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Les grands manifestes de l'art des XIXe et XXe siècles
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Antje Kramer - 08 avril 2015
Nombreux sont les artistes qui ont pris la plume – les uns avec violence ou excentricité, les autres avec sagesse ou poésie – pour ouvrir une brèche dans le monde de l’art, faire table rase de l’ancien pour imposer le nouveau. De l’appel au réalisme de Courbet à l’aventure monochrome d’Yves Klein, de la "machine à proposer un nouveau modèle de pensée" conçue par le Bauhaus au projet d’une Ve Internationale de Beuys, sans oublier le célèbre manifeste du futurisme de Marinetti, le manifeste cannibale dada de Picabia et le manifeste du surréalisme de Breton, c’est une histoire de ruptures que présente cette anthologie de l’« art de faire des manifestes ».
Choisis et commentés par l’historienne de l’art contemporain Antje Kramer, ces textes sont l’occasion de revisiter un chapitre majeur de l’histoire des XIXe et XXe siècles, celui des avant-gardes artistiques. De resituer, œuvres et documents historiques à l’appui, les circonstances de leur naissance, et de comprendre les motivations des artistes et leurs cris de combat.
Informations sur le livre: 272 pages - 18 x 24 cm EAN : 9782842788568 Reliure : Broché avec rabat
L'auteur
Enseignante-chercheuse en histoire de l’art contemporain à l’université Rennes 2, Antje Kramer a signé plusieurs travaux sur l’art après 1945, en particulier sur les écrits d’artistes, dont sa thèse de doctorat, L’Aventure allemande du nouveau réalisme – Réalités et fantasmes d’une néo avant-garde européenne, 1957-1963 (Les Presses du réel, 2011).
Le 29 Janvier, la maison Vermot et Associés proposera à Paris une vente composée principalement de lots d’Art d’Asie. Nous retiendrons une belle suite de quatre grands panneaux en soie XIXème représentant les quatre saisons, d’origine Chinoise et estimée entre 4 000 et 5 000 € (Lot 89, voir détail ci-contre). Le 30 Janvier, la Galerie Zacke organisera à Vienne une vente de charité sous le signe des Arts d’Asie. Vous pourrez acquérir une tête de Bouddha du Gandhara, haute de 28 cm. Cette œuvre en stuc datant du 2ème au 3ème siècle est estimée 25 000 € et le prix de départ est 12 000 € (Lot 479).
Les 30 et 31 Janvier, la maison Henry’s dirigera à Mutterstadt une vente sur deux jours. Le 31, dans la partie Antiquités et Objets de Collection, vous pourrez enchérir sur un vase chinois réalisé vers 1670-90 mais modelé d’après les porcelaines bleu-blanc de la dynastie Ming. Ce vase à décor de paysage et personnages est estimé 8 000 € (Lot 5392). Le même jour, à l’occasion d’une vente de charité, la maison Zemanek-Münster dispersera à Würzburg la collection Nerlich (Munich, Allemagne) consacrée aux objets d’Art Tribal. Ne manquez pas cette statuette en bois du peuple Holo de la République démocratique du Congo. Cette figure magique « Mvunzi » est estimée 4 000 € (Lot 139, voir photo ci-contre).
Le 29 Janvier, la maison espagnole Duran Subastas organisera une vente éclectique à Madrid. Le lot phare de cette vente est une huile sur toile de Meriem Mezian représentant des femmes jouant de la musique et estimée 30 000 € (Lot 157). Enfin, Auction.fr est heureux de vous faire découvrir de nouveaux talents en Art Contemporain grâce à la vente de la maison Rossini, le 31 Janvier à Paris. Nous attirons votre attention sur l’artiste Pierre-Yves Hervy-Vaillant et une photographie intitulée « Le repos de Pan » datant de 2014 et estimée entre 800 et 1 000 € (Lot 41, voir photo ci-contre).
Jean-Jacques Pauvert, l'éditeur légendaire, est décédé samedi 27 septembre à l'âge de 88 ans. Il a été le premier à publier au grand jour les écrits de Sade, en 1945 : il avait alors 19 ans. L'an dernier, à l'occasion de la réédition de la biographie de Sade, il nous avait accordé un entretien.
Les pièces de Shakespeare sont telles des planètes gravitant autour d'un astre qui serait notre présent, chacune d'elles, tour à tour, s'éloignant puis s'approchant de notre monde et de notre sensibilité. A lire dans la collection des livres numériques du Magazine Littéraire, 70 ebooks réalisés à partir des meilleurs dossiers du Magazine.
Revendiquant le droit de se contredire, Baudelaire fut un classique atypique et un moderne paradoxal. Critique de l’art de son temps, journaliste vomissant la presse, traducteur de Poe, le dernier Baudelaire, celui du Spleen de Paris, est cet homme des foules cherchant l’éternel dans le transitoire et se convertissant à la prose… Le Magazine littéraire éclaire ce tournant et publie en avant-première les extraits de deux essais à ce propos, signés Antoine Compagnon et Yves Bonnefoy
Le Point - Publié le 29/11/2014 à 10:42 - Modifié le 29/11/2014 à 14:27
VIDÉO. L'ego surdimensionné du petit écrivain (par la taille) lui fait arborer cette canne fabriquée sur mesure, ornée de perles fines et de turquoises.
Balzac décrivait son bien comme une "fameuse canne à ébullition de turquoises, à pomme d'or ciselée, qui a plus de succès en France que toutes mes oeuvres".
