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Catégories : Livre

Dans ma lecture du "Journal d'Hélène Berr"

p.168: Keats, au début d'"Hypérion":

"Since every man whose soul is not a clod

Hath visions,and would speak,if he had loved

And been well nurtured in his mother tongue"

Car tout homme dont l'âme n'est pas masse argileuse

A des visions qu'il évoquerait,s'il avait l'amour,

Et la pleine connaissance de sa langue maternelle."

"La chute d'Hyperion. Un rêve",1.13-15,1819

p.176: "Keats est le poète,l'écrivain, et l'être humain avec lequel je communique le plus immédiatement et le plus complètement. Je suis sûre que j'arriverais à le comprendre très bien.

Ce matin(mercredi),j'ai copié des phrases qui pourraient servir de sujet à des essais,à des pages où je mettrais tout de moi-même.

Hier soir,j'ai presque fini "Les Thibault. Jacques me hante, c'est si triste,sa fin, et pourtant si inévitable. Ce livre est beau, car il a la beauté de la réalité, comme Shakespeare; c'est à ce props que je voudrais écrire sur la phrase de Keats:"L'excellence d'un art, c'est l'intensité."

Hélène Berr évoque souvent "Les Thibault" et "Les Frères Kramasov", notamment "le grand Inquisiteur" page 173

Commentaires

  • Bonjour Laura,

    J'accroche mon commentaire au dernier de tes posts sur Hélène Berr... ce n'est pas un hasard!!
    Je viens de rattraper mon retard de lecture de ton blog, et j'ai l'impression que tu as «retrouvé la pêche», si tu me pardonnes cette familiarité - malgré les tracas pour l'avenir. Allez, j'ai acheté ton livre comme promis (une goutte d'eau dans la mer, mais comme dit le petit colibri qui est récemment devenu une vraie vedette «je fais ma part»... sans contrainte rassure-toi!).

    J'en reviens à Hélène Berr: livre fort et qui nous suit partout pendant un bon moment, tu l'as bien exprimé. Et je pense comme toi que vous avez beaucoup de points communs, dans l'analyse de la littérature, et même dans le mode d'expression. Quelle FEMME quel ECRIVAIN elle serait devenue... mais toi tu peux encore le faire... elle sera d'ailleurs une nouvelle inspiration pour toi, j'en suis sûre.
    J'ai prêté à ma soeur les livres d'Hélène, et de Simone Veil. En retour, elle m'a fait connaître un ouvrage dont j'ignorais l'existence (honte à moi!) mais que tu connais sans doute puisque c'est le premier livre qui ait eu le Prix Renaudot à titre posthume...
    Il s'appelle «Suite française» et a été écrit par Irène Némirovsky. Cette grande dame a pour point commun avec Hélène Berr d'avoir été déportée en juillet 1942 à Auschwitz et d'y être morte un mois plus tard du typhus. Elle avait 39 ans. Son mari Michel Epstein la suivra de près.
    D'origine russe, ayant fui le bolchevisme, c'était déjà une écrivaine connue et reconnue; d'ailleurs l'éditeur Albin Michel l'a aidée financièrement pendant le début de la guerre - puis a continué à aider ses filles, qui ont été cachées pendant des années avec leur nounou.
    De famille juive, Irène et son mari s'étaient convertis au catholicisme, leurs filles étaient baptisées. Mais on leur a toujours refusé la nationalité française, alors qu'ils vivaient en France depuis leur enfance. Et ils ont été traqués, en tant que juifs et russes... Et après leur mort leurs filles continuaient à être recherchées!

