Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : bouquet de tulipes de koons

  • Chaumont soigne ses jardins, de moins en moins secrets

     

    LE MONDE | 17.07.2014 à 11h20 • Mis à jour le 17.07.2014 à 15h24 | Par Frédéric Edelmann

     

    Un des jardins présentés au festival international de Chaumont-sur-Loire, le 16 avril 2014. Un des jardins présentés au festival international de Chaumont-sur-Loire, le 16 avril 2014.  | GUILLAUME SOUVANT/AFP

    L'événement est annuel, il suit la course du soleil, celle des saisons et des plantes, et revient à chaque printemps dans le parc du château de Chaumont- sur-Loire. Et chaque année, le public est plus nombreux à venir parcourir les cent mystères de ce festival à triple ou quadruple entrée.

    ENTRE CHARME ET PITTORESQUE

    Première entrée : le Festival international des jardins. Deux douzaines d'équipes sont choisies sur dossier, assez largement en amont du printemps, pour que leurs créations aient le temps de pousser. C'est d'ailleurs avec l'été que la plupart d'entre elles deviennent vraiment lisibles. Un thème commun a été soumis aux équipes, auquel chaque jardin devra se soumettre. Ainsi tourne Chaumont, entre charme et pittoresque, nostalgie et humour, rêve et sévérité. En tout, 580 jardins éphémères en 22 saisons, chaque jardin se calant sur un territoire de 200 m2.

    Pour 2014, ils devaient entrer dans l'imaginaire des « péchés capitaux ». Ils sont, rappelons-le, au nombre de sept, mais avec le XXIe siècle, ils ont pris un côté archaïque, dû peut-être au fait qu'on en a usé et abusé au point de voir leur horreur s'émousser : l'Orgueil (on imagine aussitôt de grosses fleurs purpurines), l'Avarice (des tiges desséchées et piquantes), l'Envie (en vouloir au beau bouquet d'aut...

    21/07/2014 10:33

  • BAIE ou Anse de Paimpol

    BAIE. s. f. Petit golfe, ou bras de mer qui s’ouvre entre deux terres, où les vaisseaux sont en sûreté, & qui est beaucoup plus large par le dedans, que par l’entré, à la différence des Anses de mer, qui sont plus larges par l’entrée que par le dedans. Sinus. La Baie de Cadix. La Baie de Gibraltar. La Baie de tous les Saints au Brésil. On l’appelle aussi Sein & Anse.

    Ce qui distingue la Baie de l’Anse, c’est que sont entrée est plus large que l’enfoncement, au lieu que l’entrée de l’Anse est plus étroite : mais on ne s’arrête pas toujours à cette différence, & quand il a plu à un Matelot, ou à un Voyageur, de nommer quelqu’un de ces enfoncemens, Anse, Baie ou golfe, le nom lui en est demeuré.

    Baie, se dit aussi en Maçonnerie de toutes sortes d’ouvertures qu’on laisse dans les murs qu’on éleve, pour en faire des portes, & des fenêtres. On appelle aussi sur mer, les baies d’un vaisseau, les ouvertures qui sont en sa charpente, comme celles des écoutilles, les trous par où passent les mâts.

    Baie, en termes de Botanique, est un fruit mou, charnu, succulent, & qui renferme des pepins ou des noyaux. Bacca. On se sert proprement de ce mot pour exprimer les fruits clairsemés, comme le fruit du genévrier, du laurier, & semblables : mais lorsque les fruits sont ramassés en grappe, ou en bouquet, on les appelle des grains : ainsi on dit un grain de raison, & un grain de sureau. Selon Saumaise Bacca, baie, se dit de tout fruit plus petit que la pomme, tels que sont les cerises, les olives, &c. Voyez cet Auteur sur Solin, p. 531, 598, 609 & suivantes.

    Baie. Tromperie qu’on fait pour se divertir, par pure plaisanterie. Mendacium, fraus. Il n’est que du style familier. Donne une baie à quelqu’un, payer d’une baie, verba dare. Le P. Thomassin remarque que les Italiens disent baia dans le même sens, & il croit que ces mots viennent du grec βαιὸς, parvus, modicus, petit, modique : il dérive même βαιὸς, de bohou, mot hébreu, qui signifie inanis, inane, inanitas, res inanis.

    On dit proverbialement d’un grand hableur, que c’est un donneur de baies, qu’il repaît de baies, lorsqu’il promet beaucoup, & qu’il ne tient rien. L’origine de ce proverbe, selon Pasquier, se rapporte à un berger, qui dans la Farce de Pathelin étant cité en Justice, répondit toujours comme les moutons baie, à toutes les accusations de son maître, & aux interrogatoires du Juge ; depuis lequel temps on a dit, repaître ou payer de baies, en parlant de ceux qui payent de vaines promesses, ou qui ont des entretiens ridicules. Ménage au contraire veut que ce mot vienne de l’Italien baia.

    Baie, ou Baies. Baia. Ville ancienne d’Italie, dans ce que nous appelons aujourd’hui la Terre de Labour, proche de Naples, du côté de l’Occident. Strabon, Liv. V, dit qu’elle fut ainsi nommée du nom d’un des compagnons d’Ulysse qui y fut enterré. Il y avoit à Baies des eaux chaudes & minérales ; ces eaux & la beauté du pays, qui est un des plus délicieux de l’Italie, y attiroient une grande quantité de Romains, qui y venoient, ou pour leur santé, ou pour le plaisir, ils avoient même bâti un grand nombre de maisons de plaisance tout autour. Baies a été ruiné par la mer, & par les tremblemens de terre. C’étoit à Baies que les galères romaines passoient l’hiver. On voit encore près de Baies un bâtiment souterrain nommé Le Cento Camarelle, c’est-à-dire, les cent petites chambres, qui étoient, à ce que l’on prétend, des espèces de casernes pour loger la chiourme romaine. Caligula voulut joindre par un pont le golfe qui sépare Baies de Pouzzol ; on en voit encore les restes. Maty. Il ne faut point écrire Bajes, comme a fait cet Auteur ; mais Baies, & le prononcer seulement en deux syllabes, ensorte que ai n’ait que le son d’un è ouvert.

    Baie. s. f. Les Anglois donnent ce nom à une étoffe de laine, que l’on appelle en France, Bayette ou baguette.

    Baie, se dit, en termes de Marchandise, & de drogues médicinales, des gousses & fruits de plusieurs arbres.

    Baie de Grue. s. f. Fruit qu’on apporte de la nouvelle Angleterre, & qu’on dit excellent contre le scorbut. Les Anglois l’emploient aussi dans leurs sausses. Uva gruina.

    Baie de toutes les îles. Elle a bien dix-huit lieues de large, & est sur la côte de l’Acadie, à cinq lieues de la rivière de Théodore. Sinus omnium insularum. Avant que d’y entrer, on trouve des rochers le long de la côte, & toutes les îles qui sont dans cette baie, sont des rochers.

    La Baie de tous les Saints a 12° 52′ 24″, de latitude méridionale. P. Noel, Jés.

    Jésuites et imprimeurs de Trévoux
    1771 (Tome 1, pp. 702-703).
     
    https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_de_Tr%C3%A9voux/6e_%C3%A9dition,_1771/BAIE
  • Roy Lichtenstein, le dynamiteur de clichés

    Le Centre Pompidou consacre une rétrospective à l’artiste pop américain. Un grand recycleur d’images de la modernité, armé d’un regard critique.

     
    28/8/13 - Mis à jour le 28/8/13 - 17 H 06
     
    M-Maybe a été réalisée en 1965 par Roy Lichtenstein, cette peinture est la propriété du musée Lud...
    M-Maybe a été réalisée en 1965 par Roy Lichtenstein, cette peinture est la propriété du musée Lud...

    Rheinisches Bildarchiv Köln/ ADAGP

    M-Maybe a été réalisée en 1965 par Roy Lichtenstein, cette peinture est la propriété du musée Ludwig (Cologne, Allemagne).

     

    Rheinisches Bildarchiv Köln/ ADAGP

    M-Maybe a été réalisée en 1965 par Roy Lichtenstein, cette peinture est la propriété du musée Ludwig (Cologne, Allemagne).

    Roy Lichtenstein au Centre Pompidou, Paris jusqu’au 4 novembre

     

    Avec cet article

    WHAAM ! Sur les cimaises du Centre Pompidou, le grand diptyque de Roy Lichstenstein, tiré d’une bande dessinée dans laquelle un pilote de chasse abat un avion ennemi, n’a rien perdu de son efficacité. On a beau avoir vu reproduit à foison les peintures de l’artiste pop américain, presque aussi célèbre que son contemporain Andy Warhol, elles dynamitent toujours le regard.

    Depuis le jour de 1961 où l’artiste, à 37 ans, s’amusa à reproduire, agrandie et simplifiée, une scène de Mickey, Roy Lichstenstein n’a plus créé que des images d’après des images, comme le montre l’actuelle rétrospective du Centre Pompidou. Riche de 129 œuvres réunies par Camille Morineau, elle atteste de la diversité de ses recherches.

    La publicité qui envahit alors la société américaine est l’une de ses premières sources d’inspiration. Avec humour, le New-Yorkais s’empare des signes de cet art commercial qui mêle sans ambages le glamour et la trivialité. À l’image de Poubelle à pédale avec jambe, où la figure féminine se trouve littéralement tronquée, réduite à un mollet chaussé de talon aiguille, comme un banal accessoire utilitaire. 

    D’emblée, il transpose sur la toile les codes graphiques des imprimés : les aplats de couleurs primaires, cernés de noirs, les bulles avec leurs dialogues hérissés d’onomatopées, et surtout les points de trame, encore visibles à l’époque et qui deviendront la véritable signature de ce peintre-recycleur.

    Une inspiration puisée dans les comics…

     

    Whaam

     

    Ses peintures tirées des comics, les bandes dessinées américaines, jouent tout aussi ironiquement des clichés véhiculés par les médias populaires. Les hommes y sont montrés en action, guerriers ouvrant le feu sur un ennemi parfois invisible, et déclenchant force explosions viriles. 

    Tandis que les femmes, souvent confinées dans leur intérieur, semblent se morfondre et pleurent, en l’absence du héros… Une fois, Lichstenstein s’amuse à doter l’une d’elles d’un fusil et d’un béret, en souvenir peut-être des années 1944-1945 où il avait participé à la libération de la France, au sein de l’armée américaine.

    L’artiste confie avoir été fasciné « à la fois par le contenu hautement émotionnel de ces images de bande dessinée et par leur approche détachée et impersonnelle de l’amour, de la haine, de la guerre ». 

    Cette distance, cette froideur vis-à-vis des épanchements de la sentimentalité, se retrouvent dans la technique même de l’artiste qui, plagiant les méthodes de la reproduction industrielle, récuse la visibilité de la touche, l’épaisseur de la matière.

