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Une plaque située à l'entrée du restaurant donne l'étymologie du mot bistro selon laquelle les cosaques de passage lors de l'occupation alliée après la défaite de Napoléon 1er en 1815, s'arrêtaient à la Mère Catherine et auraient donné naissance au premier bistro de Paris[1] en commandant à boire « bystro ! »[2] c'est-à-dire en russe « vite ! ».[
Au numéro 2 de la place, à l'angle de la rue du Mont-Cenis, se trouve le cabaret chez Bouscarat et, au-dessus, l'Hôtel du Tertre où séjournèrent Mac Orlan, Modigliani et Delaquit. Utrillo venait y visiter un de ses vrais amis, Georges -Tiret Bognet qu'il portait aux nues : « C'est le plus grand peintre vivant ! »
A quoi l'autre répondait : « Ce que tu fais est très curieux. Travaille Maurice, tu deviendras épatant ! »
Un des 82 dessins de Georges Tiret-Bognet pour Famille-sans-nom de Jules Verne.
Depuis ma dernière balade à Montmartre, il y a plus d'artistes non seulement assis mais aussi qui vous abordent pour vous tirer le portrait. Ils sont paraît-il tous déclarés.
Le n°54, fut habité, au troisième étage, par Van Gogh et son frère Théo, de 1886 à 1888. Au premier étage habitait à la même époque le marchand d'art Alphonse Portier, chez qui Armand Guillaumin déposa en 1887 quelques-unes de ses toiles.
Van Gogh fréquente alors l'atelier de Fernand Cormon, rue de Constance, où il fait la connaissance de Toulouse-Lautrec.
Des 200 peintures qu'il exécute à Montmartre, il expose une partie au Tambourin, une boîte du boulevard de Clichy (cf. note 9)
Au N°64, habita le dessinateur satirique Forain en 1875 et le poète Jehan Rictus, auteur des «Soliloques du pauvre »
Récapitulatif du voyage de mars 2009... dans l'ordre :
Cézanne inspiré par l'Italie, Orsay envahi par les monstres et un pionnier méconnu de l'abstraction. De belles surprises en perspective pour le mois de mars avec Connaissance des Arts !
Ce mois-ci dans « Connaissance des Arts » : les inspirations italiennes de Cézanne au musée Marmottan Monet, les sculptures fantastiques de Léopold Chauveau au musée d’Orsay et la réhabilitation de l’oeuvre abstraite d’Otto Freundlich. A découvrir également : la fabrique des installations de Susanna Fritscher, le vaste chantier de rénovation du musée Carnavalet, les calligraphies intimes du photographe cubain Jesse A. Fernández et 10 musées à redécouvrir en 2020 !
ÉDITORIAL Faut-il du contemporain partout ?
PORTFOLIO Léopold Chauveau : Monstres & Cie au musée d’Orsay
ACTUALITÉS Grand Paris / Régions / International
ÉVÉNEMENT Cézanne au musée Marmottan Monet : la leçon de l’Italie
VISITE D’ATELIER L’air vivant de Susanna Fritscher
RESTAURATION Le grand chantier du musée Carnavalet
ÉTUDE D’UNE OEUVRE Jean Ranc, Portrait équestre de Philippe V
ARCHITECTURE Dix musées français réinventés
RÉCIT D’UNE VIE Otto Freundlich, artiste visionnaire
PHOTOGRAPHIE Dans l’objectif de Jesse A. Fernández
ITINÉRAIRE Shanghai contemporain
NOUVEAU TALENT Ackroyd & Harvey / Iris Levasseur / Ben Russell
Jusqu'en 1863, on l'appelait rue Saint-Denis car on l'empruntait pour se rendre à l'abbaye du même nom. Elle est tellement abrupte qu'on ne pouvait, à l'époque, la parcourir qu'à pied ou à dos d'âne. Flânez dans la galerie de tableaux Roussard, au numéro 7 : le choix y est souvent intéressant. Le numéro 18 abritait la maison de la chanteuse populaire Mimi Pinson et le 22 était l'ancienne résidence du compositeur Berlioz.
Le Passe-muraille est une nouvelle de Marcel Aymé publiée en 1943. Elle met en scène « un excellent homme nommé Dutilleul qui possédait le don singulier de passer à travers les murs sans en être incommodé. Il portait un binocle, une petite barbiche noire, et il était employé de troisième classe au ministère de l'Enregistrement. »
Type même du petit bonhomme falot, gris invisible, Monsieur Dutilleul va connaître des aventures parfaitement ahurissantes, découvrir l'amour et perdre son exceptionnel don pour se retrouver prisonnier du mur. Il n'aura que le peintre Gen Paul et sa guitare pour le consoler de sa solitude.
