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PARIS (AP) -- Plusieurs centaines de manifestations sont prévues ce vendredi en France dans le cadre de la journée mondiale contre le sida. Le coup d'envoi était donné jeudi soir à Paris par l'association Act Up qui organisait cette année encore une grande marche de solidarité.
En France, en 2005, 6.700 personnes ont découvert leur séropositivité au VIH, selon le bulletin épidémiologique hebdomadaire. La transmission du virus du sida se poursuit chez les homosexuels. En 2005, ils représentent 43% des découvertes de séropositivité chez les hommes, un pourcentage qui n'a cessé d'augmenter depuis 2003 aussi bien en Ile-de-France que dans les autres régions. "Dans les pays occidentaux, on ne meurt plus autant, mais on se contamine de plus en plus", a souligné Eric Labbé. "Du côté des gays, les reprises de contamination sont très marquées, et ça va avec les pratiques à risques". Selon lui, l'allongement de la vie des séropositifs grâce aux médicaments "a un effet pervers, leur précarisation". "Ils vivent de plus en plus longtemps, mais ne peuvent plus travailler". Dès vendredi, des préservatifs à vingt centimes d'euros seront mis en vente en France dans le cadre d'une opération de prévention de la transmission du virus du sida et des infections sexuellement transmissibles. Ce sont 16.800 relais de presse et quelque 6.000 buralistes qui mettent à disposition du public des pochettes de cinq préservatifs au prix d'un euro. Parmi les manifestations prévues vendredi, "L'Artère", une oeuvre de Fabrice Hyber réalisée à l'initiative de Sidaction, placée de façon permanente dans le Parc de la Villette, sera inaugurée à 11h par le président Jacques Chirac. Fresque au sol de 1.001 m2, "L'Artère" est composée de carreaux de céramique sur lesquels sont représentés près de 10.000 dessins retraçant l'histoire du sida. Elle rend hommage à tous ceux qui ont participé à l'histoire du sida: les malades, les médecins, les chercheurs, les associations, les militants et les familles. Sidaction renouvelle l'opération "Pour la vie", dont la 1ere édition a eu lieu le 1er décembre 2005. L'an dernier, la lutte contre le sida a été décrétée "Grande cause nationale". Dans ce contexte, Sidaction, en partenariat avec le ministère de l'Education nationale, avait organisé une grande campagne de sensibilisation et d'information sur le VIH/Sida auprès des jeunes. L'opération "Pour la vie" se poursuit cette année dans l'ensemble des lycées de France, les centres de formation d'apprentis et les missions locales. Par ailleurs, l'inauguration de la fresque 'Jack est formidable' aura lieu sur le parvis de l'Hôtel de ville vers 13h30, en présence du président de AIDES, Christian Saout, et d'Alain Lhotis, maire adjoint chargé de la santé. Plusieurs fresques autour de l'exclusion seront inaugurées par ailleurs à Angers, Nantes, Poitiers et Angoulême. AP
La SPL Lyon Part-Dieu a retenu, à l’issue d’une consultation de marché de maîtrise d’œuvre, le groupement dont le mandataire est l’Atelier Jacqueline Osty et associés, Grand Prix de l’Urbanisme 2022, en association avec les agences Ingerop, Les Eclaireurs et Trait Clair. D’une durée de 8 ans, ce marché permettra de mettre en place une souplesse, mais également une cohérence globale sur les prochains espaces publics du périmètre de la concession d’aménagement du projet urbain. Le choix d’une équipe de paysagistes incarne le changement d’orientation et de philosophie du plan paysage du projet urbain pour décliner les nouvelles orientations du mandat en termes de nature en ville et de biodiversité. Le groupement aura notamment en charge la conception des futurs espaces publics du cœur du quartier : le boisement Bouchut et l’extension de la place du Lac.
Une fresque artistique temporaire pour embellir le parvis Bouchut
Le parvis Bouchut devant l'entrée Cuirassiers du centre commercial Part-Dieu et la Bibliothèque municipale Part-Dieu accueillera fin 2025 un vaste boisement urbain. En attendant l'aménagement définitif, la SPL Lyon Part-Dieu confié au collectif Superposition la réalisation d'une fresque au sol pour accompagner les cheminements piétons et repenser les usages entre la rue Bouchut et la gare. Le street artiste Bart LANZINI a conçu et réalisé une promenade abstraite inspirée des papiers découpés d'Henri Matisse qui apporte une touche de créativité dans le quartier, en cohérence avec les architectures environnantes.
"Jette-moi bien" : un outil pour s'orienter facilement vers des points de collecte
Imaginé dans le cadre d’un appel à projet européen (Interreg DEAS), Jette-moi bien est une plateforme de datavisualisation qui oriente facilement les citoyens vers des points de collecte ou de dons sur le quartier Part-Dieu. TUBÀ (lieu d’innovation urbaine situé au cœur de la Part Dieu) partenaire du projet, a collaboré avec des étudiants de l’EM Lyon pour créer cet outil en phase d'expérimentation jusqu’à la fin de l’année : n’hésitez pas à le tester.
Le centre commercial Westfield Part-Dieu ambitionne d’offrir, dans la durée, une programmation culturelle et artistique variée au large public qui fréquente le centre. Première étape de cette programmation : un partenariat avec le MAC Lyon qui a permis l'installation de l’œuvre de l’artiste David Posth-Kohler intitulée « Stenos ». Elle est constituée de 3 statues monumentales : deux autour de la place Centrale et la troisième au cœur de la Lanterne.
➔ Jusqu’en septembre 2022 Travaux d'aménagement du trottoir est du boulevard Vivier-Merle (au pied de la tour Swisslife). Modification du cheminement piéton :
➔ 9 juillet à 20h Concert estival Lyon Métropole Orchestra, dans le cadre du festival Tout le Monde Dehors, place Charles de Gaulle devant l’auditorium En savoir +
Picasso, Dali et André Breton ont décrit Diego Rivera, le mari de Frida Kahlo, comme un révolutionnaire et un agitateur, mais celui-ci a aussi été à l’origine d’un art public, à la fois très élaboré et profondément accessible.
En 1910, Rivera s’installe en Europe où il se nourrit de l’influence cubiste. Après la révolution mexicaine, il rentre dans son pays pour mettre les leçons de l’avant-garde européenne au service du peuple mexicain. Ses propres fresques, ainsi que celles des muralistes mexicains qui ont suivi son exemple offrent une vision utopique d’un Mexique postrévolutionnaire.
Les tableaux historiques de Rivera expriment sa manière de concevoir la révolution et ses idéaux, dans un style qui le conduit à revenir aux racines précolombiennes de la culture mexicaine, en réinventant un langage visuel réaliste et coloré capable de s’adresser directement au peuple en grande partie illettré. Cet ouvrage propose la première étude qui, en dehors du circuit des expositions, aborde de manière globale l’œuvre de cet artiste extraordinaire.
En 2013, le musée national de la Marine consacre son exposition temporaire annuelle à Mathurin Méheut (1882, Lamballe - 1958, Paris), le plus populaire des artistes bretons du XXe siècle. La mer a été l’une de ses premières sources d’inspiration. Nommé peintre de la Marine en 1921, ce grand voyageur a tout au long de sa vie collaboré avec le milieu maritime, à la fois comme dessinateur, illustrateur, décorateur, sculpteur et graveur. Sur 1000 m², des œuvres variées – grand décors, études, dessins, croquis, livres illustrés – proposent une lecture chronologique et thématique de ce talent aux mille facettes.
Plongez dans une expérience inédite pour un musée, en découvrant Mathurin Méheut et son univers.
Présentation de l'exposition par Denis-Michel Boëll, commissaire de l'exposition
L’œuvre de Mathurin Méheut célèbre la mer et les activités maritimes. Né à Lamballe, formé à l’École des Beaux-arts de Rennes puis à l’Ecole des Art Décoratifs à Paris, Mathurin Méheut collabore, très tôt, avec les initiateurs de l’Art Nouveau à la prestigieuse revue Art et Décoration. Etabli à Paris, l’artiste reste très attaché à la Bretagne qu’il sillonne inlassablement au fil de sa carrière et ses voyages. En 1914, grâce à une bourse de la fondation Albert Kahn, Mathurin Méheut se rend à Hawaï et au Japon où il trouve une confirmation de ses choix iconographiques et techniques : la représentation de l’essentiel, la traduction de l’instantané par un trait vif et précis, l’usage de l’aplat et le choix de cadrages originaux.
Le dessinateur, le décorateur, le sculpteur
Artiste prolifique, chercheur infatigable, Mathurin Méheut met en œuvre tout au long de sa vie des techniques très variées. Après son voyage dans le Pacifique, l’artiste réalise, dans l’urgence, des milliers de croquis pendant la guerre, de 1914 à 1919. Décorateur et céramiste, il collabore avec la Manufacture nationale de Sèvres, comme avec les faïenceries de Quimper, créant un service de table baptisé La Mer et la vaisselle du restaurant parisien Prunier. Sur le thème de la mer, il réalise une tapisserie pour la manufacture des Gobelins dont on possède encore le carton et des croquis préalables. C’est également un des illustrateurs majeurs du XXe siècle dans le domaine du livre, pratiquant la gravure sur bois, la lithographie et la zincographie, illustrant Colette, Dorgelès ou encore Loti.
Quarante années après la première rétrospective dédiée à Mathurin Méheut, le musée de la Marine rend un nouvel hommage à ce grand peintre de la mer et des marins.
Commissariat : Denis-Michel Boëll, conservateur général du patrimoine, directeur- adjoint du musée national de la Marine
Après l’exposition Albert Marquet, itinéraires maritimes en 2008, la Fondation Total est fière de soutenir l’exposition Mathurin Méheut. Cette rétrospective inégalée de l’œuvre de Mathurin Méheut (1882-1958) présente les multiples facettes de son art : initialement dessinateur, l’artiste breton fut également céramiste, sculpteur, décorateur, graveur et illustrateur. La Fondation Total renouvelle ainsi son accompagnement au musée national de la Marine dans la mise en valeur du patrimoine maritime français.
La Fondation d’entreprise Total, créée en 1992 au lendemain du Sommet de la Terre de Rio, s’est consacrée pendant 16 ans à l’environnement, et plus particulièrement à la biodiversité marine. Depuis 2008, son engagement s’est élargi et la Fondation Total couvre aujourd’hui quatre champs d’activité : la solidarité, la santé, la culture et la biodiversité marine.
Culture : La Fondation est partenaire de grandes institutions culturelles françaises dont elle accompagne régulièrement les expositions, avec le souhait de contribuer au dialogue des cultures. Elle a aussi pour objectif de développer des passerelles entre culture et solidarité, notamment en favorisant l’accès aux musées aux publics en situation de précarité sociale et économique.
Solidarité : La Fondation s’attache à identifier et à promouvoir des actions innovantes visant à faciliter l’accès des jeunes à l’emploi en France. Elle est notamment engagée aux côtés des ministères de l’Education et de la Jeunesse pour le développement de projets de terrain, et peut ainsi agir durablement sur l’éducation, la culture, la mobilité, l’égalité des chances, l’orientation ou encore l’insertion professionnelle.
Santé : La Fondation accompagne l’Institut Pasteur dans la prévention et le traitement des maladies infectieuses dans les pays en développement dans lesquels le groupe Total est présent. Placé sous l’égide de Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de Médecine, ce partenariat permet de soutenir des projets de recherche et des actions de terrain.
Biodiversité marine : La Fondation encourage les recherches ayant pour objectif une meilleure connaissance des espèces et des écosystèmes marins et côtiers, et des enjeux liés à leur préservation. Elle participe également à la réhabilitation d’écosystèmes fragiles et contribue à la préservation des espèces menacées qui y vivent. Enfin, elle se consacre à la diffusion des connaissances par des opérations de sensibilisation et d’éducation.