    …et chez les artistes contemporains tels que Picasso ou Léger

    Lorsqu’il la donnera à voir, en 1965, dans sa série des Brushstroke, des coups de pinceau agrandis et minutieusement reproduits, éclaboussures comprises, ce sera pour mieux tourner en dérision la gestuelle expressionniste de ses aînés, les peintres Jackson Pollock ou Willem de Kooning

    Cette année-là, Roy Lichstenstein divorce de sa première épouse, Isabel, pour vivre avec Dorothy Herzka, une jeune historienne de l’art, qui dirige la galerie Bianchini à New York. Il crée des sculptures d’explosion. Délaisse la BD et la pub, puis s’adonne à des plagiats affectueux des maîtres de l’art moderne occidental ou plutôt des reproductions de leurs tableaux qui commencent alors à inonder les livres et les magazines.

    Là encore, l’artiste s’amuse à démonter les signes qui font que le grand public reconnaît immédiatement une peinture de Mondrian, de Picasso ou de Léger, les codes qui ont élevé leurs œuvres au rang d’icônes.

    Comme il l’avait appris à l’université auprès de son maître Hoyt L. Sherman qui projetait à ses étudiants des images quelques secondes avant de leur demander de les dessiner de mémoire, Roy Lichstenstein s’intéresse à l’impact des images, à la façon dont elles s’inscrivent en nous, parfois à notre insu. Avec malice, il glisse ses propres tableaux dans les Ateliers de Matisse…

    Le génie de transformer les vétilles en œuvres d’art

    Son brio est parfois tel que ses Modern Sculpture, recyclant des ornements et des matériaux du style art déco, pourraient presque passer pour des originaux des années 1920. À l’inverse, d’autres sculptures, réalisées d’après des peintures, elles-mêmes inspirées d’images, finissent par virer au kitsch ennuyeux. 

    De même les tableaux de couchers de soleil, trop stéréotypés, n’offrent plus ce mélange d’attraction et de distance glacée, qui fait le charme des premières œuvres.

    Plus intéressantes, ses représentations de phénomènes intangibles – la lumière, le souffle d’une détonation ou l’effervescence d’un cachet d’aspirine – parodient une fois encore les conventions en vigueur dans la BD, comme dans la peinture. 

    Avec ses simples points de trame, l’artiste, décédé en 1997 à 73 ans, a reproduit les Cathédrales de Monet au matin ou au crépuscule, et même, à la fin de sa vie, les brumes des paysages traditionnels chinois… Exercice dérisoire, d’emblée voué à l’échec et teinté d’ironie. 

    Dans le monde désenchanté de Roy Lichstenstein, le réel désormais nous échappe. Les miroirs, qu’il a si souvent peints, sont désespérément vides.

    SABINE GIGNOUX 

    http://www.la-croix.com/Culture/Actualite/Roy-Lichtenstein-le-dynamiteur-de-cliches-2013-08-28-1003457

  • «L'art contemporain n'est guidé que par des critères de marché»

    Home CULTURE Arts Expositions
     

  • art actuel n° 96

    visuel

     ©
     

           
           janvier-février 2014

     

    Infos Pratiques

    Art Actuel N°96

    Numéro janvier-février 2014
    En kiosque national le samedi 20 décembre

    couverture

    Photo de couverture : Jeff Koons, Girl with Lobster. Jet d’encre et sérigraphie sur papier.

    au sommaire

    Le Top 100 des artistes de l’année, Jeff Koons au Centre Pompidou, Les grandes ventes aux enchères de New York, Xavier Veilhan, Enki Bilal, La fondation Vuitton, Shepard Fairey, etc.

  • Tour de France : jour de gloire pour le Français Christophe Riblon ...

    .
    .
     

    «Chapeau Rolland !»

    DANS LA ROUE D'HINAULT. Pendant toute la durée du Tour de France, Bernard Hinault, notre consultant, vous livre son analyse de la course.

    .
    .
     
    Christophe Riblon revient sur son exploit à l'Alpe d'Huez

    Christophe Riblon : «J'ai forcé le destin»

    TOUR DE FRANCE - Le coureur d'AG2R-La Mondiale a décroché au sommet de l'Alpe d'Huez le premier bouquet français au terme d'un final à couper le souffle. En conférence de presse, il est longuement revenu sur sa deuxième victoire d'étape après Ax 3 Domaines en 2010.

    .
    .
     
    Chris Froome aurait pu perdre gros dans la dernière ascension

    Un passage à vide sans conséquences

    Christopher Froome a, dans son style caractéristique, tenté deux accélérations dans la deuxième ascension de L'Alpe d'Huez. Avant d'être frappé par une fringale. Pour un ravitaillement non autorisé à 6 kilomètres de la ligne, il a ensuite été pénalisé de 20 secondes. Une drôle d'étape.

    .
    .
     

    «Une belle journée de vélo»

    SOJASUN INSIDE. Du championnat de France aux Champs-Elysées, du 22 juin au 22 juillet, Stéphane Heulot, manager de la formation Sojasun, vous fera partager l'aventure de son équipe. L'ambition, les plans, les joies, les larmes… Plongée au cœur d'une équipe. Sans langue de bois. En toute transparence. Sojasun inside.

    .
    .
     

    Un jour, un Tour : 19 juillet 1958

     

    RÉTRO. A l'occasion de la 100e édition, nous revisitons chaque jour une histoire du Tour. Un épisode emblématique, symbolique ou anecdotique.

    .
    .
     

    L'Alpe d'Huez, une histoire du Tour

     

    WEBDOCUMENTAIRE - Si elle n'est pas la plus ancienne des ascensions du Tour de France, la montée de L'Alpe d'Huez est incontestablement la plus populaire. Quoi de plus logique que de lui rendre hommage à travers ce web-documentaire à l'occasion de la 100e édition du Tour qui célèbre les fameux 21 lacets de manière spéciale en les escaladant deux fois, ce jeudi.

    .
    .
     
    Superbe succès pour Christophe Riblon ce jeudi !

    Phénoménal Riblon !

    Au terme d'une exceptionnelle deuxième montée de l'Alpe d'Huez, Christophe Riblon offre à la France sa première victoire d'étape sur le Tour 2013. Chris Froome a vacillé mais reste en Jaune. Quintana monte sur le podium.

    .
    .
     

    «Bienvenue au club»

     

    DANS LA ROUE D'HINAULT. Pendant toute la durée du Tour de France, Bernard Hinault, notre consultant, vous livre son analyse de la course.

    .
    .
     
     
     

    Classement Maillot Jaune

     

    Retrouvez le classement général individuel du Tour de France 2013 à l'issue de la 19e étape entre Bourg-d'Oisans et Le Grand-Bornand.

    .
    .
     

    Classement Maillot à Pois

     

    Retrouvez le classement du Maillot à Pois récompensant le meilleur grimpeur du Tour de France après la 19e étape courue vendredi entre Bourg-d'Oisans et Le Grand-Bornand.

    .
    .
     
    Peter Sagan, Maillot Vert du Tour de France

    Classement Maillot Vert

     

    Retrouvez le classement général du Maillot Vert qui récompense le meilleur sprinteur du Tour de France à l'issue de la 19e étape disputée vendredi entre Bourg-d'Oisans et Le Grand-Bornand.

  • ”L'échelle de Glasgow” de Marcus Malte

    SYROS jeunesse 2007

     

    l'echelle de glasgow
    13 ans et plus
    Commander le livre

    PRIX

    Prix des lycéens autrichiens 2008

    Sélectionné pour le 20e Prix des Incorruptibles. En savoir plus

    L'HISTOIRE

    Pour le faire revenir à la vie, un père entreprend de raconter à son fils Michaël, dans le coma, une histoire qu'il pensait ne jamais dire à personne...

     

    EXTRAIT

    " A ce moment-là, ça me pose un autre problème : est-ce que je n'aurais pas intérêt à faire traîner ? Faire durer le suspense. Une petite dose par-ci, une petite dose par-là. Au compte-gouttes, voilà ! Excuse-moi, mais tu ne serais pas à ça près, avec tout ce qu'ils t'ont fichu dans les veines !... Donc, je fais durer jusqu'à ce que tu sois complètement sorti d'affaire. Et alors là, cadeau, récompense : je balance tout ! La chute ! Le bouquet final !
    Ce qui veut dire que plus vite tu te réveilleras, plus vite tu connaîtras la fin de l'histoire... Tu vois où je veux en venir ? "

     


    DANS LA PRESSE

    Le monologue bouleversant d'un père qui ne veut pas laisser passer cette chance ultime de dire à son fils qu'il faut croire en la vie.
    Le Bien Public

    Cet émouvant récit d'une seule voix, celle de l'adulte, pour une seule histoire, celle de l'amour, est habilement organisé sur le mode binaire : deux duos (père-fils, ami-ami), deux positionnements des personnages (un face à face et un côte à côte), deux temps (présent-passé), deux histoires en miroir l'une de l'autre (jeu de rapprochement et d'éloignement).
    www.livralire.org

    Si l'échelle de Glasgow permettait de mesurer le degré de plaisir éprouvé, la lecture de cet ouvrage le ferait grimper aux sommets (...) Un roman magnifique où à l'émotion de la réalité succède celle d'une fiction dont on devine progressivement qu'elle ne se nourrit pas exclusivement de l'imaginaire du narrateur. Un chef d'oeuvre à lire ado pour devenir grand, à lire grand pour redevenir ado.
    La Savoie


     
    bibliographie

    biographie

     
     
       
      



    DANS LES BLOGS

    saxaoul.canalblog.com

    bibjeunesse.forumsactifs.com

    tsr.ch/tsr

    canelkili.canalblog.com



     
        
    http://www.marcusmalte.com/Marcus_Malte_Echelle_Glasgow.html   
  • Gunnar Kvaran, commissaire de la Biennale de Lyon : “Il n’était pas question de faire une exposition historique

    Arts et scènes | Le commissaire islandais de la Biennale de Lyon, qui ouvre ce jeudi 12 septembre 2013, l’assume : son exposition principale est subjective, ouverte à la jeune création internationale.

    Le 12/09/2013 à 11h28
    Propos recueillis par Yasmine Youssi

     Biennale de Lyon 2013. Thiago Martins de Melo. © Léa...

    Biennale de Lyon 2013. Thiago Martins de Melo. © Léa Crespi pour Télérama

    Gunnar Kvaran, le nouveau commissaire de la Biennale de Lyon est Islandais d’origine, et dirige un important musée d’art contemporain, l’Astrup Fearnley Museet d’Oslo. Ce superbe bâtiment en bois et verre, imaginé par Renzo Piano, abrite des tableaux éblouissants de Francis Bacon ou d’Anselm Kiefer, des œuvres dérangeantes de Robert Gober — qui n’aime rien tant que détourner des objets du quotidien —, des bouées tapageuses de Jeff Koons en forme de canard, des installations hantées par la mort et la maladie signées Damien Hirst. A cette collection permanente s’ajoutent les nombreuses expositions organisées par Kvaran qui, après avoir décortiqué les scènes chinoise et indienne, s’apprête à offrir cet automne un panorama de l’art brésilien d’aujourd’hui. C’est dire si l’exposition principale de la Biennale de Lyon, assumée comme très personnelle, ouverte à la jeune création internationale, s’annonce prometteuse.

