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La culture - Page 6

  • Catégories : La culture

    Les éditions PUF ouvrent leurs contenus aux internautes

    4ed421bdd8206871fc26172f50b25118.jpgMarie-Catherine Beuth
    28/12/2007 | Mise à jour : 21:55 |

    « L'idée est que l'auteur organise un moteur autour de lui et son univers de recherche », explique Michel Prigent, président du directoire des Presses universitaires de France (PUF). Crédits photo : Eric HERCHAFT/REPORTERS-REA

    Le nouveau site des Presses universitaires de France a été pensé comme une «plate-forme des savoirs» basée sur le système Wiki, à l'origine de l'encyclopédie en ligne Wikipédia.

    Reconquérir le terrain abandonné aux acteurs technologiques. Si Google veut créer son encyclopédie numérique, pourquoi les Presses universitaires de France (PUF) ne se lanceraient-elles pas dans le Web participatif ? L'éditeur de la collection «Que sais-je ?» en fait le pari en créant une plate-forme collaborative basée sur le système Wiki. Grâce à cet outil de gestion de contenus libre, fondement de l'illustre encyclopédie Internet Wikipédia, les internautes pourront commenter articles, ouvrages et fiches d'auteurs. PUF entend reproduire ainsi sur le Net une vie scientifique ouverte, pour un investissement de 150 000 euros.

    «Nous sommes bien placés pour lancer ce site : les premiers utilisateurs d'Internet étaient des universitaires», rappelle Michel Prigent, président du directoire des PUF, dont le site était jusqu'ici un catalogue en ligne. Éditeur de dictionnaires, présent dans toutes les disciplines, PUF expérimente depuis un an la diffusion numérique payante de 40 revues. Sur la plate-forme Wiki, gratuite, les Presses universitaires offrent maintenant toutes les entrées du Dictionnaires des sciences humaines, accompagnées d'une bibliographie et de corrélats. Chaque fiche comporte un onglet «discussion», où internautes, étudiants, confrères peuvent nourrir le débat avec leurs commentaires. «Notre site devient un moteur de recherche de nos collections avec une arborescence interdisciplinaire colossale, souligne Michel Prigent. Les éditeurs doivent fournir des services sur les savoirs et un accès à leur fonds. » Ces découvertes de documents pourront déboucher sur une transaction chez un e-libraire comme Amazon ou Fnac.com.

    Renouer avec la lecture

     

    Disponible à l'essai depuis début décembre pour un lancement courant janvier, le site a été conçu par l'agence interactive Nurun, qui s'est interrogée sur la place d'un éditeur sur le Web. «Les étudiants manquent d'endroits où trouver des références solides. Wikipédia draine beaucoup de monde pour trouver les premières réponses, indique Jean-Pascal Mathieu, vice-président stratégie de Nurun. Or, le métier des PUF est de donner une valeur référente. Nous sommes partis de là.» Il en est né «une plate-forme de savoirs plutôt qu'un site d'éditeur», où les auteurs d'articles créent leur propre fiche biographique avec des liens bibliographiques et des mots-clés. «La spécificité des PUF est son grand nombre d'auteurs, d'environ 15.000. L'idée est que l'auteur organise un moteur autour de lui et son univers de recherche, détaille Michel Prigent. Nous avons ainsi une grille sociale et une certification des contenus.»

    Le français se distingue ainsi des articles de Wikipédia, à la légitimité hasardeuse, et de la hiérarchisation façon Google, basée sur la popularité des sujets. Mais le site Wiki des PUF se veut une alternative, pas un concurrent. «Internet est un moyen de multiplier les accès à des outils différents. Il y avait la nécessité de rendre un service à l'internaute et de rétablir la passion de la lecture», estime Michel Prigent. Mieux, «Internet nous conduit à réimprimer des ouvrages».