Prunier, célèbre restaurant de poissons au cadre Art Déco ouvert dans le 16ème arrondissement en 1925 a toujours été tourné vers l'ouest de la France et la Bretagne, que se soit par sa cuisine," TOUT CE QUI VIENT DE LA MER" : Huîtres, coquillages, crustacés et poissons ou par sa philosophie : Accueil, liberté, convivialité et échange. C'est donc tout naturellement que Prunier a répondu présent pour s'associer à cette exposition sur Mathurin Méheut. Cet artiste est un ami de Prunier, grâce à ses œuvres, ses dessins, le service de table, les cendriers, les reproductions animalières qu'il a produit à l'époque, Prunier est depuis presque cent ans présent dans les familles, les livres et dans les souvenirs de beaucoup de voyageurs. Producteur de son propre Caviar Français en aquitaine comme dans les années 1920, Prunier propose toujours l'ultime met dans les assiettes décorées par Mathurin Méheut
- Le printemps, les sardiniers ( ou l'exode des barques au printemps ) Coll. Part - Ramasseuses de sel à Guérande Coll. Musée d'Orsay - Femmes de Saint-Cado Coll. Musée Mathurin Méheut de Lamballe - L'exécution Coll. Musée Mathurin Méheut de Lamballe - Colette, Regarde, couvertureMusée Mathurin Méheut de Lamballe
Partenariat
Sur présentation du billet de l'exposition Mathurin Méheut, recevez un zakuska de bienvenue (une coupe de champagne et une cuillère de caviar) en allant déjeuner ou diner au restaurant ou café Prunier
Informations pratiques
Adresse et accès :
17 place du Trocadéro 75116 Paris Standard : 01 53 65 69 69 infos.publics@musee-marine.fr Métro : Trocadéro (lignes 6 et 9) Bus : 22, 30, 32, 63, 72, 82 Batobus : Tour Eiffel
Horaires :
Lundi, mercredi, jeudi, vendredi : 11h-18h Samedi et dimanche : 11h- 19h Fermeture des caisses 45 minutes avant Fermé le mardi et le 1er mai Fermé les 25 décembre et 1er janvier
Peinture fraîche 2021 : un mois de street-art dans la Métropole
Pour cette édition 2021 de Peinture fraîche, 50 artistes se partagent les murs de la halle Debourg : l’ancien entrepôt se transforme une nouvelle fois en QG du festival de street-art. Des fresques XXL, un mur d’expression libre pour s’essayer au graff, des performances live, de la customisation d’objets, du graffiti sur ipad, de la sérigraphie en direct…
Notre sélection d'articles est très variée cette semaine : un reportage émouvant dans les Maisons de l'espérance, un décryptage du PLU-H, un focus sur les nouvelles bornes à compost, mais aussi des idées de sortie : le festival Peinture fraîche qui démarre, des ateliers pour les personnes âgées et des moutons en transhumance dans les rues de Lyon et Villeurbanne !
Le Plan local d'urbanisme et de l'habitat change, voilà ce que ça donne
Lundi 27 septembre, les élus de la Métropole de Lyon ont approuvé le bilan de la concertation menée au printemps dernier autour du Plan local d'urbanisme et de l'habitat (PLU-H). Mais le PLU-H, à quoi ça sert ? Et cette modification, qu'est-ce qu'elle va changer concrètement pour les habitantes et les habitants de la Métropole ? Réponses dans cet article.
Venise XVIIIème Siècle. Le carnaval annuel bat son plein. Parmi la foule, un homme masqué reçoit un pli mystérieux qui l’enjoint de se rendre à un rendez-vous coquin. Giacomo Casanova, dépouillé de son masque de Pierrot, fait la connaissance d’une charmante nonne qui l’invite à faire l’amour devant les yeux de l’ambassadeur de France, son amant, caché derrière une fresque. Sur le chemin du retour, le célèbre séducteur est arrêté par les autorités et mis en prison. Un soir de pleine lune, il parvient à s’en échapper et quitte l’Italie. Commence alors pour Casanova un long périple à travers quelques grandes villes d’Europe dans lesquelles sa renommée le précède régulièrement et l’oblige à enchaîner les exploits amoureux.
Analyse et critique
Le film commence par la reconstitution opulente et agitée du traditionnel carnaval vénitien qui s’apparente, dans sa folie et par les cris d’extase qui retentissent dans ses rues et ses canaux, à une démonstration païenne d’une ampleur irraisonnée. Au beau milieu de la foule se tient Giacomo Casanova en habit de Pierrot. Il observe l’élévation d’une statue aquatique, laTête de Vénus, s’achever dans la débâcle la plus totale. Un peu plus tard, lors d’une scène drôle et extravagante dans laquelle il se livre servilement à des ébats érotiques sous l’observation amusée de l’ambassadeur français, il apparaît comme une figure en représentation, dominée par le regard d’un maître qui en fait son jouet. Après le coït, lorsqu’il se présente comme un intellectuel et un homme cultivé, doté de talents divers, et désireux de proposer ses services, il obtient le silence comme seule réponse. Les premières séquences de Casanova apparaissent fortement marquées du sceau de l’infortune. Ainsi donc nous est présenté le fameux ensorceleur Casanova, presque dépourvu de tout charisme, telle une marionnette fragile aux mains des puissants. Et le film, dans sa totalité, s’ingéniera à peindre ce portrait en porte-à-faux. La légende du bourreau des cœurs bat de l’aile, à l’image de son oiseau mécanique qui introduit sa danse érotique. Dans les mains du maestro Fellini, Casanova redevient Giacomo, triste sire déchu, vêtu de costumes luxuriants qui peinent à dissimuler un pauvre homme égaré dans un monde sinistre, froid et désenchanté. Federico Fellini déteste Casanova, l’homme et son mythe, et ne se prive pas pour le faire remarquer !
Pourquoi Casanova ? Et pourquoi donc Fellini ? L’histoire du film, tortueuse, est presque aussi passionnante que le film lui-même. Après les succès de La Strada (1954) et des Nuits de Cabiria (1957), le grand producteur Dino De Laurentiis exprime régulièrement le souhait de travailler à nouveau avec Fellini. Les tentatives de collaboration avortent sans cesse, dont le fameux projet de film non abouti Le voyage de Mastorno avec Marcello Mastroianni et l’adaptation de Mandrake au cinéma, une véritable arlésienne pour le cinéaste (le personnage du magicien finira par apparaître dans Intervista (1987)). De Laurentiis songe même à lui pour mettre en scène Waterloo (qui sera réalisé en 1970 par Sergei Bondarchuk) ! C’est finalement Fellini qui propose l’idée de porter à l’écran les mémoires autobiographiques de Casanova : Storia della mia vita. Voilà un projet qui comble de joie le producteur. Ce dernier se doute-t-il que la vision fellinienne du mythe Casanova est aux antipodes de la sienne (et du reste du monde) ? Toujours est-il que la machine se met en marche et que la coproduction américaine insiste fortement pour engager une star : les noms de Marlon Brando, Robert Redford, Al Pacino, Paul Newman sont soumis. Fellini refuse catégoriquement. Dino De Laurentiis finit par abandonner en 1973. En 1974, le jeune Andrea Rizzoli, fils du célèbre Angelo Rizzoli, producteur des Belles de nuit (1952) de René Clair, de Umberto D. (1952) de Vittorio De Sica, de La Dolce Vita (1960) et de 8 ½ (1963), du Désert rouge (1964) d’Antonioni ou de L'Incompris (1966) de Comencini, s’empare du projet pour la société Cineriz. Fellini, après le refus de Gian Maria Volonte d’endosser le rôle de Casanova, accepte de se rendre à Londres pour tester des comédiens anglais. Après avoir vu et apprécié la performance de Donald Sutherland dans Ne vous retournez pas (1973) de Nicholas Roeg, dont l’action se déroule principalement à Venise, le cinéaste engage l’acteur canadien. Mais Fellini voit grand, et les retards comme les dépenses commencent à s’accumuler. A son tour, Andrea Rizzoli jette l’éponge.
En 1975, un autre ponte de la production transalpine reprend le projet Casanova. Il s’agit d’Alberto Grimaldi, producteur du Bon, la Brute et le Truand (1966) de Sergio Leone, d’Histoires extraordinaires (1968), d’Il Mercenario (1968) de Sergio Corbucci, de Fellini Satyricon (1969), de Queimada (1969) de Gillo Pontecorvo, du Décaméron (1971), des Contes de Canterbury (1972), des Mille et une nuits (1974) et Salo (1976) de Pasolini, du Dernier tango à Paris (1972) et de 1900 (1976) de Bernardo Bertolucci, et de Cadavres exquis (1976) de Francesco Rosi. Il exige avec autorité que les coûts soient maîtrisés, et propose de tourner le film à Londres. Fellini, de son côté, se bat pour tourner les tableaux fastueux de Casanova dans les studios de Cinecitta et en langue italienne. Finalement, Grimaldi accepte de tourner en Italie, mais le film se fera en anglais en raison du marché international. Quand le tournage débute enfin après trois ans de mésaventures, les relations entre Grimaldi et le maestro sont tendues. L’ampleur de la production est phénoménale. L’équipe atteint presque les cent personnes, le film compte des dizaines de rôles parlants, les décors faramineux recréant des parties d’Europe occupent quasiment tout Cinecitta, et le budget, logiquement, explose. Les médias font leurs choux gras d’un tournage considéré comme le plus cher de l’histoire du cinéma européen. L’argent vient à manquer et, en plein milieu des prises de vues, Alberto Grimaldi vire presque la totalité de l’équipe au grand désespoir de Fellini. Le cinéaste se voit donc contraint de renoncer à des chapitres entier de son œuvre. Les deux hommes se livrent à une guerre verbale dans la presse. Le célèbre « Fellini est pire qu’Attila ! » prononcé par Grimaldi date de cette période. Les deux parties finissent par s’entendre et enterrent la hache de guerre. Le tournage peut reprendre et ira jusqu’à son terme.
Les conflits et les déconvenues qui ont jalonné le parcours du film ont-ils contribué à en assombrir le propos ? Il est difficile d’en juger réellement, mais il est certain qu’à la base du projet, le personnage de Casanova selon Fellini n’est certainement pas celui auquel le public pouvait s'attendre voir dépeint. Le génie baroque du cinéaste et son univers poétique, coloré, bouillonnant et peuplé de personnages haut en couleur sont mis au service d’une vision originale qui s’affranchit de tout conformisme et de tout respect envers les représentations coutumières de l’époque décrite. Il faut oublier le Casanova de Comencini et toutes les autres adaptations, oublier les fastes de la reconstitution de type viscontien, ne pas imaginer ce qu’aurait pu en tirer un metteur en scène comme Zeffirelli ou tout autre réalisateur attiré par le raffinement bourgeois le plus extrême ou l’esthétique pompière. Fellini va à l’encontre de toutes les images cinématographiques du Siècle des Lumières (son Casanova se déroule d’ailleurs principalement de nuit) déjà traitées au cinéma. L’atmosphère est pesante, la fête est triste, le carnaval de Venise a un goût de cérémonie funèbre, les gens sont laids et portent des masques ridicules, leurs comportements manquent de grâce et de légèreté, leur culture générale ne leur épargne aucun sens du ridicule tragique, la musique de Nino Rota est dépouillée, sarcastique et mélancolique. Federico Fellini ne se contente pas de proclamer son dégoût du personnage, mais aussi son mépris pour l’idée toute faite et bien propre sur elle que l’on se fait généralement de cette époque. « J’avançais dans l’immense océan en papier des Mémoires, dans cette liste aride de faits entassés avec une rigueur tatillonne, méticuleuse, irritable, plutôt franche, et l’ennui, l’étrangeté et le dégoût étaient les seules variantes de mon état d’âme déprimé et découragé. C’est le refus, cette nausée qui m’a suggéré le sens du film. »
Fellini et son fidèle scénariste Bernardino Zapponi adoptent une vision très sélective des mémoires de Casanova. La plupart des événements et des expériences vécues par le séducteur invétéré sont écartés. Ils s’attachent essentiellement à relever les épisodes susceptibles de véhiculer la déchéance du personnage et la décadence de l’époque. Et Fellini imagine tout le reste. L’Europe que parcourt Giacomo Casanova est un formidable et macabre théâtre d’ombres peuplé de spectres déliquescents. Le découpage du film refuse la linéarité et rappelle justement une construction déstructurée propre au rêve (l’impossibilité pour Fellini de filmer toutes les séquences prévues et l’obligation de procéder à des coupes dans son montage doivent aussi en être la cause). Le pauvre homme est en représentation permanente ; un raccord significatif, lorsque Fellini passe de la scène d’orgie à une représentation théâtrale, exprime directement ce point de vue. Il traverse l’existence comme un objet ballotté d’une scène à une autre. La haute société est composée de personnages futiles et mesquins, vulgaires et pitoyables derrière l’apparat et le faste de leurs fêtes bourgeoises. La force du cinéma de Fellini est aussi justement dans son habilité à magnifier la vulgarité et l’obscénité avant de les réduire à leur plus simple expression. Le XVIIIème Siècle dépeint par Fellini est grandiloquent, halluciné, schizophrène, hystérique, loufoque, tragi-comique, mais dénué de profondeur et de valeurs humanistes. Casanova, qui n’est pas lui-même un exemple de probité et de dignité, apparaît finalement presque sympathique dans sa quête éperdue d’élévation au-dessus de la décrépitude morale qui l’entoure.