     

    >A lire, l'interview intégrale de Gunnar Kvaran dans Télérama Spécial Lyon,
    en vente à partir de mercredi 18 septembre 2013 dans la région lyonnaise

     

    Pourquoi avez-vous souhaité travailler sur le thème du récit visuel à la Biennale de Lyon ?

    Les artistes racontent le monde, ses angoisses, ses fantasmes, mais ils sont conscients qu’il faut donner une certaine forme esthétique à leurs récits pour qu’ils nous parlent. Je remarque aussi que plus l’art contemporain est dématérialisé, conceptuel, tiré vers des inventions extra-picturales, plus nombreux encore sont les plasticiens qui se passionnent pour ces questions de structure narrative.


    Comment avez-vous conçu l’exposition principale de la Biennale ?

    Si l’histoire de l’art occidental depuis le Moyen Age est un perpétuel renouvellement des structures narratives, il n’était pas question de faire une exposition historique. J’ai donc choisi de parler à la première personne, et de concocter une sélection subjective, fondée sur mes connaissances et mon expérience professionnelle. Je l’ai ensuite organisée en trois actes. Le premier montre trois figures historiques majeures qui m’ont révélé le mécanisme des récits visuels dans l’art en général. Je connais chacun de ces artistes personnellement. A commencer par mon compatriote, le peintre Erró. En France, il est considéré comme un peintre politique. Or la grande qualité de son travail c’est d’avoir constamment réinventé sa façon d’articuler ses histoires. Deuxième figure, Yoko Ono. Artiste féministe par excellence, elle a eu un impact considérable sur l’art de la performance. Les siennes étaient toujours accompagnées d’instructions écrites qu’elle ou d’autres se devaient d’exécuter. Et enfin Alain Robbe-Grillet, dont les écrits m’ont procuré les outils intellectuels pour mener cette réflexion.

    Qu’est-ce qui caractérise les jeunes artistes que vous présentez à la Biennale ?

    Leur rapport au monde, à l’image et à l’autre a été transformé par Internet et les réseaux sociaux. On est partout et nulle part en même temps. Ce qui a désacralisé l’idée de nation. Ceux qui vivent sur notre continent se considèrent souvent d’abord comme Européens. Du coup, ils ne travaillent pas forcément dans leurs pays d’origine. Laure Prouvost habite à Londres, où elle a été nommée pour le Turner Prize. Antoine Catala est très en vue à New York, et n’a jamais été exposé en France. Cette expatriation est pour les artistes français totalement nouvelle. Cela ne veut pas dire que la culture française n’existe plus, mais les jeunes plasticiens vont au-delà de cette notion.

    À voir
    12e Biennale de Lyon
    Jusqu’au 5 janvier église Saint-Just, Chaufferie de l’Antiquaille, Fondation Bullukian, La Sucrière et musée d’Art contemporain.

    http://www.telerama.fr/scenes/gunnar-kvaran-commissaire-de-la-biennale-de-lyon,102166.php%23xtor=RSS-18

  • Soupe aux Poireaux et Pommes de Terre

    Préparation : 20 minutes
    Cuisson : 40 minutes
    Ingrédients pour 4 Personnes
    Unités des ingrédients :
    - 30 g de beurre
    - 2 cuillère(s) à soupe de crème fraîche
    - 2 cuillère(s) à café de sel
    - 50 cl d' eau
    - 3 pincée(s) de poivre
    - 750 g de pomme(s) de terre
    - 3 poireau(x)
    - 1 l de bouillon de volaille

    Lavez et émincez les poireaux. Pelez et coupez les pommes de terre en petits dés.

    Mettez-les dans un fait-tout. Ajoutez le beurre, faites revenir sans coloration.

    Mouillez au bouillon de volaille et à l'eau. Ajoutez un bouquet garni.

    Faites cuire 30 à 40 minutes selon l'épaisseur des poireaux et la pomme de terre utilisée.

    Passez le potage au mixer. Salez et poivrez.

    Faites réchauffer dans une casserole.

    Versez dans une soupière. Ajoutez une cuillière de crème épaisse pour lier le tout.

    Vous pourrez servir avec des petits croûtons.

    Source: isaveurs

  • Histoires de champagne par Maxime Chattam

     

    Publié le 12/12/2013 par Le Figaro Vin
    vignes-au-soleil
    Photo : Leif Carlsson



    En savoir plus : http://avis-vin.lefigaro.fr/vins-fetes/o109950-histoires-de-champagne-par-maxime-chattam#ixzz2nv5oBkZs

    "Le pouvoir d'évocation"

    L'existence ressemblait à un minuscule tapis roulant. C'était du moins le sentiment de Marcel lorsqu'il prenait le temps de se pencher sur son propre cas. Il avait l'impression de marcher, lentement, sur un tapis à peine à sa mesure - et Marcel n'avait jamais été un grand homme - comme une obligation pour ne pas tomber, une marche perpétuelle, bordée par le sempiternel même paysage. La destination, il l'avait perdue de vue depuis un moment déjà, lorsqu'on passe trop de temps à contempler ce qu'on a devant soi, on finit par ne plus le voir, et pour ce qui était du point de départ, eh bien... il marchait depuis trop longtemps pour s'en souvenir !

    Marcel était un peu las de cet effort vain, parce qu'il finissait par bien se rendre compte que tout cela ne servait pas à grand-chose. L'illusoire conviction d'avancer dans la vie tandis qu'on fait du surplace, lui n'en était plus dupe depuis un moment déjà ! L'homme en face de lui avait toujours le bras tendu, une coupe à la main. Marcel secoua les épaules, résigné, et prit le verre, plus pour débarrasser l'homme que parce qu'il avait vraiment soif, mais il n'aimait pas embarrasser les gens et celui-ci lui faisait presque de la peine à insister ainsi depuis trois minutes.
    Marcel était fatigué de toutes ces sollicitations, tous ces inconnus qui se pressaient à son chevet pour l'entrapercevoir, lui, l'ancien chasseur de trésor ! Parfois il voulait s'enfermer à double tour dans sa petite chambre de maison de retraite, pour qu'on lui fiche la paix une bonne fois pour toutes, qu'on le laisse marcher les derniers kilomètres de son existence et "savourer" ce paysage insipide ! C'était toujours mieux que d'affronter les regards tantôt désemparés, tantôt apitoyés de tous ces curieux qui venaient contempler celui qui avait écumé les océans pour en extirper les joyaux oubliés ! Il n'était pas une bête de foire bon sang ! La plupart tentaient de lui ravir des souvenirs, ces pépites pleines de richesses sur le tamis de sa mémoire chaotique, il le savait bien ! Ils voulaient des anecdotes, un conseil, n'importe quoi qui pourrait les aider à trouver l'un de ces précieux trésors ! Des rats ! Des vampires !

    L'homme lui offrit son plus beau sourire et porta la coupe à ses lèvres. Marcel n'avait pas la moindre idée de qui il pouvait bien s'agir, mais faute de savoir comment le reconduire à la porte, il haussa les épaules et approcha sa coupe de son nez pour jauger ce qu'elle contenait. Un effluve minéral remonta le long de ses narines et pétilla le long de ses muqueuses. Un bouquet effervescent qui chatouilla ses sens et se propagea jusque son cortex en un éclair, diffusant sa formule complexe, et allumant des milliers de signaux sur son passage dans la mémoire décatie du vieil homme. Aussitôt, il se mit à saliver. Il posa le bord de la coupe contre sa bouche et versa lentement, presque tendrement, une larme de son liquide qui embrasa sa langue, son palais, coula sur ses gencives, et partout où ce nectar passait, sa fraîcheur devenait immédiatement chaleur, un breuvage alternatif, oscillant entre douceur et un soupçon d'amertume. Il pétillait sur la langue de Marcel, étalant ses arômes de pêche, son bouquet floral, un soupçon de cuir chaud mâtiné de l'onctuosité de l'hydromel, oui, c'était cela, une touche légère de miel, tout cela à la fois, par strates subtiles, qui soudain glissaient savamment vers un entonnoir qui les concentrait toutes en une longue note presque iodée, la tonalité finale, lente et persistante qui s'étirait sur le fond de la gorge, la signature de cette gorgée divine. Et ce goût en bouche, Marcel le fit tourner longuement sur ses papilles, respirant lentement, brassant le fantôme de cette lampée avec sa langue, comme pour la ressusciter. Il y avait quelque chose dans ces odeurs, dans ces émotions, qui le dépassait. Les bulles crépitaient encore en lui, amplificatrices de goûts, de sensations, et elles grimpaient vers le cerveau, frôlaient la zone des émotions déjà saturée, pour s'immiscer dans celle de la mémoire.

    Chaque effluve vibrait sur la note d'un souvenir, et toutes ensemble, elles réveillaient une partition complexe, précise, enfouie loin dans les replis nébuleux de la maladie. La chaleur, les fruits, le soleil, la suavité iodée de l'océan qui caresse la peau de son écume... Les mers du globe... Non ! Une mer en particulier ! Baltique ! Le pont d'un navire rouillé, les sourires triomphants de l'équipage...

    -"Tu te souviens ?", demanda l'homme en face de Marcel.
    - "Mai 92, nous avons accouché la mer de ma plus belle réussite."
    Marcel avait les yeux voilés par les vagues.
    - "Ton plus beau trésor."
    - "Trois cents bouteilles de champagne de 1868, contemporaines de Napoléon III ! Intactes !"

    Marcel revivait peu à peu la scène, à mesure qu'il respirait les fragrances revitalisantes, les images lui revenaient, de plus en plus précises. Il avait dégusté la première bouteille sur le pont, croyant boire de l'eau de mer alors même qu'il découvrait une merveille bonifiée par les caresses régulières des profondeurs.Chaque gorgée réanimait provisoirement sa mémoire capricieuse et infectée par la maladie, et chaque bulle semblait animée par le pouvoir de faire éclore un indice de plus sur l'homme qu'il avait été. Les souvenirs jaillissaient et illuminaient les murs ternes de sa petite chambre, éclaboussant le mobilier sinistre des éclats de rire d'autrefois, du cri musical des mouettes ; une fois encore, Marcel retrouvait la richesse de ces arômes rares, l'alchimie parfaite de ces saveurs. Et soudain, dans la brève fulgurance gustative du champagne, Marcel se souvint de qui était cet inconnu en face de lui. L'homme fit tinter sa coupe contre celle de Marcel.
    - "Joyeux anniversaire, papa."

