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L'histoire Bâtie au Xllème siècle, la demeure du Clos-Lucé devint sous François ler emblématique du mouvement de la Renaissance en France. Le monarque y fit venir peintres, architectes et poètes. Mais c'est Léonard de Vinci qui a marqué le domaine de son empreinte. Lui qui avait passé sa vie entre Florence, Rome et Milan, dispensant ses services d'ingénieur, y vécut les trois dernières années de sa vie et y mourut.
En 1516, invité à résider au Clos-Lucé par François ler, Léonard de Vinci fait venir d'Italie trois de ses toiles les plus célèbres : la "Joconde", la "Sainte-Anne" et le "Saint Jean-Baptiste", qu'il termine dans la propriété. Le roi de France veut que l'artiste y soit "libre de penser, de rêver et de travailler". Vinci, en retour, accomplit diverses missions : il est tour à tour metteur en scène des fêtes de la Cour, ingénieur militaire et civil ou encore urbaniste.
La visite De nos jours, la chambre de l'artiste peut être visitée. C'est là qu'il mourut, veillé, selon certains, par François ler. Au sous-sol, on peut voir des maquettes reproduisant, d'après les dessins de Vinci, ses principales inventions hydrauliques, navales ou aériennes. La visite de la chapelle est également une bonne incursion dans l'univers du maître. Sur les murs, on peut voir trois fresques du XVIème siècle vraisemblablement peintes par ses disciples à sa demande.
Le manoir, restauré au XIXème siècle, ne présente plus aux visiteurs le visage que le génie lui a connu. Un important chantier de restauration a été ouvert en 1960 pour rendre à la demeure l'atmosphère de la Renaissance.
Le Clos-Lucé ne dévoilera pas tous les mystères entourant Léonard de Vinci. Ainsi, l'entrée du souterrain secret du Clos-Lucé que François Ier aurait emprunté pour rendre visite au génie reste-t-elle scellée à jamais.
Le parc du château accueille désormais un parcours initiatique sur les traces de Léonard de Vinci :
Au commencement était la fumée : celle dégagée par la vapeur d’un fameux train entrant en gare de La Ciotat, ou celle qu’Etienne-Jules Marey tenta, expérimentalement, de capturer. Mais aussi la fumée que trace dans les salles obscures le rayon jupitérien des projecteurs, cette «gloire» horizontale qui se dessine entre la cabine et l’écran et qui troue l’espace de sa lumière.
Nostalgie. La fumée a enlacé le film dès ses origines, mais a trouvé avec le tabac un vecteur magique pour pénétrer les images et les écrans, les volutes de cigares, pipes et cigarettes devenant très vite et pour plus d’un siècle un motif à la fois capital et clandestin de l’histoire du cinéma mondial. Selon le paradoxe bien connu de la nostalgie, on prend conscience de cette histoire d’amour très particulière entre filmeurs et fumeurs au moment même où elle perd de sa substance, stérilisée à la fois par les lois antitabac, les autocensures du politiquement correct et, sans doute, par la marche triomphale de l’humanité vers une mort en parfaite santé.
Dans un charmant petit livre copieusement illustré (1), Adrien Gombeaud (qui collabore notamment à Positif) ose une anthropologie très personnelle du rapport entretenu par la cigarette et le ciné. Accessoire comique, érotique ou inquiétant, signe de mort ou de vie (la dernière cigarette), objet de classe ou d’initiation, rituel ou cliché, ce ne sont pas tous les états du tabac filmé qui sont ici recensés, mais quelques-unes des figures rhétoriques par lesquelles l’herbe à Nicot a accompagné l’histoire du cinéma depuis ses origines.
Elégance. Au tableau de chasse des hautes figures de la passion tabagique sur grand écran, le name-dropping est étourdissant : Groucho Marx, Asia Argento, James Dean, Humphrey Bogart, John Ford, Carette, Gabin, Delon, Deneuve, Tony Leung, Scarlett Johansson, Rita Hayworth… Mais ce pêle-mêle n’a pas de sens en soi ; il est une fresque évanescente, immatérielle : le tabac à l’écran n’a pour nous aucune odeur ni saveur, il est une image, un instant, une allure. Même, et peut-être surtout, lorsqu’il s’agit de films qui en font leur thème, titre ou objet, tels les programmatiques Roi du tabac (Curtiz), Coffee and Cigarettes (Jarmusch) ou, mieux, Smoking/No Smoking (Resnais).
On pourrait, inversement, divaguer longtemps sur le cas des cinéastes comme Wong Kar-waï ou Hou Hsiao-hsien, l’un et l’autre d’ailleurs fumeurs invétérés, dont on ne peut imaginer les films délestés de leur fumée. Ils sont comme les derniers représentants d’une élégance un peu surannée, où s’exprime leur plaisir manifeste à filmer des acteurs qui fabriquent aussi du glamour avec les gestes rétro de fumeurs iconiques. Ces deux noms fournissent d’ailleurs un bon indice pour se représenter la géopolitique de la clope dans le cinéma moderne : c’est en effet vers l’Asie que le balancier fumeur est en train de pencher, exactement comme dans l’économie réelle.
Dans ce panoptique, seul le joint semble avoir été un peu négligé par l’auteur. Son livre n’en reste pas moins à faire tourner.
« Va au désert, non pour fuir la vie mais pour l'y trouver. » Proverbe Touareg
Etonnante vision, celle des gammes chromatiques des vitraux du maître-verrier Pierre-Alain Parot, installés en 2009 dans l’ermitage de Notre-Dame-de-Mièges, fondé en 1613 sur le second plateau du Jura. Ce sanctuaire discret et recueilli est un très ancien lieu de pèlerinage marial où est vénérée la Vierge de Montaigu. Il y a indéniablement une modernité inattendue de l’ermitage tout particulièrement à l’époque contemporaine qui a soif de ressourcement : « Vivre en ermite, ce n'est pas seulement se retirer dans une grotte, au fond des montagnes c'est une attitude de l'esprit qui engendre un certain regard sur le monde, certaines relations avec les autres. » souligne avec justesse l’artiste Fabienne Verdier
A Mièges, cet ermitage jurassien se retrouve hélas aujourd’hui sans ermite, depuis le tout récent départ du moine bénédictin, Frère Walter, qui veillait avec soin sur la vitalité et le rayonnement de ce sanctuaire d’exception…
De l’ermitage et du désert, nous vous proposons de vous diriger Sur les chemins du paradis pour découvrir un lieu de réflexion sur l’art et les religions dans le nouveau centre culturel Les Franciscaines à Deauville.
Cette année encore, après les restrictions de la crise sanitaire, l'été se présente comme une ‘échappée belle’, une escapade enfin possible pour savourer découvertes et émerveillements sur les chemins de nos itinérances. La réouverture des lieux culturels a donné lieu à une myriade de propositions, parmi lesquelles nous avons choisi certaines haltes. Nous allons vous inviter à parcourir la France à travers cette sélection - ni exhaustive, ni restrictive, mais qualitative - d'expositions, musées, festivals, concerts, évènements...
