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Pour le coup, on ne peut pas dire que c’est de la faute des Arabes ou des musulmans, ce sont des blancs de blancs, bien chrétiens, des Slaves, qui tapent méchamment sur la tête de leurs cousins. Pour autant, c’est peut-être bien une autre guerre de civilisation qui est menée et une autre sorte de fou de dieu qui nous sonne les cloches. La preuve par l’architecture, quai Branly à Paris.
Architecte, mot épicène, désignant une profession où le genre est indistinct. Retour avec Stéphanie Bouysse-Mesnage, historienne de l’architecture le rôle et les pratiques des « femmes architectes ».
À Pékin (Chine), Christian de Portzamparc a livré en 2021 le CNCC, le centre national chinois des congrès. Ce bâtiment de 250 000 m² situé au cœur du parc olympique accueille durant les Jeux olympiques d’hiver, du 4 au 20 février 2022, le centre principal des médias.
TDF 2022 : reconnaissance de la 10ème étape avec l’équipe d’ACTM
Comme les coureurs et leurs équipes du Tour de France 2022, qui s’élancera de Copenhague au Danemark le 1er juillet pour une arrivée à Paris le 24 juillet, reconnaissent leurs étapes, les suiveurs du Tour de France contemporain de Chroniques, pour leur cinquième participation, procèdent aussi désormais à des étapes de reconnaissance. Echauffement avec la Première œuvre d’ACTM.
Lors de la dixième étape du Tour 2022, le peloton et la caravane partiront de Morzine pour rejoindre Megève au terme de 148 km accidentés en Haute-Savoie entre vallées et Lac Léman. Une étape pour costauds, lesquels seront frais au lendemain de la journée de repos. La caravane ne passera pas loin de Sergy, dans l’Ain, où il s’agit aujourd’hui pour le suiveur du Tour contemporain de Chroniques de reconnaître les ateliers autoconstruits, si l’on peut dire, par l’agence d’architecture de Grenoble ACTM et Atelier Bermuda, un ouvrage lauréat du prix de la Première œuvre 2021.
Préambule (dans la côte, dans le sens de la montée, le suiveur a le temps de réfléchir). Le prix de la Première œuvre, comme son nom l’indique, se devrait de distinguer le premier ouvrage livré par de jeunes architectes. Au fil du temps cependant, le règlement du concours a évolué en modifiant les conditions de participation à une limite d’âge et non plus nécessairement au premier ouvrage réalisé. Accorder le prix à l’un des bâtiments les plus significatifs d’un architecte de moins de 40 ans, c’est changer l’esprit d’une première œuvre. Intentionnellement ou non, le fait est qu’avec cet ouvrage signé ACTM, l’édition 2021 est revenue à une version chimiquement pure du prix de la Première œuvre.
@ACTM
Bref, à Sergy, dans l’Ain, Adrien Cuny et Thomas Mouillon, les associés fondateurs d’ACTM, ont livré un bâtiment qui embrasse l’esprit de ce prix prestigieux, voire plus largement encore en regard de la particularité de la commande. Ayant fait leurs armes ensemble au sein de l’impeccable agence haut-savoyarde Guyard et Bergman Architectes, ce premier projet, cette première œuvre donc, cristallise leur désir d’indépendance dans un contexte qu’ils connaissent évidemment parfaitement.
L’opération, à l’image de son maître d’ouvrage, est singulière puisqu’il s’agissait de construire pour un collectif d’artistes nommé Bermuda des ateliers partagés et autonomes de recherche, de production et diffusion de l’art contemporain. Une première commande rêvée ? Les suiveurs du Tour de France contemporain de Chroniques le savent déjà, il y a toujours loin de l’intention à la réalisation.
En effet, Bermuda ne peut finalement pas financer l’intégralité de l’ouvrage et souhaite donc fabriquer son atelier pour une grande part en autoconstruction. Destin logique pour des plasticiens et artistes rompus à la malice et la débrouillardise pour atteindre leurs desseins. Plus compliqué cependant quand il s’agit d’effectuer un premier bâtiment en son nom propre.