    Dernier ouvrage paru : "Neverland", tome 6 de "Autre-Monde", Albin Michel.



    En savoir plus : http://avis-vin.lefigaro.fr/vins-fetes/o109950-histoires-de-champagne-par-maxime-chattam#ixzz2nv5wr2qS

  • Mobilisation pour racheter la maison de Colette

    ar Claire Bommelaer
    08/11/2010 | Mise à jour : 11:06 Réagir

    La maison de Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye, dans l'Yonne. Plus qu'une habitation, elle fut une source d'inspiration pour l'écrivain.
    La maison de Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye, dans l'Yonne. Plus qu'une habitation, elle fut une source d'inspiration pour l'écrivain. Crédits photo : JEFF PACHOUD/AFP

    La demeure natale de l'écrivain est à vendre. Une soirée est organisée mardi soir au Théâtre du Châtelet, à Paris. 

    Ah! ma vieille maison, il y a longtemps que je ne l'ai revue. C'était une bonne maison, simple… Figurez-vous qu'on vient seulement ces années-ci d'être forcé de déraciner ce qui restait du noyer de mon enfance. J'aurais voulu conserver ce décor.»

    Ainsi parlait Colette, soixante-deux ans après avoir quitté sa maison natale de Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne). Plus qu'une habitation, elle fut une source d'inspiration pour l'écrivain. «C'est un personnage clé de ses romans»,raconte Frédéric Maget, président de la Société des amis de Colette. Vaste, un peu «revêche», selon l'expression de l'auteur, la demeure est aujourd'hui en danger.

    En 2007, après être passée de main en main par le biais d'héritages, elle fut mise en vente. «Le prix affiché était de 300.000 euros. Nous avons essayé de la faire racheter par le conseil général de l'Yonne et par la commune, afin qu'elle puisse ouvrir au public», dit Frédéric Maget. Mais les charges, notamment celles liées à l'entretien, apparurent trop lourdes à la Mairie de Saint-Sauveur, qui possède déjà un musée lié à l'auteur. Depuis, la maison sèche sur pied, en indivision, tandis que ses propriétaires ne parviennent pas à s'entendre. «Un juge a été saisi et nous craignons que la maison ne soit mise aux enchères», dit Frédéric Maget.

     

    Dix-huit artistes mobilisés 

     

    Avec Foulques de Jouvenel, ayant droit de Colette, l'association crée un fonds de dotation, afin de pouvoir racheter Saint-Sauveur. Mardi soir, le public est convié à une soirée de fundraising avec l'objectif de recueillir 180.000 euros.

    En trois mois, dix-huit artistes ont donné leur accord pour participer, à titre gracieux, à un spectacle fait de lectures, de saynètes, de chansons et de films d'archives. Le metteur en scène Robert Carsen s'est prêté au jeu de ce spectacle hors norme. «C'est aussi grâce à lui que je suis là», s'amuse Judith Magre, qui lira une lettre de Sido à Colette, demain soir. Avec elle, des personnalités comme Danièle Delorme, Guillaume Gallienne, Juliette, Micheline Presle, Arielle Dombasle, Mathieu Amalric ou encore Carole Bouquet - pour qui Colette «est une passion» - seront tour à tour sur scène. «Nous n'avons pas voulu d'un show statique, composé de seules lectures. Ce qu'il faut, c'est arriver à transmettre la vitalité de Colette», explique encore Frédéric Maget.

    Symbole de la femme libre, Colette fut écrivain, journaliste, mère, artiste de music-hall, femme mariée, vivant pourtant une relation avec une femme, et revendiquait son indépendance. Demain soir, tous rendront hommage à celle qui disait: «Je veux faire ce que je veux.»

    «Colette en scène», le 9 novembre, au Théâtre du Châtelet (Paris), à 20h30. Places: 15,40 ou 60 €.

     

  • J’irai au bout de mes fèves

     

    28 mai 2014 à 19:26

    Sardines et fèves. Sardines et fèves. (Photo Alexandra Bruel•. Piu Design)

    Tous les ans, quand revient le temps des fèves fraîches, on a l’humeur vagabonde. Faut dire qu’on a toujours été un globe-trotter des légumineuses, on s’est toujours levé du bon pied quand il s’agit d’écosser et de fricasser : haricots blancs dans le kouzi irakien ; fèves sèches dans le ful mudammas ; soupe aux pois cassés avec la saucisse de Morteau ; pois cassés encore et lentilles orange dans le dhal indien ; haricots tarbais dans le cassoulet ; lentilles vertes du Puy avec le petit salé ; haricots noirs dans la feijoada ; pois chiches dans une simple omelette avec un bouquet d’oignons de printemps. Bienheureux celui qui casse la graine sous la gousse, elle vous fait saliver comme le bouquet garni qui embaume l’eau de cuisson des lingots du Nord. C’est peu dire qu’on en pince pour la famille des fabacées, comme on cause en langue savante, qui vous fait tout aussi bien une vaillante cuisine de peu que les riches heures des gueuletons au long cours.

    Western. Mais faut bien avouer aussi que la fève, elle nous raconte des histoires qui tiennent parfois à un fil de mémoire, à quelques grains de souvenirs. Tiens, un jour qu’on part houblonner du côté du canal de l’Ourcq, on se retrouve à l’aplomb du métro aérien qui gronde entre Colonel-Fabien et Anvers. Stalingrad, c’est pas le genre d’essart où l’on ferait pousser la fève de Séville ou d’Aguadulce. Et pourtant, sur un bout de berge sec et croûté comme une rigotte, on débusque une poignée de plants de fèves en fleur qu’une main courageuse a semées là sur une modeste langue de terre aplanie à la manière d’une terrasse. C’est-y qu’il faut être brave pour jouer les moines défricheurs parmi les étrons de clébards, les canettes vides de 8.6 et les emballages voraces de grecs-frites. Le maraîchage urbain, c’est un western permanent, y a toujours un chasseur de primes pour vous faucher les premiers radis ; une horde de bisons qui viendra piétiner vos plants de tomates ; un Comanche qui voudra scalper vos laitues. Alors, on se dit que c’est pas gagné de voir ces fèves venir en gousses, et d’en égrener une en loucedé histoire de croquer dans les premières graines du quai de Valmy. Faut être «humble au jardin», qu’il répétait le vieux dans le film que l’on se repasse à la fraîche au bord du canal. Avec lui, on en a bavé des traits de sillon à semer nos premières fèves. Il fallait que la pointe de la pioche file droit à un pouce de profondeur dans la terre ocre et ingrate, à qui l’on confiait d’audacieux semis dès l’automne, pariant sur une météo clémente qui aurait permis une récolte précoce. Mais, souvent, l’hiver était encore plus roublard que le vieux, lui infligeant en plein carême une méchante raclée glacée après avoir ménagé le thermomètre jusqu’au mardi gras. On en était quitte pour récidiver dans les rangées de poquets, guetter les premières pousses qu’il fallait ensuite rechausser (butter) avec soin avant de pincer les tiges pour les protéger des pucerons et favoriser la croissance des gousses. C’est ainsi qu’un jour léger du début de l’été, on se retrouvait en train de croquer dans les premières fèves avec juste un peu de gros sel et le vieux qui faisait couler un blanc frais sentant la pierre à fusil.

     
     

    Alors, l’autre soir qu’on écosse quelques belles gousses pour l’apéro sur le zinc d’Idir, il prend le relais de nos souvenirs et nous emmène dans les rues d’Alger, du côté du Belcourt de Camus là où, gamin, lui Idir attendait que son vieux remontât du port où il était manœuvre avec un baluchon de fèves, un bouquet de coriandre et quelques piments. «J’étais pas peu fier de porter son sac, raconte le taulier. Des fois, il n’y avait vraiment pas grand-chose, mais on n’a jamais crevé de faim. Quand il n’y avait vraiment rien, ma mère, elle cueillait des herbes et des plantes dont elle faisait des galettes avec de la semoule de couscous.»

    Le rade est muet après le récit d’Idir, on n’entend plus que le bruit des ratiches croquant les fèves entre deux gorgées de sancerre. Mais vous savez ce que c’est, y a toujours un huron qui ne supporte pas le silence d’après-confidence. Là, c’est le Grand qui se met à rugir après avoir tété son verre : «Les fèves, c’est chiant à éplucher. Moi, je jardine au rayon surgelés.» «Tu respectes rien», on grogne. «Je sais, qu’il se marre, mais j’ai soif.»

    Cubes. On est allé chercher une prometteuse recette de «salade tiède de fèves aux sardines marinées» dans le «carnet» très inspiré de Louise Denisot, journaliste et auteure culinaire (1). Pour les sardines marinées (quatre personnes), il vous faut : 12 filets de sardines écaillés ; 8 cl d’huile d’olive ; 1 orange, 2 citrons ; 10 feuilles de menthe ; 3 tiges de cébettes ; 1 demi-bouquet de persil ; sel et poivre. Pour la salade, il faut : 400 g de fèves fraîches écossées ; 2 branches de céleri ; 1 oignon rouge ; 4 cuillères à soupe d’huile d’olive ; 2 cuillères à soupe de vinaigre de vin ; sel et poivre. Rincez les sardines et séchez-les bien. Déposez-les dans un plat sur une seule couche. Dans un bol, mélangez le jus des citrons et de l’orange, le sel, le poivre et l’huile d’olive. Ajoutez la menthe et le persil haché, les cébettes tranchées finement. Nappez les sardines de cette marinade. Faites mariner au frais pendant trois heures au moins. Pelez et détaillez l’oignon en tranches très fines et faites macérer dans un bol avec le vinaigre pour les attendrir pendant vingt minutes. Faites bouillir un grand volume d’eau bien salée. Faites-y cuire les fèves cinq minutes. Rafraîchissez-les dans un saladier d’eau glacée et retirez leur deuxième peau. Coupez les branches de céleri en tout petits cubes. Au moment de servir, versez l’huile d’olive sur les oignons marinés et ajoutez-les avec le céleri dans les fèves. Disposez les sardines sur la salade et dégustez.

    (1) «Ma cuisine», de Louise Denisot, La Martinière, 216 pp., 20,90 €.