Mais les couches sociales les moins élevées ne sont pas mieux loties. Casanova, romantique rejeté, n’est à l’aise nulle part. La fuite en avant constitue son destin tragique. Sa seule issue semble reposer dans la fantaisie et le rêve éveillé. Car son voyage mystérieux est également d’ordre psychique. C’est dans cette dimension fantasmagorique que l’art fellinien excelle. La séquence du séjour londonien en est un merveilleux exemple. Dans une atmosphère brumeuse à la lisière du fantastique, Casanova visite une sorte de cour des miracles et pénètre dans une attraction en forme de baleine. Le mythe de la baleine est connu de tous, il renvoie au bain matriciel, au ventre maternel et donc à la renaissance. De même qu’à Pinocchio, la marionnette de Collodi à laquelle fait souvent penser le Casanova de Fellini. Mais Giacomo ne sort pas grandi de l’épreuve et se trouve placé face à ses contradictions. A l’intérieur de la baleine, il assiste aux projections, émanant de la lanterne magique, de dessins de sexes féminins à l’étrangeté agressive et inquiétante (ils sont signés Roland Topor, comme le précise le générique). La psychanalyse fait ainsi une entrée remarquée dans le film et Casanova en sort conforté dans son cauchemar à la symbolique castratrice. Lors de son escapade à Dresde, il rencontre sa mère dans un opéra. A la fin de la représentation, la salle se vide, les huissiers s’affairent à éteindre les bougies des lustres, et Giacomo se retrouve seul au milieu de la pièce. Il aperçoit sa mère isolée dans une loge le fixant du regard. C’est à ce moment précis du film que Fellini attribue directement la névrose de Casanova à sa génitrice. Il doit la porter jusqu’à sa calèche de la même manière qu’il porterait un fardeau. En rendant à Giacomo sa nature d’homme enfant au regard triste, le cinéaste met en lumière la malédiction du mâle italien possédé par l’image de la "mamma". A la fin de la magnifique saynète anglaise, Casanova avait fait la connaissance de la géante Angelina entourée de ses deux compagnons nains l’aimant d’un amour maternel. Giacomo, attendri, assistait au petit bonheur solitaire vécu par ces saltimbanques tout droit sortis de l’imaginaire fellinien (des réminiscences de La Strada ?), mais un bonheur qui lui renvoyait en plein visage sa solitude et sa détresse, ainsi que les souvenirs douloureux de sa mère, physiquement absente mais très - trop - présente dans sa vie intérieure.
Car Casanova est également en constante recherche de la femme idéale. Le personnage d’Henriette est le seul personnage féminin qu’il poursuit de son amour. Mais cette dernière est maîtresse de son destin et échappe à ses filets. Il se voit condamné à contenter une galerie de femmes particulièrement laides. Les ébats sont introduits par son oiseau mécanique qui stupéfie ses conquêtes tout en l’enfermant dans son rôle de pantin. L’ombre de cet oiseau plane visuellement sur la destinée du séducteur, et chaque fin de séquence est scandée par une aventure sexuelle répétitive, aussi frénétique que misérablement vaine. Le Casanova recréé par Fellini n’est plus le séducteur altier, puissant et infatigable de la légende mais un acrobate du sexe irresponsable et disgracieux. Le choix du comédien principal en est déjà un signe. L’acteur racé, nonchalant, obséquieux et troublant de MASH (1970), Klute (1971) et du Jour du Fléau (1975) éprouve beaucoup de difficultés à travailler avec son metteur en scène. La collaboration avec Fellini, qui dirige ses comédiens pendant les prises, ne ressemble en rien à ce qu’il avait connu aux Etats-Unis ou en Angleterre. Mais il s’habitue peu à peu à cette nouvelle expérience et l’histoire retiendra sa performance, certainement l’une de ses plus saisissantes et habitées. Donald Sutherland passe quotidiennement des heures à se faire maquiller le visage (le nez, le menton, les sourcils, le front) pour devenir un être aux traits fins et raffinés, mais aussi une sorte de reflet grossissant de la bourgeoisie précieuse et suffisante, une caricature sinistre et grotesque (à l’image des dessins de pré-production esquissés par Fellini), empreinte toutefois d’une certaine innocence. Le point d’orgue de toutes ces expériences calamiteuses est atteint lors de la séquence de l’automate féminin dans le comté du Wurtemberg. Fellini, par un bel effet de miroir, renvoie à un Casanova fasciné sa propre image de Pinocchio prisonnier de son état de marionnette enfantine. Après l’avoir fait danser, il lui fait l’amour. Cette scène séduit par sa grâce, sa beauté et son ironie cruelle, mais jamais Casanova n’avait été aussi pathétique. Et c’est tout logiquement que Fellini raccorde sur sa vieillesse et les derniers instants de sa vie, alors que Storia della mia vita s’achevait quand son narrateur avait cinquante ans. Son éternelle quête de reconnaissance se heurte toujours aux railleries de son entourage. La désillusion atteint son paroxysme pour le prince de l’illusion. Casanova, simple bibliothécaire au service de la comtesse de Wurtemberg, s’évade dans le rêve. Un rêve qui le voit livrer une dernière danse onirique à Venise avec la poupée mécanique vue dans la séquence précédente, définitivement son alter ego féminin. Deux visages de porcelaine unis pour l’éternité, comme deux automates effectuant un ballet mécanique à l’intérieur d’une boite à musique jouant la partition de Nino Rota. Cette conclusion aussi misérable que bouleversante fait partie des plus belles images que le metteur en scène nous a léguées.
Ces nombreux paradoxes nous amènent à l’essence même de l’art de Fellini, un artiste profondément amoureux de l’espèce humaine prise dans sa globalité, dont il grossit les traits avec un appétit d’ogre et avec une fièvre onirique qui n’appartient qu’à lui. Le cinéaste démiurge récrée un monde intégral dans l’enceinte des studios de Cinecitta. C’est le règne du factice et de la théâtralité. Même la mer est faite de bâches en plastique bleues marine. Casanova de Fellini, œuvre d’essence picturale, est une suite de tableaux renversants qui s’animent de l’intérieur. Le rythme du récit est plutôt lent avec une sorte de fixité hypnotique que viennent traverser de rares mouvements d’appareil (au moyen de zooms ou de recadrages). Les plans séquences, la profondeur du cadre et la multitude de détails qui le composent donnent principalement son mouvement au film. La lumière a été confiée au chef opérateur Giuseppe Rotunno, qui avait déjà travaillé avec Fellini sur Histoires extraordinaires (1968), Satyricon (1969), Roma (1972) et Amarcord (1973). Il est également l’auteur de la photographie de Rocco et ses frères (1960) et du Guépard (1963) de Luchino Visconti, de La Bible (1966) de John Huston, de Ce plaisir qu’on dit charnel (197
Commissaires Dominique Païni et Pascale Pronnier Scénographe Christophe Boulanger
L’exposition Drôles de trames ! propose ce raccord (ou ce faux-raccord), qui nous est cher entre supports traditionnels de l’expression artistique et supports des technologies les plus contemporaines. On comprendra vite que le mot « trame » évoque d’abord le textile, dont l’industrie a si fortement marqué l’identité de la Région Nord-Pas de Calais.
Il est des survivances dans l’histoire de l’art susceptibles de faire croire aux éternels retours. L’univers internet renvoie ainsi à la toile pour dire un nombre illimité de réseaux qui constituent une communication sans rivage. Recourir à ce terme qui désignait familièrement la séance de cinéma (« se faire une toile » pour dire « aller voir un film ») et, plus anciennement la toile support de plus de huit cents années de création picturale, n’est pas sans saveur rhétorique et théorique. Pourtant, nous devons nous rendre à l’évidence que les mots sont parfois imperméables au renouvellement sinon à la révolution des techniques de l’art.
Se vêtir est une des activités fondamentales de l’homme depuis ses origines. Aussi a-t-il conçu avec une évidence jamais démentie le principe du croisement d’une trame et d’une chaîne textiles pour fabriquer les enveloppes protectrices de son corps, dont la paille, le coton, la soie ou la laine furent les matériaux souples du tissage dans tous ses états.
Cet acte primordial de tisser fut aussi une des procédures majeures de la création des formes. Indépendamment de sa fonction métaphorique minimale pour figurer le fonctionnement de la pensée humaine (rapprocher, croiser, mélanger, monter…), il est une obsession repérable tout au long de l’histoire des arts. Au 20e siècle, toutes les disciplines ont exploité cette activité artisanale et conceptuelle y compris pour échapper à la soumission de la reproduction servile de la réalité tout en défendant l’idée que l’art ne pouvait se dispenser de la virtuosité d’un métier. De surcroît, le geste de tramer permet le rapprochement d’artistes dont les pratiques variées ou les différences générationnelles n’autorisent pourtant pas à priori la comparaison. La trame comme une véritable écriture empruntant à la diversité innombrable des matières a donc le pouvoir de réunir des artistes, de croiser leur pratique et d’invalider les hétérogénéités trompeuses dues au temps.
Même si les matériaux que les artistes manipulent au Fresnoy - Studio national sont très contemporains, hérités des technologies les plus récentes dont celles découlant de la puissance numérique, il demeure fructueux de construire des passerelles entre ces dernières et les procédés anciens appartenant à l’histoire de l’art qui n’en sont pas pour autant abolis. C’est le rôle d’une institution telle que Le Fresnoy que de favoriser la perception de l’interdépendance des procédures techniques qui sont également des procédures mentales.
Sidival Fila est un artiste italien qui sera découvert en France grâce à cette exposition. Sa démarche est singulière, entre peinture et sculpture. Il est matiériste et conceptuel à la fois, évoquant les désordres telluriques, la rythmique de l’ordonnance des plis et une manipulation obsessionnellement sérielle du textile.
Sheila Hicks occupera dans l’exposition une place susceptible d’illustrer la complexité de l’histoire contemporaine de l’art. Son autorité et son audace bouleversent les définitions de l’art textile et proposent des agitations de l’espace et des volumes qui concurrencent une spécificité du 20e siècle: l’interaction des gestes de peindre, de sculpter et de bâtir.
Jean-Michel Meurice et François Rouan appartiennent à une génération qui repoussa l’incertitude pour qualifier figuration et abstraction. Infinie sérialité des lignes colorées et figurations découpées et recomposées, font de ces deux artistes au faîte de leur maturité, des pionniers de l’art contemporain.
Dan Flavin est exemplairement un artiste dont la pratique qui consiste à utiliser des matériaux sans noblesse, le néon et sa lumière brutale, contribua néanmoins à souligner l’architecture du 20e siècle comme le résultat de la trame et de la concaténation de traits lumineux. Il peut être perçu aujourd’hui comme un des artistes passeurs entre le constructivisme moderniste et la virtualité lumineuse à laquelle les technologies contemporaines nous ont désormais habitués.
Pablo Valbuena pourrait être légitimement considéré comme un héritier de Dan Flavin en développant à la lettre ce que l’artiste américain promettait. Valbunea souligne le déjà bâti autant qu’il le construit par une organisation illimitée de lignes lumineuses rigoureusement enchevêtrées et l’abîme géométrique d’une trame imposée.
Depuis longtemps, François Morellet s’est attaché à tenter l’impossible inventaire des combinaisons, y compris certaines facétieuses pour recouvrir, inverser, découper, croiser, tramer donc, les droites et les courbes, les quadrilatères et les cercles, les flèches et les sinuosités ; les rigidités et les mollesses... Et tout ce que l’on peut imaginer de géométries susceptibles d’être articulées et tissées ! L’humour sériel en quelque sorte.