    La nouvelle plate-forme, où sont déjà présentés les 5000 ouvrages des PUF, sera également une belle vitrine pour le marché des droits étrangers.

    http://www.lefigaro.fr/medias/2007/12/29/04002-20071229ARTFIG00107-les-editions-puf-ouvrent-leurs-contenus-aux-internautes.php

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    L'Encyclopédie comme machine de guerre

    Diderot, Rousseau, d'Alembert, d'Holbach, Jaucourt, Boucher d'Argis... C'est la fine équipe qui, avec quelque cent trente autres auteurs, rédigea la fameuse Encyclopédie, œuvre monumentale composée de dix-sept volumes de textes, de onze volumes de planches auxquels il faut ajouter sept volumes de suppléments et de tables. Un succès immédiat pour l'époque : 25 000 exemplaires vendus entre 1751 et 1782, compte non tenu des exemplaires acquis et retenus par les censeurs. L'historienne Véronique Le Ru, spécialiste des Lumières, décortique cette immense machine éditoriale, explore les thématiques abordées et insiste sur les innovations considérables contenues dans ces volumes mythiques. ◆ G.H. Véronique Le Ru, Subversives Lumières. L'Encyclopédie comme machine de guerre, CNRS éditions, 272 p., 20 €

    Source: Télérama

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    La Revue Internationale des Livres et des Idées

    En kiosque, la deuxième livraison de la toute nouvelleRevue Internationale des Livres et des Idées attachée à la mise en évidence de la dimension politique des savoirs et des idées". Au sommaire: un article inédit de J. Butler sur H. Arendt, et de longues recensions des ouvrages récents ou récemment traduits de S. Fish, W. Brown, B. Aspe, G. Noiriel… On peut lire sur le site BibliObs.com un compte rendu de la première livraison de la revue: "Enfin une French Review of Books"..

    f5013577631d2ef5d27493b7cf635810.jpghttp://www.fabula.org/

  • Catégories : La culture

    Je viens de lire:Figaro Hors-série : des Racines et des Ailes

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    Figaro Hors-série : des Racines et des Ailes
    Des Racines et des Ailes, 10 ans d’aventure culturelle

    L’éditorial de Michel De Jaeghere

    "Ils nous ont fait visiter Saint-Pétersbourg, Barcelone et Angkor ; Vienne, Salamanque ou Marrakh ; Syracuse et Paris. Ils nous ont ouvert les portes des réserves du musée de Dresde, les escaliers secrets de Versailles, les grottes extravagantes des châteaux de Louis II de Bavière. Nous sommes montés en leur compagnie sur les échafaudages des restaurrateurs de la galerie des Glaces ; nous avons survolé en ballon l’Anatolie. Ils nous ont présenté les héritiers des familles princières de Palerme. Ils nous ont introduits dans le secret des confréries soufies d’Istanbul. Ils nous ont emmenés suivre les fouilles des archéologu, à Saqqara, à Pétra ou à Pompéi. Avec eux nous avons recherché les traces des bouddhas géants de Bamiyan, plongé au pied du phare d’Alexandrie, volé autour du Christ du Corcovado au-dessus de la baie de Rio.
    Depuis dix ans, l’équipe des Racines et des Ailes poursuit une aventure unique à la télévision française. Depuis dix ans, sous la houlette de Patrick de Carolis, elle excelle à marier les contraires : la popularité et l’exigence, la rigueur et l’émotion, la pédagogie et le sens du spectacle. Avec un même mot d’ordre : rendre l’intelligence intelligible.
    Une telle réussite ne tient pas à une formule magique. Elle suppose un trésor de soin, de travail, de perfectionnisme de la part de ceux qui y participent. Une curiosité toujours en éveil. Une faculté d’émerveillement, d’admiration que n’érodent pas le succès, les années, l’habitude.
    Cette réussite a passé par le respect d’un certain nombre de maximes qui ont permis à l’équipe des Racines et des Ailes de bouleverser les relations de la télévision avec la culture. Des principes tout simples à énoncer, plus difficiles à tenir. Chercher à intéresser et à plaire, plus qu’à briller pour le plaisir de quelques happy few. Utiliser toujours un vocabulaire accessible. Refuser le parisianisme. Partir de ce qui est connu, au risque de faire sourire de commisération les connaisseurs revenus de tout, pour faire découvrir, soudain, l’inconnu. Donner un visage aux merveilles architecturales que l’on donne à voir, en prenant pour guides ceux qui les restaurent, les aiment ou les habitent. Se souvenir qu’un reportage n’est pas une succession de belles images, mais d’abord, une suite de rencontres inattendues. Donner la parole à des spécialistes, en leur faisant adopter le langage de l’honnête homme, la simplicité du véritable érudit. Donner sa place à la contemplation. A une beauté qui est l’une des dimensions du Vrai. Aller du patrimoine à la vie, en soulinant que l’avenir s’inscrit dans une succession, une histoire. Que nous sommes les débiteurs insolvables de ceux qui nous ont devancés.
    Ces principes ne nous sont pas inconnus. Nous nous efforçons, chaque jour, de faire en sorte qu’ils soient les nôtres".