     

     

    Jacky DURAND

    http://next.liberation.fr/food/2014/05/28/j-irai-au-bout-de-mes-feves_1029239

     

     

     

     

    Les films, les livres, les expos, les infos, les poèmes, l’actu, les œuvres, les artistes, les polars  nourrissent ce blog mais aussi mes 13 livres en vente ici:

     

    http://www.thebookedition.com/livres-laura-vanel-coytte-auteur-95.html

     

  • Investissement affectif dans le ”Voyage en Orient” de Nerval

    1620053839.jpg

    O. C, II, 363, excursion dans les environs du Caire : « Au milieu d’un bois composé de ces arbres à fleurs qui semblent des bouquets gigantesques, par des chemins étroits, cachés sous des voûtes de lianes, on arrive à une sorte de labyrinthe qui gravit des rochers factices, surmontés d’un belvédère. […]

                Arrivé au sommet, je fus frappé d’admiration en apercevant dans tout leur développement, au-dessus de Gizeh qui borde l’autre côté du fleuve, les trois pyramides nettement découpées dans l’azur du ciel. Je ne les avais jamais si bien vues, et la transparence de l’air permettait, quoiqu’à une distance de trois lieues, d’en distinguer tous les détails. »

     

    Paysage vu du haut

    cadrage

    Mes recherches sur les paysages dans le "Voyage en Orient" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."

     

     

     

      

     

    http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-jacques-coytte-p-1283.html

     

  • Prends-en de la graine

    Les foodingues. Tous les jeudis, passage en cuisine. Aujourd’hui, la moutarde.

    Par JACKY DURAND

    Flickr/WordRidden

    Flickr/WordRidden

    Amidi, vous allez vous attabler avec vos compères habituels de déjeuner à la brasserie qui fait l’angle avec le boulevard. On choisira le petit menu du jour avant de causer taule et turbin, mouflets et tribu. Ce n’est pas qu’on s’ennuie avant les hors-d’œuvre mais on ira tous se ravitailler dans le moutardier histoire de s’en tartiner une lichette avant d’attaquer l’œuf mayo ou les carottes râpées. La moutarde que l’on étale négligemment sur un quignon de pain fait partie de ces petits riens qui vous ragaillardissent au mitan de la journée. C’est un rite d’avant-becquetance qui vous fait monter l’eau à la bouche. On l’aime bien notre petit moutardier esseulé posé sur la nappe en papier. Avec une mention spéciale pour les pots joufflus avec couvercle en plastique orange. On pardonnerait même son contenu parfois fatigué plutôt que de se résigner à cette moutarde façon sachet de préservatifs que nous imposent les fast-foods et les bistrotiers radins.

    Parce que la moutarde, ça se pioche, ça s’étale, ça se tartine. Même quand elle ne s’impose pas - gustativement s’entend - avec le plat du jour, on l’invite dans l’assiette. Comme une touche de complicité, un trait chaleureux dans un repas qui ne l’est pas forcément. Alors l’autre jour, pour rendre hommage à cette moutarde qui nous piquait déjà le nez à peine sevré avec les chipolatas au barbecue de l’oncle Bob, on prend le train pour Beaune et la maison Fallot qui est la dernière moutarderie familiale et indépendante de Bourgogne face, notamment, à l’artillerie lourde détenue par Unilever (Amora, Maille…).

    Grands crus. C’est un temps de grand vent où s’agitent des bouquets de lilas violet. Par les vitres du train, on regarde défiler un jour de printemps gris et austère que ne parvient pas à réchauffer le panache jaune des champs de colza. Passé Dijon, la vie du rail s’apparente à une cure de grands crus quand défilent les gares et les vignobles : Gevrey-Chambertin, Nuits-Saint-Georges et Beaune, cité ronde où l’on s’enfonce par des rues où vont touristes américains, japonais et vieux messieurs très dignes qui s’apprêtent comme un dimanche pour acheter leur barquette de langue de bœuf sauce piquante ou leur baguette de pain. La moutarderie Fallot (20 salariés) est l’une de ces raretés que sont devenues les usines et ateliers encore au cœur des villes (1). On la découvre derrière un porche à une poignée de pas des Hospices de Beaune. Au XIXe siècle, il y avait ici trente moutardiers et deux cents en Bourgogne. Aujourd’hui il n’y a plus que trois moutardiers à Dijon et Fallot à Beaune.

    La maison a été fondée en 1840 et dès l’entrée, on saisit sa spécificité : une imposante meule de pierre, survivance des temps fort anciens où l’on écrasait déjà la graine de sénevé - nom de la graine de moutarde - avec du moût de raisin, du verjus ou du vinaigre pour en faire de la moutarde. Au nom du goût, la moutarderie Fallot est restée attachée à ses grosses roues de pierre rugueuse cerclées de fer qui vont moudre doucement les minuscules grains sombres de la moutarde quand la productivité impose ailleurs des techniques de broyage plus rapides. Quand les meules de la concurrence donnent quatre ou cinq fois plus de moutarde à l’heure, Marc Désarménien, directeur général de la maison Fallot, fait l’éloge de la lenteur avec laquelle la roue volante va écraser la graine contre la roue dormante : «Il ne faut pas que la meule tourne trop vite sinon les grains vont s’échauffer. C’est là que la force de la moutarde va se faire sentir. Il faut que la pâte ne soit ni trop liquide ni trop sèche.»

    Pour que survivent ses meules, le patron de Fallot est allé prospecter des carrières de «pierre alimentaire», a planché sur un procédé moderne de «rhabillage les meules», c’est ainsi que l’on nomme l’action de retailler la pierre des meules pour qu’elles conservent leurs capacités de broyage. Chaque année, 13 000 visiteurs viennent découvrir le patrimoine et le savoir-faire de cette moutarderie à travers un parcours muséographique et une autre mise en scène plus futuriste sur le site de production actuel. On y hume le parfum réjouissant du condiment en broyant soi-même quelques grains de moutarde avec un peu de vin blanc ou de vinaigre dans un mortier. Puis l’on s’en va caresser une monumentale jarre de grès qui conservait le verjus ; contempler le gros tonneau ventru du malaxeur chassant les bulles d’air de la moutarde pour ne pas qu’elle s’oxyde.

    Relance. Avant de s’attarder sur une assiette de gourmandises qui permettent de goûter les moutardes Fallot au pain d’épices de Dijon, au cassis, à l’estragon. Avec un dé de jambon persillé, on s’est longuement attardé sur la «moutarde de Bourgogne» que la maison Fallot fabrique avec des graines de moutarde cultivées en Bourgogne et du vin blanc aligoté de Bourgogne. Ce petit chef-d’œuvre condimentaire, qui bénéficie d’une Indication géographie protégée (IGP), s’inscrit dans une démarche collective de relance de la culture de la moutarde en Bourgogne alors qu’une grande partie de la production provient du Canada. Pour cette moutarde de Bourgogne, on est allé commander chez le boucher quatre belles tranches de jarret de veau (façon osso bucco) que l’on va préparer avec les ingrédients suivants : deux oignons rouges ; deux carottes, une branche de céleri ; un verre de vin blanc ; un verre de bouillon de viande ; quatre tranches de pain d’épices, sel, poivre, farine, beurre et huile d’olive. Farinez les tranches de veau et faites-les dorer au beurre dans une grande poêle. Réservez. Epluchez les oignons, les carottes, le céleri et tailler en julienne. Emiettez les tranches de pain d’épices. Faites revenir les légumes à l’huile d’olive dans une cocotte. Ajoutez le vin blanc, le bouillon de viande, trois cuillères à soupe de moutarde et le pain d’épices. Mélangez et incorporez les tranches de viande. Laissez mijoter à feu doux une heure en remuant de temps en temps en partant du fond de la cocotte. Si vous souhaitez une saveur plus piquante, vous pouvez rajouter une cuillère à soupe de moutarde en fin de cuisson. Et n’oubliez pas que la graine de moutarde noire ou brune, que l’on se procure dans les épiceries orientales, est une magnifique épice en soi pour égayer une poêlée de carottes, un gratin de légumes racines (navets, panais, carottes), parfumer une sauce à la crème accompagnant un poisson ou une viande blanche.

    (1) Moutarderie Fallot, 31, rue du Faubourg Bretonnière 21200 Beaune, 03 80 22 10 02, Fallot.com. Renseignements également à l’Office du tourisme de Beaune, 03 80 26 21 33.

    Crédit photo: Flickr/WordRidden

    http://www.liberation.fr/vous/0101636506-prends-en-de-la-graine

  • L'OBJET D'ART RENAISSANCE DE LA CHANCELLERIE D’ORLÉANS N° 583 - Nov. 21

    L'Objet d'Art n° 583 - Nov. 21

    Au sommaire de ce numéro :


    Un feu d’artifice venu du Nouveau Monde.

    La Chancellerie d’Orléans : un chef-d’œuvre redécouvert.

    François Baudry : un ébéniste-ingénieur.

    Jean-Michel Othoniel enchante le Petit Palais.

    Le couple Lavoisier par David : métamorphoses d’un portrait.

     

     
  • Record mondial de vente aux enchères pour un Picasso

    Par Tristan Vey
    05/05/2010 | Mise à jour : 15:35 Réactions (48)

    C'est la première fois depuis 1961 que le Picasso «Nu au plateau de sculpteur» (à droite) était exposé au public.
    C'est la première fois depuis 1961 que le Picasso «Nu au plateau de sculpteur» (à droite) était exposé au public. Crédits photo : AFP

    Un tableau du maître espagnol s'est vendu 82 millions d'euros mardi à New-York dans une vente chez Christie's.

    La célèbre sculpture de Giacometti, «L'homme qui marche», ne sera pas restée longtemps à la première place du classement des œuvres d'art vendues aux enchères. Vendue 104,3 millions de dollars (80,3 millions d'euros) en février dernier, elle vient d'être devancée mardi par un tableau de Picasso, «Nu au plateau de sculpteur», peint en 1932, et adjugé à 106,5 millions de dollars (82 millions d'euros). La toile a explosé l'estimation qui en avait été faite, établie entre 50 et 70 millions d'euros.

    «L'Homme qui Marche» de Giacometti détenait le précédent record mondial de vente aux enchères.
    «L'Homme qui Marche» de Giacometti détenait le précédent record mondial de vente aux enchères.

    Ce nouveau record mondial a été réalisé à New York par le célèbre marchand d'art Christie's dans le cadre de la vente de la collection de Frances Lasker Brody, une grande philanthrope de Los Angeles décédée en novembre dernier. Le Picasso était le clou de sa collection.

    Le tableau fait partie d'une série représentant la muse et maîtresse du peintre espagnol, Marie-Thérèse Walter. Peint en 1932, il était appelé par les connaisseurs jusqu'en 1950 le Picasso «perdu» car personne ne savait ce qu'il en était advenu et qu'il n'en existait aucune reproduction en couleur. En 1950, la toile avait été vendue 17.000 dollars (13.000 euros) au couple Brody par le marchand d'art Paul Rosenberg. Depuis, elle n'avait été exposée qu'une seule fois, en Californie, en 1961.

    Un Pollock à 107,8 millions d'euros

    Huit acquéreurs potentiels se sont disputés l'œuvre du maître espagnol mardi. L'identité du nouveau propriétaire du tableau n'est pas encore connue.

    Avant d'être délogé par le peintre suisse Alberto Giacometti, le maître espagnol détenait déjà le précédent record de vente aux enchères avec son «Garçon à la pipe», qui avait trouvé preneur à 104,1 millions de dollars en 2004 (80,1 millions d'euros).