Pour l’occasion de l’exposition, le Frac Picardie restitue exceptionnellement une œuvre murale de Sol LeWitt faite d’un treillis infini de lignes.
Blanca Casas Brullet rappelle la dextérité manuelle à l’œuvre dans tout tissage et en démontre simultanément la fragilité sinon la précarité. Cette artiste n’envisage pas une trame, toute admirable qu’elle soit, sans la violence de sa perforation et de sa déchirure.
Enfin, Ryoichi Kurokawa investit l’infinie complexité du monde pour inventer des trames vidéo-numériques dont les vertiges sont à la mesure de leur virtualité et les champs de vibration de Thomas Bayrle jouent avec les traits pour évoquer ceux de la figure humaine et ceux du tissage.
Atelier jeune public
Mon écran
Dimanche 13 mars | 15h30 > 17h30
Après avoir observé quelques œuvres de l’exposition, les enfants confectionneront collectivement une trame en compagnie de l’artiste Seydou Cissé; une toile blanche composée de plusieurs matériaux (papiers, cartons, fil de lin, coton), qui servira ensuite d’écran de projection pour des photos ou vidéos. Ils observeront ainsi la transformation de ce support en trames d’images fixes ou animées.
Trame collective - Dessiner en famille à partir de l’œuvre de Sol LeWitt
Dimanche 3 avril | 15h00 > 17h30 Dimanche 10 avril | 15h00 > 17h30
En compagnie de l’artiste David Ayoun, venez recréer en famille un « wall drawing » de Sol LeWitt, une fresque murale conçue pour être réalisée par d’autres personnes que l’artiste. À l’instar de musiciens interprétant une partition, les dessinateurs exécutent ainsi à leur manière, les formules géométriques indiquées par Sol LeWitt.
Si la porosité entre le champ du cinéma et celui de l’art contemporain est devenue une évidence, ce qu’implique une telle porosité quant à la « fabrique » des images reste à questionner. Comment les artistes/cinéastes conçoivent-ils la matière filmique ? Dans quelle mesure cherchent-ils, en croisant différents médiums et procédures, à produire des effets de matérialité et de texture à la surface de l’écran ?
La journée se déroulera en trois temps : entretiens avec les artistes menés par des commissaires et critiques d’art (Blanca Casas Brullet/Dominique Païni, Clément Cogitore/Marie-Thérèse Champesme, Runa Islam/Riccardo Venturi) ; visite de l’exposition « Drôles de trames ! » et projection de films.
Cette journée d’études organisée par Géraldine Sfez (Université Lille - CEAC) et Riccardo Venturi (INHA), en lien avec l’exposition « Drôles de trames ! » s’inscrit dans le prolongement du séminaire « Ecrans exposés. Cinéma, art contemporain, médias » qui s’est déroulé de novembre 2013 à juin 2015 à l’INHA (Institut National d’Histoire de l’Art).
Programme
10h00 : accueil café 10h15 : introduction de la journée par Géraldine Sfez et Dominique Païni 10h30-11h45 : entretien entre Marie-Thérèse Champesme, directrice de la villa la Brugère et Clément Cogitore, artiste 13h00 : Déjeuner libre (restaurant du Fresnoy et food truck sur place) 14h00-15h00 : visite de l’exposition Drôles de trames ! par Dominique Païni et Pascale Pronnier (sur inscription) 15h15-16h30 : entretien entre Dominique Païni, commissaire de l’exposition et Blanca Casas Brullet, artiste 16h30-18h00 : projection de films de Runa Islam, Clément Cogitore, ...
Tarif: 5€ – gratuit pour les étudiants Réservations : 03 20 28 38 00 / accueil@lefresnoy.net
TOUS LES DIMANCHES
Gratuit pour tous, entrée de l’exposition et visite guidée à 16h
WEEK-END MUSÉES TÉLÉRAMA
Samedi 19 et dimanche 20 mars
Entrée gratuite sur présentation du Pass disponible dans les numéros de Télérama des 9 et 16 mars
EXPO-BRUNCH
Dimanche 20 mars | 10h00 > 12h30
Pour les flâneurs du dimanche matin, seul, à deux, en famille ou entre amis Petit-déjeuner, visites guidées et activité pour les enfants
Pour les lève-tard, exposition en continu jusqu’à 19h00 Plein tarif 10€, tarif enfant 5€ (jusqu’à 10 ans inclus) sur réservation
SOIRÉE Les trames animées
Jeudi 24 mars | 19h00
En partenariat avec les Rencontres Audiovisuelles dans le cadre de la Fête de l’anim’ et l’association CELLOFAN
19h00: visite de l’exposition Drôles de trames ! (sur inscription)
20h00: projection de films de Len Lye, McLaren, Stan Brakhage, Robert Todd, Thomas Steiner, Kurt Kren, etc…, et Jacques van Roy en sa présence.
Des œuvres sublimes, abstraites et chatoyantes du cinéma d’animation, une expérience plastique unique en son genre! De nos jours, de nombreux artistes reprennent le dessin, et son prolongement dans l’animation digitale, ici les thèmes de référence s’apparenteront à la symbolique de la trame à travers la peinture, l’architecture, la représentation de la nature, etc.
Pour terminer la soirée, rendez-vous au bar.
Tarif unique: 5€ (le prix d’entrée de l’exposition donne accès aux soirées et vice versa).
Profitez de l’exposition Drôles de trames ! en réservant un événement au Fresnoy.
Recevez vos collaborateurs, clients et partenaires grâce à une formule comprenant une visite guidée privée de l’exposition et un moment de détente et de convivialité (petit déjeuner, cocktail…) conçus spécialement pour vous par Le Fresnoy.
Mercredi, jeudi, dimanche, 1er et 8 mai : de 14h00 à 19h00 Vendredi, samedi : de 14h00 à 20h00 Fermé le lundi et mardi
La C'ART
«La C'ART» offre un accès illimité pendant un an aux collections et aux expositions temporaires de 9 institutions du réseau LilleMAP. Elle est en vente dans les lieux suivants : le Palais des Beaux-Arts, La Piscine, le LaM, le MUba, Le Fresnoy – Studio national et le Tri Postal ou sur internet www.lacart.fr ou www.lillemetropole.fr
Tarifs: solo 40€ / duo 60€ / - de 26 ans 20€ / gratuité pour les bénéficiaires des minima sociaux sur justificatifs.
Francesco Fioretti nous guide à travers les années les plus prolifiques et intrigantes de la vie de Léonard de Vinci nous plongeant une nouvelle fois dans une atmosphère riche de mystère. Milan, 1496. Léonard de Vinci attend avec impatience de rencontrer le frère Luca Pacioli, célèbre mathématicien dont il espère apprendre beaucoup. Pour Léonard, qui s'intéresse depuis toujours à toutes les formes du savoir, les mathématiques, dont l'étude ne lui a pas été possible, représentent la science souveraine. Mais suite à l'assassinat d'un moine et au vol d'anciens textes byzantins qui sont d'un intérêt inestimable pour les mathématiques, les deux hommes voient leurs projets perturbés. De Milan à Venise, de Florence à Urbino, à travers une Italie où s'achève l'époque pacifique de Laurent de Médicis et des Sforza, ils se lancent sur les traces de l'assassin et des textes volés. Dans cette fresque de l'Italie de la Renaissance extraordinairement documentée, Francesco Fioretti nous guide à travers les années les plus prolifiques et intrigantes de la vie de Léonard – de la réalisation de " La Cène " à l'étude de " L'Homme de Vitruve " – nous plongeant une nouvelle fois dans une atmosphère riche de mystère.
On lui doit notamment la célèbre fresque des Effets du bon et du mauvais gouvernement à la ville et à la campagne, peinte à partir de 1338 dans la Salle des Neufs, du Palazzo Pubblico de Sienne.
Scientifique de formation, l'auteur, né en 1968, emporte le lecteur dans les Balkans du XIXe siècle gorgés de haines ancestrales, au fil d'une ensorcelante fresque historique à la Dumas de 700 pages.
Pourquoi cette persistance de la haine du Juif ? L'historien Pascal Ory lui consacre un essai fulgurant. Il en cerne la naissance lors de la diffusion du christianisme. Il montre avec brio comment l'on est passé de l'antijudaïsme religieux, au Moyen Âge, à l'antisémitisme racial, inventé au XIXe siècle par une certaine gauche et repris par la droite nationaliste...
Dostoïevski, splendeur et misères de l'âme humaine
Né il y a 200 ans, l'immense écrivain russe, anatomiste de l'âme humaine, de ses splendeurs et de ses bas-fonds, aura eu une vie pétrie de tempêtes. Isabelle et Jérôme Gregor nous font redécouvrir les ressorts de ce génie dont l’œuvre atteint à l'universel à travers des personnages plus vrais que nature et une vision de l'existence hantée par la rédemption et l'humilité.
Le 2 novembre à 21h, France 3 consacre un téléfilm historique à Pierre Laval. Retrouvez dès à présent avec Herodote.net l'histoire de cet homme politique français qui incarnera comme nul autre la collaboration avec une formule célèbre : « Je souhaite la victoire de l'Allemagne »...
Vous avez déjà vos costumes et vous êtes prêts à parcourir la ville pour sonner aux portes afin d'obtenir des bonbons ? Avant de faire trembler de peur vos voisins ce soir, redécouvrez la véritable histoire de cette fête...
Retrouvons la Mésopotamie quinze siècles avant notre ère ! Vincent Boqueho nous fait revivre l'effondrement de la Babylonie puis sa renaissance avec l'arrivée des Kassites mais aussi le redressement spectaculaire de l'Assyrie avant l'arrivée des Araméens...
Le 31 octobre 1984, Indira Gandhi, Premier ministre de l'Union indienne, était assassinée par ses propres gardes du corps, des Sikhs ralliés à la cause indépendantiste...
Le 29 octobre 1923, à l'instigation du général Moustafa Kémal, une Assemblée nationale réunie à Ankara proclame la République turque sur les ruines de l'empire ottoman...
Le 29 octobre 1922, le roi d'Italie Victor-Emmanuel III nomme Benito Mussolini président du Conseil (l'équivalent de Premier ministre). Un régime totalitaire s'installe progressivement...
Pierre Combescot 06/11/2009 | Mise à jour : 17:58|
Cette mosaïque de tête de femme retrouvée à Zeugma en Turquie date du IIe siècle après Jésus-Christ. Elle a rejoint le Musée archéologique de Gaziantep.Crédits photo : (Diane de Selliers Editeur 2009)
Les Editions Diane de Selliers rééditent les 10 000 vers de Virgile. Ce livre fondateur de la culture latine est illustré de 190 mosaïques et fresques, souvent inconnues. Un travail de dix années qui enchante les connaisseurs.
A Rome, un peu plus qu'ailleurs, quand on voulait se faire quelque publicité pour s'octroyer un principat, on s'en allait rechercher un lointain cousinage chez les dieux. La cuisse de Jupiter était un morceau de roi, voire d'empereur. Virgile, le grand Virgile, le cygne de Mantoue, qui traînait à l'ombre des toges des puissants sénateurs, le comprit. Il se mit à faire frétiller une grande épopée, près de 10 000 vers, quelque trente ans avant l'ère chrétienne. «Je chante les combats et l'homme qui, chassé par le destin...» Un régal pour notre dictionnaire Gaffiot ! L'Enéide était née. Une babiole poétique en 12 chants, compromis entre traité de navigation et d'art de la guerre, et potins mondains, droits descendus de l'Olympe.