    Extrait du sommaire

    Toute la beauté du monde
    L’esprit des lieux
    Les dessous de l’écran
    Carnet de voyage

    Source: Canal Académie

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    L'ennui en colloque

    Un autre colloque international au thème particulièrement original se tiendra à Paris-I Sorbonne, organisé par le centre d’histoire du XIXe siècle, les jeudi 29 novembre, vendredi 30 novembre et samedi 1er décembre sur le thème : L’ennui, XIXe-XXe siècles. Parmi les contributions : « Expression d’un vide ? L’invention de l’ennui dominical au XIXe siècle », « L’ennui ou l’envers de l’histoire : l’autre face du tragique pendant le Siège de Paris (1870-1871) », « L’ennui à l’atelier et à l’usine », « L’ennui dans la philosophie comtienne », « L’ennui dans le théâtre de Hugo », « L’ennui et les écrivains de la Drôle de guerre (1939-1940) », « Représentation de l’ennui de la jeunesse dans les productions audiovisuelles des années 1950 aux années 2000 », etc… ◆ G.H.

    Source: Télérama.fr

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    Philippe Beaussant, un spécialiste du baroque élu à l'Académie française

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    Philippe Beaussant, le 2 novembre 2001 à Brive

    Il y a 16 heures

    PARIS (AFP) — L'écrivain et historien de la musique Philippe Beaussant a été élu jeudi à l'Académie française, au second tour de scrutin, au fauteuil de Jean-François Deniau, a indiqué l'institution.

    Spécialiste du XVIIe siècle français, Philippe Beaussant, 77 ans, est l'auteur de plusieurs romans et de nombreux ouvrages consacrés à la musique. Il a créé en 1977 l'Institut de musique et danse anciennes, devenu depuis le Centre de musique baroque de Versailles.

    Philippe Beaussant, dont c'était la première candidature, l'a emporté avec 15 voix sur 24 votants. Il avait obtenu 10 voix sur 23 votants au premier tour, contre trois à l'écrivain Stéphane Denis et deux au professeur de médecine Dominique-Gilbert Poitout.

    Né en 1930 à Caudéran (Gironde), Philippe Beaussant enseigne la littérature à partir des années 1950 en France et en Australie, où il crée un ensemble instrumental et vocal qui se consacre à la musique française baroque.

    Son premier essai, "Le jeu de la pierre et de la foi" parait en 1963. Il voyage alors dans le sud-est asiatique et publie en 1971 "Musique et danse du Cambodge". Producteur à Radio France/France Musiques à partir de 1974, il anime de nombreuses émissions musicales et crée en 1995 le Centre des arts de la scène des XVII et XVIIIe siècles, qu'il dirige jusqu'en 1998.

    Romancier et essayiste, Philippe Beaussant a consacré plusieurs livres à Lully, François Couperin et Monteverdi, notamment "Lully ou le musicien du soleil" (1992). Son dernier ouvrage, "Passages" (Fayard), est paru en 2006. "Ce que j'aime le plus, c'est le mélange des genres", a-t-il déclaré après son élection, soulignant la relation entre musique, peinture et poésie.

    Philippe Beaussant a reçu le Grand prix du roman de l'Académie française pour "Héloise" en 1993, le Prix de la langue française en 2001 pour l'ensemble de son oeuvre et le Prix littéraire Prince Pierre de Monaco en 2004.

    Six fauteuils restent vacants à l'Académie française, après les décès au cours des derniers mois des écrivains Bertrand Poirot-Delpech, Henri Troyat et Pierre Moinot, du politologue René Rémond, du cardinal Jean-Marie Lustiger et de l'ancien Premier ministre Pierre Messmer.

