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Angkor, de la forêt au musée




 

Signature : Dominique Blanc - 4 novembre 2013
 
Buddha protégé par le naga, Temple de Preah Khan de Kompong Svay, fin XIIe-début XIIIe siècle, découvert en 1873-74 par Louis Delaporte, grès, 111 x 66 x 39 cm, détail. (Paris, musée Guimet. Photo de Presse RMN)

Buddha protégé par le naga, Temple de Preah Khan de Kompong Svay, fin XIIe-début XIIIe siècle, grès, 111 x 66 x 39 cm, détail. (Paris, musée Guimet. Photo de Presse RMN)

 

 

Plusieurs pièces maîtresses des collections angkoriennes du musée Guimet ont été rapportées en France par Louis Delaporte (1842-1925), l’un des initiateurs de la légende du site en Occident. Retour sur son histoire, grâce à l’exposition des dessins et moulages qu’il réalisa dans les temples.

 

Deux cents hectares, quatre cents kilomètres carrés au nord-ouest du Cambodge, non loin de la frontière thaïlandaise. Un carré de vingt kilomètres sur vingt, abritant le plus vaste chantier archéologique qui soit aujourd'hui: Angkor. La multitude de temples hindouistes et/ou bouddhistes en grès, brique et latérite, édifiés sur le site entre le VIIIe et le XIIIe siècle atteste de la puissance flamboyante des souverains de l'empire khmer, à son zénith (Xe-XIIIe siècles) le plus puissant d'Asie du Sud-Est. Il s'étendait du Myanmar (la Birmanie) à la mer de Chine. Au milieu du XIXe siècle, cette partie de l'Asie est la proie des puissances coloniales, la France au premier chef, dont le Protectorat sur le Cambodge remonte à 1863, mais aussi la Grande-Bretagne. À cette date, Angkor et la région de Siem Reap se trouvent sur le territoire du Siam, la Thaïlande actuelle. Ils ne réintègreront le Cambodge qu'en 1907, année où l'Efeo (École française d'Extrême- Orient) obtient la responsabilité des fouilles sur les sites, une prérogative exercée jusqu'en 1970.
Le temps des découvreurs En amont de cette « prise en charge » scientifique, le XIXe siècle est le temps des explorateurs et des découvreurs d'Angkor : le père Bouillevaux dans les années 1840, le naturaliste Henri Mouhot vingt ans plus tard, l'ethnologue allemand Adolf Bastian (l'un des premiers à faire le lien entre les temples khmers et le modèle architectural indien) en 1863. C'est aussi le temps des « missions » françaises de reconnaissance, à visée autant politique et commerciale que culturelle et exploratoire : Mission du Mékong en 1866, Mission du Tonkin en 1873-74. Le jeune enseigne (puis lieutenant) de vaisseau Louis Delaporte participe aux deux expéditions.À23 ans, il découvre l'Asie et la première vision qu'il a d'Angkor Vat (« C'est bien comme cela que l'on rêve un beau monument de l'Orient ») scelle le destin qu'il se choisit : faire connaître et admirer en France et en Europe cette « autre forme du beau ». Il y consacrera toute son existence.
 

Lire la suite dans le Magazine Connaissance des Arts novembre 2013

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