Mais jetons d'abord un coup d'œil sur le grand poète. Il naquit dans une propriété non loin de Mantoue. Sans être riches, ses parents purent lui procurer une éducation soignée à Crémone, à Milan et à Rome. Certains pensent même à Naples. On était au temps des guerres civiles. César passait le Rubicon. Les meurtres succédaient aux meurtres et Virgile apprenait à faire des vers. Il y réussissait si bien qu'il se lia bientôt avec le consul Pollion, poète à ses heures (quelques tragédies, une Histoire des guerres civiles, suivies d'une tripotée de papyrus passée à la trappe). Autour de ce personnage s'était regroupé un cénacle de jeunes poètes dont faisaient partie Horace et Virgile. L'Italie s'étripait, la tête et les mains du grand orateur Cicéron ornaient les rostres du forum, mais les bergers continuaient à taquiner le chalumeau. Corydon en pinçait pour le bel Alexis, délice de son maître, sans que personne n'y trouvât rien à redire. Autres temps, autres mœurs ! Cependant Virgile, qui aimait les bergers et la vie agreste, se retrouva sans ferme ni terres. On l'avait exproprié au profit des anciens soldats d'Antoine et d'Octave. Et, comme il avait compris que la politique n'était pas foncièrement son domaine, il persévéra dans l'écriture. Il rêva de campagnes idylliques, de lierres capricieux, de folâtres acanthes et soudain - va-t-on savoir pourquoi ? - au détour de la IVe églogue, il aperçut une aurore nouvelle nimbant un jeune enfant. Et le voilà chausser les cothurnes des Rois mages. Aussi, jusqu'à aujourd'hui, on s'interroge sur ce bambin miraculeux qui, selon le poète, annonçait des temps bénis. A tel point que force fut à notre Hugo de constater que, «dans Virgile, parfois le vers porte à sa cime une lueur étrange».
Il continua avec les Géorgiques alors même qu'il s'installait définitivement en Campanie. Il y peint la nature et ses saisons. Les champs et les moissons. On est au Salon de l'agriculture. Mécène et Octave qui, un an plus tard allait recevoir le titre d'Auguste et mettre du même coup un terme à la République romaine, en ont la primeur.
Déjà, Virgile gratte ses tablettes de cire. Une épopée qui renverrait Homère et son Iliade aux petites écoles pour saluer l'avènement du nouvel Auguste dont il était devenu une manière de poète lauréat. Ainsi débuta l'Ené ide. Déjà, dans les troisièmes Géorgiques, le poète annonçait son projet.
«Au milieu je ranime en marbre de Paros... ces dieux, ces demi-dieux, cette famille immense, que termine César, que Jupiter commence...»
Il fallait flatter le prince dans le sens du poil et trouver de quelle cuisse le faire sortir, lui qui n'était le fils du grand César que par adoption. Dans Homère et les ruines de Troie, il ramasse Enée, fils d'Anchise et de Vénus, par sa mère petit-fils de Jupiter. C'était tout un pédigrée qui valait les meilleures pages du Bottin mondain. Le nouvel Auguste pouvait roucouler de plaisir : il était de plain-pied dans la légende.
Enée, son vieux père sur le dos, son jeune fils à la main, pouvait s'embarquer avec ses pénates pour d'autres rivages que ceux de Troie. Le périple fut long, les aventures, nombreuses. L'amour faillit même faire péricliter l'aventure à Carthage quand ce prince troyen s'enticha de Didon, reine, veuve et amoureuse au-delà du raisonnable. Elle en appelle à sa sœur : «Anna soror, quae me suspensam insomnia terrent!» C'est qu'elle voudrait bien un petit Stilnox pour calmer ses angoisses et trouver enfin le sommeil, Dame Didon. Retenir ce bel étranger au moins. Mais non ! le devoir du Troyen l'appelle au loin. Il lui faut rejoindre l'Italie après un petit détour par les Enfers où il va découvrir le passé aussi bien que le futur de sa descendance et la ville de Rome encore à fonder.
Enée ainsi cabote de flash-back en flash-back. Toujours pieux et brave. Virgile rameute toutes les vieilles légendes et, comme pour un snob, toutes les duchesses sont charmantes, les dieux, adorables, même les plus atroces comme cette Junon qui semble en vouloir personnellement au héros troyen. Mais Vénus veille à la sauvegarde de son fils.
L'épopée se gonfle. Les combats s'intensifient. On entend le bruit des armes. Et, sur le bouclier même du héros que lui remet Vénus, il lit l'histoire de la ville qu'il va fonder. Depuis les deux bambins Romulus et Remus nourris par la louve jusqu'au triomphe d'Auguste César. Un travail de maître forgé par Vulcain. Il y a assez d'épisodes surnaturels pour soutenir l'attention des lecteurs, toujours friands de prodiges même en ces temps où la morale était celle d'un plaisir modéré, adouci par la tranquillité de l'âme et l'amour de la poésie. Les Editions Diane de Selliers nous donnent une nouvelle traduction de l'Enéide par Marc Chouet, en vers libres et élégants. Pour un peu, on se voudrait de cette famille-là comme l'empereur Auguste. Ce gros volume est illustré par des mosaïques et des peintures romaines venant des villas d'Herculanum et de Pompéi. On y retrouve une fraîcheur de couleurs et une ingénuité dans le dessin. Autant dire : c'est exquis. Pour ceux qui auraient gardé leur vieux Gaffiot et qui sauraient encore décliner «rosa, la rose...», on doit mentionner un second volume avec le texte latin et les reproductions des enluminures d'un des premiers manuscrits de cette œuvre conservé à la Bibliothèque vaticane. Voilà bien une latinité robo rative !
Un an après la mort de sa veuve, le 2 avril 2009, le musée des Beaux-Arts de Reims consacre une importante exposition au peintre Léonard Foujita, jusqu'au 28 juin 2010. L'occasion de se familiariser avec cet artiste surprenant et inclassable qui a choisi pour dernière demeure la capitale du champagne. Autour de ses oeuvres ou dans les fresques de l'étonnante chapelle qu'il a conçue et dans laquelle il repose, flotte encore un parfum de mystère. Portrait d'un artiste qui cultive l'ambivalence. Sur la simple dalle de marbre gris qu'abrite la chapelle Notre-Dame-de-la-Paix de Reims, on déchiffre en lettres dorées un patronyme aux étranges sonorités : Léonard Foujita. A l'image de celui qui l'a porté, ce nom évoque des origines contrastées, mi-japonaises mi-européennes. Autrefois dénommé Tsuguharu Fujita, le peintre francise son patronyme à son arrivée à Paris en 1913. Bien des années plus tard, presque au terme d'une carrière mouvementée mais couronnée de succès, il se convertit au catholicisme et choisit comme nom de baptême celui de l'un des plus grands artistes de la Renaissance, qu'il a beaucoup admiré. Au-delà du choix religieux, ce changement d'identité rappelle le sentiment de dualité qui transparaît aussi bien dans sa biographie que dans son oeuvre. Aussi mondain qu'acharné de travail, en équilibre entre deux cultures et plusieurs esthétiques, tantôt omniprésent, tantôt absent, plusieurs fois marié d'un côté ou de l'autre du Pacifique… difficile de cerner ce personnage à l'allure aussi atypique qu'insaisissable.
Petite silhouette fine, coupe "à la chien" (le bol de l'époque), lunettes rondes et noires, moustache et boucle d'oreille. Un look qui détonne pour le quotidien de l'époque mais qui ne saurait occulter le plus fascinant pour les Parisiens : son pays natal, le Japon. Dans le Paris artistique des années 1920, les étrangers sont nombreux à flâner autour de Montmartre ou de Montparnasse. C'est d'ailleurs le cosmopolitisme de cette scène qui lui donne son nom : l'Ecole de Paris. Un terme générique pour englober toutes sortes de pratiques liées par l'optique commune de bousculer l'académisme ambiant. Foujita est un artiste accompli lorsqu'il s'installe dans la capitale mais il vient chercher à sa source la modernité de l'époque, chez Chagall, Pascin, Soutine, Modigliani, Van Dongen… De fortes personnalités qui organisent les fêtes les plus folles à un rythme effréné, en compagnie de belles femmes impertinentes comme Kiki de Montparnasse, Mistinguett ou Suzy Solidor. Modigliani, notamment, l'inspire beaucoup, comme en témoignent ses portraits à fond d'or. Si tous ces artistes l'influencent, son vrai coup de coeur va aux paysages urbains du Douanier Rousseau, dont il voit une toile dans l'atelier de Picasso.
Foujita est alors un jeune artiste plein d'ambitions et pas des moindres : il veut être le premier peintre de Paris. S'il passe des heures à arpenter le Louvre, recopiant encore et encore les détails des virtuoses de la Renaissance italienne, il est aussi très conscient de l'importance de son image. Le vedettariat se développe alors au rythme des actualités cinématographiques et de la presse écrite. Les journalistes se déplacent en masse pour couvrir tel ou tel événement dont on sait qu'il attirera des célébrités, qui elles-mêmes n'hésitent pas à multiplier les frasques pour faire parler d'elles. Si certains se livrent volontiers aux duels et toutes sortes de scandales, d'autres comme Foujita, se font plus discrets mais omniprésents. Fêtes déguisées, vernissages, balades à Deauville ou au bois de Boulogne, il est partout où il sait qu'il "faut être". Son mariage avec l'artiste française Fernande Barrey concrétise sa reconnaissance sociale. A la fin de la décennie, celui qu'on surnomme désormais "Fou Fou", est plus connu pour son excentricité que pour sa peinture.
Pourtant, Foujita est très loin d'être un débauché. Si on le voit à toutes les fêtes, il ne boit pas d'alcool et s'éclipse toujours tôt. "Il considère les bacchanales de ses amis comme des histoires de Blancs" (1) et passe le plus clair de son temps dans son atelier. Son travail reste cependant difficile à cerner, entre une grande sophistication du corps, qui évoque la sculpture classique et un trait stylisé tout à fait japonisant. C'est justement ce mélange entre les deux cultures qui fera son succès. La consécration a lieu au Salon d'Automne en 1924, avec le portrait de sa nouvelle muse Lucie Badoud, 'Youki, déesse de la neige'. C'est le début de son ascension et de sa réussite matérielle. Il s'installe dans un hôtel particulier de trois étages, au square Montsouris, et a pour voisins Braque ou Derain,, roule en Delage capitonnée de daim gris et invite le Tout-Paris à boire nonchalamment du champagne en découvrant de nouveaux artistes comme Calder. Son style s'affirme alors dans de grandes fresques aux perspectives inspirées de Michel-Ange, qu'il a vu récemment en Italie, des fonds satinés parsemés de corps de plus en plus travaillés. Lire la suite deL'art de l'ambivalence »
(1) Jeanine Warnod, 'L'Ecole de Paris', p.102, Arcadia Editions, 2004
Si l’Eden Project renferme peut-être les jardins les plus connus des Cornouailles – voire de toute la Grande-Bretagne –, cette région du sud-ouest de l’Angleterre offre des dizaines de jardins à visiter, depuis sa côte septentrionale jusqu'à Land's End, sans oublier la « riviera » située tout le long du littoral.
Dans un pays doté de part et d’autres de merveilleux jardins, les Cornouailles sont un paradis hors du commun. Ici, le climat océanique doux, la richesse des sols et le dosage équilibré d'ensoleillement et d’humidité créent une terre fertile qui nourrit des fougères exotiques et des arbres tropicaux, ainsi que des essences d’arbustes locales et des fleurs sauvages.
A l’époque victorienne et édouardienne, les grands propriétaires terriens des Cornouailles dépensaient leurs richesses dans la création de jardins d’agrément époustouflants. Certains finançaient même des expéditions en Birmanie, dans l’Himalaya et d’autres contrées lointaines pour en ramener des graines de plantes exotiques. Il en reste aujourd’hui des alignements luxuriants de rhododendrons, magnolias, camélias, palmiers et autres espèces que l’on trouve aux abords des manoirs ou le long des allées sinueuses de leurs jardins.
En Cornouailles, de nombreux jardins sont ouverts toute l’année, mais c’est au printemps et en été qu’ils nous offrent le spectacle le plus éblouissant.
Bien avant qu’il ne crée l'Eden Project, Tim Smit a joué un rôle clé dans la réhabilitation de l’une des plus incroyables propriétés de Grande-Bretagne, les jardins perdus de Heligan près de Mevagissey, sur la côte Sud. Pendant plus de quatre siècles, la famille Tremayne, qui en était propriétaire, a acquis tant et tant de terres qu’au début des années 1900, le domaine comptait plus de 500 hectares et contenait presque tout ce qu'il fallait pour vivre en autosuffisance, à savoir une ferme, des jardins potagers, des vergers et des bois, ainsi que des jardins d'agrément.
