudié à l’école Camondo. Nous travaillons ensemble aux Galeries Lafayette depuis quelques années.
La pièce présentée au concours ?
Notre projet, Le sel, la sagne et la salicorne, parle du patrimoine naturel de la Camargue. En nous basant essentiellement sur ces trois matériaux locaux, nous avons cherché à les décliner pour proposer un projet d’espace, de mobilier et d’objets. En expérimentant avec la matière, nous réinterprétons des savoirs traditionnels et des technologies nouvelles afin d’illustrer ce littoral et ses richesses.
Vos sources d’inspiration ?
Les recherches de l’Atelier Luma nous ont beaucoup aidés dans notre démarche. Nous sommes également inspirés par le travail de l’architecte David Thulstrup.
L’hommage à la Méditerranée ?
Nous évoquons la Méditerranée par la matière et en éveillant les sens des visiteurs. Dans chaque élément de la pièce, on retrouve une couleur, un goût, une odeur, un toucher ou un son qui rappelle la Camargue et invite au voyage.
Ce que vous attendez du festival Design Parade Toulon 2022 ?
C’est l’occasion pour nous d’expérimenter à partir de matériaux bruts peu communs.
Un projet de rêve ?
Une scénographie temporaire au palais Bulles d’Antti Lovag.
L’Oursinade, Marthe Simon
Prix du public de la ville de Toulon 2022
Votre parcours ?
Diplômée du master Architecture intérieure de l’école Penninghen, j’ai commencé ma carrière au sein de Festen Architecture puis j’ai travaillé au côté de l’architecte d’intérieur Luis Laplace avant de monter ma propre agence.
La pièce présentée au concours ?
L’Oursinade vous plonge dans l’univers d’une pêche à l’oursin. C’est autour de ce mets délicat que je souhaite réunir mes amis de Méditerranée. L’entrée les incite à déposer serviettes, masques et tubas ayant servi lors de cette pêche. Chacun est alors convié à venir s’installer à une table conçue tel un grand plateau. Le projet est inspiré par les motifs de la villa Kérylos (à Beaulieu-sur-Mer, NDLR) et joue avec les codes esthétiques de la calade (pavage, NDLR) provençale. Celle que nous avons l’habitude de voir au sol se retrouve aussi aux murs pour créer un univers enveloppant.
Vos sources d’inspiration ?
Le rôle que je souhaite donner à mon métier tient dans l’interprétation créative d’un lieu, de son histoire, du commanditaire et du savoir-faire des artisans. Mon travail consiste à rassembler ces quatre piliers essentiels pour faire naître un récit unique.
Ce que vous attendez du festival Design Parade Toulon 2022 ?
L’Oursinade se veut la synthèse de l’enseignement reçu à Penninghen, de mes acquis du monde professionnel et de la collaboration avec la villa Noailles. Il s’inscrit comme le point de départ de l’agence Marthe.
La Cellule de correspondances, Clément Pelisson
Votre parcours ?
J’ai commencé par la scénographie de théâtre il y a dix ans puis je me suis formé à Penninghen. J’ai poursuivi en scénographie et en master Design à Duperré. J’ai ensuite travaillé chez Givenchy à la direction artistique numérique et à la scénographie et je suis désormais installé à Marseille.
La pièce présentée au concours ?
La Cellule de correspondances est une pièce multidisciplinaire inspirée des Lettres portugaises, un recueil de lettres d’amour écrites par une religieuse portugaise à un officier français et paru en 1669. Une figure littéraire largement reprise, notamment par les surréalistes au XXe siècle, que j’ai associée aux « boîtes de nonnes », ces petites boîtes que confectionnaient les sœurs recluses et qui représentaient des scènes de leur quotidien. C’est une pièce consacrée à l’écriture et à la contemplation du souvenir.
Ce que vous attendez du festival Design Parade Toulon 2022 ?
Ce projet a été l’occasion de montrer la diversité de mon métier : l’architecture intérieure, les sculptures, mon travail de curateur et la collaboration avec une parfumeuse pour créer l’odeur de la cellule. J’attends donc que tout cela soit très fertile et m’ouvre encore plus à d’autres disciplines.