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Au musée Guimet, les Han jouent dans la cour des grands

 

Costume funéraire intégralement recouvert de jade, Han occidentaux (206 av.   9. apr. J.-C.), Chine.

Costume funéraire intégralement recouvert de jade, Han occidentaux (206 av. 9. apr. J.-C.), Chine. Crédits photo : © Art Exhibitions China / Musée de Xuzhou

Jusqu'au 1er mars 2015, le musée national des arts asiatiques propose une exposition à cette dynastie qui a marqué l'histoire chinoise, révélant la richesse de leur culture.

En Chine, les trouvailles archéologiques abondent depuis une cinquantaine d'années. On connaît surtout, après sa découverte en 1974, l'armée de soldats en terre cuite de Qin Shi Huangdi. C'est la suite de ce règne fondateur que raconte le Musée Guimet.

Durant près de quatre siècles, la dynastie Han a affermi les frontières de l'empire du Milieu. Depuis l'actuelle Xi'an, elle a pacifié, structuré et rendu prospère, notamment grâce à la route de la soie, un territoire proche de l'actuel. En retour, princes et souverains se voyaient accorder l'éternité. Ils reposent encore sous des tombeaux tumulus largement intacts et reflets en miniature de toute leur société.

Leur dépouille intégralement recouverte de jade est censée ne jamais se corrompre. Pour donner une idée de cet âge d'or quasi pharaonique, le plus beau de ces linceuls aux 4248 plaquettes de roche vert opalescent reliées par des fils d'or se trouve installé dans une vitrine. Il irradie au centre d'un splendide parcours évoquant non seulement les rites funéraires mais aussi la vie quotidienne, celle des cours, les échanges et les guerres au tournant de notre ère.

Des disques de jade ciselé utiles au culte solaire, des figurines en argile de guerriers ou des serviteurs ayant conservé leur polychromie, des cortèges entiers de cavaliers de bronze aux fiers chevaux ouzbeks plus élancés que les races autochtones, des attelages entiers: tous accompagnent leur maître.

L'époque des Han voit apparaître de nouveaux textiles et le papier. À partir de ces progrès, une culture lettrée et de multiples plaisirs se développent.

C'est bien sûr la plus belle section de l'exposition. Mais passé ce sanctuaire à l'ambiance bleutée symbolique des Fils du Ciel, d'autres espaces s'avèrent également passionnants. On y apprécie l'ingéniosité militaire en découvrant une meurtrière à fente mobile en bois ou bien des mécanismes d'arbalète. On comprend l'essor de l'agriculture par la présence de socs de charrue en acier et de complexes maquettes de greniers à grains. Cette sécurité et cette richesse ont conduit à l'émergence de techniques ayant bouleversé le monde.

L'époque des Han voit en effet apparaître de nouveaux textiles et le papier. À partir de ces progrès, une culture lettrée et de multiples plaisirs se développent. L'écriture devient calligraphie. Des statuettes jouent à un jeu de plateau aux règles disparues. Un dé à seize faces désigne celui qui doit boire. Des concerts animent des banquets à vaisselle de laque rouge et noir ou de cuivre et d'argent niellé. De fines jeunes femmes semblent s'envoler, dansant élégamment en jouant des manches trop longues de leur robe.

Parmi les vestiges de soieries (certains ont été conservés des siècles sous l'eau!), un étonnant visage se distingue dans un morceau de tapisserie. C'est celui d'un Occidental, signe que la soie voyageait alors du cœur de la Chine à celui du monde romain et que les échanges étaient réciproques d'une extrémité à l'autre du continent.

L'Est était plus riche que l'Ouest alors. Le démontrent différents ensembles de bijoux, poids de nattes en forme de léopard aux yeux de rubis, agrafes en cristal de roche, boucles en or inspirées par l'art animiste des nomades du Nord…

«Splendeurs des Han, essor de l'empire Céleste», Musée Guimet (Paris XVIe), jusqu'au 1er mars. Catalogue Flammarion 255 p., 42 €.

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