Redécouvrez en vidéo trois représentations de l'Assomption et la Dormition dans l'art européen et byzantin, avec Fra Angelico, une icône du Sinaï du XIIIe siècle et un panneau à la tempera du Maître de Cési.
Artiste au minimalisme épuré dont le bleu infini ne cesse de captiver, Geneviève Asse (1923-2021) vient de nous quitter à 98 ans. Lors de sa venue en 2016 au Couvent de la Tourette - avec les artistes Jaromír Novotný, Friederike von Rauch et Michel Verjux – l’accent avait été mis sur deux composantes majeures de l’architecture de Le Corbusier : la lumière et le silence. En effet, l’architecte, à de nombreuses reprises, a évoqué le rôle central de la lumière dans son œuvre. Il aimait à dire que « l’architecture est le jeu correct et savant de volumes assemblés sous la lumière » . Geneviève Asse elle aussi cherchait la justesse et l'exactitude de la lumière dans ses oeuvres.
C'est avec une approche originale du Paradis et des chemins qui y peuvent y conduire que s'ouvre l'exposition inaugurale des Franciscaines, nouveau centre d'art qui propose une passionnante réflexion transversale dans une optique d'échange culturel.
Dans le Sud de la France, la famille Giacometti est à l’honneur cet été. Et si le célèbre peintre, sculpteur et dessinateur que fut Alberto domine le clan, il est néanmoins temps de rendre hommage aux autres membres de cette famille d’artistes originaires de Stampa, en Suisse italienne : son père Giovanni, son oncle Augusto, mais aussi ses frères Diego et Bruno jouèrent un rôle actif dans la modernité artistique du XXe siècle. La fondation Maeght les réunit à Saint-Paul de Vence, jusqu’au 14 novembre.
Les deux extraits musicaux présentés dans le dernier numéro de ce blog évoquaient concrètement ce sujet de l’itinérance : visiter une exposition consiste bien à progresser d’un tableau à l’autre comme le montre Moussorgski, ou peindre en musique une procession de pèlerins avec un rythme presque obsédant nous fait éprouver le mouvement physique d’une marche, comme le fait Hector Berlioz. Mais la musique peut être en elle-même une expérience d’itinérance comme le suggèrent ces deux exemples.
Du mercredi 14 juillet 2021 à 9h00 au dimanche 29 août 2021 à 23h55
Du 14 juillet au 29 août, cette édition 2021 du 44e Festival : « Musiques Sacrées - Musiques du Monde » intitulée « De l'ombre à la lumière » sera rythmée par une vingtaine de rendez-vous ouverts à tous, donnés sous la voûte romane de l'église abbatiale de Sylvanès, mais aussi hors les murs, de Millau aux profondeurs de l'aven Armand, dans l'Aveyron.
Petits pois, persil haché, saumon finement tranché... bienvenue dans l’univers du photographe anglais d'origine australienne Carl Warner. Au bout d’un chemin bordé de brocolis, deux rochers d’un bon pain passion avec la promesse d’une fresque à déguster. Ces natures mortes au réalisme fascinant sont des compositions entièrement réalisées avec des aliments disposés par couches sur un espace de 1,2m x 2,4m. Cet artiste de 43 ans nous fait rêver à travers ses paysages inspirés du romantisme allemand du XIXe. On y reconnaîtra notamment dans certains panoramas les scènes contemplatives de Caspar David Friedrich (1774-1840). Faites-vous lilliputiens le temps d’une visite dans ses paysages gourmands ! Voir le diaporama.
Beaux Arts Éditions poursuit son exploration du neuvième art en abordant dans ce hors-série presse les rapports entre sexe et bande dessinée. Il est peu d’auteurs et peu de genres qui n’aient, d’une façon ou d’une autre, abordé le sujet, que ce soit avec l’élégance érotique d’un Manara ou d’un Pratt, avec le militantisme des Twisted Sisters, ou avec l’humour décapant d’un Reiser. Ce numéro raconte l’histoire de la BD érotique, son évolution, la représentation du sexe vue par les auteurs des principaux pays producteurs de BD. Il comprend 70 pages d’histoires complètes produites à des époques et dans des pays très différents. Une fresque unique de la représentation du sexe face aux interdits de toutes natures.
POUR PUBLIC AVERTI
Exclusif : des images du nouveau Happy Sex 2 de ZEP !
148 pages - À paraître le 16 octobre 2019 - Broché - 22 × 28.5 cm - EAN : 9791020405562
Description du numéro Dossiers d'Archéologie n° 366
De la Grèce hellénistique à la Gaule romaine, en passant par Pompéi, les maisons ont été décorées de fresques qui ont connu des évolutions stylistiques importantes. Si les innovations formelles sont réalisées à Rome dans les milieux impériaux, elles se répandent ensuite sur les parois des demeures de tout l’Empire. Imitations d’architecture publique, trompe-l’œil, tableaux mythologiques se retrouvent donc en Gaule, où se créera progressivement un style régional propre.
À l’occasion de l’exposition au musée des Antiques de Toulouse «L’empire de la couleur. De Pompéi au sud des Gaules», ce numéro des Dossiers d’Archéologie propose une synthèse de la peinture romaine, depuis ses origines grecques jusqu’à sa réception en Gaule et sa permanence au Moyen Âge.
Dans le secret de la collection Signac Vingt ans après la grande rétrospective Paul Signac qui s’est tenue au Grand Palais et quelques mois seulement après celle du musée Jacquemart-André, le musée d’Orsay consacre cet automne une importante exposition à une facette méconnue de cette figure majeure du néo-impressionnisme : son activité de collectionneur. De La Vallée de l’Oise de Cézanne – son premier achat à tout juste 20 ans –, au Pommier en fleurs de Monet – l’une de ses dernières acquisitions d’importance –, l’artiste a rassemblé au cours de sa vie une importante collection. Venant d’une famille aisée, il achète de nombreuses œuvres, mais procède également à des échanges, à des dons, ou accepte de se faire payer en tableaux. Aujourd’hui à nouveau réuni à Orsay, cet ensemble reflète aussi bien ses goûts que ses amitiés. Organisé autour d’un noyau de toiles néo-impressionnistes, il témoigne de son admiration toute particulière pour le travail de Georges Seurat. B.A.
Journées nationales de l’architecture La 6e édition des Journées nationales de l’architecture aura lieu les 15, 16 et 17 octobre prochains. Initiée par le ministère de la Culture, la manifestation a pour objectif de sensibiliser le grand public aux enjeux de cet art majeur qui façonne nos territoires. Balades urbaines, débats, projections de films, expositions, visites de chantier, portes ouvertes sont au programme un peu partout en France autour d’une thématique commune : « Vivre ensemble », thématique plus que jamais au cœur des préoccupations économiques, sociales et écologiques actuelles. S.D.-G.