En 1914, les 22 jardiniers employés à Heligan sont partis combattre pour la Première guerre mondiale, et la plupart d'entre eux ne sont jamais revenus. Au fil des années, les jardins se sont tant dégradés qu’ils sont devenus méconnaissables. En 1990, Tim Smit et John Willis, un descendant des Tremayne, se sont frayés un chemin à travers des ronces géantes et de gigantesques haies de lauriers, pour y découvrir les vestiges d’un paradis perdu. Aidés d’un petit groupe de bénévoles, ils ont nettoyé et restauré les jardins, et les ont ouverts au public deux années plus tard.
Les jardins destinés à la production sont splendides : on y trouve des variétés de légumes anciennes, des emplacements pour les ruches datant de l’époque victorienne, des entrepôts à fruits, et même une couche à ananas chauffée au fumier de cheval (il leur a fallu trois ans pour produire ici leur premier ananas). Les immenses jardins d’agrément abritent des rhododendrons vieux de 150 ans qui mesurent 6 mètres de haut. Un autre clou de cette visite est la Jungle, une forêt primitive au feuillage luxuriant, avec des spécimens d’arbres provenant du monde entier et la plus grande collection de fougères arborescentes du pays.
À mesure que les jardins d’Heligan fleurissaient, une autre idée a commencé à bourgeonner dans l’esprit de Tim Smit : transformer une carrière de kaolin abandonnée – située près de St Austell – en un jardin mondial. Là, au lieu d’apprivoiser une jungle dense et envahissante, son équipe a dû métamorphoser un site triste et sans vie de plus de 60 mètres de profondeur en un paysage florissant.
Aujourd’hui, les « biomes » couverts de l’Eden Project sont les plus grandes serres du monde. Mais leur intérêt ne réside pas seulement dans le plaisir des yeux. Tandis que l’on parcourt le biome consacré au climat tempéré chaud – avec des plantes provenant de Méditerranée, d’Afrique du Sud et de Californie – et celui sur le climat tropical humide – avec des plantes exotiques originaires d'Amérique du Sud, de Malaisie et d’Afrique de l’Ouest –, c’est toute l’histoire de la relation entre l’homme et la flore qui défile. L’Outdoor Biome, qui s'étend de toutes parts, représente les climats tempérés. Il renferme au total plus de 1 million de plantes et 5 000 espèces du monde entier.
L’Eden Project est un site immense et très fréquenté, avec plusieurs millions de visiteurs par an, mais il existe dans les Cornouailles beaucoup d'autres jardins plus petits et plus intimes. Tous ont une histoire et un patrimoine naturel et offrent la perspective d’une bonne journée en plein air.
Unique en Bretagne par sa conception, sa réalisation et son contenu, Le musée de l'Histoire et des Traditions de la Bretagne vous propose une visite historique, enrichissante et inoubliable.
Ce musée met surtout l'accent sur trois périodes qui ont bouleversé l'histoire du Trégor comme de la Bretagne et de la France:
La révolution française de 1789 et son contexte régional;
La Grande Guerre 1914-191818;
La guerre 1939-1945.
Contact
Adresse: 51 boulevard du Linkin BP 120 22700 Perros-Guirec
D'autres thèmes sont abordés: Cartes géographiques, documents historiques, costumes et coiffes bretonnes.
Dès votre entrée, la salle des documents historiques vous permettra de remonter le temps et d'admirer une magnifique cartographie de 1580 à 1630, ainsi que des gravures, décrets, lettres et documents authentiques que l'Historien-Géographe Jacques Khanzadian a patiemment recherchés et réunis pendant plusieurs années.
De plus, vous pourrez voir une exposition permanente de coiffes et costumes de Basse Bretagne, des cartes géographiques et affiches anciennes ansi qu'une superbe collection d'images d'Epinal.
Dans les étages du musée, sur 10 salles, vous vivrez "grandeur nature" les évènements marquants de la période qui s'étire de 1790 à 1890: En effet, dans des décors de J.-M. Prieur et fresques de Véronique Chanteau plus vrais que nature, avec bandes son "français-anglais-allemand", Jacques Khanzadian vous propose de découvrir les guerres de l'ouest de 1793 à 1832 ainsi que les grands personnages qui ont forgé cette période: Sieyes, Couppe de Kervennou, Mme Taupin, Georges Cadoudal, Boishardy, Hoche, Bonaparte, La Rouerie, et bien d'autres ...
Pour finir, vous rencontrerez les grands hommes de la fin du XIXe siècle: Renan, Botrel, Charles Le Goffic, Maurice Denis...
Publié à l'occasion de l'exposition Léonard de Vinci, Projets, Dessins, Machines présentée à la Cité des sciences et de l'industrie du 23 octobre 2012 au 18 aout 2013.
Quelle était la méthode de Léonard de Vinci, artiste et savant ? Comment retracer l'intelligence léonardienne à l'œuvre ? De la nature à l'invention, comment se décompose l'aventure du savoir?
Dessinateur, peintre, inventeur de machines de guerre et de divertissement, anatomiste, Léonard de Vinci fascine. S'appuyant autant sur sa curiosité transdisciplinaire que sur son ancrage dans les traditions savantes de l'époque, Léonard a embrassé toutes les connaissances. L'observation de la nature, de l'eau à la botanique, de l'anatomie humaine au vol des oiseaux, est omniprésente dans la genèse de ses créations artistiques et techniques. Ses inventions, décrites et dessinées dans ses fameux carnets et codex, font de lui un des plus grands ingénieurs et humanistes de la Renaissance.
C'est bien la méthode de Léonard de Vinci, observateur de toutes choses, qui pose question. Historiens et chercheurs en botanique ou en biorobotique, français et étrangers, explorent les liens étroits que Léonard tissa entre nature, science et technique. S'aidant des écrits et esquisses de l'artiste, ou encore des reconstitutions de ses machines réalisées en maquette au XXe siècle, ils offrent de ses travaux une vision renouvelée.
En contrepoint, le livre présente des applications scientifiques récentes, encore expérimentales, qui essaient elles aussi de reproduire des phénomènes ou des états de la nature. A sa manière, Léonard fut un pionnier de cette discipline apparue dans les années 1960 sous le nom de bioinspiration ou biomimétisme. Le génie toscan sut s'inspirer du vivant pour innover, lui qui s'était donné la folle ambition de comprendre en les dessinant les rythmes et les lois de l'ébranlement du monde.
Les auteurs : Claudio Giorgione, conservateur au Museo Nazionale della Scienza e della Tecnologia Leonardo da Vinci de Milan, dirige le département « Léonard de Vinci, Art et Science ». Docteur en lettres modernes, il a soutenu, à l'Université de Milan, une thèse en histoire de l'art consacrée aux fresques du peintre de l'école lombarde, Bernardino Luini (env. 1481-1532). Il donne régulièrement des cours et des conférences en histoire de l'art. Il est l'auteur notamment de l'ouvrage Leonardo da Vinci. La Collezione dei modelli (Museo Nazionale della Scienza e della Tecnologia Leonardo da Vinci, 2009)
Patrick Boucheron est maître de conférences d'histoire du Moyen Âge à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne. Membre du comité de rédaction de la revue L'Histoire et directeur des publications de la Sorbonne, il s'intéresse à l'écriture et à l'épistémologie de la discipline historique. Il a consacré de nombreux travaux à l'histoire politique et urbaine de l'Italie de la Renaissance, depuis sa thèse Le Pouvoir de bâtir. Urbanisme et politique édilitaire à Milan, XIVe-XVe siècles (École française de Rome, 1998). Il a notamment publié Léonard et Machiavel (Verdier, 2008), Faire profession d'historien (Publications de la Sorbonne, 2010), L'Entretemps. Conversations sur l'histoire (Verdier, 2012) et dirigé Histoire du monde au XVe siècle (Fayard, 2009).
Je précise que cet article n'est pas de moi (lien vers la page citée et si possible son auteur)mais que je suis auteure(inspirée par ce que j’aime, donc par ce blog) et que vous pouvez commander mes livres en cliquant sur les 11 bannières de ce blog
L’Aurore aux doigts de rose avait un peu jauni. Charles Le Brun, quand il décora pour Colbert, en 1672, la coupole de ce pavillon du Château de Sceaux(pavillon de l'Aurore), ne se souciait pas de pratiquer la « bonne fresque » à l’italienne. À côté de certaines parties, peintes sur l’enduit frais, il ajoutait comme il était courant de le faire à l’époque, des morceaux travaillés à sec, des rehauts et des retouches, et, dans une partie importante de l’œuvre, il transporta même un morceau exécuté d’abord sur toile, marouflé ensuite sur le plafond. Un cauchemar pour les restaurateurs, dont les prédécesseurs du XIXe siècle n’avaient pas facilité la tâche, en noyant le tout sous un épais vernis brun qui rendait l’ensemble illisible. L’exposition de Sceaux est exemplaire : elle permet de suivre cet impeccable travail de sauvetage, mais aussi de confronter les peintures de Charles Le Brun au modello de la coupole, actuellement en mains privées, d’examiner les dessins préparatoires conservés au Louvre et au Nationalmuseum de Stockholm. Surgit ainsi de l’ombre un Le Brun très inspiré, moins hiératique que dans la Galerie des Glaces, illustrant le célèbre passage de L’Odyssée où Castor et Pollux, les jumeaux qui ne se croisent jamais, président, l’un aux heures du jour, l’autre aux heures de la nuit.
Aurore ou Éos, divinité grecque chargée d'ouvrir au char du Soleil les portes du ciel, elle était la personnification mythologique de l'aurore, lumière du matin amenant le jour et par extension du jour lui-même. Il n'y a pas de figure qui ait aussi souvent inspiré les poètes et motivé un plus grand luxe de métaphores, d'invocations enthousiastes. Les hymnes védiques ne sont, à bien des égards, qu'un chant composé en son honneur; et les plus anciens poètes grecs, Homère et Hésiode, lui continuent les mêmes hommages, quoique Éos ait cessé déjà d'être une divinité au sens exact du mot, c.-à-d. une personnification honorée par des temples et un culte formel. Pour les uns elle est fille d'Hypérion et de Théia, soeur d'Hélios et de Séléné (le Soleil et la Lune); pour les autres sa mère est Euryphassa (celle qui brille au loin); d'autres encore lui donnent pour père Hélios lui-même.
Chaque jour elle sort à l'Orient du sein de l'Océan où elle habite avec Tithon son époux; elle monte dans le ciel, traînée sur un char étincelant tantôt par deux, tantôt par quatre chevaux-ailés. Ou bien ailée elle-même, elle s'élance répandant sur la terre la rosée (ses larmes) avec la lumière. Les épithètes que lui donnent les poètes expriment son éclat lumineux; la plus connue est l'épithète homérique : aux doigts de rose, rododaktulos, soit que le poète représente la lumière comme une gerbe immense de roses, soit plutôt qu'il assimile à des mains couleur de rose, les rayons parallèles qu'elle disperse dans l'azur.
Peu à peu dans la poésie la notion générale de lumière absorbe le sens particulier de l'aube matinale, et Éos devient identique à Héméra ou le Jour. Les mythes où elle figure sont attachants et gracieux entre tous; elle est l'épouse de Tithon pour qui elle a obtenu de Zeus l'immortalité sans songer à demander en même temps l'éternelle jeunesse; elle ravit Orion, Cephale, Kleitos, représentés comme des jeunes gens pleins de beauté et de vigueur, adonnés à l'exercice de la chasse.
La nouvelle présentation des collections 20e/21e siècles rend hommage aux nombreux donateurs, collectionneurs, amateurs, artistes et ayant-droits qui ont contribué par leur générosité à l’enrichissement de ce fonds.
Certaines œuvres sont présentées pour la première fois au public.
Visites commentées
Nouveaux regards sur les collections XXe et XXIe siècles
Jeudis 17 et 24 juin
Samedis 12, 19 et 26 juin
En-cas culturel Matisse en lumière devant Katia à la chemise jaune
HIPPOLYTE, PAUL, AUGUSTE LES FLANDRIN, ARTISTES ET FRÈRES Jusqu'au 5 septembre 2021
Trois artistes, trois frères, trois destins d’exception. Admirez l’univers pictural exceptionnel de ces trois artistes lyonnais et leur parcours artistique hors du commun.
Visites commentées : les lundis, jeudis et samedis
Conférence sur La restauration des décors de l'église saint Germain-des-Près : lundi 28 juin
CÉRAMIQUES CONTEMPORAINES Jusqu'au 27 février 2022
Grande première au musée, une exposition est consacrée à la céramique contemporaine. Approchez au plus près de la matière et laissez-vous surprendre par l’apparition de la couleur au gré du parcours.