L'action se déroule rue Norvins, à Montmartre dans le 18e arrondissement, là où habitait Marcel Aymé. La place située à l'extrémité de cette rue (qui a d'ailleurs été nommée place Marcel-Aymé) abrite une statue réalisée par Jean Marais, représentant le personnage emprisonné dans un mur.
La nouvelle a donné son nom au recueil où l'on trouve également d'autres nouvelles humoristiques ou surréalistes :
Philippe Lefait Daniel Pennac, Emilie Bénédicte Heim, Cédric Gourmelon, Julien Fisera, Arno...
INVITES
Daniel PENNAC, écrivain et Pierre NORA, historien et éditeur Actualité : les 100 ans de la maison Gallimard
Emilie Bénédicte HEIM, écrivain Actualité : "Nues" Editions Les contrebandiers
Cédric GOURMELON, metteur en scène et Julien FISERA, metteur en scène Actualité : 2 mises en scène de la pièce de Jean Genet : "Le funambule" au Théâtre Paris-Villette de 28/02 au 10/03
Invité musique : ARNO Actualité : Festival chorus des Hauts de Seine du 16 au 26 mars Album "ARNOBRUSSLD", chez Naïve
J'ai essayé en vain de retrouver l'immeuble où j'ai habité il y a plus de 15 ans mais je ne l'ai pas reconnu.
La librairie l'Arbre à lettres (dont je connaissais le magasin de Mouffetard ) conseillait « L'homme électrique » (que j'avazis déjà vu la veille)... alors j'ai craqué :
J'ai démembré mes 35 notes sur ce voyage(ce qui leur fait perdre beaucoup de leur sens) pour remettre les non commentées en page d'accueil parce que:
- je sais que vous n'avez pas le temps de feuilleter mon blog(grâce au pager) ou de visiter la colonne de droite; j'ai bien compris que seule la première note en page d'accueil avait des chances d'être lue
- c'était beaucoup de travail et que je ne me résignais à publier beaucoup d'autres notes alors que toutes celles-ci étaient encore "vierges"...
-au lendemain des 3 ans de ce blog, faire enfin comprendre que ce blog est constitué de 2 parties.
Certaines notes sont donc publiées deux fois dans l'ordre et dans le désordre.
Forte émotion car c'est là que se trouve le « château » où habita Nerval en 1846...
En fait, c'est la deuxième "folie" de Montmartre. Au 17ème siècle, il n'y avait à cet endroit qu'une simple ferme fournissant du lait aux Parisiens. Le lieu fut transformé en bal puis, en 1772, le marquis Lefranc de Pompignan érigea cette demeure, beaucoup plus grande à l'époque. En 1850 on en supprima les communs et l'endroit fut quelque peu laissé à l'abandon. Le château fut restauré en 1926 par son propriétaire pour échapper à un projet de destruction de la Ville de Paris.
Dans son roman au titre éponyme, Roland Dorgelès (qui a une place à son nom dans Montmartre) met en scène au « Château des Brouillards » tout un monde interlope. La réalité était moins suspecte. Auguste Renoir (1841-1919) avait en effet pour voisins un ami de Zola, le journaliste Paul Alexis et Clovis Hugues, le député de l'arrondissement. Quant à la concierge de l'allée, il s'agissait d'une marquise authentique !
A proximité : La place en l'honneur de la chanteuse Dalida
Cette rue ouverte en 1867, a reçu en 1869 le nom du général de Caulaincourt, duc de Vicence (1773-1827).
Elle a la particularité de franchir un angle du cimetière de Montmartre, sur un viaduc, qui permit de la prolonger de la rue Joseph-de-Maistre jusqu'au boulevard de Clichy. Ce viaduc fut inauguré le 16 décembre 1888.
Bâtiments remarquables
n°1, emplacement de l'ancien hippodrome construit en 1899 en remplacement de celui de l'avenue de l'Alma. Il pouvait recevoir 5000 spectateurs et fut inauguré le 18 mai 1900. Il fut transformé en 1907 en cinéma, et par la suite en skating-ring. Léon Gaumont en fit en 1911, une salle pour projections cinématographiques, avec une capacité de 3400 personnes. Cette salle a été remplacée, en 1931, par une salle de 5000 places, qui constituera le plus grand cinéma d'Europe (aujourd'hui c'est le Grand Rex), et dont l'écran de 24 mètres sur 13 était l'un des plus grands du monde, le Palace. Toutes les séances débutent par un morceau joué par un orchestre, puis en 1932 un grand orgue Christie est installé, et un organiste remplace l'orchestre. Cette splendide salle fut détruite en 1972.