L’enjeu du projet est dès lors pour la jeune mais déjà expérimentée équipe d’ACTM de fabriquer un projet capable d’être construit selon deux modalités distinctes : par des entreprises d’une part, pour le socle notamment, et par le maître d’ouvrage devenu bâtisseur d’autre part. La maîtrise par les architectes d’une telle conception s’appuie intégralement sur la compréhension des capacités de fabrication des commanditaires constructeurs tant sur le plan financier que sur le plan des compétences.
Les méthodologies constructives, les niveaux d’interface et la capacité du bâtiment à supporter une finition des ouvrages postérieure à sa prise d’usage ont guidé avec précision le travail d’ACTM, permettant dans un sens au projet de n’être jamais fini et d’évoluer au gré des capacités et des besoins du collectif. L’architecture accompagne ce destin avec sérieux en proposant un espace où tout sera encore possible ; ajouter un volume, en modifier un, un lieu ouvert comme une boîte à spatialités.
Au-delà des impondérables liés à la nature même du projet, le parti d’ACTM a été d’imaginer ce grand toit destiné à abriter le lieu tant désiré par le collectif. Archétype de l’architecture, cette couverture est à la fois le premier ouvrage construit du projet – couvrir la plus grande partie possible le plus rapidement afin de permettre à Bermuda de travailler à l’abri des intempéries – et le premier geste architectural du projet.
@G. Robert@G. Robert
Cette grande toiture convoque la frugalité non pas comme un moyen d’habiller opportunément une approche architecturale pour lui faire endosser les habits de l’époque mais bien comme une gestion raisonnée des ouvrages et de leur pesanteur économique. Deux travées de portiques autostables permettent d’offrir un plan de pose opportun à 4,60 mètres du sol à la charpente légère de type industriel. L’efficacité du dispositif structurel permet tout à la fois de libérer le sol au maximum de points porteurs et de réaliser une toiture rationnellement généreuse.
L’architecture devient manifeste, la puissance des portiques épaulant la fragilité apparente de la toiture. Le projet est une sorte d’hybridation joyeuse et champêtre de la Neue Nationale Galerie de Mies Van der Roche et de l’approche constructive des maisons de Glenn Murcutt, qui offrent un grand toit aux appuis minimums laissant toute la place aux désirs présents et futurs de spatialités. Il est à la fois un écrin protecteur et une machine à fabriquer. Le plan libre offre une limite souple qui permet de diluer le dedans du dehors et de jouer sur les effets de seuils matériels et immatériels.
Les volumes habités obéissent à la logique de l’autoconstruction raisonnée et ambitieuse. Ils convoquent la filière sèche et manu transportable pour faciliter le travail du collectif ; des briques et des planchers bois utilisés judicieusement. La brique permet de bâtir à la main un ouvrage important sans moyen de levage important en s’appuyant uniquement sur l’abnégation des bâtisseurs, ce dont Bermuda n’en manque pas. Le dispositif technique est exploité au maximum sans exploit inconséquent.
@G. Robert
Cette « première œuvre » réussit le tour de force d’en être vraiment une. Elle incarne, pour une jeune agence, une forme de première commande toujours compliquée aux contours souvent flous où l’investissement des architectes se compte souvent plus en heures qu’en euros. Pour ce baptême du feu, ACTM réussit cependant ici à honorer bien plus que sa commande et à offrir à ses maîtres d’ouvrage constructeurs, pour paraphraser le président pritzkerisé du jury de la Première œuvre, « un lieu où il fait bon vivre ensemble quelque part ».
De fait, l’accueil pour le suiveur essoufflé y fut chaleureux et chacun des artistes de Bermuda semble aujourd’hui parler d’architecture comme s’il était né dedans.
Après cette visite, il fallait encore pour le suiveur, pour cette première étape de reconnaissance, reprendre des forces. Un petit détour chez Rita & Albert – cuisine espagnole maison – fut une pause bienvenue et permit certainement d’éviter la fringale dans la descente du retour.
