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L’édition 2011 du Salon du livre de Paris met à l’honneur les auteurs du Danemark, de la Finlande, de l’Islande, de la Norvège et de la Suède. À cette occasion, Le Magazine Littéraire célèbre la vitalité des lettres nordiques contemporaines : analyses, points de vue, sélections… par des universitaires et des écrivains oeuvrant sous ces latitudes. Cet espace, divers à tous points de vue, est en effet devenu l’une des aires littéraires les plus influentes au monde, et pas seulement dans le domaine du polar : un véritable « âge d’or » comme le dit le maître suédois Per Olov Enquist, dans l’entretien qu’il nous a accordé. Un dossier coordonné par Augustin Trapenard, avec les contributions de Régis Boyer, Jørn Riel, Jonas Hassen Khemiri, Steinunn Sigurðardottir… Et aussi : Enquête sur le livre audio, un inédit de Strindberg, un grand entretien avec Ian McEwan, Bergson vu par Frédéric Worms dans un exercice d’admiration, ainsi que la vie des lettres et le cahier critique.
Du 18 au 21 mars prochain, rendez-vous au Salon du livre de Paris à la Porte de Versailles. Au programme, quatre jours de rencontres inédites avec vos auteurs préférés, de séances de dédicaces et des événements mis en son et en image sur la Grande Scène. Ils ont déjà confirmé leur présence : R. J. Ellory, Kathryn Lasky, Henning Mankell, Motorô Mase, Ian McEwan, Katherine Pancol, Hubert Reeves, Grzegorz Rosinski, R. L. Stine, Johan Theorin, Yrsa Sigurðardóttir et bien d’autres ! Cette année, le Salon vous invite à découvrir les Lettres nordiques. Quarante auteurs de romans ou de polar à succès seront au rendez-vous ! Au programme également : une thématique polar, l’Année de l’Outre-mer, Buenos Aires, capitale mondiale du livre 2011… et bien d’autres rendez-vous !
A l’occasion du Salon du livre de Paris, jouez avec Le Magazine Littéraire. Le 1er prix: une croisière en Norvège à bord de l’Express Côtier pour deux personnes offerte par Hurtigruten ; du 2e au 25e prix : un abonnement de 6 mois au Magazine Littéraire ; du 26e au 75e : un livre offert par nos partenaires éditeurs : La Scène à paillettes de Monika Fagerholm aux Editions Stock et Je vous apprendrai la peur de Nikolaj Frobenius aux Editions Actes Sud.
Au XIXe siècle, en lieu et place du parc Jouvet se trouvaient les terrains de la Robine (du nom de la source d'eau les traversant), entre le Champ de Mars et le Rhône. Différents projets prévoyaient alors de raser ce qui fut d'abord une prairie puis des petits jardins, afin d'y construire, au milieu du XIXe siècle, une gare ferroviaire, puis un lotissement et enfin un lycée. À la fin du même siècle, les propriétaires décidèrent de vendre leur parcelle de 6,5 ha. Le 20 décembre1900, le conseil municipal décide d'acheter les terrains motivé par le besoin d'espaces verts et de sauvegarde du panorama sur le Rhône et le Vivarais. Ce n'est qu'en 1902 que les terres sont achetées, après que Théodore Jouvet (1837-1905), négociant en vins de Bordeaux, ne fasse un don à la ville de Valence pour l'acquisition du terrain et la réalisation d'un parc. Au début de la même année est lancé un concours national visant la conception du parc. Ce sera pas moins de quatorze propositions qui seront déposées auprès de la mairie dont certaines émanantes d'architectes-paysagistes de renommée internationale, tel Jules Vacherot [1], colauréat d'Édouard Redont de Reims[2], le troisième prix revenant à Eugène Touret de Paris. Étant donné le fort coût de leur différents projets, la réalisation du parc sera confiée à Alphonse Clerc, directeur des Ponts et Chaussées de la Drôme, et à l'architecte-paysagiste Henry Martinet. Ceux ci reprendront les projets primés lors concours, afin de réaliser un nouveau plan d'exécution. La construction sera déléguée à l'entreprise Nivet de Limoges, pour ne débuter que le 15 juillet1903.
Deux ans après, le 13 août1905, le président de la République Emile Loubet, drômois d'origine, inaugure ce qui fût le premier parc public de Valence, ainsi que le pont de pierre traversant le Rhône, conçu par Alphonse Clerc, et qui est maintenant disparu. A la même date, il inaugura le collège de garçons qui, par suite, deviendra le lycée portant aujourd'hui son nom.
Suite à l'événement, seront fait des aménagements complémentaires, tel le pavillon du gardien (1908) par l'architecte Louis Brunel, l'orangerie et les serres hollandaises (1914), l'enclos des daims, et la volière. Lors de la construction de la balustrade, sous le perron du champ de Mars, se voient prennent fin les gros œuvres. Ne sera quand 1926 la clôture en fer forgée et en treillis. Les bombardements des bâtiments industriels en 1944, du côté Rhône, permettent au parc de s'agrandir, et ainsi de laisser place aux courts de tennis.
En 2000 est créé "la Porte du Rhône", au carrefour des avenues de Provence et de la Comète. Les années suivantes la roseraie (2005), l'aire de jeux, et l'ensemble botanique et zoologique du parc (étiquetage), sont renouvelés. À l'emplacement des bains Veyrier sont mise en place des terrasses plantées, comportant divers végétaux.
