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Mort de Dominique Paulvé, une journaliste de l’art de vivre à la française

Mort de Dominique Paulvé, une journaliste de l’art de vivre à la françaiseDominique Paulvé nous a quittés le 18 octobre. ©DR

Journaliste et écrivaine, Dominique Paulvé nous a quittés le 18 octobre pour des horizons plus paisibles. Spécialiste de l’art et de la décoration, elle a publié de très nombreux textes pour Côté Ouest, Vogue, L’œil et Connaissance des Arts.

De son enfance, Dominique Paulvé était très avare d’informations. Elle aimait rester secrète, hormis les souvenirs partagés de sa grand-mère autrichienne et de son père André Paulvé, producteur du film La Belle et la Bête de Jean Cocteau en 1946 et de Jour de fête de Jacques Tati en 1949. Après des études de décoration, Dominique Paulvé entre dans le monde des médias par la télévision, où elle contribue à des émissions culturelles et historiques. Elle est l’assistante de Frédéric Mitterrand pour son célèbre Du côté de chez Fred. Elle restera d’ailleurs très liée avec le brillant journaliste, devenu ensuite ministre de la Culture. De « Marie-France » à « Vogue », de « Votre Beauté » à « Vanity Fair », elle « pige » pendant plusieurs années dans les journaux où elle signe de nombreux articles sur l’architecture et l’art de vivre. Tout l’intéresse, elle se frotte à tous les sujets, du moment qu’ils abordent l’art par l’angle de l’humain. Elle dresse ainsi le portrait de Marie-Laure de Noailles, l’avant-gardiste rebelle, aussi bien que celui de Jean Cocteau. Ce sont en effet les années 1920 à 1940 qui lui sont très familières.  Pour « Connaissance des Arts », elle relate les succès de Kiki, la reine des Montparnos, et analyse les sculptures textiles et géométriques de Pietro Seminelli. Toujours partante, toujours joyeuse, toujours bienveillante, elle a été une collaboratrice merveilleuse. « Je me souviens d’elle comme d’une femme avec beaucoup de charme et de chic », raconte la journaliste Valérie Bougault.

Paulvé côté livres

Côté livres, sa carrière est marquée par un grand sens de la curiosité qui l’a conduite à écrire sur des sujets très divers. Illustré par François Goudier, La Ruche. Un siècle d’art à Paris est paru chez Gründ et dresse un panorama pittoresque de ce haut lieu de la création du début du XXe siècle dans le XVe arrondissement. Toujours chez Gründ, elle a raconté les quelque soixante-dix ans de création de la maison de couture Carven. Avec Francis Arsène, elle se passionne pour le zinc dans un joli ouvrage chez Massin. Avec Marion Chesnais, Dominique Paulvé a également écrit le premier livre sur Les Mille et une nuits et les enchantements du docteur Mardrus, sorti chez Norma. Elle y raconte la vie de ce médecin orientaliste, Joseph-Charles Mardrus, qui réalise de 1898 à 1904 une traduction des Mille et une nuits. Elle sait y faire briller cette France littéraire et artistique passionnée d’orientalisme.

Julian Mandel, Nu au miroir : Alice Prin (Kiki De Montparnasse), entre 1910 et 1930, photographie. ©Wikimedia Commons

Pour « Connaissance des Arts », Dominique Paulvé relate les succès de Kiki, la reine des Montparnos Photo : Julian Mandel, Nu au miroir : Alice Prin (Kiki De Montparnasse), entre 1910 et 1930, photographie. ©Wikimedia Commons

Pour la même maison d’édition, elle retrouve les fils de la carrière de Marie Cuttoli qui, avec Myrbor, est à l’origine du renouveau de la tapisserie d’artistes. Tout sujet curieux l’interpelle. « Qui ne l’a pas vue avec son amie Brigitte Benderitter, écumer les vide-greniers et brocantes à la recherche d’un inédit de Cocteau ou d’un document précieux sur Marie Cuttoli ou Lucie Delarue-Mardrus ne saura jamais ce dont étaient capables ces deux passionnées de la rareté et de l’originalité… », se souvient, ému, l’éditeur et proche Clair Morizet. Dominique, ta plume alerte et légère nous manque depuis longtemps déjà.

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