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Michel Onfray

  • Catégories : La philosophie

    Michel Onfray

    d4235cdaf00f15c40c2fe5a31d688f18.jpgMichel Onfray

    La philosophie par Michel Onfray

     A l'occasion de la parution du quatrième tome de son Journal hédoniste et en exclusivité pour Lire, Michel Onfray propose, de A comme anarchie à Z comme Zoé, une introduction à ses idées et surtout un regard rafraîchissant et vivifiant sur le monde: on y croise Jacques Tati et Simone de Beauvoir, on y savoure la meilleure cuisine, on vibre au théâtre: bref, on fuit le ressentiment! Tant il est vrai que cette allégresse explique en bonne part la fantastique audience du philosophe.

    Mon abécédaire


    Anarchie

    Revendiquer son inscription dans la tradition anarchiste ne va pas sans mal... Car je dois faire face conjointement à la prévention conservatrice (l'anarchiste est toujours un poseur de bombe) et à la prévention corporatiste (les gardiens du Temple, les grands prêtres du dogme estampillent en cas de stricte orthodoxie dûment constatée par leurs soins). Dès lors, entre les deux mâchoires de cette tenaille, il ne fait pas bon se réclamer d'une étiquette qui compte moins pour moi que les actions libertaires que je mène dans ma vie de tous les jours, y compris et surtout dans les deux aventures d'Université Populaire qui me sollicitent quotidiennement - loin des bombes et des prêches du clergé anarchiste... Car il n'y a pas d'Anarchie mais seulement des preuves concrètes d'anarchisme. Dès lors, on trouve moins d'anarchistes au Monde libertaire, à Radio libertaire ou dans les prisons dans le secteur des terroristes, que sur le terrain, actifs et praticiens.

    Bonheur
    Un gros mot dans la philosophie du XXe siècle; un réel souci dans celle d'aujourd'hui, et c'est tant mieux... Je tiens Montaigne pour l'un des plus grands philosophes, si ce n'est le plus grand. Quel philosophe du siècle dernier, autrement dit celui de Sartre, a-t-il lu, médité, pensé les Essais avec l'attention qu'ils méritent encore aujourd'hui? Le christianisme ne fait plus recette, le marxisme non plus, tous deux étaient des métaphysiques clés en main ayant réponse à tout et dispensant de penser par soi-même: il suffisait de croire, d'adhérer. Tout cela a disparu.

    Reste le nihilisme qu'une sagesse pour nos temps riches de possibles peut supprimer. Le bonheur n'est pas une affaire égotiste et mièvre, mais une éthique qui est aussi une politique. Qu'Helvétius, qu'on devrait lire et relire (car il fonde un utilitarisme de gauche bien méconnu, ce que j'ai raconté dans mes cours à l'Université Populaire), se propose dans De l'esprit «le plus grand bonheur du plus grand nombre», voilà qui permet de dépasser les critiques habituellement faites à l'hédonisme assimilé à un égoïsme de jouisseurs ignorant autrui. Car le bonheur des autres n'est pensable que si on a réalisé le sien. La tâche de la philosophie consiste à retrouver l'esprit des sagesses antiques qui font du bonheur le souverain bien puis de continuer ensuite avec une politique qui soit la continuation de cette éthique (hédoniste) et sa réalisation communautaire.

    Source: Lire