Le mobilier de Chareau triomphe aux enchères Le 7 octobre, la maison Christie’s dispersait à Paris une partie des collections rassemblées par le docteur Dalsace et son épouse, le clou de la vente étant constitué par un ensemble de pièces créées par Pierre Chareau et provenant de la célèbre Maison de verre (51 lots). Niché au cœur du quartier latin, ce chef-d’œuvre de l’architecture moderniste fut édifié entre 1928 et 1931 par Chareau, pour ses amis Annie et Jean Dalsace (voir EOA N° 582, pp. 78-85). Triplant ses estimations, la vente a réalisé un produit de 15 332 125 € et s’est déroulée « en gants blancs ». Le mobilier de Chareau a rapporté 10 854 500 € ; parmi les enchères les plus soutenues on notera le bureau « MB 624 », qui s’est envolé à 812 000 € et la paire de bergères « MF 1002 » à 993 000 €. Seul le Centre Pompidou a eu l’opportunité d’exercer son droit de préemption pour la table Diabolo « SN 14 » (137 500 €) et la jardinière « PF 35 » (52 500 €). N.d’A.
Les exceptionnelles fresques romaines de style pompéien provenant de la villa de la Harpiste à Arles reprennent actuellement vie grâce aux minutieux travail des archéologues et des restaurateurs. Découverte en 2014 sur le site de la Verrerie, sur la rive droite du Rhône, cette opulente domus romaine a été construite entre -70 et -50, soit avant qu’Arelate ne devienne une colonie romaine. Deux pièces ont été intégralement fouillées et seront remontées au cœur du musée départemental Arles Antique à l’horizon 2026 (sols et fresques). Pour l’heure, une partie des 1 200 caisses d’enduits peints, correspondant au décor de la salle à manger, vient d’être assemblée. M.E.-B.
La mort impossible de Christian Boltanski Peut-on savoir plus (ou mieux) que les autres que l’on va mourir ? L’œuvre de Christian Boltanski inciterait à le penser. L’artiste, disparu le 14 juillet dernier, avait fait de cette certitude l’un des points d’appui de son travail, maintenant dos-à-dos les lambeaux et fictions de l’autobiographie et le destin commun des hommes. Il disait aussi que créer, c’est « devenir son œuvre », ce qui est une autre façon de disparaître... Aujourd’hui que s’ouvre l’hommage à cette grande figure de l’art contemporain organisé conjointement par le Centre Pompidou, l’Opéra Comique, le château de Versailles et le musée du Louvre, on pressent au moins ce qui ne disparaîtra pas. En trois lieux, plusieurs étapes de celui qui fut tour à tour plasticien, compositeur, cinéaste et caetera attendent le visiteur. Dès ce soir sera donné, dans le parking du Centre Pompidou, Fosse, l’opéra pour soprano, choristes, violoncelles, pianos, percussions et guitare électrique, écrit avec Jean Kalman et Franck Krawczyk et produit en janvier 2020 pour clore la rétrospective qui lui était dédiée. Sous le titre « La Vie impossible de Christian Boltanski », repris de son premier film (1968), le Centre Pompidou réaccroche aussi plusieurs œuvres-clefs de l’artiste, telles Les Vitrines de références (1972) et le Cœur (2005). Le Louvre accueille quant à lui pour trois mois une installation monumentale créée en 1989, Les Archives de Christian Boltanski, 1965-1988, sorte de mémorial d’une vie qui en valait bien une autre, à base de 600 boîtes à biscuits en métal rouillé. Enfin, c’est dans la Chapelle royale de Versailles fraîchement rénovée, que L’Horloge parlante (2003), œuvre sonore devenue pérenne en 2009, susurrera trois semaines durant son inéluctable « Souviens-toi ». A.F.
L’abbaye de la Chaise-Dieu, réputée pour son festival de musique, après avoir été le centre d’un rayonnement religieux européen durant le Moyen-Âge, est aujourd’hui au cœur d’un grand projet de réhabilitation et de mise en valeur. Ce projet de grande ampleur vise à montrer l’abbaye dans son intégralité, en permettant aux visiteurs d’en comprendre le fonctionnement et l’organisation architecturale. Le projet culturel dont l’objectif est de rendre compte du double rayonnement de la Chaise-Dieu – celui de l’abbaye au Moyen-Âge et le rayonnement musical actuel – s’appuie sur deux pôles, l’un patrimonial, l’autre musical. La restauration des bâtiments de l’abbaye, débutée en 2010 s'est poursuivi jusqu’en juin 2016. C'est l’occasion pour Beaux Arts de revenir sur l’architecture et l’histoire de ce petit bijou gothique, l’Abbaye abritant le tombeau du pape Clément VI, la fresque du XVe siècle ‘la Danse macabre’, un jubé gothique flamboyant séparant la nef en deux parties et au pied duquel se trouve le tombeau de Saint Robert, fondateur de l’abbaye bénédictine au XIe siècle. Par ailleurs, le Festival de musique fête sa 50e édition ; le hors-série fait la part belle à l’histoire de ce festival, créé en 1966 par le célèbre pianiste hongrois Georges Cziffra. Enfin, dernier événement : une exposition sur l’artiste d’origine grecque Mario Prassinos.
Informations sur le livre: 68 pages - 22 x 28,5 cm EAN : 9791020402776 Reliure : Broché
L'ABOLITION Films - Biographie Origine : Fra. (2008) Scénario : Alain Godard. Musique : Carolin Petit. Réalisation : Jean Daniel Verhaeghe. Distribution : Charles Berling (Robert Badinter), Gérard Depardieu (Henry Torrès), Mathieu Simonet (François Binet), Laurence Cordier (Elisabeth Badinter). Date : 03/02/2009 Horaire : 20H35 - 22H00 Durée : 85 mn
Le client de maître Badinter a participé à la prise d'otages sanglante, mais n'a pas de sang sur les mains. Il a néanmoins été condamné à mort. Ecoeuré par ce jugement, l'avocat ne veut plus d'une justice qui tue. Il décide alors de se battre corps et âme pour l'abolition de la peine de mort. Ce combat crucial lui vaut des injures de la part de certains de ses confrères. Ses opposants les plus vindicatifs n'hésitent pas à lui envoyer des menaces de mort. Mais Robert Badinter est déterminé à ne pas abandonner sa lutte. En 1976, il accepte de défendre Patrick Henry, accusé du meurtre du petit Philippe Bertrand. Il fait du procès du tueur d'enfant celui de la peine de mort...