    Les scrutins devraient donc s'enchaîner dans les prochains mois pour reconstituer les rangs. Mais l'Académie a procédé le 18 octobre à une "élection blanche" - aucun candidat n'ayant obtenu une majorité pour être élu -, les académiciens refusant d'agir dans la précipitation.

    Une double élection doit avoir lieu le 17 janvier 2008. Les candidatures des romanciers Gonzague Saint-Bris et Dominique Bona ont déjà été enregistrées, respectivement aux fauteuils de Bertrand Poirot-Delpech et d'Henri Troyat.

    http://afp.google.com/article/ALeqM5j-HdcgysoSz0urr68CtS6FehRtSw

  • Catégories : La culture

    Fifi Brindacier

    La mère de la célèbre héroïne de littérature enfantine, Fifi Bridancier, la suédoise Astrid Linggren, aurait eu 100 ans aujourd'hui. Avec ses deux couettes, la gamine extravagante sans famille n'a pas pris une ride.

    Source: Télérama

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    Le plaisir des mots: la solution du letton

    Par Claude Duneton.
     Publié le 04 octobre 2007
    Actualisé le 04 octobre 2007 : 11h25
    LES PETITS pays ont un avantage : ils se savent convoités par les gros - les gros voisins qui sont en mesure de ne faire d'eux qu'une bouchée. Ils ont souvent été avalés au cours des âges et savent prendre des précautions : l'instinct de survie. Aujourd'hui, bien sûr, en Europe repeinte en rose droits de l'homme, les invasions physiques sont peu à craindre ; il ferait beau voir !... De nos jours, les agressions sont devenues culturelles. Or, qu'est-ce que la culture d'un pays ? Avant tout, c'est sa langue. Je me répète : c'est elle qui assure et nourrit son identité depuis des temps immémoriaux.
    La Lettonie, qui ne se fait pas grande illusion sur sa puissance, surtout face à son voisin ouralien, prend donc des précautions d'une simplicité évangélique. Se sachant fluette, la Lettonie protège sa langue qui est comme sa seule et évidente patrie - parce que pour le reste, depuis des siècles, la Courlande, la Livonie, ça va, ça vient... La Lettonie n'existe que parce qu'elle parle letton. Comment ce pays placé en sandwich entre l'Estonie au nord, la Lituanie au sud, coincée à l'est par la Russie et à l'ouest par les harengs de la Baltique, s'y prend-il pour protéger sa langue, donc son identité ? Là réside l'astuce : la Lettonie possède deux chaînes de radio nationales, et ces deux radios n'ont le droit de diffuser que des émissions en langue lettonne. Il fallait y penser ! L'élégance du procédé, c'est que rien n'est interdit, mais seul le letton est autorisé sur les ondes.
    À l'évidence, le but de cette précaution, fort simple, est de se protéger du russe, le pays compte trente pour cent de russophones, et l'ensemble de la population est plus ou moins bilingue pour des raisons historiques récentes qu'elle préférerait ne pas voir se renouveler. Très belle langue d'ailleurs, le russe ! Flexible et harmonieuse comme quatre... Mais laissé à ses instincts, il envahirait tout et déracinerait les palais. La loi veut donc que, si une émission est diffusée en russe, elle doit être traduite, ou, à la télévision, sous-titrée.
    Oui, je sais, en France ce serait choquant ; les Français, qui se laissent aisément manoeuvrer, sont hostiles par principe aux législations sur les langues. Les langues doivent être libres, égales et fraternelles. On peut les tuer, mais dans la liberté ! Les Français ne cherchent pas à se renseigner ; si on leur affirme que les lois ne servent à rien et que les réglementations sont antidémocratiques, ils ont la bonté de le croire.
    Mais tout le monde n'est pas français, les pays linguistiquement en danger, donc menacés dans leur existence même, savent bien que seule une armature juridique permet de sauver sa langue et sa peau. Le Québec, la Catalogne, la Finlande du début du XXe siècle se sont munis d'un arsenal de lois « Toubon » qui les ont empêchés de sombrer corps et biens dans le sein de leurs puissants riverains. La Lettonie semble avoir rejoint le club à son tour.
    La conséquence inattendue de cette réglementation est que l'on n'entend pas du tout de chansons en anglais sur la radio nationale lettonne. Oh ! redisons-le, rien n'est à proprement parler interdit - seulement comme l'anglais n'est pas du letton, et que seul le letton est autorisé à l'antenne, ma foi, voilà ! Vous ne pouvez pas vous imaginer, à moins d'en avoir fait l'expérience, ce que ça fait drôle de ne pas entendre chanter en anglais dans les lieux publics - les cafés, les magasins, les hôtels, les marchés, les fêtes foraines. À la vérité, il existe bien une radio privée qui, elle, passe de l'anglais, mais elle est très minoritaire et contrairement à la chaîne publique, elle n'est pas diffusée partout sur le territoire.
    Cette absence d'anglais crée une humeur originale sur les ondes ; nous avons oublié, tant notre oreille à nous autres Français est habituée à entendre de la musique syncopée chargée de sons lourds ou plaintifs, une salade de mots incompréhensibles - même les anglophones de souche s'y cassent le tympan ! -, nous n'avons plus souvenir de ce qu'est un environnement sonore monolingue où tout ce qui est dit et chanté fait sens. Pour les deux tiers de la population française actuelle cela ne s'est même jamais produit.
    Bien que je n'entende pas le letton, j'ai donc eu l'impression d'une couleur particulière, locale, qui ne frappe pas tout d'abord le visiteur, mais qui se dégage au bout de quelques jours. Il existe un ton qui se distingue du monde aplani de la culture d'aéroport par une sorte de joliesse, d'authenticité finement râpeuse qui fait du bien à l'écoute. Une fraîcheur naît de ce bruit sui generis, comme les craquements d'un bateau à voile vous font sentir le poids de la mer - comme le cri des mouettes souligne l'odeur des algues et du sel.
    Ah ! que la France ne se prend-elle pas pour un petit pays ! Elle saurait tirer les conséquences... Au lieu que son illusion de grandeur l'entraîne, comme jadis Jonas, dans le ventre de la baleine.
    La solution du letton... c'est du bronze !