En 2006 est créée la nouvelle volière, œuvre de l'architecte Patrick Breyton.
La même année le parc Jouvet se voit décerner le label national jardin remarquable par le ministère de la Culture pour « son intérêt historique et botanique qui avait justifié son inscription au titre des sites, et la vue magnifique qu'il offre sur les monts du Vivarais [...] ainsi que pour sa composition qui associe des styles paysager et régulier, par sa statuaire et par la qualité de ses essences »..[3]
Statue du Librettiste Louis Gallet, par Injalbert (1901).
Le parc Jouvet regorge d'une statuaire relatant les faits marquants de la ville, ou honorant ses hommes d'importance, érigée à travers toute son histoire. On retrouve les œuvres de différents sculpteurs ou architectes de renommée notable :
Le monument du "Librettiste Louis Gallet", par le sculpteur Injalbert en 1901 (auparavant sur le Champs de Mars, elle fut placée sous les cèdres du parc en 1999).
La stèle "Théodore Jouvet", érigée par Allingry en 1909
Le groupe sculpté "Amour et Servitude", de Marcel-Jacques en 1912
Le "monument aux morts pour la Patrie (1914-1918)", par l'architecte Henri Joulie et le sculpteur Gaston Dintrat en 1929
Despesse Bernard-Marie, Le Parc Jouvet au cœur de Valence, Valence, Mémoire de la Drôme, 2004.
Notes et références
↑ alors Directeur des parcs et jardins de la Ville de Paris, et créateur des jardins du Château de Lorrière, et auteur des aménagements de l'exposition universelle
Dans notre precedent bulletin, il fallait lire "Fabrice Bourland" et non "Fabrice Boulard". Toutes nos excuses a l'auteur de "La Derniere Enquete du chevalier Dupin". A signaler aussi que le precedent ouvrage de Fabrice Bourland, "Les Portes du Sommeil" (janvier 2008, 10/18), fait egalement une place importante a Nerval (le titre est au demeurant une allusion au debut d'Aurelia).
EDITION
Gerard de Nerval, "Sylvie. Souvenirs du Valois", ed. Francoise Sylvos, Paris, Larousse / "Petits classiques", 2008.
OUVRAGE
Marina Muresanu Ionescu, "Eminescu et Nerval - Un intertexte possible -", Iasi, Institutul European, 2008.
Pacôme Thiellement, "L'homme electrique", Musica Falsa, 2008.
Presentation de l'editeur "Decouverte de la telehypnose a travers le corps amoureux de la star, proliferation des doubles au moment de la creation du daguerreotype, invention fabuleuse du complot cosmique dans la France de Louis-Philippe, continuation de la contamination mesmerienne dans le cadre du transfert psychanalytique : l'objectif de "L'Homme Electrique" n'est pas d'operer un recensement exhaustif des relations entre societe et magie noire, mais, en se localisant sur les œuvres de trois poetes capitaux ayant lutte de tout leur corps contre les sortileges (Gerard de Nerval, Roger Gilbert-Lecomte, Antonin Artaud), de refléchir aux tenants et aux aboutissants de cette etrange alliance. "L'Homme Electrique" est un voyage a travers les affaires de magie noire perpetuees contre des poetes. C'est une rhapsodie sur la maniere dont la suggestion donne corps a des pratiques amoureuses, medicales, politiques et esthetiques. C'est enfin un livre sur Gerard de Nerval, premier homme a avoir mis les pieds sur cette planete dangereuse : notre epoque."
DOCUMENT
- Sylvain Levi, "Le Theatre Indien de 1890" in "Revue Deux Mondes", 1er mai 1891, tome 105, p. 84-123.
Il est question del’adaptation du "Chariot de terre cuite"de Nerval et Mery.
(information fournie par Jean-Marc Vasseur)
ARTICLES
- Marina Muresanu Ionescu, "Theatralite et discours. Eminescu et Nerval", in "Identite et multiculturalisme" Revue roumaine d'Etudes Francophones, nº 1, 2009, p. 91-100.
- Hisashi Mizuno, "La reforme de la poesie moderne ou les scenes musicales dans "Sylvie" de Gerard de Nerval", in "Identite et multiculturalisme" Revue roumaine d'Etudes Francophones, nº 1, 2009, p. 101-116.
COMPTES RENDUS
- Maxime Abolgassemi, "Nerval et les limbes de l'histoire", Acta Fabula, Notes de lecture ; compte rendu de K. Tsujikawa, "Nerval et les limbes de l'histoire : Lecture des Illumines", préface de Jean-Nicolas Illouz, Geneve, Droz, 2008. URF : http://www.fabula.org/revue/document4989.php
(Notice fournie par Keiko Tsujikawa)
- Philippe Barr, CR de G. de Nerval, "Les Confidences de Nicolas" (éd. M. Brix, Paris, Sandre, 2007), dans "The French Review", April 2009, vol. 82, n° 5, p. 1055-1056.
- (Anonyme), CR de Corinne Bayle, "Gerard de Nerval. L'inconsole" (Aden, 2008), in "Histoires litteraires", janvier-mars 2009, n° 37, p. 161-162.
Ce Bulletin vous tiendra informe(e) des renseignements concernant Nerval. Si vous desirez le recevoir gratuitement et y faire paraitre des informations ou des commentaires, veuillez envoyer vos coordonnees et vos messages a Michel Brix ou Hisashi Mizuno.