Delphine Minoui 02/11/2007 | Mise à jour : 22:52 | Les habitants de cette ville du Liban-Sud s’attachent à leur patrimoine, comme un défi lancé aux multiples guerres qui firent rage au pays du Cèdre. De notre envoyée spéciale à Tyr (Liban) Partout, des ruines. Mais celles-ci ne portent ni les stigmates de la guerre civile, ni ceux du conflit contre Israël de l’été 2006. Seulement la marque d’une riche civilisation dont l’érosion n’a pour principale origine que le temps qui passe. Des allées de colonnes romaines à perte de vue, des mosaïques aux couleurs passées, des pierres majestueuses qui déboulent jusqu’au bord d’une eau méditerranéenne bleu azur… De Tyr, cité antique portuaire de plus de 2 750 ans, se dégage une étrange impression de calme. Et de beauté ancestrale. «C’est un peu notre colonne vertébrale, celle qui tient toujours debout quand tout s’écroule», souffle Zahra Jaffar, visiteuse solitaire au milieu d’un des sites archéologiques disséminés à travers la nouvelle ville. L’instabilité politique qui prévaut au Liban a dissuadé les derniers touristes occidentaux de s’aventurer au sud du fleuve Litani. Mais pour cette habitante de Bazourieh, plus au sud, Tyr s’impose aujourd’hui comme un pèlerinage hebdomadaire. «Je m’y sens en paix», dit-elle. Pour rejoindre cette cité culte de la Phénicie méridionale, à environ 80 km au sud de l’agitation qui secoue actuellement les différentes factions au pouvoir à Beyrouth, il faut passer les postes de contrôle de l’armée libanaise. Sur la route qui mène vers cette ancienne île, on croise également les Casques bleus de la Finul, la force internationale qui veille au maintien de l’ordre. Mais une fois arrivé, la mythologie reprend le dessus. L’histoire de Tyr est, en effet, liée à tous les grands événements des temps anciens. Un «âge d’or» inoubliable Au cours des siècles, la métropole abrita successivement les Phéniciens, les Perses, les Grecs, les Romains, les Byzantins, les Arabes, les Croisés, les Ottomans. Aujourd’hui, les principaux vestiges – l’hippodrome, l’arc de triomphe et la nécropole – datent de l’époque romaine. Mais dans les esprits, l’époque phénicienne reste celle d’un «âge d’or» inoubliable, où durant dix siècles (à partir de 1200 av. J.-C.), les riches marchands de ce port en pleine expansion se transformèrent en «colporteurs des mers». «C’est ce riche héritage commun que nous cherchons à préserver, pour apprendre ce qui nous unit au-delà de ce qui nous sépare», explique Maha el-Khalil Chalabi, à la tête de l’Association internationale pour la sauvegarde de Tyr (AIST). Native de la ville, cette femme de caractère se bat depuis maintenant vingt-cinq ans pour sensibiliser l’opinion mondiale sur l’importance de la conservation du legs archéologique de ses terres d’origine. Avec, en filigrane, une ambition personnelle : utiliser ce patrimoine comme base commune à tous les Libanais, dans un pays déchiré par les conflits intercommunautaires. Les habitants de Tyr sont d’ailleurs fiers de rappeler que tout au long de la guerre civile (1975-1990), les communautés chiite, sunnite et chrétienne cohabitèrent paisiblement à l’extrême sud du pays, à quelques kilomètres de la frontière avec Israël. «L’anarchie qui régnait à l’époque laissa, en revanche, libre court à différents groupes qui organisèrent leurs propres fouilles et qui pillèrent des pans entiers du patrimoine national», regrette Maan Arab, l’ancien responsable du comité local de protection des sites. En pleine ville, la carcasse d’une tour en ciment rappelle également la violence meurtrière des tirs de missiles israéliens, à l’été 2006. Mais à l’exception de fresques funéraires qui se seraient en partie décollées, à cause des vibrations causées par les bombes, les principaux vestiges archéologiques ont été épargnés. En revanche, tiennent à souligner les membres de l’AIST, ce sont d’autres fléaux qui menacent aujourd’hui la richesse du patrimoine local : l’extraction de sable sur le littoral, le remblaiement du port, ou encore le tracé de l’autoroute du Sud. «Quand les bombes vous tombent sur la tête, protéger votre patrimoine constitue le dernier de vos soucis, reconnaît Maan Arab, qui s’est enfui dans les montagnes du Chouf, plus au nord, au pic de la crise de 2006. Mais quand on rentre, il n’y a rien de plus rassurant que de voir notre histoire tenir tête aux guerres. Face à l’incertitude politique actuelle, ces sites constituent le plus bel héritage qu’on peut offrir aux nouvelles générations.» http://www.lefigaro.fr/culture/2007/11/02/03004-20071102ARTFIG00425-tyr-fait-de-la-resistance-culturelle-.php
45 kilomètres de Paris, plongez au cœur de huit siècles d'histoire et découvrez les fastes d'une exceptionnelle demeure de collectionneurs.
Les ruines de l’abbaye cistercienne de Chaalis se dressent dans un parc romantique, au sein de la forêt d’Ermenonville, non loin de Senlis et de Chantilly, dans l'Oise, face à la Mer de Sable.
Fondée par le roi Louis VI le Gros (1081-1137), l’abbaye de Chaalis connaît un grand rayonnement spirituel durant tout le Moyen Âge et les rois de France se plaisent à y séjourner. Guillaume de Digulleville, un des plus grands écrivains du XIVe siècle français, y demeure sa vie durant.
À la Renaissance, le fastueux cardinal Hippolyte d’Este (1509-1572), premier abbé commendataire nommé par son parent le roi François Ier(1494-1547), fait venir à Chaalis des artistes italiens de grand renom tels Serlio, théoricien de l’architecture ou le peintre Primatice. Le Tasse fait alors un séjour à l’abbaye.
Au XVIIIe, un nouvel abbé, le comte de Clermont (1709-1771), petit-fils du Grand Condé, demande à l’architecte Jean Aubert des plans pour édifier de nouveaux bâtiments abbatiaux. Les constructions médiévales sont mises à bas mais le nouvel ensemble, d’architecture classique, n'est qu’en partie réalisé faute de crédits.
Vendu comme « bien national » à la Révolution, le domaine est restauré dans la seconde partie du XIXe siècle par les Hainguerlot-Vatry, une famille très proche de la dynastie royale d’Orléans. Chaalis est alors fréquenté par des musiciens, des peintres et des écrivains de renom tels Gérard de Nerval et Théophile Gautier.
En 1902, Nélie Jacquemart (1841-1912), veuve du banquier Édouard André, achète le domaine et y fait disposer une partie des ses exceptionnelles œuvres d’art, l’autre étant présentée dans son hôtel parisien du boulevard Haussmann qui deviendra par la suite l’autre musée Jacquemart-André. À sa mort en 1912, elle lègue tous ses biens dont le domaine et les collections de Chaalis, à l’Institut de France qui en 1924, y dépose le fonds « Jean-Jacques Rousseau » du comte Fernand de Girardin.
L’activité attentive des conservateurs successifs anime les lieux. Depuis l’année 2000 ont été effectuées la restauration d’œuvres d’art tels les deux Giotto conservés dans le château-musée, et celle de la couverture, des fresques Renaissance et des vitraux de la chapelle Sainte-Marie. Les vestiges de l'abbatiale, les peintures de la chapelle Sainte-Marie, le vaste parc, la roseraie et les étangs ajoutent à l'attrait du château-musée qui présente plus de 4000 objets d’art. Un nouvel Espace Jean-Jacques Rousseau créé en 2012 trouve sa place au sein de ce domaine qui comporte sur ses terres la "cabane" du philosophe et le "désert" d'Ermenonville. LesAteliers des Parfums sont proposés aux visiteurs pendant toute l'année pour les groupes et le dimanche, en saison, pour les particuliers. Une tradition festive s’installe depuis plus de dix ans : à Chaalis, le second week-end de juin, de nombreux visiteurs s’égaient sur le domaine lors des « Journées de la rose. » Téléchargez ce petit guide pour visiter le site en famille : parcours_enfant_-_adulte.pdf
Chaalis lieu de spiritualité, Chaalis lieu de convivialité.