Nouvelle tour en construction dans la quartier de la Part-Dieu :
2006 a marqué le coup d'envoi de la réalisation d'une nouvelle tour lyonnaise, la tour Oxygène, à proximité de l'actuelle tour Part-Dieu et de la gare TGV. Conçue par le cabinet Arte Charpentier, la tour Oxygène, haute de 117 mètres, comprendra un ensemble commercial de 11 000 m² de surface de vente ainsi que 28 000 m² de bureaux. La SNCF a déjà fait part de son intention d'installer ses directions nationales des achats, de l'informatique et des télécommunications dans ce nouveau bâtiment. La construction a démarré au premier semestre 2007 et devrait s'achever fin 2009 ou début 2010.
La cathédrale Notre-Dame de Die a été la cathédrale de l'évêché de Die du IVème siècle à 1801. A cette date, l'évêché de Die a été, en grande partie, rattaché à celui de Valence.
TOUS NOS VŒUX ! Pour terminer cette année si particulière, le 1 a choisi de consacrer un numéro exceptionnel à Paris, que vous pourrez trouver en kiosque jusqu’en février. Par deux fois en 2015, la capitale a été frappée par des actes terroristes d’une violence qui nous a laissés sans voix. Et pourtant, plus que jamais, il faut parler, écrire, exprimer ce que Paris ne cesse de nous inspirer : d’abord une joie de vivre inextinguible, une envie de partager son histoire et sa modernité. Il fallait bien un numéro double du 1, un « 2 en 1 », pour traverser la ville d’hier à demain, et quitter l’année qui s’achève en vous souhaitant, amis lecteurs, une très belle et bonne année. Rendez-vous le 6 janvier pour le premier numéro de 2016 !
« L’esprit de Paris est dans la tête des étrangers »
entretien avec PHILIPPE MEYER
Depuis longtemps, Paris fascine : son nom est synonyme de liberté, de plaisir aussi. Cette ville qui concentre tous les pouvoirs, voit converger tous les talents. Mais elle a perdu son ventre, elle s’embourgeoise et son âme s’étiole, déplore le chroniqueur.
Un mois après les attentats du 13 novembre, la romancière se souvient. De ceux-là et de ceux de janvier. De l’inquiétude, de la colère et de la foule assemblée place de la République. Et pour se donner du courage, elle repense aux poètes et aux écrivains qui ont chanté Paris, cette ville qui ne finit pas.
Le premier poster du numéro est dédié à l’avenir de la capitale, le Grand Paris. Roland Castro, Jean-Paul Viguier, Matthieu Wotling (agence Kengo Kuma) et Mickaël Raffegeau (agence Philippe Gazeau) expliquent leurs projets. Nous publions leurs croquis, ainsi qu’une carte des nouvelles lignes de métro.
un double poster avec une illustration de SERGE BLOCH
Leurs visages rayonnent de bonheur, leur silhouette esquisse une tour Eiffel. Ce sont deux amoureux, deux anges, qui s’embrassent. Un hommage de Serge Bloch à sa ville d’adoption à découvrir au verso de notre poster où, à travers une sélection d’extraits, des écrivains, de Hugo à Virginie Despentes, nous présentent leur Paris.
Jules Delaquit, dessinateur humoristique (qui fonda la « Commune libre ») emmena un jour Maurice Utrillo à la Belle-Gabrielle.
La tenancière n'hésita pas abuser de son autorité et de ses charmes pour l'exploiter de manière honteuse.
« En face est le meilleur souvenir de ma vie », inscrivit naïvement Utrillo sur un de ses tableaux représentant, en vis-à -vis du cabaret, le coin de la rue Saint-Vincent et de la rue du Mont-Cenis(ci-contre).