Les anciens numéros du Bulletin sont installes sur le site Amitie-Nerval et sur le site du Centre Nerval de Namur.
Ô Mort, vieux capitaine, il est temps, levons l’ancre.
À quoi bon insister sur ce qui suit ? Voici les faits : à Namur, dans l’église Saint-Loup, qu’il visite en compagnie de Félicien Rops et de Malassis, lequel est venu le rejoindre, Baudelaire est pris d’un étourdissement. Il chancelle, il tombe. Le pied, dit-il, lui a glissé. Mais le lendemain il donne des signes de trouble mental. On le ramène à Bruxelles, paralysé du côté droit, la parole déjà confuse.
Pourtant il peut encore dicter de courts billets. Et même, dans l’un d’eux, qu’il adresse, le 29 mars 1866, à Prarond, son vieux camarade de la pension Bailly et de l’École normande, pour le remercier de l’envoi de ses Airs de flûte, il lui signale un vers faux. Mais l’aphasie, en huit jours, fait de sensibles progrès. Malassis prévient Ancelle, Asselineau, Jules Troubat.
Bientôt, Ancelle arrive, toujours empressé, toujours dévoué, profondément ému. Baudelaire est transporté dans une maison de santé tenue par des religieuses. Ses facultés baissent rapidement. Madame Aupick, à son tour, est prévenue par Ancelle avec tous les ménagements possibles. C’est aujourd’hui une femme de soixante-treize ans à demi impotente. N’importe ! avec Aimée, sa servante, elle prend le train pour Bruxelles. À la vue de son fils, sa douleur éclate. Malassis mêle ses larmes aux siennes. « Quel excellent jeune homme ! dit-elle, Comme il est bon ! Ce jeune homme doit avoir une belle âme ! »
Au bout de deux semaines, les religieuses qui soignaient Baudelaire à la maison de santé s’étant scandalisées des jurons qu’il proférait, le malade est reconduit à l’hôtel du Grand-Miroir, où sa mère s’installe auprès de lui. Quand le temps est beau, il sort en voiture avec madame Aupick et Stevens, quelquefois même à pied, appuyé sur une canne. Un jour « Coco » l’emmène déjeuner à la campagne. Cependant, le malheureux a presque totalement perdu l’usage de la parole. Tantôt, il s’impatiente des vains efforts qu’il fait pour articuler un mot, tantôt il a des accès d’hilarité qui épouvantent sa mère. « Cette tête, dit-elle, a trop travaillé. » Un tel aveu, de la part de la vieille dame, pourrait sembler l’expression d’un repentir tardif. Baudelaire n’a-t-il pas été toujours méconnu des siens ? Mais non, malgré son grand âge et malgré son chagrin, Caroline est demeurée trop futile pour avoir de ces retours sur elle-même.
Dans les premiers jours de juillet, le malade est ramené à Paris. Madame Aupick l’accompagne, avec l’assistance d’Aimée. Arthur Stevens s’est joint au cortège. Asselineau, venu à la gare du Nord pour recevoir son ami, l’aperçoit de loin dans la foule, s’appuyant du bras gauche sur Arthur Stevens, le bras droit pendant, inerte, le long du corps, sa canne accrochée au bouton de son habit. Le paralytique, à son tour, le reconnaît. Il rit, d’un rire sonore, aigu, prolongé, qui glace le coeur d’Asselineau.
Après quelques jours passés à l’hôtel, Baudelaire, le 4 juillet, est transféré, par les soins d’Ancelle, à Chaillot, dans la maison de santé que dirige le docteur Émile Duval, rue du Dôme. Madame Sabatier, Léon Cladel, Champfleury, Manet et sa femme, d’autres encore, accourent, attristés. Madame Meurice obtient la permission de jouer dans la chambre du malade des fragments de Tannhäuser. Nadar même, une ou deux fois, au cours de l’automne, eut la singulière idée d’emmener Baudelaire dîner chez lui avec quelques intimes. Et le plus étonnant, c’est que le docteur ait autorisé ces sorties.
Pendant plusieurs mois, le mal demeure stationnaire. Mais l’aphasique en est resté à ces mots : Non, cré nom, non. Poulet-Malassis, répondant de Bruxelles à Asselineau, qui lui avait envoyé des nouvelles de leur pauvre ami, cite cette profonde réflexion de Trousseau : « Rappelez-vous, en voyant un aphasique qui vous paraît en possession de son intelligence, quoiqu’il ait perdu la faculté de s’exprimer, combien de fois vous avez dit, à propos de certains animaux, qu’il ne leur manquait que la parole. »
Rien de plus vrai. Si les premiers biographes de Baudelaire ont cru devoir s’étendre longuement sur cette année d’agonie, c’est sans doute parce qu’il ne leur semblait pas absurde que les amis du poète aient pu, encore à cette date, conserver quelque espoir. Mais aujourd’hui que l’on sait pertinemment que, dans l’état actuel de la médecine, la paralysie générale, une fois déclarée, est incurable, l’histoire des mois qui suivent la congestion fatale ne présente aucune espèce d’intérêt. Si triste, et répugnante, et révoltante est même cette liquéfaction progressive d’un puissant cerveau, qu’on n’a plus qu’une hâte : en finir. Pour l’état civil, Baudelaire vit encore quelque temps, mais en réalité, il est déjà mort : il a été foudroyé à Namur, dans l’église Saint-Loup. À partir du printemps 1867, le malade ne quitte plus son lit. Enfin, le 31 août de la même année, ce qui reste, en apparence, de celui qui fut Baudelaire, ce paralytique à la bouche écumeuse, cette loque lamentable, rend le dernier soupir.