En 1834, Balzac vient de faire paraître Le Père Goriot, qui annonce La Comédie humaine. Malgré sa notoriété naissante, il reste décrié par une critique parfois méchante. La vanité du petit homme (il mesure à peine plus d'un mètre cinquante) en prend un sacré coup. Alors, pour briller dans les salons, provoquer l'admiration, il décide de s'offrir la plus belle canne de Paris. Il passe commande de la monture au joaillier parisien Lecointe. Il la décrit lui-même dans un courrier à Mme Hanska : "Cette fameuse canne à ébullition de turquoises, à pomme d'or ciselée, qui a plus de succès en France que toutes mes oeuvres."
Aujourd'hui, la canne appartient au musée de Balzac. C'est son directeur, Yves Gagneux, qui nous la présente. Le jonc est épais. C'est davantage un sceptre qu'une canne. La fine chaîne d'or de la dragonne est empruntée à un collier de Mme Hanska. Dans la capsule à charnière dissimulée au sommet du bijou, l'écrivain conserve un souvenir de sa bien-aimée. Armé de son sceptre-canne, l'écrivain se pavane dans tout Paris sans se préoccuper des ricanements qu'il produit sur son passage. Tout le monde en parle. Il est aux anges, même s'il devient un gibier de choix pour les caricaturistes. Tout Paris parle de la canne de Balzac, qui devient l'objet le plus célèbre de la capitale. L'écrivain la conserve jusqu'à sa mort en 1850.
+2,6% ! Dans une économie française à l'arrêt, où même les prix font du surplace, donner un tel coup de pouce aux tarifs du TGV ne pouvait pas passer inaperçu. Ca n'a d'ailleurs pas manqué...
Alors que les ventes des hypermarchés de périphérie stagnent, les distributeurs alimentaires s'affrontent au coeur des zones urbaines. La bataille y est plus féroce et plus complexe.
Pourquoi les impôts vont continuer à augmenter en 2015
FIGAROVOX/ANALYSE - Jean-Yves Archer ne croit pas à la pause fiscale promise par le gouvernement. Selon lui, celui-ci va simplement faire reposer les nouvelles hausses d'impôts sur les collectivités territoriales, majoritairement détenues par l'opposition. François Hollande et les impôts : une grande histoire d'amour
Terre à Ciel poursuit son partenariat avec la radio Grand Ciel, pour l’émission La route inconnue, animée par Christophe Jubien et à laquelle participent Claude Vercey, Jacques Morin, Patrick Joquel, Jean-Claude Touzeil, Jean Antonini et Cécile Guivarch. Depuis septembre 2015, de nouveaux horaires, à découvrir ici et n’oubliez pas le podcast !
Né le 29 janvier 1900 à Barentin (76), Lucien Bunel est ordonné prêtre le 11 juillet 1925. En 1931, il entre au noviciat des carmes déchaux de la Province de Paris. En 1934, il crée le Petit-Collège d’Avon où ses talents d’éducateur font merveille. Pendant la guerre, il s’engage dans la Résistance et cache des enfants juifs. Le 15 janvier 1944, il est arrêté par la Gestapo. En partant, il déclare: « Au revoir les enfants, continuez sans moi. » Il est envoyé à Neue Breme, puis à Mauthausen, Gusen.
Auprès de tous, il témoigne en actes de la dignité de l’homme, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Dans ces lieux de mort et de déchéance programmée, il célèbre l’eucharistie et donne le pardon de Dieu, manifestant ainsi le triomphe de la vie sur la mort. Il s’éteint à Linz le 2 juin 1945. Sa cause de béatification a été ouverte en 1997.
N°111 Septembre 2019
La figure du mois : Père Jacques de Jésus
Parole de Prêtre : Ce temps que Dieu nous donne…, Abbé Yves Genouville
Engagés dans le monde : À nos périphéries… Éric Mestrallet
Parlons d’amour : Tardivement ne veut pas dire… impossible!…, Bruno et Cécile Maurin
L’éducation spirituelle de nos enfants : De fidélités en fidélité, Ingrid d’Ussel
Je vous donnerai le nom du peintre au récap pour ne pas vous influencer.
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Je rappelle à mes chers écrivains que vous pouvez aller lire les textes des participants puisque je met leur lien. Par ailleurs , je rappelle aussi, qu'un texte court est plus facilement lu, compte tenu des nombreux textes à lire..
Je vous en remercie mes chers écrivains..
Pour plus de facilité, je publierai le récap, le jour du défi écriture, mais pensez bien à publier au plus tard les, 9, 19, 29 ou 30 de chaque défi.
Yves Lampaert (Belgique), Fabio Jakobsen et Dylan Groenewegen (Pays-Bas) ont remporté les trois premières étapes du Tour de France 2022. Les coureurs originaires du Bénélux ont donc trusté les victoires sur les trois étapes inaugurales de cette édition. C'est la première fois depuis 1978 que les trois premiers succès d'étape d'un Tour de France sont décrochés par des coureurs de cette zone de l'Europe : Jan Raas avait gagné le prologue à Leiden, sur ses terres aux Pays-Bas, puis le lendemain à Saint-Willebrord, avant que le Belge Walter Planckaert ne s'impose le troisième jour à Bruxelles.d diam voluptua.
Mathilde Dandeu, Jellyfish France, publié le 14 janvier
Vendredi 14 janvier 2022, Jean-Jacques Beineix, l'un des plus grands cinéastes est décédé. Le réalisateur français a conquis le 7e art dès les années 1980 avec des films à succès comme "Diva", "La Lune dans le caniveau" ou encore "37°2 le matin". Retour sur trois choses à connaître sur sa carrière fulgurante.