Aristide Bruant écrivit au début du siècle la chanson Rue Saint-Vincent (ou Rose Blanche) qui connut de nombreuses interprétations :
Le lapin Agile (ci-contre tableau d'Utrillo sur price minister)
AU LAPIN AGILE
"Au coin de la rue Saint Vincent et de la rue des Saules, situé sur la pente nord de la Butte Montmartre, apparaît le vieux Lapin Agile posé, depuis près d'un siècle et demi, sur la terre, comme une lampe sourde. Une étrange petite maison de Noël où chacun peut entendre la chanson de son attendrissement personnel." (dixit Pierre Mac Orlan)
En 1875, le peintre caricaturiste André Gill peint une enseigne représentant un lapin sautant d'une casserole : " Le lapin à Gill " qui se change tout naturellement en Lapin Agile.
http://www.au-lapin-agile.com/agile.htm
Récapitulatif du voyage de mars 2009... dans l'ordre :
Située en bordure de la vallée du Rhône, côté est, à la latitude de Pierrelatte dont elle est séparée par l'enclave de Valréas, Nyons est une petite ville située dans une cuvette naturelle, au bord de l'Eygues. Elle est environnée de moyennes montagnes (Essaillon, Garde Grosse, Saint-Jaume et Vaux), qui lui procurent son climat si particulier. Surnommée « le Petit Nice » en raison d'un ensoleillement comparable à celui de Nice, elle est un site de villégiature apprécié depuis le XIXe siècle. La commune de Nyons se trouve à environ 1 heure 18 minutes au sud de Valence, préfecture du département.
Elle est située à l'ouest d'une cluse qui marque une des entrées occidentales des Baronnies, région de moyennes montagnes méditerranéennes, située entre le sud de la Drôme et les Hautes-Alpes.
Son vent local, le Pontias, souffle à partir de 10 heures du soir et jusqu'à 10 heures du matin. Ce vent, froid l'hiver mais rafraîchissant l'été, fournit une parfaite aération à la ville. Une légende locale, rapportée dans l'ouvrage de Gervais de Tilbury, le Livre des Merveilles, veut qu'il ait été apporté dans un gant par l'archevêque Césaire d'Arles, au début du VIe siècle. Gabriel Boulé, ancien pasteur et historiographe du roi, en a écrit l'histoire au XVIIe siècle.
Le forum se trouve sous le coeur de la ville actuelle de Vienne. Des constructions qui le composaient, deux éléments émergent encore : le Temple d'Auguste et de Livie qui dans l'antiquité se trouvait au centre de l'aire sacrée et, à l'ouest, la grande arcade qui donnait accès à l'angle sud-est de l'aire publique. Le reste du forum n'est connu que par quelques sondages ou quelques observations faites au XIXe siècle. Le forum était le centre névralgique de la ville. Les monuments essentiels à la vie de la cité étaient organisés autour d'une vaste place dallée entourée de portiques. Le forum, lieu de rassemblement et de cérémonies assurait ainsi des fonctions politiques, administratives et judiciaires (basilique, curie et tribunal), des fonctions religieuses (capitole dédié à Jupiter, Junon et Minerve ou temple dédié au culte impérial), des fonctions financières (boutiques d'agents de change). Sur la place publique, se dressaient des monuments commémoratifs et des inscriptions honorifiques affichant aux yeux des promeneurs la dignité de la cité et de ses hommes illustres. En l'absence de fouilles suffisantes, plusieurs hypothèses ont été émises concernant l'organisation générale du forum. Ces hypothèses s'appuient sur des observations faites au XIXe siècle et sur quelques rares sondages réalisés récemment. Certains imaginent qu'il était composé de trois places successives : deux aires religieuses consacrées au culte impérial se seraient développées de part et d'autre d'une place publique (restitution 1). Dans cette hypothèse, la basilique est rejetée à l'extérieur de l'ensemble monumental, au-delà d'une rue qui longe le côté sud du forum. Une seconde hypothèse est aujourd'hui proposée : le forum de Vienne aurait la forme d'un "forum tripartite à ordonnance axiale", plan bien connu en Italie et dans les provinces occidentales de l'empire. Dans cette proposition la basilique fait face, à l'est, au temple dédié au culte impérial (restitution 2).
Le millésime 2009 du beaujolais s'annonce excellent.Crédits photo : Le Figaro
Victime de tricheurs, il a du mal à sortir de la déprime. Premier test jeudi : le beaujolais nouveau est arrivé.