Alors, le masque grimaçant se détache, tombe et, brusquement, pour quelques heures, le visage du poète reparaît, purifié, pacifié, triomphant.
Picasso Cézanne ...quand Picasso s'invite chez Cézanne 25 mai – 27 septembre 2009
L’exposition Picasso Cézanne, présentée au musée Granet du 25 mai au 27 septembre 2009, s’attache à mieux cerner la subtilité des liens qui unirent ces deux géants de la peinture. Influence directe du "père de l’art moderne" sur le jeune artiste espagnol arrivant à Paris en 1900, sujet de réflexion ou ingérence filigranée exprimée dans l’extrême maturité de celui qui se plaisait à rappeler, installé au château de Vauvenargues : "J’habite chez Cézanne."
Forts de la réussite de Cézanne en Provence en 2006, la Communauté du Pays d’Aix, la ville d’Aix-en-Provence, le musée Granet et la Réunion des musées nationaux (Rmn) s’associent une nouvelle fois pour coproduire une exposition en terre provençale, au pied de Sainte Victoire. Une figure tutélaire que Cézanne n’approcha sa vie durant que pas à pas, mais que Picasso s’appropria de toute son énergie, il y a juste 50 ans, en achetant quelque 1 110 hectares de son versant nord, sans jamais la peindre mais en habitant le fameux château de Vauvenargues dominé par la montagne sacrée.
Une centaine d'oeuvres (80 de Picasso et 20 de Cézanne), peintures, dessins, aquarelles, gravures et sculptures, issues des collections internationales, permettront d’apporter un éclairage sur le ferment fondateur et l’émancipation libératrice qui justifient aujourd’hui le projet. Elles occuperont, sur près de 1 000m², une partie des salles des collections permanentes au rez-de-chaussée et au premier étage.
Quatre parties structurent l’exposition permettant à la fois d’approcher au plus près les relations privilégiées qui unissent Picasso à Cézanne et simultanément d’évoquer, dans sa grande richesse et complexité, l’oeuvre de l’artiste espagnol.
En effet, si Cézanne apparaît de manière évidente à certains moments de la vie de Picasso - notamment dans les dix premières années passées à Paris - dans d’autres périodes, cette relation n’apparaît que diffuse, comme en filigrane.
Cézanne demeurera un soutien sans faille dans son travail, un constant sujet de méditation et d’amour même si l’oeuvre de Picasso n’en témoigne pas directement.
Les oeuvres présentées permettront de couvrir la quasi-totalitéde l’immense production de Picasso.
Un tel parti pris répondra tant aux attentes des amateurs et spécialistes qu’à celles du grand public.
Les quatre sections de l’exposition PICASSO CEZANNE : Picasso regarde Cézanne Picasso collectionne Cézanne Thèmes, objets, formes et traits partagés Picasso se rapproche de Cézanne
Du 25 mai au 27 septembre 2009 7 jours / 7, de 9h00 à 19h00 sauf le jeudi de 12h00 à 23h00 Droit d’entrée Plein tarif : 10€ Tarif réduit : 8€ (de 13 à 25 ans inclus, senior, handicapés) Gratuit pour les moins de 13 ans Ouverture des ventes : 12 janvier 2009 Visite guidée pour les individuels (1h) Droit d’entrée + 4,5€ Ouverture des réservations début 2009 Groupes (de 12 à 15 personnes) Sur réservation : droit d’entrée (9€ par personne) + forfait conférencier pour visite guidée (1h : 90€) Ouverture des réservations à partir de novembre 2008
Picasso. Métamorphoses. Musée Granet 6 janvier au 15 décembre 2009 - Aix en Provence
Cinquante ans après son installation sur nos terres, au pied de Sainte Victoire, à Vauvenargues, Aix et le Pays d’Aix se souviennent de Pablo Picasso. On le voyait à la brasserie des Deux Garçons, au Festival d'art lyrique auquel il assiste avec ses amis Francis Poulenc et Henri Sauguet en 1960, ou au musée Granet où le Jupiter et Thétis d’Ingres a inspiré une série de ses dessins réalisés à Mougins.
S’il est le seul, avec André Masson et après l’enfant du pays Cézanne, parmi tous les artistes qui ont laissé leur empreinte sur notre sol, à s’y être installé et à y être enterré, le maître espagnol n’avait plus été exposé ici depuis plus de quinze ans. Oubli ? Injustice ?... Songez que l’une des dernières expositions au musée Granet remonte à 1981 avec la présentation de linogravures de l’artiste à l’occasion du centenaire de sa naissance. Trois ans plus tard, Jacqueline Picasso prête quelques chefs-d’oeuvre de sa collection personnelle à l’occasion de la mise en dépôt des oeuvres de Cézanne par l’Etat au musée Granet.
C’est donc bien une histoire commune dans le temps, la filiation, l’inspiration partagée en un lieu empreint de l’universalité que ces génies lui confèrent, qu’il s’agit de célébrer en Pays d’Aix. Tout au long de l’année 2009, des dizaines de projets labellisés avec, en point d’orgue, la grande exposition Picasso Cézanne, illustreront les liens objectifs entre l’oeuvre de Picasso et celle de son maître d’Aix.