    Le livre en question se compose des deux premières parties d'un ensemble qui devaient en compter 5... mais qu'elle n'aura jamais eu le temps de finir. Mais elle avait terminé la rédaction des deux premières parties qui peuvent faire un tout: la première «Tempête en juin» est un portrait cinglant des Français pendant le début de la guerre. La deuxième «Dolce» est plus intimiste et parle d'amour... et de haine - mais dans le contexte d'une époque ou s'aimer devenait coupable.
    Elle a rédigé son texte à partir de notes prises dans les années 1939-1942, dont certains extraits figurent à la fin du livre. Y figurent aussi des extraits de correspondances, ces deux annexes donnent au livre son caractère pathétique.
    Car Irène SAVAIT qu'elle allait mourir, même si elle l'exprime d'une manière différente de celle d'Hélène. Et elle s'accrochait à la vision à long terme de la sortie intégrale de son livre.
    Comme pour le journal d'Hélène Berr, publié récemment par sa nièce, c'est Denise Epstein, l'une des filles d'Hélène, qui a publié le livre de sa mère en 2004. Avec le succès qu'on connaît - que je découvre!

    En fait au début j'ai eu un peu de mal à accrocher à la première partie... mais je crois que je vais la relire un peu plus tard! c'est un peu comme le début d'un film de Lelouch, il apparaît des personnages de partout, on ne sait si un jour ils se croiseront... puis au bout d'un moment on comprend...
    La deuxième partie m'a «enveloppée» immédiatement.... et quand j'en suis arrivée à la fin de la publication - les extraits de lettres - j'avais les larmes aux yeux.
    Ce qui au final m'impressionne le plus, c'est le «recul» avec lequel ce livre est écrit: comme s'il était écrit maintenant avec tout ce qu'on sait de la guerre, et des années qui l'ont suivie, y compris toutes les analyses contradictoires qui ont pu être faites. Or il a été écrit en 1941-42... Cette femme était habitée par une «intelligence» venue d'ailleurs.
    Excuse-moi d'avoir été si longue et de me servir un peu de ton blog pour faire passer ce petit message.
    Merci à toi. Bises.

  • Ton commentaire a en effet toute sa place sous cette note.
    Je suis contente de te retrouver ici et quand tu passes, tu me fais de nombreux et intéressants commentaires...
    Un livre acheté, ça compte quand on n'est pas Marc Lévy,loll et les petits ruisseaux font les grandes rivières
    Je ne connais pas ton colibri
    Tu me flattes en me comparant à Hélène Berr...
    C'est beaucoup mieux écrit que Simone Weil mais le point commun est que ce sont deux points de vue sur une même tragédie.
    De jeunes vies( talentueuses) fauchées...
    Ce livre m'a inspiré et me hante.
    Je vais demander à la BM s'ils ont "Suite française" car tu es de très bon conseil...

  • L'histoire du colibri... on l'a beaucoup entendue sur les ondes car elle a été reprise un peu comme slogan de la semaine du développement durable.
    Il y a un énorme incendie (genre ceux de Californie! quelle tristesse, Yosemite touché à son tour...) et le petit colibri prend inlassablement une gorgée d'eau et va la déverser sur l'incendie. Et un autre animal lui dit «Mais petit colibri tu ne pourras jamais éteindre cet incendie à toi tout seul». Et petit colibri de répondre «Je sais, mais je fais ma part»...

    C'est la version poétique de la maxime «Les petits ruisseaux font les grandes rivières».

    Si tu trouves «Suite française» et que tu apprécies, je remercierai ma soeur, car c'est d'elle que vient le conseil (mais elle est toujours de bon conseil..).
    Pour la qualité de l'écriture d'Hélène Berr, c'est exceptionnel.. moi j'ai lu Simone Veil d'abord, donc pas de problème. Mais au départ j'étais un peu déçue par le style d'Irène Némirovski, car le sortais du journal d'Hélène Berr et c'est vrai qu'elle souffrait de la comparaison.
    Au bout d'un moment, heureusement, on cesse de comparer et on se plonge. Mais les coups de coeur demeurent..


    Bises

  • Merci pour tes précisions sur le colibri...Je me coucherais moins bête ce soir...
    Depuis que j'ai lu Hélène Berr, je trouve les autres livres fades au niveau de l'émotion, de l'écriture ...et sa culture( littéraire)...
    Moi aussi, j'ai lu Simone Weil avant; déjà, je n'avais pas trouvé ça très bien écrit.. mais un livre très intéressant
    J'aime cette femme

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