Il a fait tourner les plus grands
Après son premier succès avec son film "Diva", qui reçoit le César du meilleur film dans les années 1980, tout le monde veut tourner avec Jean-Jacques Beineix. C'est ainsi que le cinéaste a pu côtoyer les plus grands du cinéma. Il fait jouer Gérard Depardieu et Victoria Abril dans "La lune dans le caniveau" (1983), avant de révéler une jeune comédienne : Béatrice Dalle dans le rôle de Betty dans "37°2" le matin en 1986 en lui offrant son premier rôle. Puis en 1991, le réalisateur offre le dernier rôle à Yves Montand dans "IP5". Le comédien âgé de 70 ans meurt d'un infarctus avant la fin du tournage. Raison pour laquelle"IP5" est devenu un film en hommage à l'acteur français.
"37°2 le matin" est l'oeuvre qui marque la carrière de Jean-Jacques Beineix. Nominé huit fois aux César, le film n'a finalement remporté que le prix de la meilleure affiche. À l'époque, le film s'attire toutes les faveurs du public avec pas moins de 3,6 millions de spectateurs qui se bousculent dans les salles de cinéma pour voir l'oeuvre du réalisateur.
Après son dernier échec, il n'a fait que des documentaires
En 2001, sa carrière prend un autre virage. Son dernier film de cinéma, "Mortel Transfert" est un échec total tant pour la critique que commercial. Jean-Jacques Beineix ne se consacrera alors plus qu'aux documentaires.
À LA TV CE SOIR - Les hommes de sa vie servent de fil conducteur à ce beau portrait de France 3, diffusé ce lundi, qui mêle images d'archives et lettres de l'artiste
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Édith Piaf, ce sont les hommes qui en parlent le mieux. Ceux qui ont marqué sa vie constituent le fil rouge de cet ambitieux documentaire, réalisé par Philippe Kohly, qui avait déjà évoqué Boris Vian à la faveur des cinquante ans de sa disparition, en 2009.
La môme Piaf s'est envolée en 1963. Parmi le déluge de livres et de disques consacrés à cette femme au destin singulier, ce film diffusé sur France 3 ne constitue pas la plus mauvaise manière de lui rendre hommage. Le titre, Édith Piaf amoureuse, est un peu racoleur, et l'angle peut faire peur: raconter la femme à travers ses histoires d'amour. Bien vite, les réserves s'envolent face à la rigueur du travail réalisé. On en vient à constater que relier la carrière de ce petit bout de femme aux figures masculines qui l'ont marquée est une entrée assez astucieuse, dans une vie dont on connaît le déroulé par cœur. A fortiori depuis le triomphe de La Môme, d'Olivier Dahan.
Marcel, Yves, Georges et les autres
Ils sont venus, ils sont tous là, ponctuant le film comme autant de chapitres d'une vie courte mais dense. Marcel Cerdan, Yves Montand, Georges Moustaki ou Théo Sarapo ont éclipsé, par leur popularité, des personnages dont l'influence sur la chanteuse sont incontestables. En offrant le même traitement à chacun d'entre eux, le documentaire rééquilibre la balance.
Jean-Louis Jaubert, chef de file des Compagnons de la chanson, disparu cette année, est cité pour son rôle décisif lorsqu'ils ont chanté ensemble Les Trois Cloches, air qui a permis à leurs carrières respectives de connaître le retentissement en Amérique.
Les images d'archives bouleversantes, racontent la déchéance progressive d'une femme qui ne s'est jamais économisée, tant sur le plan sentimental que physique. «J'ai toujours désobéi», affirme-t-elle à un journaliste qui lui demande si elle braverait une interdiction de chanter ordonnée par un médecin. Ses histoires d'amour malheureuses, Édith Piaf en a fait la matière première de ses chansons. C'est par la musique qu'elle y a survécu. Les douze chapitres de ce récit, de Raymond Asso, premier auteur, à Théo Sarapo, son dernier protégé, jalonnent les étapes artistiques d'un parcours en mouvement permanent.
Égérie de figures comme Asso, Paul Meurisse ou Henri Contet, Piaf devient Pygmalion à partir de sa rencontre avec Yves Montand. Comme pour mieux rembourser une dette à ceux qui l'ont fait progresser, elle a à cœur de pousser ses protégés à tenir le devant de la scène. Elle encourage ainsi Montand à jouer au cinéma sous la direction de Marcel Carné, et pousse Georges Moustaki et Charles Dumont, hommes de l'ombre, à s'imposer comme chanteurs.
Avant l'âge de 35 ans, elle est celle qui quitte les hommes. Passé cet âge, elle devient la femme que l'on abandonne. Loin de l'abattre, cela constitue le matériau de ses plus grands titres. L'Hymne à l'amour, chanté après la mort de Cerdan, ou Je ne regrette rien sont autant de phares dans une vie vouée au sentiment amoureux, tant avec le public qu'avec ses compagnons.
Bien avant la pipolisation, Piaf a allégrement mêlé les deux aspects de son existence, la part publique et la sphère privée, illustrant à quel point ces deux pôles de l'existence d'un artiste se nourrissent mutuellement. La vision de ce film la rend plus aimable encore. L'éclat des images et la vigueur du montage nous montrent une femme moderne, qui s'affranchit peu à peu des conventions.
À LA TV CE SOIR - Les hommes de sa vie servent de fil conducteur à ce beau portrait de France 3, diffusé ce lundi, qui mêle images d'archives et lettres de l'artiste.