Mais c’est aussi une question de moment et de circonstances. Comme en 2006 avec l’exposition Cézanne et Pissarro à Paris, l’événement aixois succède à Picasso et les maîtres présentée à Paris avec la Réunion des musées nationaux, entre le Grand Palais, le Louvre et le musée d’Orsay. Loin de se faire de l’ombre,ces expositions se font écho et se complètent. Car, contrairement aux autres artistes qui l’ont inspiré, Picasso n’a jamais travaillé directement d’après Cézanne.
Voilà qui en fait un maître singulier, à part.
Cette année 2009 sera aussi marquée, grâce à la volonté de Catherine Hutin, par la réouverture du château de Vauvenargues où Picasso posait couleurs, pinceaux, palettes et chevalets voici cinquante ans. Comme nous l’avions voulu pour Cézanne,nous souhaitons encore que cet événement soit un moment pédagogique ouvert au jeune public tant il est vrai, comme le clamait Picasso, que "dans chaque enfant il y a un artiste". L’objectif est d’inviter quelque 15 000 scolaires à travailler autour de Picasso et de permettre à plus de 200 classes de découvrir l’exposition du musée Granet.
"Donnez-moi un musée et je le remplirai" crânait Picasso. Gageons qu’il aura raison car comme il se plaisait à le répéter : "Un tableau ne vit que par celui qui le regarde."
Je vous invite donc à regarder Picasso.
Maryse Joissains Masini Président de la Communauté du Pays d’Aix Député-maire d’Aix-en-Provence
Installation pedagogique Ingres, picasso, raysse Du 8 au 20 décembre 2009 (Association Artesens)
Pendant 15 jours, dans le hall d’entrée du musée, les visiteurs pourront découvrir tactilement des reproductions en relief de 3 œuvres - Odalisque en grisaille d’Ingres, Nu couché de Picasso et Soudain l’été dernier de Raysse - avec accompagnement audio diffusé par casque, permettant de saisir la filiation entre ces oeuvres. Ce module préfigure la future exposition pédagogique « La Joconde est dans l’escalier », parcours interactif sensoriel conçu par Artesens et destiné aux enfants ainsi qu’aux adultes voyants et non voyants.
Nous entrons dans le temps du Carême. Ce temps de purification et d’illumination, où s’achève la préparation des futurs baptisés, nous rapproche du Christ. Comme l’annonce la guérison de l’aveugle-né, Jésus nous délivre de notre cécité en nous offrant le pardon de Dieu. Engagés sur son chemin de lumière, nous pouvons à notre tour affirmer en toute confiance : Je crois, Seigneur ! Au nom de toute l’équipe de MAGNIFICAT, je vous souhaite, chers lecteurs, un bon et saint Carême : qu’il nous dispose à témoigner de ce que nous recevons !
David Gabillet Rédacteur en chef
Ce mois-ci dans MAGNIFICAT
LE SAINT DU MOIS
Marie-Eugénie Milleret (1817-1898)
Issue d’une famille aisée acquise aux idées de Voltaire et de Rousseau, la jeune Marie-Eugénie Milleret se convertit après avoir entendu une conférence de Carême prononcée par Lacordaire à Notre-Dame de Paris. Elle tâche dès lors de resserrer les liens entre raison et foi. Car, elle en est convaincue, il faut former solidement l’intelligence et le cœur des femmes pour qu’elles en fassent autant à leur tour au sein de leur famille. À 21 ans, elle fonde l’Assomption, une congrégation religieuse consacrée à l’éducation des filles.
« J’ai pris l’habitude de ne voir dans les âmes que ce que j’y verrai pendant toute l’éternité. »
Marie-Eugénie Milleret
À la suite de Marie-Eugénie Milleret, tâchons de soutenir ceux qui se consacrent à l’éducation chrétienne.
Vos rendez-vous
Les mots de l’Écriture par Christine Pellistrandi
Aromates et parfums Le saint chrême, composé d’huile et de parfum, renvoie au mystère de la Rédemption.
La prière des Heures par Bénédicte Ducatel
Célébrer la Parole
La liturgie des Heures requiert la participation de chacun, intérieure et extérieure.
Témoin de l’Évangile par Stéphanie Bellet
Fabienne Duvaut Mère de trois enfants, elle soutient les personnes âgées dans le deuil ou la maladie.
Regard sur la liturgie par le Père Yvon Aybram
La joie d’être sauvé
Laissons le Christ transfigurer nos existences pour qu’elles deviennent à son image et ressemblance.
Hommes et femmes de la Bible par Nathalie Nabert
Joseph
Vendu par ses frères, le fils préféré de Jacob incarne le sacrifice et le pardon.
Après avoir perdu son âme au profit de la fringue et de la déco, Saint-Germain reprend la main. Côté bistrots et restos, c'est là que ça se passe, avec une petite dizaine d'adresses toutes neuves.
Les théâtres de la Ville et du Châtelet fermeront pour travaux en 2016
À l'instar de l'Opéra-Comique-Sall Favart, dont la rénovation commencera en juillet 2015, les deux institutions du 4e arrondissement de Paris baisseront le rideau pour une durée d'un an et demi et deux ans.