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    Jacques Martin ou l’excellence insolente

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    Jacques Martin (à droite), en compagnie de son compère Stéphane Collaro, le 27 janvier 1979 sur la Grande muraille de Chine.
    AFP.
    Isabelle Nataf.
     Publié le 14 septembre 2007
    Actualisé le 14 septembre 2007 : 18h27

    Décédé, hier à Biarritz, à l’âge de 74 ans, Jacques Martin sera resté l’une des plus grandes figures du paysage audiovisuel français pendant plus de trente ans.
    Ses obsèques auront lieu  jeudi 20 septembre, en la cathédrale Saint-Jean, à Lyon.

    C’EST très injuste. Mais, de Jacques Martin, certains ne retiendront sur le moment que cette image. Celle d’un homme penché sur un enfant, le micro tendu, la voix un peu mielleuse, et susurrant, « Et il fait quoi, ton papa ? Ah, c’est un bien beau métier, ça… hein, monsieur ? et il est où ton papa ? » Ou bien celle d’un présentateur en blazer bleu marine, balayant d’un air satisfait son petit monde – « un public exceptionnel de générosité » –, et annonçant « sans plus attendre mesdames, messieurs… », telle personnalité en tenue de gala. Et toujours, « sous vos applaudissements… ». L’homme aux innombrables talents s’était approprié les dimanches après-midi comme d’autres les bonnes consciences. La plupart du temps en direct du Théâtre de l’Empire, avenue Wagram à Paris, détruit un dimanche de février 2005 par une explosion accidentelle.
    On s’est souvent moqué du style Jacques Martin, celui d’une certaine respectabilité IIIe République qui séduit les femmes mûres et rassure les seniors. Atmosphère consensuelle et familiale sans prise de risques qui faisait ricaner les intellectuels. Ce qui avait le don d’agacer cet homme infiniment plus cultivé que ce que laissait deviner l’image populaire, capable de citer dans le texte Max Jacob, Shakespeare, Jean Genêt et beaucoup d’autres, et qui avait rencontré, entre autres, Marcel Jouhandeau ou Albert Camus. Pourtant, rassembler trois à quatre millions de téléspectateurs fidèles, sans sortir les arguments massues du show à grand spectacle et de l’argent distribué à tout va, n’était déjà pas donné à tout le monde. « Dimanche Martin » avait démarré en décembre 1980, succédant à « Bon dimanche » qui existait, lui, depuis janvier 1977. Mais qu’on ne s’y trompe pas, cet aspect de Jacques Martin, bonhomme, consensuel à la limite du sirupeux, n’était qu’une infime facette du personnage, trop souvent caricaturé. Si l’impertinence a eu droit de cité à la télévision, ce fut beaucoup grâce à ce saltimbanque qui cachait son ironie sous sa bedaine rebondie. Tout en s’en servant pour masquer ses défaillances. « Les gros aux yeux ronds sont les personnes les plus sensibles du monde. Les couches de graisse, c’est mon bouclier et les strates de mes souffrances. »
    La pépinière Canal + – avec en tête « Les Guignols de l’info » , le journal de Jules-Édouard Moustic et celui de Karl Zéro à ses débuts – s’est directement nourrie des « Petit Rapporteur », « Par le petit bout de la lorgnette » ou « Ainsi font, font, font… » , des émissions créées par un Jacques Martin facétieux. L’air de ne pas y toucher avec sa « pêche aux moules, moules, moules, je veux pas y’aller, maman », il dynamitait le dimanche avec sa bande composée de fidèles amis : Pierre Desproges, Stéphane Collaro (« Tonton Mayonnaise »), Pierre Bonte, Piem, Daniel Prevost. Un numéro qu’il avait déjà affûté avec Jean Yanne, d’abord à la radio sur Europe 1, puis en 1964 sur la première chaîne avec le magazine « 1 = 3 ». L’ORTF croulait alors sur les lettres de louanges et d’injures. Le couple infernal ne passait pas inaperçu. Un avoué en retraite ira même jusqu’à attaquer l’ORTF et son ministre de tutelle pour « avoir ridiculisé l’Empire ». Il sera débouté un an plus tard par un tribunal jugeant que, n’étant pas descendant de Napoléon, il n’a pas d’intérêt dans l’affaire…