Lorsqu'on dit : « Il fait noir comme dans un four », on fait une comparaison simple, à la portée de tous, le four ayant toujours figuré un lieu privé de tout éclairage ; mais lorsqu'on dit : « Ce monsieur est aimable comme une porte de prison », on fait une comparaison négative, chargée d'ironie, qui dit l'inverse de ce qu'elle est censée signifier : la personne n'est pas aimable du tout. Il s'agit d'une manière de s'exprimer par le contraire, une surenchère de l'antiphrase ; elle suppose un esprit moqueur et exige de l'interlocuteur une rectification, un léger décodage. D'ailleurs, on emploie spontanément ces antiphrases renversées pour exercer la sagacité des petits enfants.
Il y a là la permanence d'un humour ancien : dire le contraire pour provoquer une réaction, un rire naïf. « Il est fin comme du gros sel », se dit de quelqu'un de lourdaud, obtus, ou bien maladroit dans ses propos quelqu'un de pas subtil du tout. Ces comparaisons renversées étaient particulièrement fréquentes dans le langage populaire d'autrefois ; elles se retrouvent en abondance dans les langues minoritaires de France en voie de disparition. Feuilletant un petit livre consacré aux expressions limousines collectées par un excellent occitaniste, Yves Lavalade, je suis frappé de voir combien cet art des contraires était en honneur dans la langue du Limousin, issue de celle des poètes troubadours. Nos gens disaient d'un trait mal tiré, d'un alignement raté « C'est droit comme la jambe d'un chien » : drech coma la jamba d'un chen, ce qui me faisait rire, car la jambe des chiens est irrémédiablement tordue, coudée… L'allitération ajoutait du cocasse car jamba se prononce tsàmba, et chen fait tsi. Reste que c'est le « renversement » qui séduit, car si l'on disait : « Tordu comme la jambe d'un chien », cela tomberait à plat l'évidence n'est pas drôle. On disait aussi drech coma mon cobde quand me moche, « droit comme mon coude quand je me mouche », mais ce n'était pas aussi riant que le chien, aux pattes toujours en mouvement.
Pour quelqu'un de squelettique, on disait gras coma un peisel, « gras comme un piquet de vigne » (ce serait en français classique « sec comme un cotret ») ; le peisel évoquait à la fois la minceur, l'élancement, et la sécheresse de l'individu. Pour un impotent on pouvait dire jusqu'à l'absurde : leste coma una roda de molin, « leste comme une roue de moulin », ou encore mieux, pour la légèreté, avec un redoublement de malice qui plaisait aux enfants : legier coma l'ausel qu'appellen lo buèo, « léger comme l'oiseau qui s'appelle bœuf ».
Ah ! on en disait des choses au bord des chemins de terre creusés d'ornières de charrettes nervos coma una goga, « vif comme un boudin noir », et dans ce même esprit des images en creux, Se rit quand se burla, « il rit quand il se brûle », pour évoquer un être rébarbatif, austère et déplaisant. Pour la maigreur d'un personnage osseux il en existait beaucoup à ces époques de rationnement forcé : qu'es pas la graisa que l'entraupa, « ce n'est pas graisse qui le fera trébucher ».
Yves Lavalade commente un peu cavalièrement ces formulations des vieux âges : « Il faut avoir l'esprit bizarrement tourné pour dire le contraire de ce qu'on veut signifier. » Non, je ne trouve pas. Il faut avoir l'esprit mutin, sans doute, assez taquin ; nos anciens prenaient leurs images au plus près de la vie ils disaient : « Je suis souple comme un verre de lampe » à une époque pas si reculée où le long verre de la lampe à pétrole se montrait d'une fragilité redoutable. Il s'agit d'un temps où les couteaux mal aiguisés coupaient « comme mon genou ».
Cela étant, M. Lavalade nous en livre des joliment rigolotes de nos vieux terroirs ; « il pleuvait à queue de vache » ; on tenait à une chose « comme à ses deux yeux » et à ce sujet oculaire une expression bien avisée préfigurait malicieusement l'idée du clonage : sembla sa mair coma si li avià sautat per un uelh : « il ressemble à sa mère comme s'il lui était sorti par un œil »… C'est tout de même plus fort que la goutte d'eau ! Trésor des expressions limousines, de Yves Lavalade. Éd. Lucien Souny, 80 p., 10 €.
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Ils représentent l’autorité de l’Etat et pourtant ils bafouent la loi ou encouragent à ne pas la respecter. Capital social dévoile ces dysfonctionnements…
Vrai/faux
Démêler le vrai du faux sur des réalités social, économique ou sociétal. Capital social apporte de la clarté sur des questions du quotidien utile aux salariés.
Escapadeen Bretagne à Doléans
Un territoire à découvrir tant d’un point de vue touristique et culturel, mais aussi économique et social. Capital Social vous propose de vous évader…
Un entretien avec Pierre-Yves Gomez, un économiste atypique qui préfère coller au réel plutôt que s’enfermer dans la théorie. Capital social l’a rencontré pour une interview forte, profonde et décoiffante sur le capitalisme.
Pour 82% des salariés, le repos dominical est primordial ou important. Ils sont massivement attaché au repos dominical. A découvrir l’ensemble du sondage.
Une liberté sous contrainte,La sociabilité en sursis
Le travail du dimanche, sous la pression des grandes enseignes, se pratique en réalité le plus souvent sous une contrainte implicite, au détriment des salariés… Que fait-on de la liberté, de l’égalité et de la fraternité ?
Le dimancheun temps consacré à l’autre
Un temps pour se reposer, partager avec ses proches, sa famille et ses amis. Un temps commun et gratuit. Capital social pro.
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Le monde n’est ni binaire ni systématiquement conflictuel.
Le Capital doit être une ressource pour le développement humain intégral et le social une composante du bien commun.
Il faut juste changer de perspective pour comprendre que la réalité est plus complexe que les caricatures qui en sont faites. Nous sommes interdépendants et complémentaires. Au centre, nous devons mettre l’humain..