Es milliers des milliers et des milliers d'années Ne sauraient suffire pour dire La petite seconde d'éternité Où tu m'as embrassé Où je t'ai embrassée Un matin dans le lumière de l'hiver Au parc Montsouris À Paris À Paris sur la Terre La Terre qui est un astre
À Paris Quand un amour fleurit Ça fait pendant des semaines Deux coeurs qui se sourient Tout ça parce qu'ils s'aiment À Paris
Au printemps Sur les toits les girouettes Tournent et font les coquettes Avec le premier vent Qui passe indifférent Nonchalant
Car le vent Quand il vient à Paris N'a plus qu'un seul soucis C'est d'aller musarder Dans tous les beaux quartiers De Paris
Le soleil Qui est son vieux copain Est aussi de la fête Et comme deux collégiens Ils s'en vont en goguette Dans Paris
Et la main dans la main Ils vont sans se frapper Regardant en chemin Si Paris a changé
Y'a toujours Des taxis en maraude Qui vous chargent en fraude Avant le stationnement Où y'a encore l'agent Des taxis
Au café On voit n'importe qui Qui boit n'importe quoi Qui parle avec ses mains Qu'est là depuis le matin Au café
Y'a la Seine A n'importe quelle heure Elle a ses visiteurs Qui la regardent dans les yeux Ce sont ses amoureux À la Seine
Et y'a ceux Ceux qui ont fait leur nids Près du lit de la Seine Et qui se lavent à midi Tous les jours de la semaine Dans la Seine
Et les autres Ceux qui en ont assez Parce qu'ils en ont vu de trop Et qui veulent oublier Alors y se jettent à l'eau Mais la Seine
Elle préfère Voir les jolis bateaux Se promener sur elle Et au fil de son eau Jouer aux caravelles Sur la Seine
Les ennuis Y'en a pas qu'à Paris Y'en a dans le monde entier Oui mais dans le monde entier Y'a pas partout Paris Voilà l'ennui
À Paris Au quatorze juillet À la lueur des lampions On danse sans arrêt Au son de l'accordéon Dans les rues
Depuis qu'à paris On a pris la bastille Dans tous les faubourgs Et chaque carrefour, Il y a des gars Et il y a des filles Qui, , sans arrêt, Sur les pavés Nuit et jour, Font des tours Et des tours A paris !
CHRISTO ET JEANNE-CLAUDE Paris ! Du 18 mars au 15 juin 2020
Retour sur la période parisienne des deux artistes, de 1958 à 1964, ainsi que sur toutes les étapes du projet The Pont-Neuf Wrapped (Le Pont-Neuf empaqueté), mené de 1975 à 1985. Découvrez à travers cette exposition la biographie d'un couple exceptionnel, dont le travail commun a fait naître des œuvres parmi les plus spectaculaires des 20e et 21e siècles. Avant l’empaquetage, à l’automne 2020, de l’Arc de Triomphe. Un projet mûri depuis près de soixante ans.
Cette ample traversée de l’œuvre d’une des plus grandes figures de la création de notre temps permet d’en mesurer l’ampleur et l’ambition, marquées par un demi-siècle de méditation sur la fonction de l’artiste dans nos sociétés. Conçue par Boltanski lui-même comme une vaste déambulation au cœur de son œuvre, l’exposition se veut moins une rétrospective qu’une suite de séquences marquant les étapes et les métamorphoses du propos de l’artiste.
Artiste canadien né en 1977, Jeremy Shaw explore les liens entre science-fiction, philosophie, anthropologie, sociologie, sciences cognitives et neurosciences dans une installation immersive et spectaculaire composée de sept écrans géants. Une réflexion autour de la transcendance, de la transe, et de notre perception de la réalité. Dans le cadre de « Mutations/Créations »
Alors que l’intelligence artificielle semble avoir envahi tous les domaines industriels du monde contemporain, « Neurones, les intelligences simulées » souligne la continuité des recherches d’artistes, d’architectes, de designers et de musiciens avec celle développées par les grands laboratoires scientifiques ou industriels. Dans le cadre de « Mutations/Créations »
J'ai démembré mes 35 notes sur ce voyage(ce qui leur fait perdre beaucoup de leur sens) pour remettre les non commentées en page d'accueil parce que:
- je sais que vous n'avez pas le temps de feuilleter mon blog(grâce au pager) ou de visiter la colonne de droite; j'ai bien compris que seule la première note en page d'accueil avait des chances d'être lue
- c'était beaucoup de travail et que je ne me résignais à publier beaucoup d'autres notes alors que toutes celles-ci étaient encore "vierges"...
-au lendemain des 3 ans de ce blog, faire enfin comprendre que ce blog est constitué de 2 parties.
Certaines notes sont donc publiées deux fois dans l'ordre et dans le désordre.
La Pinacothèque de Paris propose de découvrir l'artiste norvégien hors des sentiers battus. Peu d'œuvres majeures mais des peintures et gravures souvent inédites, sorties de collections privées.
Enfant blond pâle aux yeux bleu délavé, Edvard Munch détourne de l'objectif son regard sensible, mi-rêveur mi-inquiet, vers un ailleurs que le cliché ne capte pas. Les mains retenues dans un geste sage, le garçonnet fait figure d'étranger dans la scène familiale photographiée en 1868 à la gloire de Laura Catherine Munch avec ses enfants. Étranger, ce deuxième fils du médecin militaire Christian Munch, né dans l'hiver norvégien 1863, le reste jusqu'à sa mort en janvier 1944. Pour le XXe siècle endeuillé, toute sa singularité expressionniste s'est concentrée dans Le Cri (Skrik, 1893), icône de l'homme moderne, hurlant son angoisse existentielle au bord d'un fjord entre violet et noir sur fond de ciel en feu.