    Les spécialistes de l'art estiment toutefois que des tableaux de Klimt, de Kooning et Pollock auraient atteint, dans des ventes privées, des sommes allant jusqu'à plus de 130 millions d'euros. Ce serait le N°5 de Pollock vendu en novembre 2006 à 140 millions de dollars (107,8 millions d'euros) qui resterait l'œuvre d'art la plus chère au monde.


    » Votez pour les oeuvres majeures du siècle dans notre dossier spécial

  • Nous avons visité le 22 juillet 2017: MAURITSHUIS DE LA HAYE

    Mauritshuis de La Haye

    Comme son nom l'indique, Mauritshuis correspond à la maison de Maurits, et plus précisément Johann Maurits, comte de Nassau-Siegen et gouverneur de son état. L'homme du XVIIème siècle fit construire cette majestueuse demeure à proximité immédiate du Binnenhof, actuel siège du Parlement néerlandais.

    Léguée à l'Etat au décès de son propriétaire, la demeure deviendra, en 1821, le musée royal de Peinture du pays. Aujourd'hui encore, l'établissement remplit cette vocation. Il présente des primitifs flamands (avant 1600) de même que des peintures flamandes des XVIIème au XIXème siècles. Et, bien que son fonds permanent se limite à moins de 300 oeuvres, le musée peut se targuer de renfermer quelques chef-d'oeuvres d'art flamand ; à commencer par La Jeune Fille au turban (1660), fascinant portrait que l'on doit à Jan Vermeer.

    De plus, la décoration intérieure rehausse encore la valeur artistique du musée. Aucune surprise donc à ce que beaucoup considèrent Mauritshuis comme un des plus beaux musées des Pays-Bas.

    La visite de Mauritshuis s'articule autour de deux des trois niveaux que compte la demeure. Aussi, compte tenu du caractère exigu des lieux, n'est présentée qu'une partie du fonds permanent. Et, les oeuvres exposées couvrent tous les murs disponibles. 
    Mais l'accrochage change régulièrement, ce qui permet d'avoir un aperçu de toutes les tendances artistiques des collections.

    Quoiqu'il en soit, vous pourrez admirer de magnifiques toiles de maîtres flamands, tels que Rembrandt et quelques-uns de ses élèves, Steen ou encore Vermeer, comme précisé plus haut. Arrêtez-vous notamment devant La Chasse aux poux (1653) par Gerard ter Borch et La Leçon d'anatomie du Dr Tulip par Rembrandt.

    Korte Vijverberg 8
    2513 AB Den Haag
    Horaires : du mardi au dimanche, de 10h à 17h. Le musée n'ouvre ses portes qu'à 11h certains jours fériés.
    Tarifs : 9,50 euros pour les adultes, 8 euros pour les groupes d'adultes. Gratuit pour les moins de 18 ans.

    http://www.linternaute.com/voyage/pays-bas/la-haye/musee/mauritshuis/

  • Mort de Jean-Claude Brialy. Ma revue de presse.

    d82f9d8a70eeb3b83ea9518fd1e10239.jpgQuelle tristesse quand j'ai entendu cette nouvelle ce matin et même si tout le monde en parle, ce n'est pas une raison pour que je n'en parle pas puisque ce blog s'intitule "ce que j'écris, ce(ux) que j'aime."

     

     

     

     

    VOICI L'ARTICLE SUR LE SITE DE FRANCE 2:

    L'acteur et réalisateur Jean-Claude Brialy est mort mercredi à son domicile à 74 ans des suites d'une longue maladie

    Grande figure du cinéma et du théâtre, il avait joué dans une centaine de films au cours d'une carrière qui s'est étendue sur une quarantaine d'années.

    Apparu pour la première fois au cinéma en 1956 dans "Elena et les hommes" de Jean Renoir, Jean-Claude Brialy avait été révélé en 1958 par sa performance dans "Le beau Serge" de Claude Chabrol.

    Il  fut notamment l'interprète de Louis Malle ("Ascenseur pour l'échafaud", 1957, "Les amants", 1958), Claude Chabrol ("Le beau Serge", 1958, "Les cousins", 1959), François Truffaut ("Les quatre cents coups", 1959), "Eric Rohmer ("Le genou de Claire", 1970).

    Réalisateur, à la télévision et pour le grand écran, il signa notamment une dizaine de films, dont ""Eglantine" (1971) et "Les volets clos" (1972).

    Personnalité de la vie mondaine parisienne, il était également le propriétaire d'un théâtre de la capitale, "Les Bouffes parisiens".

    Il avait tourné son dernier film pour la télévision en 2006, "Monsieur Max" (Gabriel Aghion). Il avait également écrit plusieurs livres de souvenirs à succès "Le ruisseau des singes" (Robert Laffont, 2000) et "J'ai oublié de vous dire" en 2004 (XO éditions).

    Publié le 31/05 à 10:18
    Brialy, acteur et réalisateur

    Jean-Claude Brialy, était né le 30 mars 1933 à Aumale, en Algérie, et avait vécu son enfance au rythme des mutations de son père, colonel.

    Après le baccalauréat, il s'inscrit au Conservatoire de Strasbourg, où il obtient un premier prix de comédie, puis au Centre d'art dramatique de l'Est.

    Au service militaire, il est affecté au service cinéma de l'armée, où il tourne dans son premier court métrage. Il sympathise avec plusieurs comédiens en tournée, dont Jean Marais, qui l'encourage.

    Arrivé à Paris en 1954, il fréquente la bande des Cahiers du Cinéma et Jacques Rivette l'engage pour un court métrage en 1956. Il tourne la même année dans "Elena et les  hommes" de Jean Renoir et "L'Ami de la famille" de Jacques Pinoteau.

    La célébrité arrive en 1958 avec les deux premiers films de Claude Chabrol :  "Le Beau Serge" et "Les Cousins" révèlent un acteur désinvolte et racé, qui séduit le public. Dès lors la Nouvelle Vague ne le lâche plus et  Brialy  tourne avec Jean-Luc Godard (1960, "Une femme est une femme"), François  Truffaut (1967, "La Mariée était en noir") ou encore Eric Rohmer (1969, "Le  Genou de Claire").

    En 1971, il réalise son premier film, "Eglantine", une évocation nostalgique de ses souvenirs d'enfance. Jean-Claude  Brialy  décide de mettre également en images pour la télévision "Les Malheurs de  Sophie" (1981) et surtout "Un bon petit diable" (1983), avec Alice Sapritch en marâtre.

    Boulimique de travail, Brialy tourne plusieurs films par an à moins qu'il ne soit  au théâtre et touche à tous les genres.

    Bon copain dans "Christine" (1958, Pierre Gaspard-Huit) ou débordé par les femmes dans "La Chasse à l'homme" (1964, Edouard Molinaro) et "Julie pot de colle" (1977, Philippe de Broca), il sait cultiver une image d'amuseur élégant.

    Il peut jouer aussi la gravité, par exemple dans les films noirs à la française comme "Mortelle randonnée" (1982,  Claude Miller).

    Jean-Claude Brialy a souvent incarné des personnages tendres, de plus en plus paternels avec l'âge, comme dans "L'Effrontée" (1986, Claude Miller) ou "La Reine  Margot" (1994, Patrice Chéreau).

      ET L'ARTICLE DU FIGARO:

    lefigaro.fr (avec AFP).
     Publié le 31 mai 2007
    Actualisé le 31 mai 2007 : 08h28

    L'acteur et réalisateur, décédé hier soir à 74 ans, fut révélé en 1958 par sa performance dans « Le beau Serge » de Claude Chabrol.

    « Elena et les hommes » de Jean Renoir en 1956, « Le beau Serge » de Claude Chabrol deux ans plus tard, mais aussi « Les quatre cents coups » de François Truffaut en 1959. Ces quelques films ont propulsé Jean-Claude Brialy sur le devant de la scène culturelle française. Grande figure du théâtre et de la vie mondaine parisienne, propriétaire du théâtre « Les Bouffes parisiens », l’acteur et réalisateur s’est éteint la nuit dernière à 74 ans des suites d’un cancer.
    Né le 30 mars 1933 à Aumale (Algérie), ce fils de colonel vit son enfance au rythme des mutations paternelles. Après son baccalauréat, il s'était inscrit d'abord au Conservatoire de Strasbourg où il obtient un premier prix de comédie, puis au Centre d'art dramatique de l'Est. Au cours de son service militaire à Baden-Baden, il est affecté au service cinéma des armées, qui lui donne l'occasion de tourner dans son premier court métrage, « Chiffonard et Bon Aloi ». Il sympathise aussi à cette époque avec plusieurs comédiens en tournée théâtrale, dont Jean Marais, qui l'encouragent dans sa vocation.
    « La bande des Cahiers du Cinéma »
    Débarqué à Paris en 1954, il se met très vite à fréquenter « la bande des Cahiers du Cinéma ». C'est Jacques Rivette qui l'engage le premier dans son court métrage « Le Coup du berger » en 1956. Il réalise son premier film, « Eglantine » en 1971, une évocation nostalgique de ses souvenirs d'enfance. Attaché à cette période de la vie, Jean-Claude Brialy décide de mettre également en images pour la télévision « Les Malheurs de Sophie » (1981) et surtout « Un bon petit diable » (1983), avec Alice Sapritch en marâtre.
    Boulimique de travail, tournant plusieurs films par an à moins qu'il ne soit au théâtre, Jean-Claude Brialy touche à tous les genres. Il avait tourné son dernier film pour la télévision en 2006, « Monsieur Max » de Gabriel Aghion. Ecrivain à ses heures, Brialy a publié plusieurs livres de souvenirs à succès: « Le ruisseau des singes » (Robert Laffont, 2000) et « J'ai oublié de vous dire » en 2004 (XO éditions).
    « Avec la disparition de ce grand comédien, ce grand acteur, mais aussi cet entrepreneur, réalisateur, directeur de salle et de festival, disparaît aussi un humaniste gourmand et un mémorialiste inépuisable, une sentinelle de la nuit, de la fête et de la poésie », a déclaré tard dans la soirée le président de la République Nicolas Sarkozy.

    Une carrière exceptionnelle

    lefigaro.fr.
     Publié le 31 mai 2007
    Actualisé le 31 mai 2007 : 07h35

    Entre ses débuts en 1956 (Elena et les hommes) et sa dernière apparition sur le grand écran en 2007 (Dernière enquête), Jean-Claude Brialy aura joué dans près de 130 films en l'espace de 51 ans.