Pourquoi aurait-on besoin de créer pour vivre ? Serait- ce pour ressentir le vivant en soi, pour donner sens et valeur à l’existence, pour naître, enfanter ou transmettre son humanité ?
Créer est probablement l’action la plus utile que l’être humain réalise, alors qu’elle paraît si vaine aux yeux de certains. Créer est même une condition pour exister, parfois vitale quand il faut lutter pour sa survie. Mais créer ne veut pas dire être artiste. C’est inventer, s’inventer, se représenter le monde, et chercher à donner forme à son imaginaire, ce nuage flottant du rêve.
Créer, on y prend goût au point que ça peut devenir une condition d’existence, avec ce besoin impérieux de créer sans relâche, avec ce désir intense qui s’y engouffre et y trouve sa réponse en forme de question infinie pour un objet toujours à inventer.
C’est pour tenter d’y comprendre quelque chose que l’auteur est allé à la rencontre de ceux qui en font leur vie, les artistes, avec lesquels il a réalisé des entretiens approfondis. Cette recherche lui a permis de repérer les grandes lignes d’un processus de création polymorphe.
Reste une question qui s’est invitée dans ces entretiens, celle de la création et des femmes. Une évolution rend enfin visible la production créative des femmes au prix de leurs combats.
Le monde de l’art est devenu la caisse de résonance de leur créativité dans tous les domaines. Si on voulait distinguer une spécificité de l’art des femmes, elle se situerait dans la dynamique révolutionnaire de leur création en mouvement permanent et radical. Mais les artistes femmes, au-delà du genre, revendiquent légitimement d’être Artiste, un point, c’est tout !
Thierry Delcourt, né en 1951, est médecin-psychiatre et psychanalyste. Il partage son temps de travail clinique avec une recherche et un enseignement dans les domaines de la psychopathologie et de la créativité quant à sa fonction dans le psychisme humain. Il est auteur d’ouvrages dans ces domaines et écrit aussi pour des artistes et compagnons de route.
Avec la participation des artistes : Lydie ARICKX • Enki BILAL • Édith CANAT de CHIZY •
L'actrice américaine, égérie du parfum Manifesto l'éclat d'Yves Saint-Laurent, est tombée amoureuse d'un bel Italien de Trévise. On la suit dans sa ville de coeur.
Shopping
Lazzari « Situé sur la piazza Pola, c’est un vrai temple de mode. Ils sont toujours à la recherche de nouveaux designers prometteurs, qui expérimentent nouvelles coupes et nouvelles matières. J’y trouve à la fois des jeunes marques mais aussi tous les grands noms de la mode internationale. » Via Paris Bordone, 14. www.lazzariweb.it
Après Paris « Grâce au travail de Diana Molin, la propriétaire depuis plus de vingt ans, cette boutique est devenue le paradis des modeuses. J’aime sa sélection de vêtements et d’accessoires chics et sophistiqués. » Via Barberia, 34.www.apresparis.it
Li Volsi & Sostero « Un très beau magasin pour les bijoux anciens et l’argenterie. Se balader dans cet espace est une expérience inouïe. Regardez cette ravissante bague en rubis, c’est ici que je l’ai achetée. » Via Calmaggiore, 10. www.livolsi-sostero.it Archimede Seguso « Un des plus célèbres maîtres verriers. J’admire son travail artisanal si créatif et délicat. Sa petite échoppe se trouve en plein coeur de Trévise. » Via Palestro, 7.
Morandin Regali « J’adore leurs collections de porcelaines. C’est vrai que quelques pièces sont très chères, mais une fille a toujours le droit de rêver, n’est-ce pas ? » Via Palestro, 50. www.morandinregali.com
Gatti Project « J’aime tout dans ce magasin de design. Le propriétaire, Antonio, a réconcilié l’élégance et le confort. Son mobilier est aussi beau que facile à vivre. Je regrette de ne pas avoir plus de pièces pour les meubler et les décorer avec tous les trésors qu’il crée. » Via Campana, 18. www.gattiproject.com
Grammaire de l’amante (avec exercices supplémentaires), Valérie Linder, Esperluète Un Bouin, c’est tout, Yves-Jacques Bouin, L’improviste Douceur, Jacques Estager, Jean-Luc Meyssonnier, Lanskine Mélancolie des cerisiers, Cécile Glasman, Encres vives Les échanges de libellules, Cédric Landri, La porte Entre l’herbe et son ombre, Lydia Padellec, Editions Henry Un matin tu t’es assise, Yannick Torlini, Polder Voleur de sable, Nicolas Gonzales, Polder O L’an /, Philippe Jaffeux, Atelier de l’agneau Une source au bout des pas, Gilles Lades, La porte Les dits du paon, Marie Rouanet, La porte Le Cow-boy de Malakoff, Thierry Roquet, Le pédalo ivre Les maritimes, Thierry Bodin-Hullin, l’Oeil ébloui Partir, Robert Fred & Jovan, éditions Robin Je pars Helena je pars, Emilio Araúxo, Helena Eriksson, Isolina Pumar, Ink Heures de pointe, Marie-Ange Sebasti, éditions Le Pont du Change fugitive, Cathy Garcia, Cardère éditeur à hauteur d’ombre, Marie-Françoise Ghesquier Di Fraja l’amour des objets, Martine Audet, éditions l’Hexagone Révolution, France Burghelle Rey, éditions La Porte encore, Michaël Glück, pré#carré cor, Michaël Glück, pré#carré L’imparfait des langues, Maxime Coton, éditions L’Arbre à paroles Sans légende, Jacques Morin, Rhubarbe
Pour rien au monde, il ne voudrait être libraire ailleurs, un 15 août. Le farniente, l'Assomption, le chassé-croisé des vacances, il s'en fiche. La seule chose qui compte, à cette période-clé, c'est le grondement de l'avalanche toute proche. Non, décidément, la rentrée littéraire, premier grand coup d'adrénaline avant le shoot final des prix d'automne, Erik Fitoussi, patron de la librairie Le Passage, à Lyon, ne la raterait pour rien au monde.