Au début de l’année 2021, l’agence parisienne AZC architectes (Irina Cristea, Grégoire Zündel), en association avec Architram architectes, a livré quatre nouvelles stations de métro pour le prolongement nord de la ligne 14 à Paris.
En décembre 2021, deux géants de l’architecture basés à Londres, Richard Rogers et Chris Wilkinson, ont rendu l’âme. L’un était un maître du dessin, l’autre ne dessinait pas bien du tout. Chronique d’Outre-Manche.
L’architecte Gilles Perraudin aime à dire qu’il fait les choses « bêtement ». Par exemple, lors de la visite de presse à l’automne 2021 d’un immeuble mixte en pierre massive de 2 200m² que l’Atelier Architecture Perraudin (AAP) a livré à Caluire St-Clair (Rhône), l’architecte explique avoir « bêtement » utilisé la technique la plus ancienne qui soit. C’est bête en effet, onze arcs en pierre portent tout l’immeuble.
C’est une sorte de jour sans fin de l’urbanisme, une île impossible à reconstruire. Un défi que pourtant Bjarke Ingels Group (BIG), évacué par la porte à EuropaCity, vient par la fenêtre relever sur l’Ile Seguin à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Un symbole éclatant de l’esprit d’entreprise municipal. Explications.
Tous les architectes le savent déjà, la dérive des prix des matériaux est « monstrueuse », pour citer l’un d’eux, et ce n’est rien d’écrire que depuis quelques mois, les appels d’offres ne se font pas dans la joie. Le prix de l’acier a doublé, et donc le prix de la ferraille à béton, le bois a triplé, les délais de livraison des matériaux et donc des ouvrages sont multipliés par deux ou trois.
Cette grande boucle 2021, ce tour de la France, sera comme d’habitude l’occasion pour les commentateurs de la course de nous servir à nouveau la valorisation à outrance de ses propres ruines. Le tout agrémenté de moult vues d’hélicoptère de la vieille église et du vieux château et de séquences ‘nostalgie’.
Dès le vendredi 4 juin 2021, le téléphone et le mail de la rédaction se sont mis à chauffer. Nantes Métropole venait d’annoncer les noms des trois groupements lauréats appelés à proposer un « ouvrage structurant un pont-place où cohabiteront tramways, automobiles, mobilités douces et piétons ». Soit l’agrandissement du pont Anne-de-Bretagne qui, dans l’ancienne capitale d’une reine de France, en centre-ville, relie le quai de la Fosse à l’île de Nantes. Pourquoi tant d’émoi autour d’un « petit » projet à 50 M€ ?
Parler de « grand » ou « petit » projet, comme c’est l’usage, n’a aucun sens, tout est question de proportions. Un autre critère de comparaison pourrait-il être l’impact d’un projet par rapport à son environnement : est-ce qu’il fait du bien ? est-ce qu’il fait du mal ? L’impact d’une tour à La Défense n’est pas le même que celui de la même tour ailleurs dans Paris et la même école n’aura pas la même influence sur son environnement selon qu’elle est construite à Paris ou dans une petite ville.
Déjà, sur les perspectives, le scénario ressemblait à celui de la marche de l’Empereur. Ou plutôt la marche des pingouins, l’un d’eux offrant d’ailleurs à s’y méprendre le profil du personnage maléfique du film The Dark Knight. Un joker Jean Nouvel ? Chevalier noir et super vilain ? Les Tours DUO, film d’horreur ?
Qu’est-ce qui fait d’un bâtiment qu’il est résilient ? Sa vocation ? L’attachement que les gens du quartier lui portent ? En tout cas, ce ne peut pas être l’usage, sinon le Lavoir bains-douches de Gentilly (Val-de-Marne), transformé en ‘Pôle de l’image en mouvement’ par ARTEO (Didier Leneveu, Anne Forgia), serait depuis longtemps retourné à la poussière. Visite.