Depuis l'année 2000, le domaine de Chaalis est placé sous la direction de Monsieur Jean-Pierre Babelon, membre de l'Institut de France et président de la Fondation Jacquemart-André. Administrateur : Aymar de Virieu. Service culturel : Jean-Marc Vasseur Service pédagogique : Laure Josset
Panique au Palais des Doges ! Un homme a été poignardé en pleine séance du Grand Conseil, sous l'immense fresque du paradis peinte par Tintoret. Mille cinq cents nobles étaient présents mais personne n'a rien vu. Soucieux d'étouffer le scandale, l'inquisiteur Saverio Barbaran charge Leonora d'élucider cette affaire en toute discrétion. Une nouvelle fois, la jeune héritière des dalla Frascada mène l'enquête entre le Grand Canal, la Douane de mer et le café Florian.
Loredan poursuit son exploration de la Sérénissime République au temps de Goldoni et de Casanova. Eternellement romanesque, Venise y apparaît dans sa subtile ambivalence, à l'image de ses reflets marins, de son décor théâtral et de ses masques moqueurs
Sur la place de l'église des Baux-de-Provence, en bordure de la falaise dominant le vallon de la Fontaine, la Chapelle fut construite au milieu du XVIIe par la Confrérie des Pénitents Blancs. Elle est relevée de ses ruines en 1937 par cette maintenance des Confréries de Langue d'Oc. Elle est dédiée à Estelle, Sainte, chargée de veiller sur le souvenir des anciens pénitents des Baux.
La porte d'entrée monumentale ornée de pierres en bossage est surmontée d'un bas-relief représentant deux pénitents agenouillés avec une inscription martelée : « In nomine Jesu omne genus flectatur » (Au nom de Jesus tout genou doit se plier).
L'intérieur de la chapelle, autrefois voûtée en croisée d'ogives, est décoré de fresques d'Yves Brayer (1974) représentant le Noël des Bergers dans la tradition provençale.
Voici donc le 9e tome d’une saga relatant les histoires de Paris. Trente années d’expansion économique ont transformé Paris comme la vie des Parisiens. Devant la circulation chaque jour plus dense, on trace de nouvelles voies rapides, comme les voies sur berge et l’apparition du RER crée une révolution… Une nouvelle architecture envahit la ville avec l’arrivée des gratte-ciel (la tour Montparnasse, le quartier de La Défense). La mode n’est pas en reste et change radicalement : les hommes ne portent plus de chapeaux ! Le temps de travail se réduit, les loisirs se multiplient avec de nouveaux clubs, de nouveaux lieux de spectacle (l’Alcazar), le succès des cabarets où se produisent la nuit de futures stars (Brassens, Ferré, Barbara…), ou encore de nouvelles chaînes de restaurant et de nouvelles cantines dans les entreprises. Le premier choc pétrolier y donnera un coup d’arrêt brutal en 1973. Cette édition raconte les trente ans d’une ville qui change brutalement grâce à la progression foudroyante de l’économie. Une fresque complète et unique pour s’identifier à ceux qui ont vécu la période de prospérité née sous la plume du démographe Jean Fourastié.
En coédition avec Le Parisien
108 pages - À paraître le 23 octobre 2019 - Broché - 22 × 28 cm - EAN : 9791020405579
Il fut l'élève de Duccio et reste profondément influencé par l'œuvre de ce dernier, ainsi que par les sculptures de Giovanni Pisano et l'art gothique français. Une de ses premières œuvres, reconnue par beaucoup comme son chef-d'œuvre fut la grande fresque de la Maestà, réalisée en 1315 pour le Palazzo Pubblico de Sienne, et qu'il restaura lui-même en 1321, car l'œuvre était déjà très endommagée par l'humidité. Entre 1312 et 1318, il peint à Assise de nombreuses fresques de saints dont :
En 1317, son Saint Louis de Toulouse, commandité par Robert d'Anjou, reflète l'influence de l'art gothique. En 1319, il réalise le polyptyque de Sainte Catherine à Pise. En 1328, il peint la fresque du portrait équestre de Guidoriccio da Fogliano au Palazzo Pubblico de Sienne, sur le mur opposé à la fresque de la Maestà. En 1333, il signe L'Annonciation en collaboration avec Lippo Memmi, un autre peintre siennois. Simone Martini arrive en France vers 1340 et en 1342, il peint le Christ retournant chez ses parents après s’être disputé avec les Docteurs, sujet très peu évoqué en peinture. A Avignon, il se lie d’amitié avec Pétrarque et illustre un codex de Virgile annoté par le poète. Il y réalise également des fresques pour la cathédrale Notre Dame des Doms : le tympan de la Bénédiction du Sauveur et la lunette de la Madone de l’Humilité, toutes deux très mal conservées et datant probablement de 1341. Au XVe siècle, le sculpteur florentin Lorenzo Ghiberti nous informe que les Siennois considèrent alors Simone Martini comme leur meilleur peintre
Dans une grande maison bourgeoise des Flandres françaises, vivent deux enfants, Christophe et Clara. Ils ne sont pas jumeaux, mais tout comme. Christophe peint pour lui-même et pour Clara, en construisant un espace magique au sein duquel il n'y a ni vieillissement ni péché. Et les lecteurs de ce roman de feu resteront à jamais hantés par la fresque que Christophe avait peinte dans l'escalier de la tour, La tristesse du Cerf-Volant: de petits bonhommes essayant d'attraper la ficelle d'un cerf-volant invisible qui, peut-être, n'existe pas. Fresque inachevée jusqu'aux derniers jours du peintre. Fresque jamais déchiffrée. Danse macabre? Danse de joie? L'étoile au bout du chemin est-elle salut ou maléfice? Comme un incendie mal éteint, les flammes reprendront sous des formes diverses sur trois générations, dans cette famille dévastée par l'irruption de l'art, de la passion, de Dieu même. Françoise Mallet-Joris, incisant la poche des songes et des fantasmagories flamandes qui l'habitent, nous raconte cette histoire en un réalisme éclaté et, plus intense que jamais, a su atteindre au mythe
Francesco Fioretti nous guide à travers les années les plus prolifiques et intrigantes de la vie de Léonard de Vinci nous plongeant une nouvelle fois dans une atmosphère riche de mystère. Milan, 1496. Léonard de Vinci attend avec impatience de rencontrer le frère Luca Pacioli, célèbre mathématicien dont il espère apprendre beaucoup. Pour Léonard, qui s'intéresse depuis toujours à toutes les formes du savoir, les mathématiques, dont l'étude ne lui a pas été possible, représentent la science souveraine. Mais suite à l'assassinat d'un moine et au vol d'anciens textes byzantins qui sont d'un intérêt inestimable pour les mathématiques, les deux hommes voient leurs projets perturbés. De Milan à Venise, de Florence à Urbino, à travers une Italie où s'achève l'époque pacifique de Laurent de Médicis et des Sforza, ils se lancent sur les traces de l'assassin et des textes volés. Dans cette fresque de l'Italie de la Renaissance extraordinairement documentée, Francesco Fioretti nous guide à travers les années les plus prolifiques et intrigantes de la vie de Léonard – de la réalisation de " La Cène " à l'étude de " L'Homme de Vitruve " – nous plongeant une nouvelle fois dans une atmosphère riche de mystère.