Le Cri n'est pas à la Pinacothèque de Paris qui a transformé cette absence flagrante en prise de position médiatique. D'où le titre de l'exposition : «Edvard Munch ou l'Anti-Cri». Car la Norvège est désormais réticente. Volée en plein jour au musée Munch d'Oslo, le 22 août 2004, la plus fameuse des quatre versions du Cri avait été retrouvée le 31 août 2006, mais dans un «état intermédiaire» dû aux mauvais traitements infligés par ses voleurs (une tache d'eau est irrécupérable).
Labyrinthe
«Ce n'est pas une exposition par défaut, assure Dieter Buchhart, commissaire de cet «Anti-Cri» et à qui on doit aussi celle de la Fondation Beyeler en 2007. Nous n'avons pas voulu montrer les mêmes vingt tableaux mythiques de Munch, exposés partout. Nous ne les avons même pas demandés . Ces vingt icônes renvoient toujours à la prestigieuse salle rouge de la Nasjonalgalleriet à Oslo. Elle résume à peine deux-trois ans de la vie du «peintre de la modernité», réunissant tous les grands formats peints autour de 1890. Elle se cristallise autour du Cri car elle fut conçue après la Seconde Guerre mondiale et la mort du Munch. Aux yeux de l'artiste, son tableau le plus important était L'Enfant malade (1885-1886). Nous montrons un autre visage d'un peintre à l'évolution constante, sous l'influence de la photographie et du film. Et le Munch intime des collections privées.»
Une des plus belles versions de Madonna - Munch y a soufflé la peinture sur la toile avec une paille - est dans une grande collection privée outre-Altlantique, mais pas à la Pinacothèque. Pas plus que la version de Vampyr qui décrocha l'en-chère record pour Munch à 35 millions de dollars en novembre 2008 chez Sotheby's à New York : elle est restée au chaud, avec ses boucles rousses de séductrice, chez son collectionneur jaloux. La jalousie était au cœur de la vente chez Sotheby's à Londres en 2006 de Summer Day, grande huile de 1904-1908 où le bleu de la pénombre traverse le visage coupable de l'amoureuse. Les frères ennemis Fred et Petter Olsen se disputaient aux enchères l'héritage de leur père Thomas, ami et voisin de Munch à Hvitsen. L'artiste demeure captivant, même sans ces trophées. Avec ses gravures sur bois qui jouent de la mélodie de la couleur (Les Solitaires en six variations).
Avec la transparence des huiles qui accentue le caractère fantomatique des nuits d'été en Norvège et leur temps suspendu. Malgré le labyrinthe de la Pinacothèque, on en oublie presque Oslo et sa lumière laiteuse sur les chefs-d'œuvre.
Selon un classement international, Paris se positionne sur le podium des villes les plus attractives, derrière Sydney et Londres.
Selon la deuxième édition du Anholt City Brands Index, rendue publique mardi 30 janvier, Paris reste dans le trio de tête des villes internationales les plus attractives, arrivant en troisième position derrière Londres (numéro 2) et Sydney (numéro 1).
Selon ce baromètre, qui mesure la perception en terme d'image de marque de 60 villes internationales, Paris est la ville de prédilection pour un séjour de quelques jours, devant Rome, Londres et New York.
Londres arrive en tête des villes choisies pour y étudier, devant Paris et New York. Paris se classe sixième en tant que villes d'affaires. Paris perd une place
Selon l'Anholt City Brands Index, les points faibles de la capitale française sont l'environnement et la propreté, où elle arrive au 24ème rang et les conditions de vie où elle arrive 55ème.
Cette enquête annuelle a été effectuée en ligne auprès de 15.255 personnes de 18 à 64 ans dans 20 pays différents.
La version 2005 portait seulement sur 30 villes et Paris s'était classée en deuxième position, derrière Londres.
Les critères retenues sont le statut de chaque ville, sa situation géographique et climatique, son potentiel en terme économique ou universitaire, son attractivité, l'accueil de ses habitants et les conditions de vie qu'elle peut offrir.
Un certain lord Ranelagh, citoyen irlandais, avait ouvert à Londres un bal public, qui rencontra un succès tel qu'il dépassa les frontières du royaume. Alléché par sa réussite, un Français du nom de Morisan décida d'en faire autant. Et c'est ainsi que naquit le bal public du Ranelagh, en 1774, un nom qui devait lui promettre un destin aussi brillant. Les sons des violons disparus, les frous-frous des jupons envolés, le baron Haussmann prit possession des lieux et le transforma en un magnifique parc public, en 1860.
Pourquoi la capitale passionne-t-elle autant? Un an après le best-seller du comédien Lorànt Deutsch, l'universitaire anglais Graham Robb et le romancier Philippe Cavalier répondent.
Pour comprendre ce qui fait le charme de Paris, au sens le plus puissant du mot, il faut avoir présent à l'esprit que la capitale de la France est une toute petite ville, pas plus étendue que la bourgade du Texas du même nom, un concentré urbain où des siècles et des siècles d'histoire ont laissé leur dépôt, où des univers hétéroclites, politiques, populaires, intellectuels, religieux, ont cohabité. «Paris est un livre d'images fait de calques superposés, surpeuplé de morts et hantés par des vivants», écrit l'Anglais Graham Robb, docteur en littérature française, tombé dans le chaudron magique de Paris à l'âge de dix-sept ans, quand ses parents l'envoyèrent dans la capitale avec les poèmes de Baudelaire en poche. C'est par les yeux de l'auteur des Tableaux parisiens, puis à travers les romans de Balzac qu'il apprit à connaître et à aimer la ville. C'est pourquoi son Histoire de Paris n'est pas une histoire comme les autres. Érudite, romanesque, pleine de détails, elle se compose de douze récits qui mettent en scène des personnalités, célèbres ou obscures, qui ont vécu à Paris du XVIIIe au XXIe siècle.