Une chance historique !» Louis-Fabrice Latour, président du négoce bourguignon et propriétaire depuis peu en Beaujolais, n'y va pas par quatre chemins. Profondément enfoncé dans la crise, le beaujolais ne doit pas rater son rendez-vous avec le millésime 2009, qui est perçu par tous d'une qualité exceptionnelle. «C'est le plus grand millésime que j'aie vécu et mon père qui a beaucoup plus de recul que moi en pense de même : le plus grand depuis cinquante ans», raconte Édouard Labruyère, un des grands producteurs de moulin-à-vent qui est considéré comme le meilleur cru du Beaujolais.
Le beaujolais ne doit pas rater le coche, car son image est au plus mal, tout comme les ventes d'ailleurs. Dans les années 1950, un cru du Beaujolais se vendait au prix d'un grand cru de la Bourgogne. Aujourd'hui, il ne trouve plus preneur à un dixième du prix, ce qui est totalement injuste. Cette descente aux enfers est d'autant plus injustifiée que le gamay, cépage de référence du beaujolais, donne de grands vins, ce qui est largement méconnu. Thomas Henriot, qui s'occupe dorénavant du château de Poncié à Fleurie, le souligne : «Nous avons trouvé des documents du Xe siècle montrant la grande notoriété de la propriété et nous avons bien l'intention non seulement de revenir et de reprendre le nom de l'époque, mais surtout de restaurer cette immense notoriété.»
Premier accusé de cette déchéance, le beaujolais nouveau, celui par qui est arrivée la médiatisation il y a un peu plus de cinquante ans et qui est aujourd'hui accusé de tous les maux. Lancé le troisième jeudi de novembre, il occupait à ses débuts seul la scène médiatique jusqu'à Noël. Peu à peu, il a perdu de son aura, disparaissant des étalages dès la fin novembre. Aujourd'hui, il tient à grand-peine la fin de la semaine. Son image déplorable a rabaissé la renommée du gamay, entraînant toute la région dans l'enfer.
Un vin franc et joyeux
Pourquoi ? Le beaujolais nouveau est produit, pour l'essentiel, au sud de Villefranche-sur-Saône dans une très jolie région, Les Terres Dorées qui, comme son nom l'indique, n'est nullement granitique, mais argilo-calcaire. Or, sur ce type de terroirs, le gamay produit en grande quantité des vins sans intérêt, comme l'avait déjà constaté en 1395 Philippe le Hardi, duc de Bourgogne qui expulsa le gamay de Bourgogne comme «cépage vil». L'idée de génie de Jules Chauvet, brillant chercheur à Berkeley, fut de transformer ce handicap en avantage en créant le beaujolais nouveau : «Puisqu'il ne tient pas, on le boira tout de suite !»
Le gamay devint alors le plus beau cépage d'initiation du monde et la petite affichette «Le beaujolais nouveau est arrivé» faisait accourir la France entière, puis tous les autres. En 1975, Edgar Faure le faisait servir à l'Assemblée nationale avec Georges Brassens comme parrain et Mireille Mathieu comme marraine. Vin-boisson par excellence, «gouleyant», le beaujolais nouveau était certes un vin simple, mais franc et joyeux grâce à un vignoble planté très serré, une vendange manuelle et une vinification sincère. Propriétaire- négociant, Georges Dubœuf, surnommé le Pape du Beaujolais, fut largement à l'origine du succès planétaire du beaujolais nouveau. Il continue à produire des vins de qualité.
Hélas, la suite allait être moins rose. Le succès a attiré des producteurs moins scrupuleux, attirés par l'appât du gain rapide : le vin était vendu en trois semaines alors qu'il faut ailleurs un ou deux ans pour produire une bouteille. La chimie s'est imposée dans les vignes, les levures sont apparues en vinification et le vin est parti dans une option technologique pour réduire les coûts de production. À ce jeu, la qualité s'est peu à peu dégradée, le beaujolais nouveau a perdu son âme et le public s'en est éloigné, même si quelques producteurs isolés faisaient de la résistance.
Aujourd'hui, tous les problèmes sont loin d'avoir disparu, mais une vraie prise de conscience s'est fait jour chez les producteurs. Attirés par les bas prix des terres, les grands négociants beaunois ont acheté de belles propriétés et apporté leurs ambitions, non sans quelques fois quelques frictions. Rappelons que Clochemerle est en Beaujolais et que l'action collective n'a jamais été le fort de la région. De très grande qualité, le millésime 2009 arrive à point nommé. «Pour mon premier millésime, je débute avec un millésime de rêve», s'enthousiasme Rémy Sandrin qui vient de rejoindre le vignoble familial. Les bons beaujolais sont légion. Au beaujolais de saisir ce coup de pouce du destin !
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