Pendant une semaine, il a réalisé au centre de Paris l’un des plus grands pochoirs jamais réalisées au monde. « Chuuuttt !!! » sera inauguré ce 18 juin. Jef Aérosol, né en 1958 à Nantes sous le nom de Jean-François Perroy, est l’un des pionniers de l’art urbain. Le virtuose de la technique pochoir-carton est aussi musicien et se définit d’une manière multiple : peintre, pochoiriste, artiste du street art, de l’art urbain, de l’art contemporain, du pop art. Entretien sur le monde qui nous entoure.
RFI : Un autoportrait de 350 m2 au cœur de Paris, cela ne sent pas la modestie !
Jef Aérosol : Cela n’a aucun rapport, ce que ce soit mon visage ou n’importe quel autre visage, peu importe. En toute façon, on ne me reconnaît pas. C’est un autoportrait, mais franchement, on voit les deux yeux, j’ai l’index devant la bouche… Le souci pour moi n’est pas du tout de me représenter. Je voulais montrer une posture. Au lieu de chercher quelqu’un j’ai pris mon autoportrait. J’espère que sur ce visage tout le monde peut se reconnaître et s’identifier. Bien sûr, on peut dire que c’est un peu mégalomane ou narcissique, mais, moi, j’avais complètement oublié que c’était moi-même. C’est un type qui fait « chut ! », voilà.
RFI : Malgré ce « chut ! » monumental, vous parlez à voix haute devant votre fresque !
J.A. : Le « chut ! » n’est pas là pour demander aux gens de se taire ! Il n’est pas là pour demander le silence. Il est là pour dire qu’il y a peut-être des choses à écouter, que vous n’avez pas l’habitude à écouter. Une fois dans le stress de la ville, les gens ont l’impression que la bande sonore du monde urbain, ce ne sont que des moteurs de voitures ou des sirènes de police. Or, il y a aussi des gamins qui jouent au foot, il y a des touristes qui discutent, il y a des oiseaux qui chantent. Il y a le bruit des talons des demoiselles au printemps, il y a les saltimbanques du parvis de Beaubourg qui jouent de la musique et font du théâtre. En tant que musicien, j’aime bien demander aux gens de prêter un peu d’attention à cette grande symphonie urbaine. Et puis –sans parler à voix basse- il y a aussi simplement le fait de se dire : écoutez-vous les uns les autres.
sf
Jef Aérosol explique le rôle actuel de l’art urbain dans la ville.
RFI : Votre fresque géante se trouve à la place Stravinsky à côté de la fontaine Niki de Saint-Phalle. Elle est entourée du Centre Pompidou, de l’Institut de recherche et de coordination acoustique/musique (Ircam), il y a l’église Saint-Merri du XVIe siècle. Pourquoi ce lieu ?
J.A. : Ici, nous sommes vraiment au cœur de Paris, au cœur d’une quintessence parisienne. Nous avons des bâtiments très contemporains comme le Centre Pompidou jouxtant des monuments historiques comme l’église Saint-Merri. Quand je dis « chut ! », j’ai les yeux écarquillés, je dis aussi : regardez autour de vous ! Paris est une ville magnifique. Sur ma fresque, on continue à voir le fond du mur, j’ai mis du blanc et du noir, mais on a le blanc du mur qui est toujours présent. C’est une certaine façon de dire : je viens poser une très fine couche sur un patrimoine que je respecte. Je viens de m’insérer –avec une part de provocation ou de pertinence- dans un paysage urbain pour lequel j’ai un très grand respect. J’espère de garder toute l’humilité que ce lieu impose.
RFI : L’expression du visage, les yeux, le nez, la direction de la tête, sont-ils adaptés au lieu ?
J.A. : Cela est peut-être au public de le dire. Moi, j’ai essayé de faire une image qui ne soit pas naïve ou juste jolie ou purement décorative. J’ai essayé de ne pas faire une image qui soit violente ou qui explicite de façon frontale un message politique. J’ai essayé de faire une image qui interroge un peu, qui prête à penser.
RFI : Vous avez travaillez pendant cinq jours à la réalisation de la fresque. Il y avait le soleil, la pluie, sur la place il y avait des curieux, des touristes, des enfants, des footballeurs, vous avez fait des pauses en buvant de la bière ou en donnant des autographes… En quoi cela interfère ou change votre pochoir final ?
J.A. : Cela change quelque chose. Il y a beaucoup gens qui sont passés. Je suis très occupé, je ne peux pas parler pendant des heures avec les gens, mais un petit mot, un petit sourire, un petit pouce levée en disant : « super ! », cela donne… voilà, la journée est gagnée. Même les gens qui n’aiment pas et qui disent que c’est de la merde. Cela aussi est important. Mon leitmotiv est : une vie humaine, cela dure très peu de temps.
Découvrez la création du pochoir géant "Chuuuttt !!!" de Jef Aérosol jour par jour
RFI : Vous avez travaillé sur des murs du monde entier : à Berlin, Paris, Lille, Londres, Vienne, Tokio… quelle est pour vous le pays idéal pour le street art ?
J.A. : Il n’y a pas de pays idéal. Evidemment, il y a des pays où ceux qui travaillent sur les murs ont un certain mérite, parce qu’ils subissent des régimes qui sont autoritaires ou avec une censure. Je tire mon chapeau à ces gens-là qui travaillent dans la rue en prenant des risques. Je suis en contact avec un jeune artiste qui s’appelle IC qui bombe les murs de Téhéran et qui fait des choses extraordinaires. Pour travailler là-bas on prend des risques qui sont importants. Ce qui est formidable, il y a à la fois des régimes, des pays, et en même temps il y a une énorme nation, la blogosphère, la toile, l’internet, qui autorise la communication entre tout le monde et permet d’abolir certaines frontières. Le street art bouge et circule. Des gens qui habitent aux antipodes peuvent partager des images, des idées, s’échanger par la poste des œuvres sur papier qu’ils ont collé l’un pour l’autre dans des pays où ils ne vont jamais. Le web a changé énormement des choses. C’est une révolution à tous les niveaux. Pour l’art aussi.
RFI : Le premier pays au monde qui accueille le street art, c’est alors la toile ?