"Epuisant et génial", résume-t-il, avant de raccrocher, affolé à l'idée d'avoir passé une heure au téléphone, à parler des romans qu'il a lus cet été... Il ne reste que quelques jours avant le lever de rideau. Les éventaires attendent. Le temps des cigales n'est pas fini, que, déjà, les fourmis s'activent.
Après avoir longtemps coïncidé avec la rentrée scolaire de septembre, la rentrée littéraire s'est mise, "il y a environ vingt ans", selon l'historien de la littérature Jean-Yves Mollier, à mordre sur le mois d'août. Le calendrier n'est pas seul à avoir changé. Elle a beau se parer du caractère immuable que revêt tout grand mythe national, la rentrée littéraire est un phénomène daté : elle a son histoire, ses temps forts, ses stratèges et ses leurres.
A quand remonte-t-elle ? "Dans Le Figaro, il semble que l'expression "rentrée littéraire" apparaisse en 1936, où elle est assortie de guillemets, ce qui laisse à penser qu'elle n'est pas encore d'usage courant à cette date", avance l'universitaire Bertrand Legendre, auteur d'Entrer en littérature. Premiers romans et primo-romanciers dans les limbes (Arkhé, 2012). "Alors là, c'est une colle !, hésite sa jeune consoeur Sylvie Ducas, dont l'essai La Littérature à quel(s) prix ? Histoire des prix littéraires (La Découverte, 240p., 22 €) paraît ces jours-ci. Sans doute remonte-t-elle aux années 1980, quand les commerciaux de la grande distribution ont fait leur entrée dans le secteur de l'édition ?"Jean-Yves Mollier, auteur de L'Argent et les lettres. Histoire du capitalisme d'édition, 1880-1920 (Fayard, 1988), défend une autre thèse. "L'idée de rentrée littéraire est conceptualisée par le philosophe Ernest Renan dans les années 1880." A chacun sa version et sa pièce du puzzle...
EMBALLEMENT RÉCENT
Si la plupart des éléments qui ont contribué, sous l'impulsion des éditeurs, à la fabrication de la rentrée (les saisons et les cénacles littéraires, mais aussi les prix, en particulier le Goncourt, créé en 1903) se sont mis en place entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe, "l'emballement" qu'on connaît aujourd'hui est en revanche récent, concède Jean-Yves Mollier. Quelle que soit sa date de naissance, la rentrée littéraire française, par la ferveur qui l'accompagne, est unique au monde.
Et même si "son impact sur le marché n'est pas fondamental", c'est "comme un grand coup de lumière", s'enthousiasme Mario Androse, l'éditeur d'Umberto Eco. "La France a un tempérament littéraire beaucoup plus prononcé que les autres pays – et même que l'Italie", ajoute-t-il, malicieux. "A Berlin, cette année, les vacances se sont arrêtées début août. Et chaque Land a son agenda propre. Ce qui fait qu'en Allemagne nous n'avons pas ce sentiment de rentrée que vous avez en France", souligne Claudia Puls, éditrice chez Aufbau. L'Allemagne, dont le Salon du livre de Francfort est l'un des plus importants du monde, connaît, certes, à l'instar du reste de l'Europe et des Etats-Unis, des "saisons" propices à l'édition – et aux avalanches de nouveaux titres. Mais de grande rentrée, avec prix prestigieux et fièvre médiatique, point.
Ce "culte", rendu annuellement "à la Littérature et, surtout, à la Littérature française", demeure une "particularité" hexagonale, vu "surtout depuis les Etats-Unis, mais aussi depuis Londres, Berlin ou Milan", confirme, dans un courriel au "Monde des livres", la sociologue américaine Priscilla Parkhurst Ferguson, professeur à l'université Columbia (New York). Mais attention, relève l'auteur de l'essai La France, une nation littéraire (Labor, Bruxelles, 1991) : on ne s'interroge peut-être pas assez "sur le fonctionnement de ce rite, qui est de fêter, non les livres, mais la Littérature". Nuance... Le " divorce entre l'objet que l'on vend ostensiblement et le sujet véritable" est patent, ajoute Mrs Ferguson. "La Littérature joue le rôle de fétiche, qui fait vivre la collectivité."
C'est à "la fin des années 1990 et au début des années 2000", note Jean-Yves Mollier, que la rentrée d'automne – qu'elle serve à vendre des livres ou à célébrer "la Littérature" – a été marquée par une production accélérée de livres, notamment des romans. La "concurrence acharnée" entre éditeurs a conduit à cette "spirale imbécile" qui veut qu'un tombereau de plusieurs centaines de romans submerge, en l'espace de quelques semaines, journalistes et libraires, insiste le chercheur. Cette année, note cependant Erik Fitoussi, "la plupart des éditeurs ont réduit la voilure". On retrouve, grosso modo, pour cette rentrée 2013, le niveau de l'an 2000 – 555 titres, selon les chiffres du magazine Livres Hebdo.
