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Catégories : Mes textes en prose

Les sables mouvants

D’après une histoire vraie.

 

A treize ans, Pauline avait quitté sa Bretagne natale, ses treize frères et sœurs, sa mère et la pauvreté pour travailler dans les usines de l’Est de la France.

Elle trouva du travail tout de suite. Les conditions de travail étaient dures mais elle voulait sortir de sa condition misérable et aider sa famille restée là-bas. De son côté, Alexis était monté de son midi natal pour des raisons similaires. Il avait un fichu caractère mais c’était une époque où comme il le racontait, « on pouvait dire « merde » à un patron, traverser la rue et retrouver du travail immédiatement. » Alexis était beau garçon, le savait et en jouait. Malheureusement, il mit une jeune fille enceinte. Même s’il n ‘était pas amoureux, il assuma ses responsabilités et l’épousa. Mais Violette, la jeune mère, ne voulait pas de cet enfant et chercha à s’en débarrasser en le jetant dans le canal. Alexis sauva l’enfant de justesse, le garda avec lui et divorça de  Violette. C’était difficile de travailler et d’élever un enfant seul mais il oubliait ses soucis en allant danser en fin de semaine. C’est dans un de ces bals qu’il rencontra  Pauline. Ce fut le coup de foudre mais Pauline racontait toujours qu’elle avait failli prendre ses jambes à son cou quand Alexis lui annonça franchement la couleur : divorcé, un jeune garçon d’un an. Elle aima immédiatement le petit Robert et s’installa avec son père. Dans les années 1930, ce n’était pas banal comme situation. Ils se marièrent, continuèrent à travailler dur  et à danser en fin de semaine. Robert grandissait et un jour il eut envie de revoir sa mère qui de son côté voulait se racheter. Quand il lui dit au revoir, Pauline eut le cœur brisé. Mais les retrouvailles avec sa mère ne se passèrent pas comme il le souhaitait et Robert rejoignit sa mère adoptive. Un grand réconfort face à la nouvelle épreuve qui la frappait comme tous les français : la Deuxième Guerre Mondiale, l’Occupation….  Alexis fut convoqué au STO(Service de Travail Obligatoire) mais comme il ne voulait pas se soumettre aux Allemands, il prit le maquis et s’engagea dans la Résistance. La séparation fut difficile. Et Pauline se retrouvait seule avec un jeune garçon. Il fallait se débrouiller avec les tickets de rationnement, surtout mentir à la Milice qui recherchait son mari. La ville fut bombardée et il fallut fuir, en vélo, avec Robert. L’Exode. La peur. Des visions de corps déchiquetés par les bombes. L’arrivée dans un lieu relativement sûr. Et encore la lutte pour le survie qu’elle connaissait depuis l’enfance.

La Libération, les trouvailles avec Alexis, l’épuration aussi avec d’autres visions d’horreur : des femmes tondues, des brasiers de « coupables » hâtivement jugés…

La France se reconstruisait et la famille recomposée songeait à s’établir à son compte.

Avec l’argent durement économisé, ils s’achetèrent un petit commerce qu’ils firent prospérer.

Quelques années plus tard, ils achetèrent une maison à la campagne, un ancien moulin avec plusieurs points d’eau. Le dimanche matin, ils fermaient le magasin, partaient manger là-bas puis allaient pêcher dans la rivière voisine. Un après-midi, Pauline glissa dans l’herbe rendue spongieuse par des pluies récentes et tomba à l’eau. En tentant de rejoindre la rive, elle se rendit compte qu’elle s’enfonçait de plus en plus. Des sables mouvants ! Robert était terrifié, peut-être d’autant plus qu’il se souvenait vaguement qu’il avait faillit mourir noyé… Pauline regarda Alexis. « Et en plus il ne savait pas nager ! » Dans la tête de Pauline défilait toute sa vie et elle se disait que ce serait trop bête qu’après avoir traversé toutes ces épreuves, ça se termine comme ça….

C’est alors qu’elle aperçut une grosse branche que lui tendaient Alexis et Robert. Affalée sur l’herbe, frigorifiée mais saine et sauve, elle serra ses deux hommes dans ses bras. Elle racontait souvent cette histoire et la terreur qu’elle avait de l’eau. Alexis, comme beaucoup de gens de cette époque, n’apprit jamais à nager.

Quant à Robert, c’est une autre histoire…

 

 

 

 

 

La phrase en violet est celle d'une consigne de Juliette de "Papier libre" mais elle a refusé ce texte.

 

Elle va peut-être un peu vous surprendre cette consigne... mais il ne faut pas que nous "ronronnions" agréablement, sans trop d'effort.
C'est aussi valable pour moi.

Voici une phrase, saisie dans une conversation de hasard :

 

" et en plus il ne savait pas nager ! "......

 

Comme moi, vous devez vous poser la question, de quoi, de qui s'agit-il ?
Que s'est-il passé avant cette exclamation, que ce passera-t-il après ?

Eh bien! INVENTEZ..... !
Je vous fait confiance; vos esprits en ébullition vont rivaliser.

Au fait, ce n'est pas forcément triste, cela peut-être un éclat de rire.

Comme d'habitude, vous envoyez vos textes, en prose ou en vers, à  :

 

jb3essarts@orange.fr

avant le 28 Octobre

 



Soyez brillants et inventifs, Mesdames et Monsieur, car malgré notre bonne volonté et nos sourires accueillants, les hommes , sur Papier Libre, sont fort peu nombreux et même parfois absents

Juliette

 

 

http://papierlibre.over-blog.net/article-13181562.html

Commentaires

  • Aujourd'hui j e n'ai pas de prob pour venir te lire ! En fait c'est parce que je vis à la campagne et que c'est très très long à charger ! C'est vrai qu'elle est intéressante ton histoire mais peut-être un peu longue pour papier libre ! Bises !

  • C'était l'argument de Juliette mais comme je tiens beaucoup à cette histoire et que c'est déjà la partie d'un tout, je préférais éventuellement supprimer la phrase de Juliette plutôt que de réduire mon texte...

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