    Une revanche sur l’enfance
    Ce genre d’anecdotes ravissait Jacques Martin qui considérait souvent sa réussite comme une revanche sur l’enfance. Né le 22 juin 1933 à Lyon, son père industriel meurt quand il a cinq ans. Le jeune Jacques Martin passe alors plusieurs années en pension. Pas très gai, le collège des Dominicains à Oullins. Il n’a qu’une envie : sortir de cet univers étriqué. Les planches l’attirent. À l’âge de 15 ans, il monte – enfin – à Paris. Direction l’école de Charles Dullin, puis il file au Conservatoire. Il y reste peu de temps mais n’est pas découragé pour autant et pille le répertoire classique: Ruy Blas, Le Cid, Les Femmes savantes ou Le Barbier de Séville… Le matin, il fait des petits boulots et le soir est figurant au « Français ». C’est à l’époque du service militaire qu’il se découvre une voix de chanteur lyrique et se plonge dans le répertoire de l’opéra-comique. Un critique s’emballe et écrit : « Il chante admirablement, avec un registre de voix qui va de Sinatra à Régine Crespin, en passant par Mario del Monaco… » Plus lucide, Martin dira plus tard : « J’ai compris que je n’étais pas Mozart, même si je le regretterai toute ma vie. »
    L’avenir sourit cependant au jeune homme. Il n’a que l’embarras du choix pour décider de sa carrière. Jacques Martin utilise ses cordes vocales, amuse la galerie, compose même une comédie musicale intitulée Petipatapon. C’est alors qu’il rencontre Jean Yanne avec qui il choisit la radio et la télévision comme terrain de jeu, même s’il a dit, quelques années plus tard : « Moi, je n’ai jamais voulu aller à la télé. Je suis tombé dans la case télé, comme au jeu de l’oie. » Réalisateur et interprète du film Na !  en 1973, il est également acteur dans Vos gueules, les mouettes, en 1975. Sa carrière est lancée.
    Il invente des concepts d’émissions, joue parfois le méchant, notamment avec Danièle Gilbert, avec qui il présente « Midi-Magazine » et qu’il surnomme « la grande sauterelle ». Il y aura ensuite « Taratata » en 1973, « Le Petit Rapporteur » de 1975 à 1976, « La Lorgnette » et « Bon Dimanche », en 1977, puis « Le monde est à vous » , « L’École des fans » , « Comme sur un plateau » et « Thé tango » … En tout, Jacques Martin aura dirigé une trentaine d’émissions avec, dernière en date « Sous vos applaudissements » , sans jamais abandonner le théâtre (J’y suis, j’y reste en 1984) et la mise en scène (La Belle Helène en 1986).
    Jacques Martin avait une autre passion que l’on pouvait deviner à son physique, et ce malgré plusieurs tentatives de régime : la cuisine. Un art transmis par son grand-père maternel, chef de cuisine du tsar Nicolas II, et qu’il transmettra plus tard à son fils aîné, David. Victime d’un accident cérébral au printemps 1998 qui le laisse à moitié paralysé, Jacques Martin voit son contrat avec France 2 s’arrêter à l’été, une décision qui lui laissera un fort goût d’amertume. Depuis, il avait occasionnellement participé à une émission radiophonique avec Laurent Ruquier mais il était très diminué depuis plusieurs mois. En 1999, interrogé sur les conséquences de son accident, il avait confié à un magazine : « Moi qui suis un homme de bruit, qui parle à des salles pleines de milliers de gens, je suis devenu amoureux fou du silence. »