    1956 : Elena et les hommes
    1957 : Ascenseur pour l'échafaud
    1958 : Le beau Serge
    1958 : Paris nous appartient
    1958 : Les Amants
    1959 : Les Garçons (La Notte brava)
    1959 : les quatre cents coups
    1961 : Une femme est une femme
    1962 : Arsène Lupin contre Arsène Lupin
    1965 : L'Amour tel qu'il est
    1966 : Le Roi de cœur
    1968 : La mariée était en noir
    1969 : Tout peut arriver
    1974 : Le Fantôme de la liberté
    1978 : Robert et Robert
    1983 : La Crime
    1983 : Papy fait de la résistance
    1984 : Le téléphone sonne toujours deux fois !!
    1984 : Pinot simple flic
    1985 : L'Effrontée
    1987 : Les Innocents
    1989 : Ripoux contre ripoux
    1992 : Tous les garçons
    1993 : La Reine Margot
    1995 : Les Caprices d'un fleuve
    1999 : L'Homme de ma vie
    2001 : Concurrence déloyale
    2001 : C'est le bouquet !
    2002 : La Demi-Mondaine amoureuse
    2003 : Aimez-moi les uns les autres
    2004 : People Jet Set 2
    2005 : Quartier VIP
    2007 : Dernière enquête
    Jean-Claude Brialy, "un humaniste gourmand"
    lefigaro.fr (avec AFP).
     Publié le 31 mai 2007
    Actualisé le 31 mai 2007 : 12h07

    Très nombreuses ont été les personnalités françaises à réagir à la disparition de Jean-Claude Brialy, mort hier à l'âge de 74 ans.

    Nicolas Sarkozy a été la première personnalité à réagir après le décès de Jean-Claude Brialy. Il a estimé qu’« avec la disparition de ce grand comédien, ce grand acteur, mais aussi cet entrepreneur, réalisateur, directeur de salle et de festival, disparaît aussi un humaniste gourmand et un mémorialiste inépuisable, une sentinelle de la nuit, de la fête et de la poésie ». Avec notamment « le Beau Serge » de Claude Chabrol, « il aura incarné la nouvelle vague et habité un demi-siècle de cinéma, imprégnant près de 200 films de sa générosité, son humour, sa finesse et sa légèreté », poursuit le président de la République. « Il aura conjugué sans cesse, de Rohmer à Broca, de Luis Bunuel à Claude Zidi, le cinéma d'auteur et le cinéma populaire », a-t-il ajouté.
    Le premier ministre François Fillon a lui salué "avec beaucoup de tristesse" la mémoire de l'acteur et réalisateur Jean-Claude Brialy, l'"un des artistes préférés des Français".
    L'ancien président Jacques Chirac a vu en Jean-Claude Brialy un "homme de coeur, généreux, passionné, élégant", qui incarnait l'"excellence française". "C'est aujourd'hui toute la France de la culture qui est en deuil", déclare-t-il. "Jean-Claude Brialy a su marquer le théâtre et le cinéma de son génie, de son inépuisable énergie, de son intelligence".
    Le comédien Pierre Arditi, de son côté, a estimé que Jean-Claude Brialy était un "homme adorable, fin, délicat, généreux et attentif aux autres", et a salué l'un des acteurs "les plus marquants de la Nouvelle vague" qui a "traversé le siècle" avec une "acidité brillante". "Il n'était pas mondain, il était courtois. Il aimait les autres et avait une grande fidélité en amitié", a-t-il poursuivi.
    - Claude Lelouch : "Quand je voulais savoir quelque chose sur ce métier j'appelais Jean-Claude. Il connaissait tout, l'humeur, la santé des gens, c'était une bête de curiosité (...). A chaque fois qu'il arrivait sur un plateau, il faisait cadeau à 100% de ses cicatrices, de son savoir faire, de tout (...). Je suis très triste".
    - Robert Hossein : "Jean-Claude, c'était la générosité, la folie, la passion, la sensibilité, la fidélité en amitié, la disponibilité, la tendresse, mille et mille choses... On était copains de régiment. C'était un homme de théâtre exceptionnel, un bon directeur, un metteur en scène formidable...".
    - Philippe Bouvard : "Je suis effondré car c'est un ami de 50 ans. (...) C'est un homme qui n'a jamais déçu personne et qui n'avait aucun défaut (...). Il s'est tué au travail, parce qu'il faisait tout (...), il savait tout faire, il faisait bien, et en même temps il faisait beaucoup de bien autour de lui. 
    - Laurent Gerra : "Il savait tout faire et puis il savait être de tous les milieux (...). Il était curieux parce qu'il me disait "je pensais qu'on ne pouvait pas m'imiter", moi j'étais très touché qu'il apprécie mon humour".
    - Stéphane Hillel, directeur du Petit Théâtre de Paris : "Pour le grand public, il a été d'abord un homme de cinéma, c'est devenu vraiment un homme de théâtre puis c'est devenu un directeur de théâtre, il le disait souvent d'ailleurs, c'était comme une danseuse. Mais c'était parce qu'il aimait ça et il aimait les gens qui faisaient ça".

    Un surnom de choix


    Ayant joué dans 185 films, François Truffaut a surnommé Jean-Claude Brialy 'le Cary Grant français'.

    http://www.evene.fr/celebre/biographie/jean-claude-brialy-5451.php

     

  • Dans ma lecture de ”Plein emploi”:Pierre Morhange

    Pierre Morhange (1901-1972) est un écrivain et poète français.

    Né dans une famille juive, professeur de philosophie à partir de 1932, il fonde avec Henri Lefebvre1 la revue Philosophies et milite à la fois au parti communiste2 et au mouvement surréaliste3. Il annonce un certain néo-réalisme dès son premier recueil La vie est unique, publié en 1930.

    À l'automne 1940, il est professeur de philosophie au lycée Jean-Giraudoux de Chateauroux, lorsqu'il est interdit d'enseignement du fait de la publication des premières ordonnances du statut des Juifs par le gouvernement de Vichy, ce qui provoque l'indignation de Roger Cazala père de l'un de ses élèves4.

    Profondément troublé par l'Holocauste, sa parole, concise, percutante dit la souffrance et se veut témoignage : « Je crois qu'un poète doit tout avouer, tout ce que fait son âme jusqu'aux pires ombres. »

    Publications[modifier | modifier le code]

    • La Vie est unique, Gallimard, 1933
    • Bouquet de poèmes pour mes amis de Bigorre, Tarbes, sans nom, 1948
    • Autocritique suivie de pièces à conviction, éd. Seghers, 1951
    • Le Blessé, éd. Au Colporteur, 1951
    • La Robe, Seghers, 1954
    • Poèmes brefs, revue Strophe, 1966
    • Le sentiment lui-même, Pierre-Jean Oswald, 1966

    Notes et références[modifier | modifier le code]

    1. En 1924
    2. Il le quitte au lendemain de la Seconde Guerre mondiale
    3. Il démissionne de ce dernier en octobre 1925
    4. Pierre de Boisdeffre, « Un berrichon, un grand Français au secours des Juifs : Roger Cazala », L'Écho du Berry,‎ (lire en ligne [archive])

    Voir aussi[modifier | modifier le code]

    Bibliographie[modifier | modifier le code]

    • Franck Venaille, Pierre Morhange, Seghers, coll. « Poètes d’aujourd’hui », 1992.

    Liens externes[modifier | modifier le code]

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Morhange

  • Expo : Poliakoff, l'architecte de la couleur

     

     

    Home CULTURE Arts Expositions

    Les toiles de Poliakoff, abstraites et colorées, refusent l'illusion de la troisième dimension. Très réfléchies dans leur construction, elles sont immédiatement reconnaissables et s'imposent auprès du public dès 1950 («Composition au fond bleu», 1954).

    Les toiles de Poliakoff, abstraites et colorées, refusent l'illusion de la troisième dimension. Très réfléchies dans leur construction, elles sont immédiatement reconnaissables et s'imposent auprès du public dès 1950 («Composition au fond bleu», 1954). Crédits photo : © ADAGP, Paris 2013

    Le musée d'Art moderne de la Ville de Paris consacre une vaste exposition au peintre d'origine russe. La réhabilitation réussie d'une figure marquante de l'abstraction, longtemps éclipsée par les caprices de la mode.

    Dans les années 1950, Poliakoff est un peintre à succès. Son œuvre, non figurative, séduisante et colorée plaît aux collectionneurs et aux marchands. Elle est considérée avec la plus grande attention par ses confrères et par la critique d'art la plus pointue de son temps. Pour autant, aucun musée français ne lui avait consacré d'exposition d'envergure depuis une rétrospective en 1970, hommage à l'artiste mort l'année précédente. Poliakoff croyait que sa peinture résisterait aux théories et aux modes alors qu'au contraire, elle a été ces quarante dernières années l'une des victimes collatérales de la volte-face des goûts et des diktats culturels, pour lesquels il n'y a point de salut hors d'un modernisme à tout-va.

    Il s'enthousiasme pour la peinture des sarcophages égyptiens

    Aujourd'hui, dans la mouvance de l'exposition du musée d'Art moderne, Serge Poliakoff revient au centre des préoccupations artistiques. Né à Moscou en 1900, il fuira la révolution avec sa famille en 1917. Il séjourne à Constantinople, Sofia, Belgrade, Vienne, Berlin avant de s'installer à Paris en 1923. En blouse de satin jaune pailletée, il gagne sa vie en interprétant à la balalaïka des airs teintés de mélancolie slave dans des boîtes de nuit. Ce n'est qu'au tournant des années 1930 qu'il décide de se consacrer à la peinture. Après Paris, ce sera Londres où il suit les cours de la Slade School of Fine Art et se passionne pour les primitifs italiens et la peinture des sarcophages égyptiens. Il s'invente une anecdote pittoresque, affirmant qu'au British Museum, il aurait gratté la couche picturale du sarcophage d'Aménophis III pour savoir comment les couleurs étaient posées. Allez savoir, mais ça nourrit une biographie frondeuse… Revenu en 1937 à Paris, Poliakoff fait la connaissance de Kandinsky qui, le premier, reconnaît les qualités du jeune peintre abstrait: «Pour l'avenir, je mise sur Poliakoff», déclare-t-il. La même année, il rencontre Otto Freundlich et Robert et Sonia Delaunay, qui l'associent à leurs recherches sur le contraste simultané des couleurs, sans que sa peinture en soit directement influencée: sans doute est-il épris de savants équilibres et de solides ordonnances, mais il se refuse à toute obédience théorique. Au sein de l'abstraction, qu'elle soit géométrique ou lyrique, il fait figure d'indépendant. Son cheminement montre, en fait, que parallèlement à cette esthétique de la rigueur à laquelle il s'est trouvé confronté, diverses expériences n'ont cessé de susciter en lui d'autres affinités. La culture qui l'a baigné dans son adolescence a laissé en lui d'ineffaçables références. Dans les églises moscovites, il avait vu des icônes luisant mystérieusement à la lueur des cierges, il en a gardé le souvenir. Plusieurs tableaux de l'exposition, toujours titrés Compositions, montrent des formes larges se projetant toutes en avant pour se juxtaposer sur un même plan. Ni vide ni zone secondaire, on retrouve ici l'espace de l'icône qui s'édifie en une précise organisation.