L'ODYSSÉE MODERNE DE LOUIS BOUQUET Jusqu'au 29 août 2021
Artiste lyonnais surtout connu pour ses fresques, Louis Bouquet est présenté ici à la lumière de ses dessins et peintures autour de grandes figures mythiques : Orphée, Léda, Tristan et Iseult.
Conférence Josépha Laurent : itinéraire d’un modèle d’artiste, de la Guadeloupe aux ateliers parisiens : mardi 22 juin
L’exposition explore la question du déplacement, empêché ou imposé, volontaire ou suscité, individuel ou en groupe, et ses conséquences sur l’individu. Elle prend la forme d’une enquête à travers le temps en puisant dans les collections du musée des Beaux-Arts et du macLYON.
ConférenceL'art comme déplacement : vendredi 11 juin
Illustration : Jean Jullien. Courtesy de l'artiste et galerie Silka, Lyon
VISITE DU CHANTIER DE RESTAURATION Les 10 et 16 juin Restauration des allégories du Rhône et de la Saône des frères Coustou
Les sculptures en bronze des frères Coustou, Le Rhône et La Saône, sont en cours de restauration dans l’enceinte du cloître du musée.
Visite exceptionnelle du chantier en compagnie de Ludmila Virassamynaïken, conservatrice des peintures et sculptures anciennes, et de deux restaurateurs spécialistes du métal.
La place de la Liberté vue depuis l'hôtel Intercontinental.
La gardienne de l'estuaire du Douro s'apprête à accueillir les bateaux de la Solitaire du Figaro Éric Bompard. Ils franchiront la ligne après-demain.
Cette étape de 536 milles conduit les 42 monocoques de Bordeaux jusqu'à Porto. Les deux villes se ressemblent tant qu'elles sont jumelées: le vin comme trésor commun, Douro ici et Gironde là-bas, une histoire séculaire et une vocation marchande pour elles deux. À Porto, la flotte des figaristes appontera dans la nouvelle et futuriste marina dessinée sur la rive gauche du fleuve. Elle est à deux pas des terrasses animées et des chais des vins de porto qui font la gaîté de Villa Nova de Gaia. La commune fait face aux vieux quartiers de Porto, on dirait parfois qu'elle les défie, classés par l'Unesco. Entre les deux rives, moins de 100 mètres, une vraie rivalité et pas moins de six ponts pour les réunir. Le Douro, ligne de front autant que trait d'union. Le visiteur, insensible aux péripéties locales, garde l'image d'une ville miniature, toute de charme et de sérénité, où le bon accueil reste une vertu. Arrivés le 5 juin, les concurrents de la Solitaire du Figaro Éric Bompard repartiront le 8 juin à midi. Cap sur Gijon, en Espagne, 452 milles plus au nord.
Un seul regard réunit la commune de Porto (240.000 habitants) et cellequi lui fait face, Villa Nova de Gaia (350.000), ici on se contente de dire Gaia. Image splendide d'une vallée encaissée alors qu'elle n'est qu'à une poignée de kilomètres de l'Atlantique. Sur chacun des deux flancs, une ville. Chacune, miniature. Rive droite, Porto, ses 56 églises et leurs carillons incessants, ses places pavées à l'ancienne, ses murs tapissés d'azulejos, ses larges avenues, ses rues pentues et ses marchés comme à la campagne. Rive gauche, Gaia, presque aussi pentue mais tapissée de toits de tuiles qui abritent les barriques de vins de porto (les vignobles sont bien plus en amont), ses maisons de producteurs, ses bistros, son intention de jouer la «moderne». Pour avoir la plus belle vue de l'ensemble, grimper jusqu'à la terrasse du monastère Serra do Pilar. Les deux rives du Douro s'offrent ici en majesté. Vieux quartiers de Porto et chais de Gaia, sans oublier le pont Luis, signé par un élève d'Eiffel. On peut le traverser en voiture, à pied ou en tramway. Un peu plus haut, Eiffel lui-même a lancé en 1877 (avant sa tour) le pont de la reine Dona Maria Pia, une magnifique arche de 160 mètres. Plein ouest, au-delà de la ville et de ses quais, c'est l'Atlantique.
Sur le Douro Crédits photo : Vincent Isore/IP3
Puisque tout ramène au Douro, embarquer sur l'un des bateaux qui croise entre les deux villes. Certains partent de la marina où seront les bateaux de la Solitaire. Recommandons la croisière-dîner à bord d'un yacht impeccable. Idéal pour jouer les stars et profiter d'un moment très chic à passer sous les ponts et admirer les lumières de la ville. Environ 150 € par personne.
Tél.: 00 351 915 915 098
Nouveau, tendance et géré par un Français: les tuk-tuks sont arrivés à Porto. Inventées en Thaïlande, ces pétrolettes équipées d'une plate-forme arrière de plein air font merveille dans les ruelles pavées. Itinéraire à la carte de ses envies ou circuit des classiques, c'est comme on veut. Compter au moins 90 minutes et 15 € par passager.
Tél.: 00 351 915 094 443
Pousser la porte d'au moins une église. Elles sont toutes magnifiques et… très fréquentées. Leurs azulejos, des faïences blanches émaillées de gravures bleues, sont exceptionnels, couvrant façades et murs intérieurs. Exemple avec la chapelle des Âmes (angle rue Santa Catarina et Fernandes Tomas), tapissée de fresques bibliques réalisées il y a trois siècles. La plupart des églises offrent les mêmes merveilles. Façon laïque, ne pas manquer la gare de Sao Bento, dont le hall est entièrement couvert de batailles à la gloire du royaume (la prise de Ceuta en 1415…) ainsi que de bucoliques scènes campagnardes. Impressionnant.
Suivre la rue Santa Catarina, presque entièrement piétonne. De part et d'autres, les boutiques de mode attendues dans un centre-ville. Sans grand intérêt puisque les enseignes comme les tarifs sont les mêmes qu'en France. Sauf le plaisir de faire halte au café Majestic, no 112. Un monument historique d'architecture 1920 où rien ne manque, ni les angelots joufflus au sourire de bonheur pour tenir les torches, ni les miroirs piquetés, encore moins le cuir patiné des banquettes. Tous les intellectuels portugais sont venus ici dessiner leur révolution. Aujourd'hui, on n'y croise plus que des touristes, mais le cadre demeure réjouissant.
Shopping plus sincère sur le marché do Bolhao tout proche (au coin des rues Formosa et Sa de Bandera). Cette vaste halle sur trois niveaux abrite des étals de poissons, volailles, fleurs, légumes, boulange… Une bulle d'authenticité qui fait le bonheur des ménagères et des photographes.
L'intérieur de la librairie Lello&Irmao.
Étonnement garanti: juste à côté du beau jardin de la place des Martyrs planté d'énormes troncs ronds, Lello & Irmao, une librairie digne de Harry Potter. En son centre, un exceptionnel escalier à double révolution, ce qui lui donne la forme d'un huit. Sur tous les murs, des rayonnages de bois vernis qui grimpent jusqu'au plafond, garnis d'ouvrages, neufs ou anciens. On imagine le cabinet d'un chercheur de trésor ou de lumière, avec fauteuils clubs pour chausser ses lunettes ou, tout simplement, admirer et prendre son temps.
Lello & Irmao, 144, rua Carmelitas.
Ici se dévoile l'étendue du registre des vins de Porto. Basique, comme on le découvre adolescent avec son melon, blanc, towny, ruby, vintage, millésimé… Rendez-vous chez l'une des grandes marques, elles sont toutes alignées sur les quais de Gaia. Porto Cruz se distingue avec un espace high-tech flambant neuf, tout d'art et de verre. Visite, découverte, joli film sur l'élaboration du nectar, dégustation, rien ne manque. Même pas un restaurant (recettes portugaises originales) ainsi qu'un toit terrasse où prolonger le plaisir. Le soir, quand coule l'or sur les quais de la vieille ville et fait danser les mouettes, c'est superbe.
Autre formule, juste de l'autre côté du pont, à Porto donc, le petit bar chaleureux ouvert par un Français, Jean-Philippe Duhard, et baptisé Vinologia. À l'intérieur, plus de 200 étiquettes de petits producteurs. Que la dégustation commence! Un exemple parmi une bonne dizaine de formules: un verre de porto blanc vieux, un de Towny 10 ans d'âge, un de ruby vintage, avec trois fromages: 16 €.
Très touristiques, les quais de Porto devant le vieux centre sont bordés de gargotes sans prétention, y compris au moment de l'addition (moins de 20 €). Ne pas hésiter à commander crevettes et sardines grillées, elles viennent d'être pêchées. Pour découvrir la «gastronomie portugaise», filer à O Paparico, une table à l'ancienne où le poisson et les crustacés, le porc et le veau, s'enrichissent de très honnêtes préparations traditionnelles. Belle carte de vins locaux. Environ 50 €.
2343, rua Costa Cabral, tél.: 00 351 225 400 548
À Porto, réserver à coup sûr à l'Intercontinental. Placé à l'exact centre de la ville, cet ancien couvent a gardé tout son charme, voire quelques mystères. Grandes chambres et décoration cossue très en phase avec une ville où chacun avance d'un pas tranquille. Superbe bar et personnel parlant le français. À partir de 180 €la chambre double et 432 € la suite duplex.
Ou bien traverser le Douro pour dormir à Gaia, au Yeatman. Propriété des portos Taylor's, ce Relais & Châteaux construit en escalier sur les hauteurs, offre une vue imprenable sur la vieille ville de Porto. Piscine extérieure très réussie et restaurant gastronomique de haute volée (1 macaron). Le personnel s'adresse essentiellement en anglais à une clientèle venue du Royaume-Uni et des États-Unis. À partir de 264 € la chambre double.
REPORTAGE - La 55e Biennale de Venise, mode d'emploi en sept chapitres. Jusqu'au 24 novembre, le public peut s'approprier plus calmement les expositions innombrables, visitées au pas de course par les professionnels, les artistes et les stars de toutes natures pendant la semaine de vernissage. Choses vues.
Envoyée spéciale à Venise
Nous avons vu ce bateau
- ÊTRE LES PREMIERS SUR LA LAGUNE
La semaine de vernissage de la Biennale de Venise est toujours un marathon pour l'oeil et le mollet. Cette année, le marathon était pris d'assaut (4513 journalistes, soit + 21% par rapport à 2011!). Et la Mostra vendait aux amateurs des accréditations spéciales, à partir de 200 euros, pour ceux qui ne pouvaient attendre le 1er juin et l'ouverture au public. Dès le lundi 27 mai, soit deux jours avant le vernissage officiel, les ultimes préparatifs concentraient encore un petit peuple laborieux d'artistes perfectionnistes, de commissaires aux aguets et de professionnels impatients sur la lagune.
Joana Vasconcelos a transformé un ferry de Lisbonne en création 100% portugaise. PHOTO VD/ LE FIGARO
2- PARTIR EN MER
En arrivant aux Giardini, un air de fado faisait tourner la tête. Le Pavillon du Portugal est un pavillon flottant, un petit ferry affrété depuis Lisbonne, venu par cabotage, mais dûment customisé par Joana Vasconcelos, reine de Versailles l'été dernier. Ce jour-là, on pouvait monter en avant-première à bord et ressentir la franche bonne humeur de cette équipe méditerranéenne. Rondeur callipyge et bouille enfantine, Joana est le capitaine allègre de ce bateau de l'art, brunette en chasuble de designer, frange d'écolière et maquillage «nude». Sur la coque bombée de ce pseudo «vaporetto», une large frise d'azulejos dessinent la ville portugaise en bleu. Joana bat tous les records de popularité au Portugal, a gagné deux fois le concours de la «people préférée» dans la presse du même nom, expose cœur en fourchettes rouges (Coraçâo Independente Vermelho ou Red Independent Heart) et lustre en tampons pâles OB (A Novia ou The Bride, refusée d'entrée à Versailles en 2012) dans le Palacio Nacional da Ajuda, jusqu'au 25 août.