    Les enfants de la télé saluent un homme-orchestre surdoué

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     Publié le 14 septembre 2007
    Actualisé le 14 septembre 2007 : 18h41

    La disparition de l’un des animateurs de télévision les plus populaires suscite d’innombrables réactions d’émotion.

    STÉPHANE COLLARO : « Malgré l’affection de ses proches, sa vie était devenue un calvaire et il ne le méritait pas. Jacques a été l’une des rencontres les plus importantes de ma vie. C’était un être complexe et attachant qui possédait un talent extravagant. L’amitié et notre goût commun pour la farce et la dérision ont donné naissance au “Petit Rapporteur”, une émission qui a inventé un ton nouveau à la télévision. »
    L’ancienne animatrice DANIÈLE GILBERT : « Nous sommes tous des enfants de Jacques Martin. J’ai été connue avec lui et grâce à lui. Il m’a tout appris : il improvisait et il fallait réagir au quart de tour. Il avait le sens du mot populaire. C’était un être hors du commun comme je les aime, incroyablement culotté. La télé l’est beaucoup moins de nos jours. Il osait tout, alors qu’aujourd’hui la soi-disant audace devient formatée. »
    PIEM, dessinateur: «Il a su utiliser la télévision de manière brillante. Il a eu l’audace de faire des émissions avec des gens différents. Travailler avec lui était passionnant.»
    PHILIPPE BOUVARD, animateur de l’émission “Les Grosses Têtes” : « Je garde de lui le souvenir de quelqu’un qui était pétri de dons, et qui était toujours malheureux, parce que jamais content de lui. Il chantait merveilleusement mais il aurait voulu être Caruso; il faisait la cuisine comme un chef, il aurait voulu être Bocuse; il jouait la comédie épatamment, il aurait voulu être Guitry. La télévision l’avait empêché de s’épanouir complètement dans une de ces disciplines. Il a inventé des concepts d’émissions, c’est très rare. »
    JEAN-PIERRE FOUCAULT, son partenaire au Théâtre de l’Empire pour le jeu « L’Académie des 9»: «Il était une référence. Il savait tout faire. C’était un showman idéal doté d’une culture exceptionnelle. Quels que soient les domaines, il excellait. C’était l’incarnation de la télévision, avec l’impertinence en plus, à une époque où elle n’avait pas lieu d’être sur la télévision d’État. Il avait un culot immense.»
    L’animateur MARC-OLIVIER FOGIEL : « Avec Mourousi, il faisait partie des gens qui m’ont donné envie de faire de la télé. J’aimerais lui arriver à la cheville. Il savait être corrosif tout en étant rond dans le style.»
    L’ancien animateur BERNARD MONTIEL, évincé de la télévision : « Il regardait avec amertume cette télévision dont il a été un pionnier et qui l’a maltraité. Je n’oublie pas le merveilleux comédien qu’il était. Il m’a bouleversé dans La Passante du Sans-Souci,
    avec Romy Schneider.»
    PATRICK DE CAROLIS, président de France Télévisions : « Homme de passions, exceptionnellement cultivé, Jacques Martin a été, durant trente années, l’emblème d’une télévision populaire de qualité. Homme de tous les talents, il a contribué de manière éclatante à écrire le grand livre d’images du service public. »
    PIERRE BONTE, l’un de ses anciens complices du « Petit Rapporteur » : « Je suis allé le voir il y a un mois, à Biarritz, où il se reposait, accueilli par le directeur de l’hôtel du Palais. Jacques était l’homme le plus brillant de la télévision. C’était quelqu’un qui comptait tellement pour moi, professionnellement.»
    CHRISTINE ALBANEL, ministre de la Culture et de la Communication : « C’était un esprit libre, impertinent, drôle et bourré de talents. Il savait chanter, imiter, c’était un découvreur de talents J’ai beaucoup de peine. »
    Le cuisinier PAUL BOCUSE, Lyonnais comme l’animateur, salue un « vrai chef qui avait
    une passion pour la cuisine».
  • Catégories : La culture