J.A. :Oui, je dirais ça.
Chuuuttt !!!, place Igor Stravinsky, 75004 Paris. La fresque monumentale de Jef Aérosol, mise en œuvre par la galerie Vertikall, sera inaugurée le samedi 18 juin à 10h30 et marquera le lancement officiel de la manifestation municipale mur4mur. Le pochoir restera en place jusqu’en 2014, début d’un autre « ravalement » de la façade.
Entretien. Une nouvelle fois, la Britannique Mary Gentle reconstruit la grande histoire, en y mêlant les petites qu’elle imagine.
Recueilli par FRÉDÉRIQUE ROUSSEL
QUOTIDIEN : jeudi 27 décembre 2007
Mary Gentle vit à Stevenage, non loin de Londres. Née en 1956 dans le Sussex, elle a écrit son premier livre à 15 ans. Les lecteurs français l’ont véritablement découverte en 2004 avec la traduction en quatre tomes du Livre de Cendres, une vaste fresque de violence et de sang mettant en scène Cendres, une femme de 19 ans. Avatar de Jeanne d’Arc et de… Cendrillon.
L’histoire a oublié cette guerrière blonde au visage balafré, capitaine d’une troupe de mercenaires. La légende dit que, stratège hors pair, elle était guidée par la voix d’un saint. En 1476, Cendres se dresse sur la route des Carthaginois qui envahissent le sud de l’Europe pour détruire l’empire de Frédéric de Habsbourg. Mary Gentle raconte son épopée en mêlant de faux documents d’époque retrouvés par Peter Ratcliffe, un historien contemporain, et sa correspondance avec l’éditeur.
Son roman suivant, l’Enigme du cadran solaire, part de l’assassinat d’Henri IV par Ravaillac, puis se déplace en Grande-Bretagne où règne Jacques Stuart. Depuis, l’auteur a publié Ilario, une sorte de suite au Livre de Cendres, qui se situe deux générations avant. Elle vient tout juste de signer un contrat pour un prochain roman qu’elle veut situer autour de 1820 en Italie. Mary Gentle donne de rares interviews. «Que dire de plus que mes livres ?» dit-elle. Rencontre à Londres.
Le premier chapitre de «l’Enigme du cadran solaire», qui raconte à la première personne la découverte des manuscrits de Rochefort, est-il autobiographique ?
C’est moi qui prétends être moi… Une critique a même écrit quelque part que j’avais dit la vérité, et que le manuscrit était bien celui des Mémoires de Rochefort, traduit du français. J’ai trouvé ça vraiment mignon. Il faut plutôt y voir le résultat de la forte influence de Lovecraft et surtout de Rider Haggard, un auteur très populaire en Angleterre. Je l’ai lu pour la première fois à 9 ans. Je venais de dévorer le Seigneur des anneaux de Tolkien, et l’enfant avide de lectures que j’étais n’en avait pas eu assez. Ce fut une révélation. Rider Haggard avait pour habitude de remettre en question toutes les évidences pour bâtir une histoire. Le lecteur en arrive à se demander si ce n’était pas réel. Dans les premiers chapitres de She, il présente des documents archéologiques pour amener à croire à l’existence d’une femme vieille de deux mille ans. Lovecraft crée son Necronomicon de la même manière, avec l’appui de lettres, d’articles de journaux… Je suis littéralement tombée amoureuse de ce cadre de narration. Pour le Livre de Cendres, cela m’a paru assez naturel. J’ai imaginé croiser deux niveaux de temporalité : 2000, avec l’historien Peter Ratcliffe qui travaille sur des documents datant de la fin du Moyen Age, et 1476, l’Europe transformée en champ de batailles avec Cendres pour héroïne. L’Enigme du cadran solaire joue un peu sur le même tableau.
Comment expliquez-vous cette passion pour l’histoire ?
Elle vient peut-être de mon expérience personnelle : jusqu’à l’âge de 10 ans, j’ai passé beaucoup de temps avec mon grand-père, le père de ma mère adoptive. Il vivait à la campagne, sans électricité, sans eau courante, et il fallait aller ramasser du bois pour alimenter le poêle. Les arbres craquaient. J’adorais ça. Mon grand-père n’avait jamais peur de rien. Grand voyageur dans sa jeunesse, il aurait aimé être écrivain, mais je crois qu’il était meilleur conteur. Je me rappelle d’histoires incroyables au sujet de monstres volants. C’est lui qui m’a appris la valeur des histoires. Il m’enseignait des tas de choses qui énervaient ma mère, comme siffler ou grimper dans les arbres. Pour lui, une fille devait être capable de faire les mêmes choses qu’un homme. Il est mort quand j’avais 10 ans, mais il m’a énormément marquée.
Des études inspirent-elles vos romans ?
Adolescente, je ne pensais pas aller à l’université un jour. J’ai quitté l’école à 16 ans, quand ma mère a décidé que mon job de cet été-là deviendrait permanent. J’ai fait divers petits boulots tout en écrivant. Mon deuxième roman a été publié quand j’avais 18 ans. A 25 ans, je me suis dit qu’il me fallait obtenir des qualifications pour trouver un travail. J’ai découvert que j’aimais les études, et que les cours pouvaient me fournir quantité d’idées pour des fictions. Depuis, j’ai obtenu deux masters à l’université de Londres : le premier sur le XVIIe siècle, qui m’a beaucoup appris en histoire des sciences ; le second sur la guerre, que j’ai suivi au moment de la première guerre du Golfe. Voir le monde du point de vue militaire est fascinant. Mon intérêt pour la guerre n’était pas nouveau : je l’avais pratiquée sous l’angle ludique par le biais du jeu de rôle. J’ai également appris à me battre à l’épée quand j’ai voulu écrire l’Enigme du cadran solaire, vers 1989. Je m’intéresse aux épées depuis l’adolescence. J’avais Cendres en tête avant d’entamer ces études sur la guerre, mais j’avais besoin d’engranger. Je savais que ce serait un roman épique qui allait me demander de profondes connaissances historiques. Mais l’université n’a pas seulement été un moyen d’alimenter mes romans, j’adore le travail académique.
Vous pratiquez une sorte d’histoire spéculative. Pourquoi ?
Dans l’Enigme du cadran solaire, Valentin Raoul Rochefort, qui n’a bien sûr jamais existé (il est un conglomérat de mauvais garçons), remplit un creux de l’histoire. La mort du roi Henri IV à Paris en 1610 s’est déroulée dans une atmosphère de conspiration sujette à spéculations. J’en ai profité pour remplir les «vides». D’où Rochefort. L’idée est de parvenir à le faire si habilement que nul ne peut prouver que cela n’est pas arrivé. J’en profite aussi pour remettre de la lumière sur des événements occultés. C’est le cas dans le Livre de Cendres, où je réhabilite à ma manière un acteur d’importance, le duché de Bourgogne.
