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Marathon des mots. Orhan Pamuk: « Sur certains sujets, la Turquie est plus libre aujourd’hui »

 

Le Monde.fr | 19.06.2014 à 11h08 • Mis à jour le 19.06.2014 à 12h06 | Propos recueillis par Guillaume Perrier (Istanbul, correspondance)

 

Orhan Pamuk ne sera pas à Toulouse, mais son œuvre y fera l’objet de nombreuses lectures. Alors que le Prix Nobel de littérature 2006 fait paraître en France son premier roman, Cevdet Bey et ses fils, publié en Turquie en 1982, « Le Monde des livres » l’a rencontré à Istanbul. 

Pour l’œuvre de jeunesse qu’est Cevdet Bey et ses fils, vous avez puisé dans votre propre histoire…

 

C'est l’histoire d'une riche famille bourgeoise d'Istanbul, qui coïncide avec l'établissement de la Turquie républicaine et moderne. Le grand-père, Cevdet, comme le mien, a gagné énormément d'argent dans la construction des voies ferrées. Comme ma famille, la sienne vivait dans une vieille demeure ottomane puis a décidé, au nom de la modernité, d'habiter dans un immeuble. C'est l'invention de la bourgeoisie turque. J'ai vécu la même chose dans mon enfance.

 Cevdet Bey est le prototype du « nouveau riche ». N'y avait-il pas de bourgeoisie musulmane avant 1905 ?

Bourgeois et musulman était un oxymore sous l'Empire ottoman. L'élite musulmane était présente dans l'armée, la bureaucratie, l'éducation. Les non-musulmans étaient dans les affaires. Il y a une certaine naïveté dans l'ambition de Cevdet d'être à la fois bourgeois et musulman, moderne et respectueux des traditions. Comme tous les Turcs, il a conscience de ces contradictions et cherche à y échapper. A l'intérieur des maisons, dans les classes supérieures turques, on trouve toujours des tapis épais et des buffets dans lequel tous les objets ottomans sont ran...

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