    Lever de rideau sur la rentrée

    François Bouchon/ Le Figaro.3e2d6b9400b5cb9a027ef7c7384031c8.jpgPublié le 04 septembre 2007
    Actualisé le 04 septembre 2007 : 10h14

    Théâtre, comédie musicale, chanson, rock, classique, lyrique : tous les feux de la saison à Paris et en province.

    PARMI les nombreux spectacles de la rentrée, West Side Story, la légendaire comédie musicale créée, il y a cinquante ans, par Leonard Bernstein et Jerome Robbins, revient au Châtelet dans une version revisitée par le chorégraphe Joey McKneely. Autres temps forts : Le Roi Lion au Théâtre Mogador, spectacle à succès de Broadway. Sur les planches, quoi de neuf ? Sacha Guitry est tête d'affiche à Paris (Édouard-VII et Pépinière Opéra) et à Nice, à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa mort. Sans oublier Shakespeare avec un Roi Lear plébiscité à Avignon et accueilli à Nanterre avant une tournée en France. En danse, la chorégraphe allemande Sasha Waltz est invitée à l'Opéra de Paris pour un Roméo et Juliette inspiré de Berlioz. Pour le lyrique, Jérôme Deschamps inaugure sa première saison à l'Opéra-Comique avec L'Étoile, de Chabrier. Côté musique classique, de nombreux chefs et orchestres internationaux, comme ceux d'Israël, Boston, Chicago, Dresde et Munich, seront de passage à Paris, entre Pleyel et le Théâtre des Champs-Élysées. Enfin, Charles Aznavour qui avait annoncé ses adieux à la scène, revient en octobre pour une série de vingt concerts parisiens. 

    LYRIQUE - L'opéra- comique prend un nouveau départ 
    CLASSIQUE - Les grands orchestres s'imposent sur le devant de la scène 
    COMÉDIE MUSICALE - Broadway et Paris font leur comédie 
    DANSE - Les chorégraphes adaptent les grands mythes 
    THÉÂTRE - Les têtes d'affiche montent en première ligne 
    CHANSON - Les artistes en tournée générale 
    CRÉATIONS - Le Moyen-Orient s'invite au Festival d'automne 
    Réservations sur www.lefigaro.fr/spectacles
  • Catégories : La culture

    Festival de Ramatuelle: Boujenah aux commandes

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    L'acteur et réalisateur Michel Boujenah sera le nouveau directeur artistique du festival de Ramatuelle

    C'est ce qu'a annoncé dimanche soir sa présidente, Jacqueline Franjou, lors de la soirée de clôture de la 23ème édition de cette manifestation théâtrale.

    Mme Franjou, qui a cofondé ce festival avec Jean-Claude Brialy récemment disparu, a précisé qu'elle avait décidé d'élargir le conseil d'administration du festival à de nouveaux partenaires.

    Parmi eux, on citera Marie-France Mignal, Francis Perrin et Laurent Gerra.

    Publié le 13/08 à 12:13
    http://cultureetloisirs.france3.fr/scene/actualite/33179659-fr.php