    L'art abstrait allait triompher après la Seconde Guerre mondiale. Poliakoff procède dès lors selon une méthode qui semble n'avoir que très peu évolué ensuite: la toile est divisée par des lignes qui découpent des angles, des imbrications, des polygones, des trapèzes et des triangles: les contours zigzaguent d'un bord à l'autre de la toile en s'entrelaçant. Sur ce dessin, la couleur éclate en puissants accords qu'avivent d'étranges dissonances, un vert-de-gris allié à un sombre bleu feutré, un outremer nocturne joint à un blanc marbré de brun, à un orange acidulé et à un rose poudré ; ailleurs, un blanc crémeux se heurte à un vermillon cru, à un vert prairie, à un violet jaspé. Cette palette accomplit des miracles: lorsque la forme est juste, la couleur qui en fait l'habit lui va comme un gant. Sa tonalité, sa consistance, le frémissement lumineux qui en sourd semblent avoir pris pour sujet le travail même de la peinture. Cette couleur, que l'artiste a longtemps fabriquée lui-même, broyant ses pigments, diluant les poudres à sa guise, est posée en deux ou trois couches ; la dernière, appliquée au couteau, laisse apparaître des dessous qui, tel un contre-chant, doublent l'harmonie de riches vibrations. La toile est un jeu de transparences, une suite de nuances aux échos imprévus où l'on retrouve le même équilibre, le même éclat, le même silence que dans certaines toiles de Rothko. En revanche, rien ne semble plus éloigné de Poliakoff que le monochrome trop parfait. Découvrant le Carré blanc sur fond blanc de Malevitch, il en déduit pourtant que «l'œuvre démontre le rôle capital de la vibration de la matière. Même s'il n'y a pas de couleur, un tableau où la matière vibre reste vivant».

    Paris avait cessé d'être la capitale mondiale de l'art

    D'un tableau de Poliakoff des années 1940 aux œuvres finales de 1969, il y a peu de bouleversements: le peintre a défini le champ de ses expériences et choisi ses moyens. C'est donc un pur malentendu que de l'assimiler au mouvement dominant des années 1950, qu'on l'appelle expressionnisme abstrait ou abstraction lyrique. Soutenue par la critique outre-Atlantique, la version américaine du mouvement va affirmer son antériorité sur la France et assurer la consécration de l'école de New York et de ses têtes de file, De Kooning, Pollock, Newman. Avec une rare témérité, ces artistes revendiquent une peinture libérée de toutes les conventions qui démodent radicalement et injustement l'art de Poliakoff. Paris avait dès lors cessé d'être la capitale mondiale de l'art, l'actualité esthétique s'était déportée ailleurs. Pourtant, la peinture de Poliakoff n'a pas perdu son pouvoir de séduction. «Peut-être est-ce le signe que l'art est en train de nous faire sortir de l'ère du spectacle et que nous revenons, riches d'expériences contradictoires, vers l'ère de l'intériorité», écrit Fabrice Hergott, directeur du musée d'Art moderne de la Ville de Paris. Poliakoff n'a pas soulevé le problème de la spiritualité dans des écrits comme l'ont fait ses compatriotes Kandinsky et Malevitch. Mais à travers la pure jouissance de la peinture, son œuvre elle-même peut indiquer les chemins d'une autre quête.

    «Poliakoff, le rêve des formes», musée d'Art moderne de la Ville de Paris, Paris XVIe, jusqu'au 23 février 2014. Catalogue, Editions Paris/Musées.

    • L'auteur
    • Sur le même sujet
    • Réagir (5)
    • Partager
      Partager cet article

      Expo : Poliakoff, l'architecte de la couleur

      Le musée d'Art moderne de la Ville de Paris consacre une vaste exposition au peintre d'origine russe. La réhabilitation réussie d'une figure marquante de l'abstraction, longtemps éclipsée par les caprices de la mode.

      < Envoyer cet article par e-mail
      Séparez les adresses e-mail de vos contacts par des virgules.

      Expo : Poliakoff, l'architecte de la couleur

      Le musée d'Art moderne de la Ville de Paris consacre une vaste exposition au peintre d'origine russe. La réhabilitation réussie d'une figure marquante de l'abstraction, longtemps éclipsée par les caprices de la mode.

      J'accepte de recevoir la newsletter quotidienne du Figaro.fr

      Oui Non
    • Imprimer
    • Haut de page
     
  • Femmes-fleurs

    Une photo, quelques mots n° 388

    @ Becca Tapert

    Femmes-fleurs

    Des couples de mères et de filles avec des couronnes de fleurs

     

    Diego Riviera a sans doute effleuré Natacha Gelman qu’il peint entouré d’arums, sensuelles

    Fleurs s’il en est ; la femme aux chrysanthèmes de Degas semble plus frileuse.

    J’admire, comme toutes ses œuvres, La danseuse de Gustav Klimt, poitrine

    Dénudée et fleurs parmi les fleurs aux couleurs vives. Claude Monet aime peindre sa famille

    Dans le jardin fleuri et ailleurs ; Jean Metzinger peint un nu parmi les fleurs, une blonde         

    Sur fond magenta. Camille Pissarro choisit un enfant et sa mère qui ressortent à peine

    Dans le dédale fleuri ; la jeune fille d’Auguste Renoir tient un bouquet de tulipes.

    Childe Hassam peint des lilas violet clair, un feuillage vert et sa femme.

    Pierre Bonnard installé dans une maison au Canet que j’ai visité opte pour le jaune

    Du mimosa, boules de soleil avec une femme ; avec la délicatesse qui le caractérise,

    François Boucher associe classiquement à la manière de Ronsard aux roses.

    Octavio Ocampo me donne envie de le connaître plus avec sa Femme-fleur délicate.

    Théo van Rysselberghe peint Daisy Weber parmi une nuée de fleurs mauves.

    Kees von Dongen a pris une baronne pour modèle tenant un bouquet, rehaussé d’un peu de rouge. Piet Mondrian a choisi la passion pour ces fleurs et sa femme grisâtre.

     

    14 février 2017

     

    C'est parti pour la 66ème proposition de l'Herbier

     





    Recherche picturale Adamante (encore moi) - le pavillon des fleurs -
     
  • Art

    Anish Kapoor, roi à Versailles en 2015

     

    Anish Kapoor, roi à Versailles en 2015

    L'artiste anglo-indien qui avait attiré un public record avec son Monumenta au Grand Palais en 2011 prend la succession de Lee Ufan dans les jardins du Château. Après Koons, Murakami, Venet ou Penone, il est l'artiste très attendu de l'été 2015.

    La sculpture d'Arne Quinze fait grand bruit

     

    La sculpture d'Arne Quinze fait grand bruit

    LA CHRONIQUE DE VALÉRIE DUPONCHELLE- L'artiste belge explique la chute de son installation à Mons par un défaut de «nœud dans une des poutres porteuses».

  • De la batterie de tir

     

    Au maréchal des logis F. Bodard.

    Nous sommes ton collier France
    Venus des Atlantides ou bien des Négrities
    Des Eldorados ou bien des Cimméries
    Rivière d'hommes forts et d'obus dont l'orient chatoie
    Diamants qui éclosent la nuit
    Ô Roses ô France
    Nous nous pâmons de volupté
    À ton cou penché vers l'Est

    Nous sommes l'Arc-en-terre
    Signe plus pur que l'Arc-en-Ciel
    Signe de nos origines profondes
    Étincelles
    Ô nous les très belles couleurs

  • Fin de:Fables du paysage flamand

     

    Cette exposition révèle le caractère merveilleux et fantastique de ces paysages du XVIe siècle qui suscitent aujourd’hui encore fascination, effroi ou questionnement. A cette époque, les artistes flamands inventent une nouvelle manière de peindre, attachante et inventive, aux frontières du réel et de l’imaginaire. La nature devient le lieu de tous les mythes, de toutes les fables, les arbres et les rochers sont anthropomorphes, les créatures les plus étranges côtoient les hommes absorbés par leurs occupations quotidiennes. Dans ces mondes hybrides se dessine pour le spectateur un chemin de vie ; le paysage devient le lieu de passage entre la réalité sensible et le monde spirituel.
    Dans ces images où se mêlent la foi chrétienne et les superstitions populaires, où se rencontrent le beau et le bizarre, le merveilleux et le monstrueux, la nature s’écrit dans un langage symbolique dont nous ne détenons plus tous les codes, et nous emmène dans un monde qui nous dépasse, cosmique, légendaire et infini.
    L’originalité et la puissance de ces images, signées par des maîtres reconnus tels que Bosch, Brueghel, Bles, Bril ou Patinir, mais aussi par des artistes moins connus, mais néanmoins brillants comme Mandijn, ou de Keuninck, se révèlent dans leur composition d’ensemble comme dans le détail et repoussent la réalité du paysage au-delà du visible, jusqu’au fantastique.

    Pour en savoir plus, téléchargez le Communiqué de Presse ou le Dossier de Presse de l’exposition.

    Tarifs : 6 50 € et 5 € (exposition seule) - 9 € et 6 € (musée + expositions).
    Visioguide : 1 € (FR, GB, NL). Application téléchargeable sur Appstore et Google Play.
    Catalogue : 39 €. Éditions Somogy, réalisé avec le soutien de AG2R La Mondiale.

    Achetez vos places en ligne ! Cliquez ici.

    Cette exposition est organisée par le Palais des Beaux-Arts et la Ville de Lille, dans le cadre de FΔNTΔSTIC / lille3000. Elle est reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture et de la Communication/Direction générale des patrimoines/Service des musées de France et bénéficie a ce titre d’un soutien financier exceptionnel de l’Etat.
    Elle est réalisée grâce au soutien du Conseil régional Nord-Pas de Calais et de Lille Métropole Communauté urbaine. Elle est réalisée avec le soutien du gouvernement flamand, et a reçu le label de l’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai.
    Elle bénéficie du mécénat de la Caisse d’Epargne Nord France Europe, de GDF SUEZ et d’Auchan.

    - Autour de l’exposition :
    Le dimanche à 16 h 30 et le lundi à 14 h 30 : visite guidée.
    - Jeu. 25 oct. 18h30
    Vivaldi / Cage – 8 seasons, concert-projection.
    - Merc. 21 nov. 19h
    La Nuit fantastique, nocturne étudiants.
    - Mardi 27 nov. 19h30
    Le Palais des Délices, visite suivie d’un banquet.
    - Lundi 03 déc. 18h30
    Têtes de lecture, lecture avec JC Carrière et C.Bouquet.
    - Dim. 13 Janv. 20h
    Fables polyphoniques, concert de clôture.

    http://www.pba-lille.fr/spip.php?article2418