Dans les sources historiques anglaises, la Bourgogne n’existe que comme si elle n’avait été qu’une province de France. Elle a disparu de la conception populaire de l’histoire européenne presque instantanément quand Charles de Bourgogne a été tué à la bataille de Nancy en 1477. Je n’en connais évidemment pas la raison. Mon roman propose une explication, qui n’est probablement pas la vraie, mais elle me plaît. Est-ce une forme de réflexion sur l’histoire ? Imaginer des pistes spéculatives vient sans doute de ma conviction que l’histoire est une construction. On en attend certes un plus grand degré de véracité que de la fiction, mais elle reste une construction. Quelles que soient les recherches que je mène aujourd’hui dans des archives, elles seront dépassées dans trente ans. Dans l’intervalle, de nouveaux manuscrits vont émerger, des documents anciens auront été réévalués… L’histoire ressemble à un puzzle, le passé laisse une poignée d’indices et de reliques derrière lui. Et le jeu que j’affectionne particulièrement est de caser une histoire secrète dans les interstices de l’histoire telle que nous la connaissons. Beaucoup d’événements et de personnages du Livre de Cendres et de l’Enigme du cadran solaire ont existé sur le papier. J’imagine des possibles en me débrouillant pour que le lecteur ne puisse pas voir les coutures.
La violence ne vous fait pas peur…
Cendres est aussi violente qu’elle aurait pu l’être en 1476. C’était une époque barbare. Certaines scènes me sont parfois insoutenables : j’écris d’une main quand l’autre s’occupe ailleurs. Je sais que ces passages doivent être là pour le vrai, donc il me faut les écrire. La plupart des sources dont nous disposons viennent du XIXe siècle, du romantisme, avec l’idée que les méchants sont punis et tués. La réalité n’est pas comme ça. La sensualité et l’érotisme non plus. J’ai fait cinq ou six titres érotiques lorsque j’écrivais Cendres, principalement pour des raisons financières. Ils étaient destinés à un éditeur de Londres qui publiait une collection de livres érotiques écrits par des femmes, «Ex-Libris». J’ai eu beaucoup de plaisir à les faire. Je suis pour que les femmes aient accès à la fantaisie sexuelle, comme les hommes par le passé. Par ailleurs, c’est un excellent exercice d’écrivain : l’écriture érotique doit faire ressentir par le biais de tous les sens et à l’instant même où elle se dévoile au lecteur. J’écrivais ces livres sous le pseudonyme de Roxanne Morgan. Roxanne était le nom de mon personnage dans un jeu de fantasy «grandeur nature» avec des décors médiévaux. On se retrouvait à deux mille personnes tout un week-end d’août, chacun prétendant être quelqu’un d’autre. J’ai pensé que Roxanne pouvait aussi écrire ses propres livres.
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Le camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau a été libéré le 27 janvier 1945. C'est ce jour qui a été choisi par la France et l'Allemagne pour instituer une journée rappelant les crimes contre l'Humanité commis durant l'Holocauste. Avec Herodote.net, redécouvrez la genèse intellectuelle du génocide, la réalité des camps de concentration, l'incroyable libération d'Auschwitz mais aussi l'état réel des connaissances qu'avaient les acteurs en présence de cette entreprise d'extermination.
Maître de conférences en littérature et civilisation allemandes, Sophie Lorrain dépeint l'histoire allemande sous la forme d'une grande fresque. Dans son ouvrage, Une histoire de l'Allemagne au fil des textes, elle nous fait découvrir une centaine d'écrits politiques, rarement traduits, qui éclairent sous un jour inédit les tourments et les heures de gloire qui ont jalonné l'histoire de ce pays aussi proche que méconnu...
La Cà Grande (grande maison) de San Samuele a été probablement construite au début du 11e siècle par la famille Soranzo, qui a également construit dans cette période, en collaboration avec la famille Boldù, l'église de San Samuele en face du palais. Au 13ème siècle un étage a été rajouté au bâtiment préexistant, réalisation fréquente à l'époque. Au début du 15e siècle la famille Cappello, l'une des plus énergiques et créatives de Venise, est devenue propriétaire du palais suite à des mariages avec les Soranzo. A partir de la moitié du 16e siècle les Cappello ont agrandi le bâtiment et lui ont conféré sa façade actuelle sur le Grand Canal.
Autour des 1590 la famille Malipiero est devenue locataire des Cappello et Caterino Malipiero, quelques années après 1610, obtint la propriété de l'édifice entier suite au mariage avec Elisabetta Cappello et d'autres acquisitions. Il entreprit un grand nombre de restaurations et réfections comme en témoignent la date 1622 et les initiales K.M. (Caterino Malipiero) dans une gravure placée sur la porte principale qu'il fit construire, qui accède à la nouvelle grande entrée du palais. Vers 1725, les Malipiero ont commencé de nouvelles transformations importantes qui ont donné au palais son actuel aspect homogène.
Pendant la première moitié du 19ème siècle, la République vénitienne étant en plein déclin et après quatre siècles de successions, le palais du Soranzo, Cappello et Malipiero souffrait de la même destinée que d'autres palais de familles patriciennes vénitiennes : passage d'une main à l'autre en raison de multiples transferts. Ces transferts accélérèrent le déclin de l'immeuble jusqu'à ce que la famille Barnabò l'acquit. En 1951 les Barnabò entreprirent une substantielle restauration qui rendit au palais sa grandeur sereine du dix-huitième siècle.
La Cà Grande et la culture vénitienne Très peu d'informations ont pu être rassemblées relatives aux événements qui se sont déroulés dans le palais. Cependant, il semble que la famille de Cappello aurait fait usage des entrepôts du palais en y développant l'activité d'impression et d'édition qui venait d'être découverte au 15e siècle. Ce que nous savons est qu'entre 1656 et 1676, suite à la construction de deux théâtres qui connurent une grande popularité et succès, un mode de vie licencieux se répandit dans la paroisse de San Samuele, et infecta bientôt le palais. Nous savons également que Giacomo Casanova, qui naquit dans la Calle della Commedia (renommée par la suite Calle Malipiero), fréquenta assidûment dès 1740 Palazzo Malipiero, en tant que confident du sénateur Alvise II " Gasparo " Malipiero. Ici il établit des rapports avec quelques personnes influentes et avec un grand nombre de dames. Mais un jour le sénateur le surprit avec Teresa Imer, vis-à-vis de laquelle le sénateur lui-même avait entretenu quelques espoirs, et Casanova fut expulsé du palais et plus tard de Venise. Casanova laissa un portrait vivant d'Alvise II dans ses Memoires. Ce texte est historiquement significatif car il représente une fresque des coutumes vénitiennes au 18e siècle. C'est dans cet environnement bizarre et turbulent que les Malipiero furent victimes de leur propre décadente passivité.
La vie culturelle de la paroisse San Samuele ne se réanima qu'après 1950, quand fut établi le Centre Culturel Palazzo Grassi. Palazzo Malipiero contribue également à l'acquis culturel de Venise en abritant la galerie d'art Studio d'Arte Barnabò et la maison d'édition multimédia Il Tridente.
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