Le volume s'ouvre sur le jeune Bonaparte qui découvre Paris et rôde timidement autour du Palais-Royal, alors haut lieu de la débauche, pour jeter sa gourme. Dans l'un des chapitres suivants, nous voilà place de la Concorde, pendant la Révolution: devant des milliers de spectateurs, Charlotte Corday, qui avait revêtu le costume de son Caen natal pour son exécution, lance la mode des coiffes normandes à dentelles… Sous la monarchie de Juillet, le dramaturge Henry Murger menait une dangereuse vie de bohème, poussant l'audace jusqu'à fleurir son balcon… alors que les pots de fleurs aux fenêtres, qui causaient trop de décès, avaient été prohibés. Au fil des siècles, les récits de Robb le confirment, il y a des constantes de la vie parisienne. Le problème des transports en est une, assurément. Une péripétie de la vie sentimentale d'Henry Murger, justement, se trouva compliquée par la grève des cochers du 6 mars 1848. Le 21 juin 1793, Paris, telle une déesse antique jalouse, mit des bâtons dans les roues de la famille royale. Alors qu'elle devait rejoindre secrètement la rue de l'Échelle où le roi l'attendait pour s'enfuir, Marie-Antoinette se perdit dans le dédale des rues autour des Tuileries. Sans ce contretemps, Louis XVI n'eût sans doute pas été intercepté à Varennes et le cours de l'histoire en eût été changé. Cet épisode, contesté, est pourtant vraisemblable, affirme Robb, qui rappelle qu'il fallut attendre 1850 pour qu'un préfet avisé fasse inscrire sur des plaques le nom des rues. Avant cette date, les cochers, qui connaissaient très mal Paris, ne desservaient qu'un seul quartier, indiqué par une lanterne de couleur accrochée à leur fiacre.
Le roi des catacombes
Enfin vint le métro, dont l'auteur évoque les premiers pas au fil d'un chapitre consacré à Proust, qui justement ne se risqua jamais sous terre. Un récit épique, où l'on apprend que certaines rames étaient équipées de distributeurs de parfum afin que les personnes incommodées par l'odeur de leur voisin puissent humecter leur mouchoir et s'en couvrir le nez.
Tout se tient, écrivait Balzac, à Paris plus qu'ailleurs. Graham Robb est friand de digressions et incises qui jettent des ponts entre les époques. Le récit de l'inauguration du Centre Pompidou par Giscard est l'occasion de faire un clin d'œil à la sœur de Blaise Pascal, qui, trois siècles plus tôt, devant l'église Saint-Merri, attendait le premier omnibus parisien, service dont l'auteur des Provinciales avait lancé l'idée.
L'universitaire anglais est fasciné par la passion des hommes politiques pour Paris. Napoléon n'eut pas le temps de rebâtir la ville à son idée, mais on sait que lors de ses campagnes militaires, en Russie et ailleurs, il continuait de s'intéresser à la voirie, à signer des décrets sur les égouts. C'est en rentrant de Londres, qu'il adorait, que Napoléon III dessina au crayon de couleur sur un plan de Paris les avenues qu'Haussmann percera. Hitler rêvait de voir Paris. Le 23 juin 1940, dans une ville désertée, il effectua un tour des monuments que Robb retrace minute par minute. Ailleurs, il rend hommage à un autre grand souverain de Paris, injustement méconnu, l'architecte Guillaumot, lequel édifia dans le sous-sol de Paris, qui s'affaissait, une énorme cathédrale, un royaume souterrain qui reproduit exactement le tracé des rues de surface. On s'étonne que le roi des catacombes n'ait même pas une rue à son nom dans la ville qu'il a sauvée de l'effondrement. L'universitaire anglais, avec un discret humour qui fait la saveur de ses récits, suggère que «c'est parce qu'on ne veut pas rappeler à ses habitants que Paris est bâti sur du vide»…
Lorànt Deutsch, la vedette en Seine
Le ton est décomplexé, l'allure juvénile et le pas vif, façon néo-piéton de Paris. En l'espace d'une année, le comédien Lorànt Deutsch a réussi à séduire un demi-million de lecteurs avec son histoire de la capitale. Métronome, l'histoire de France au rythme du métro parisien (Michel Lafont) révèle les petits secrets de la cité et de ses fondateurs. Il y a de l'Alain Decaux chez ce garçon dont la curiosité et le caractère encyclopédiste font la force. Loin des textes ardus de certains historiens et à mille lieues du discours convenu des guides, Lorànt Deutsch a réussi à imposer sa vision de Paris. Fort de son succès, son éditeur l'a persuadé d'éditer une version illustrée du livre. Elle sortira le 14 octobre, assortie de photographies mettant en scène le baladin Deutsch dans son décor préféré. (Françoise Dargent )
Une histoire de Paris par ceux qui l'ont fait de Graham Robb, traduit de l'anglais par Isabelle D. Taudière, Flammarion, 540 p, 24 €.
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