"Qu'il y ait 550 ou 700 livres, c'est pareil, balaye Bernard Pivot, membre de l'Académie Goncourt. La rentrée ressemble à une course cycliste : sur les 500 champions qui prennent le départ, une vingtaine vont réussir l'échappée. Dans cette formidable bataille, bien des injustices sont commises. Plus les armées sont nombreuses et plus il y a de cadavres...", analyse l'inventeur d'"Apostrophes", émission phare de la télévision publique de 1975 à 1990. Une seule chose a changé, observe le chroniqueur du Journal du dimanche : "Depuis 1998, le Goncourt recrute ses lauréats exclusivement dans le "vivier" de septembre – plus jamais dans celui du printemps."
Mais la fièvre est intacte. "En France, les écrivains sont des stars. Mon boucher sait que j'écris des romans. Pas aux Etats-Unis...", s'enflamme l'ancien roi du petit écran. Marion Duvert, éditrice au Seuil, après six ans passés aux Etats-Unis, est assez d'accord : "En France, grâce à la rentrée, un roman exigeant, de haute valeur littéraire, a ses chances. Ce n'est pas le cas partout !"
Même enthousiasme chez Augustin Trapenard, qui produit "Le carnet d'or", sur France Culture, et tient la chronique littéraire du "Grand Journal" de Canal+. La rentrée littéraire est l'expression d'une "richesse, d'une variété, d'un éclectisme extraordinaires", se réjouit-il. Sans regret pour les innombrables sacrifiés, ces "cadavres" de l'automne littéraire, selon le mot de Pivot ? "Un bon livre trouve toujours ses lecteurs – grâce aux libraires, notamment", estime le journaliste.
Erik Fitoussi se montre plus circonspect. Le libraire lyonnais cite le cas du romancier américain John Gardner, aujourd'hui décédé, dont La Symphonie des spectres (Denoël, 2012), un "très grand roman, de la valeur d'un Philip Roth", est passé, en France, quasiment inaperçu. "Je m'en veux de l'avoir raté", se désole le patron du Passage, qui va tenter de "réparer cette énorme injustice" en plaçant, cet automne, avec un an de retard, La Symphonie des spectres aux côtés des nouveautés de la rentrée.
Faut-il voir, dans le cas de John Gardner, l'exception qui confirme la règle ? Sylvie Ducas parle, elle, d'une "marée de mort-nés", conséquence – sciemment anticipée par les éditeurs – de la politique de "surproduction" de ces vingt dernières années. Si la passion du livre, toujours profonde en France, constitue "un précieux privilège", il faut faire"attention aux machines à broyer la diversité littéraire", prévient la jeune chercheuse.
Le prix Goncourt, décerné en novembre, reste évidemment le temps fort de la rentrée. Il en est la consécration. Le roman élu a toutes les chances de bien se vendre, dans l'Hexagone comme à l'étranger. Pour le reste ? "Les meilleures ventes, ce n'est pas la rentrée littéraire qui les fait", remarque Bertrand Legendre. Si les lauréats du Goncourt s'écoulent, en moyenne, à quelque 400 000 exemplaires, ils restent loin derrière des titres comme Cinquante nuances de Grey (Lattès, 2011), qui avait dépassé, fin 2012, les 40 millions d'exemplaires vendus dans le monde. "D'un point de vue littéraire, ce bouquin, c'est le fond du seau", tranche Erik Fitoussi.
"Bons ou mauvais, c'est aux critiques et aux lecteurs d'en décider. Mais je ne vois pas au nom de quoi on leur dénierait le qualificatif de littéraire ?", s'amuse Patrick Kéchichian, critique à La Croix et ancien du "Monde des livres". Certains de ces titres, dits "populaires" ou "grand public", sont d'ailleurs édités à l'automne, participant de facto à larentrée. A l'instar de L'Extraordinaire Voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea (Le Dilettante), de Romain Puertolas : cette "fable loufoque" a déjà fait l'objet de "plus de vingt contrats, signés à l'étranger", assure Patricia Pasqualini, agent littéraire à Paris. "Un livre marrant, léger comme un téléfilm", commente Erik Fitoussi. Pourquoi s'en offusquer ? "Le but premier de la rentrée, c'est de faire lire", rappelle Patrick Kéchichian.
Le spectre est large, du futur Goncourt aux romans "de gare", et la rentrée 2013 s'annonce grosse de surprises et de pépites. Ne boudons pas ce plaisir si français ! Que la bagarre commence et fleurisse le talent...
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Voila une énigme. Un petit bout de femme pas bien gros, pas bien lourd, juste le poids de ce pauvre moineau qui est devenu son totem : Piaf. Et pourtant, voilà un personnage qui va occuper une place démesurée dans notre vingtième siècle franco-français.
Piaf, voilà un mot magique, qui inspire tout de suite le respect, qui rappelle des tremblements dans le bas des reins, qui autorise les larmes sans pudeur, qui laisse couler les sentiments dans l'intimité lointaine d'un noir et blanc de nostalgie.
Piaf ? Elle a toujours été là, même en filigrane, même en ersatz. Deux ou trois années après sa mort, un étrange clone mécanique et enfantin surgissait entre nulle part et Avignon. Mireille Mathieu reprenait le flambeau vacillant, le chipant au passage à Georgette Lemaire... Aujourd'hui plus que jamais, Piaf est à la mode, et ce sont les dinosaures de la chanson française, des monstres sacrés tels que Johnny ou Bruel qui viennent susurrer aux oreilles de tennageuses en pâmoison des textes qui avaient tourneboulé leurs grands-mères.
Alors, évidemment, on va ce soir se plonger avec délice dans ce documentaire, qui retrace une partie de la vie de Piaf. Et quand on y songe, cette frêle brindille avait une âme de chêne. Et sans y toucher, elle a su jouer les Pygmalion à l'envers. Elle fut la muse-amante de toute une génération de mâles débutants qui ont roucoulé entre ses maigres bras avant de pousser la chansonnette sous les sunlights.