Joana Vasconcelos à son dîner de gala, le vendredi soir, au Club nautique sur l'île de San Giorgio Maggiore, pile en face de son bateau amarré aux Giardini. PHOTO VD/ LE FIGARO
A Venise, elle n'a rien perdu de son exubérance. Du liège brun tapisse entièrement le pont et, dans la cale, gît une caverne tapissée de nuit et de merveilles enfantines avec l'imbrication de crochet, de rubans, de paillettes propres à l'artiste du féminin détourné (invitation à ce «Trafaria Praia» en forme de tickets de ferry XXL multicolores). À raison de 100 passagers, ce pavillon flottant (avec museum shop des designers portugais à l'intérieur) faisait faire aux VIP de l'art le tour de la lagune jusqu'à la Pointe de la Douane. Joana Vasconcelos avait proposé il y a deux ans ce projet navigateur à François Pinault qui préféra lui offrir le Palazzo Grassi pour sa Contamination tentaculaire en 2011.
3- VOIR LES ARTISTES A l'OEUVRE
Dans les Giardini encore calmes en ce premier lundi, on respire l'odeur des «galants de nuit» (jasmin nocturne) et on s'approche doucement de l'art en chantier. La France et l'Allemagne ont échangé leurs pavillons et donc Anri Sala, notre champion, a hérité d'un espace magnifique pour y déployer son art à la fois cérébral, musical et plastique (Ravel/Unravel, trilogie vidéo sur le Concerto pour la main gauche de Ravel). Seul dans l'espace magnifiquement agencé par cet artiste né en Albanie et sa brillante commissaire Christine Macel (Centre Pompidou), on savourait mieux l'intense beauté de ce ballet à une main sur le clavier, puis à deux mains car à deux pianistes, et à deux orchestres. Dès le vernissage, file d'attente et bouchons pour ce grand coup de coeur de la 55e Biennale de Venise, grand favori du buzz et grand perdant du palmarès qui lui a préféré le Pavillon de l'Angola.((vu)
Anri Sala, héros discret du vernissage aux Giardini.
À la fois réservé et disert, Anri Sala arborait un magnifique coup de soleil vénitien, parce qu'il était juste «sorti de trois semaines de montage et de pénombre et avait retrouvé soudain l'air libre comme un revenant». Les photographes dePoint de Vue l'ont suivi dans les Giardini, cheminant avec la belle Rosario de Bulgarie. Le mercredi, un déjeuner très officiel au Gabrielli le faisait s'asseoir à la droite de la Ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, toute de Courrèges turquoise et beige, à une table qui réunissait SE l'Ambassadeur de France en Italie, Alain Le Roy, et Xavier Darcos, président de l'Institut Français.
Natacha Ivanova et Sacha Ponomarev dans les Giardini. PHOTO VD/ LE FIGARO.
Dans les Giardini, les artistes sont à tous les carrefours, ici AA Bronson, seul survivant du collectif canadien General Idea, longue barbe grise et oeil voyou, qui ressemble à un fugitif du groupe texan ZZ Top . Devant le pavillon russe et sa géniale pluie d'or empruntée à Danae (l'artiste Vadim Zakharov a séduit tous les russes par son humour frais et provocateur), la jeune peintre de Saint-Petersbourg Natacha Ivanova discutait ferme avec Sacha Ponomarev, géant de Moscou dont le sous-marin peint et inoffensif incarne toute l'utopie et la poésie grave (Universita Ca' Foscari Dorsoduro).
4- HALTE OBLIGÉE DANS LA CITÉ ET SES PALAIS
Pour cette 55e édition, son jeune commissaire Massimiliano Gioni a conçu un «Palazzo enciclopedico» qui a canalisé très vite toute l'attention et tous les débats (Savant? Trop savant? Historique? Révolutionnaire? Génial? Soûlant?). Etonnamment, l'exposition «Prima Materia»(vu) de Caroline Bourgeois et Michael Govan à la Pointe de la Douane partageait d'instinct cette vision éclectique et accumulatrice, juxtaposant les mondes parfois très lointains (de l'arte povera à Adel Abdessemed, de Roman Opalka à Ryan Trecartin).
Les privilégiés ont pu voir l'artiste et philosophe sud-coréen Lee Ufan réaliser en direct Relatum (Formerly Phenomena And perceptionB), surveillant au centimètre près le lâcher de pierre sur l'épaisse plaque de verre qui devait dessiner trois lignes nettes en trois simples brisures nées de l'impact. Fascinant exercice zen qui a demandé du temps et du doigté à quelques ouvriers vénitiens bien musclés, sommés de retenir leur souffle, la chaîne de métal et le bloc de pierre pour les besoins de l'art.
Lee Ufan surveillant la réalisation de son oeuvre à la Pointe de la Douane. PHOTO VD/ LE FIGARO(vu)
A l'autre bout du Grand Canal, la fondation Prada faisait courir les nostalgiques et les impétrants de l'art contemporain naissant avec Quand les attitudes deviennent forme: Berne 1969 / Venise 2013, hommage conçu par Germano Celant «en dialogue avec Thomas Demand et Rem Koolhaas». Le projet reconstruit dans l'architecture splendide de Ca' Corner della Regina, sous la forme d'un remake inédit, l'exposition conçue en 1969 par Harald Szeeman à la Kunsthalle de Berne.
Germano Celant à la Fondation Prada.
Comme il s'agissait «d'insérer - aux dimensions réelles - les salles modernes de la Kunsthalle, délimitées par les surfaces blanches de leurs murs, au cœur des anciennes salles décorées et peintes à fresque du palais vénitien», la place était fort restreinte. Heureux donc, comme Daniel Buren et Jérôme Sans, ceux qui ont pu visiter ce mirage de l'art dans des conditions optimales. Et discuter avec Germano Celant de cette relecture somptueuse de l'arte povera. Simon de Pury, libéré de ses liens avec la maison de vente Phillips, discuta avec la veuve d'Harald Szeeman, l'artiste Ingeborg Lüscher, qui se rappelait combien elle fut réticente, à l'époque, à cette révolution des formes.
5- L'ART REVIT LE SOIR
Cela commence au crépuscule. Cette fois, de l'autre côté de la lagune pour le vernissage de Marc Quinn à la Fondazione Giorgio Cini Onlus. Difficile de rater, sur l'île de San Giorgio Maggiore, la présence de ce quinqua charmeur de la YBA's Generation, éternel rival de Damien Hirst et collectionneur d'art sacré du Gandhâra. Son énorme statue mauve de femme chauve sans bras en a choqué plus d'un, surtout à côté de pareille beauté palladienne. Est-ce pour cette raison que l'oeuvre gonflable se dégonflait la nuit? Sur le quai grâce à ses galeristes, l'Autrichien du Marais Thaddaeus Ropac et le Londonien ultra-mondain Jay Jopling, le vernissage fut gai et couru, malgré la pluie, une fête très raffinée sans grand rapport avec l'exposition des statues d'handicapés nus en marbre aveuglant de blancheur. Dans la foule très internationale des convives, on allait d'Est en Ouest, de Tony Salamé, collectionneur libanais et pilier de la jeune Beyrouth Art Fair, à Olga Sviblova, grande prêtresse de l'art contemporain et de la photo à Moscou.
Breath, de Marc Quinn, nu géant visible de tous les vaporettos et qui se dégonflait la nuit. PHOTO VD/(vu)
LE FIGARO
C'est toujours un bonheur d'être à Venise, disaient-ils tous à la veille de l'offensive Arsenal + Giardini, cet énorme banquet d'art que représente une Biennale (deux énormes expositions internationales sur deux lieux gigantesques, 88 participations nationales, soit 10 pays de plus qu'en 2011 comprenant le Kosovo, l'Angola, le Koweït, les Maldives et Bahrein). Sans compter les 47 événements collatéraux où la passion et le flair conduisent les plus tenaces et les plus aventuriers des festivaliers.
6- MURANO A LA RESCOUSSE
Le même soir, au Palazzo Cavalli Franchetti pile au débouché du pont de l'Accademia, le Liban fêtait le vernissage de son pavillon avec son artiste Akram Zaatari et son duo pétillant de commissaires, Sam Bardaouil and Till Fellrath pour son beau film grave et dépouillé, Letter To A Refusing Pilot (Arsenal). Parmi les invités du Vénitien Adriano Berengo, trublion aux lunettes rouges et initiateur de l'exposition «Glass Stress» qui associe Murano et l'art contemporain, des artistes venus du Liban comme Mona Hatoum, la femme de verre, d'Iran comme la vidéaste Shirin Neshat et son compagnon, l'écrivain, réalisateur, photographe et cinéaste Shoja Azari (présent dans l'exposition «Love Me, Love Me Not» sur l'art contemporain issu d'Azerbaïdjan et des environs). Des émissaires des institutions françaises sur la lagune, Alain Seban, président du Centre Pompidou, Françoise Pams, son infatigable directrice de communication.
7- QUAND L'ART AGRANDIT SON CERCLE
Depuis l'ouverture du Palazzo Grassi et son premier dîner de gala sous les voûtes de l'Arsenal en 2006, la Biennale de Venise a rendez-vous avec François Pinault, l'homme d'affaires et le collectionneur radical qui a planté le drapeau breton à côté du drapeau vénitien en haut de la Pointe de la Douane. Comme en 2011, le dîner de gala avait lieu le mercredi soir dans les jardins merveilleux du monastère bénédictin de S.Giorgio Maggiore (1500 convives!). Deux allées pour accéder aux hôtes de ces lieux, l'allée VIP et l'allée VIP-VIP réservée aux stars du soir. Pas question cette fois de bousculer la princesse Charlotte de Monaco, la richissime milliardaire russe Dasha Zhukova, compagne de Roman Abramovitch ou l'héritière Niarchios.
Anish Kapoor au dîner de gala de la Fondation François Pinault.
Beaucoup d'artistes bien-sûr: pantalon bleu pétrole comme toujours, Adel Abdessemed dont les Christ en fil de fer barbelé(vu) sont réaccrochés à la Pointe de la Douane après New York (David Zwirner), Colmar et le Centre Pompidou; la star de Monumenta 2011, l'artiste anglo-indien Anish Kapoor, détendu et souriant après le vernissage de sa rétrospective au Gropius Bau à Berlin; Damien Hirst, un peu atone, à la table vedette de Francois-Henri Pinault; Johan Creten le Belge qui transforme la nature en céramique baroque et Jean-Michel Othoniel, bientôt à l'honneur dans les jardins de Versailles... Tout le monde dansait au son des Mariachis (plutôt des Gitans habillés en Mexicains).
Ce soir-là, la fièvre montait grâce à Hollywood. D'abord avec Salma Hayek, tanagra ravissant et Mme François-Henri Pinault à la ville, qui accueillait chaque convive d'un sourire irrésistible. Et surtout Leonardo DiCaprio, arrivé incognito avec veste de reporter et casquette pour duper les paparazzi, qui dîna en tournant le dos (rond) aux admirateurs et aux objectifs. «Sa présence avait-elle un lien avec sa charity auction réalisée avec l'aide de Christie's?», se demandaient les pros du marché. Farouchement discrète, Ségolène Royal faisait sa première apparition dans ce contexte férocement arty. Elle refusa l'invitation d'un gentilhomme suisse qui voulut la raccompagner avec son bateau-taxi.
A côté de Jonathan Zebina, Eric Cantona, impassible, lors de la remise des prix de cette 55e Biennale de Venise.
Cette scène appartient à l’ensemble de fresques, évoquant le péché originel et la vie de saint Pierre, qui ornent, à Florence, les murs de la chapelle fondée par Pietro Brancacci, en 1386, au sein de l’église Santa Maria del Carmine (Sainte-Marie-du-Carmel). Ce cycle de peintures murales, exécuté dans les années 1424-1428, est le fruit d’une collaboration entre Masolino da Panicale et Masaccio. Il sera complété entre 1480 et 1485 par Filippino Lippi, élève de Botticelli. Les fresques de la chapelle Brancacci marquent une étape cruciale dans l’essor de la peinture florentine de la Renaissance. Elles concentrent en effet les premières applications des principes de la perspective, découverts et développés par l’architecte Filippo Brunelleschi, au début du XVe siècle. Le renouveau apporté par le langage artistique de Masaccio provient également d’une représentation attentive et minutieuse de la nature et des sentiments, traduisant en images les idées nouvelles qui vont caractériser la culture de la Renaissance et placeront l’homme au centre du monde.
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