Ses amants ? On croirait le catalogue d'une maison de disques abonnée au Top cinquante : Yves Montand, Charles Aznavour, Georges Moustaki, Théo Sarapo ... Cette nana-là les avait dans la tête, ces sacrés biscotos, pour comprendre qu'ils iraient très haut. Elle aimait le talent, jusqu'au bout des ongles, jusqu'au bout des lèvres.
Quel culot, de mener cette vie où la boussole est du côté du cœur, dans une société qui aurait pu la traiter de tous les noms, et qui, étrangement a su respecter toutes ces aventures.
Sans doute parce qu'elle nous forçait à croire, encore plus qu'elle-même, à tous ces amours qui se présentaient.
De 1936 à sa disparition le 11 octobre 1963, Piaf échangea une importante correspondance avec l'homme de lettres et son ami Jacques Bourgeat. Elle y raconte ses amours, ses amis, ses emmerdes. Les rebondissements de l'espoir et du succès, l'accablement des ruptures et des deuils. Paulette Coquatrix, Georges Moustaki, André Pousse, Charles Aznavour viendront raconter qui était cette «ombre de la nuit», cette «môme» trois plumes qui nous aura donné tant de frissons.Dominique DELPIROUX.
L'ancienne chapellerie de Chazelles-sur-Lyon (Loire) a été transformée en atelier-musée avec boutique, restaurant et centre de formation. | DANIEL ULMER
L'été en séries : Improbables musées... 6/12.
Feutre gris du président François Mitterrand, melon des Frères Jacques, cloche à plume de Marie Curie ou canotier de Maurice Chevalier... Il y a les chapeaux VIP, quasi inséparables des personnalités qui les ont portés, et les bibis stars des podiums de mode : une coiffe en résille ornée d'un cœur bijou dessinée par Yves Saint Laurent (2001) ou le fameux béguin surréaliste, façon crête de coq, d'Elsa Schiaparelli (vers 1950), auquel répond un modèle contemporain hérissé de jambes de poupées Barbie, du Britannique Stephen Jones.
Ce ne sont là que les moindres trésors de l'ancienne chapellerie de Chazelles-sur-Lyon (Loire), transformée ce printemps – après trois ans de travaux – en atelier-musée avec boutique, restaurant et centre de formation. Les pièces les plus rares se font moins ostentatoires, telle cette coiffe-parapluie aux sept arceaux d'osier qui servait à protéger, en calèche, les échafaudages capillaires à la mode à la cour de Marie-Antoinette.
SAC EMPLI DE POILS DE LAPIN DE GARENNE OU DE LIÈVRE
Ou cette coiffe-moustiquaire, découpée d'une fenêtre à hauteur d'yeux,...
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Feutre, melon, cloche : vous saurez tout sur les bibis
Tout l’été, France Culture s’associe au Monde et à SNCF dans le cadre de la collection « Les Petits Polars du Monde ». Treize nouvelles inédites écrites par les meilleurs auteurs de polar français. Les nouvelles illustrées seront publiés par Le Monde et disponibles en kiosque chaque jeudi à partir du 13 juin. Certains de ces auteurs sont les lauréats du PRIX SNCF DU POLAR. Ces polars, adaptés pour la radio seront diffusés tous les samedis soirs à partir du 29 juin sur France Culture et présentés par François Angelier dans le cadre d’une émission spéciale consacrée au polar.
Les Petits Polars du Monde, retrouvez en kiosque dès le 27 juin le texte intégral de la nouvelle Monsieur Meurtre de Jean Vautrin avec des illustrations de Baru.
Monsieur Meurtre de Jean Vautrin
Réalisation : François Christophe
« Le procureur, les flics, les médecins ont assez dit que j’ai tué ma mère. Dans un accès de folie furieuse. A moins que ce soit de sang- froid… » Après dix-huit ans de bonne conduite, le doute persiste. Faut-il libérer ce mystérieux prisonnier ? Est-il fou, assassin menteur ou schizophrène ? Dehors, quand la porte de la centrale s’ouvre sur les rues de la ville, le cauchemar risque bien de continuer. Mais pour qui ?
Présentation du Monde
Autour de l’image et du livre, Jean Vautrin, est l’homme de plusieurs vies. Tour à tour professeur de littérature française à l’Université de Bombay, photographe, assistant de Roberto Rossellini, de Rivette, de Minelli, puis metteur en scène, scénariste, dialoguiste, il se consacre pendant quinze ans au cinéma.
Fidèle équipier de Michel Audiard, il est avec Manchette, au début des années 70, l’un des pères fondateurs du néo-polar. Depuis, sur la lancée, de Billy-ze-kick, et de La vie Ripolin, il a écrit une quarantaine d’ouvrages. Romancier, nouvelliste, feuilletoniste, éditeur, il obtient successivement le prix Goncourt de la nouvelle pour Baby-boom puis, le prix Goncourt du roman et le prix Goncourt des lycéens en 1989 pour Un grand pas vers le bon Dieu, chez Grasset. Avec son complice, Dan Franck, il publie chez Fayard, huit tomes des Aventures de Boro, reporter photographe. Il est en outre l’auteur chez Robert Laffont du cycle en quatre volumes des Quatre soldats français.Symphonie grabuge lui vaut le prix Populiste et Le cri du peuple le prix Louis-Guilloux pour l’ensemble de son œuvre.
Ce dernier roman, adapté en bandes dessinées par son ami Tardi chez Casterman, est un best-seller. Caniculetout comme Billy-ze-kick ont été portés à l écran respectivement par Yves Boisset et Gérard Mordillat.
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