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  • Bulletin Nerval

    Bulletin Nerval nº 134 / 1er février 2015
     
     
    OUVRAGES
     
    - Le texte complet de la thèse de François Sylvos ("Gérard de Nerval et l'esprit critique, satire, révolte et utopie"; Gabrielle Chamarat dir., Caen, 1995) est désormais disponible sur le site des archives ouvertes HAL (https://tel.archives-ouvertes.fr/UNIV-REUNION/tel-01103244v1) ainsi qu'en version papier (voir pièce jointe).

    - Alan Raitt, Lectures croisées, textes édités par Francisco Manzini, Oxford, Berne, etc., Peter Lang, 2015 (chapitre 2 : "Time and instability in Nerval’s Sylvie"; chapitre 3 : "Sylvie and L'Education sentimentale »).
     
     
    ARTICLE
     
    Guy Barthelemy, " Verve et paradoxe chez Nerval", dans " Recherches et travaux" nº 85, "La verve", université Stendhal, 2014, pp. 75-87.


    COMPTES RENDUS 
     
    - Anthony Zielonka, CR de Gérard de NervalŒuvres complètes, xiii: Aurélia, ou Le Rêve et la vie (Édition critique par Jean-Nicolas Illouz, Bibliothèque du xixe siècle, Paris: Classiques Garnier, 2013. 184 pp., ill.), dans "French Studies", 2015, p. 102.

    - (anonyme), CR de Hamdi Abdelazim Abdelkader, L'Egypte dans le "Voyage en Orient" de Gérard de Nerval (Connaissances et savoirs, 2012), in Histoires littéraires, juillet-décembre 2014, n° 59-60, p. 284-285.
     
     
    …………………………………………………………………………….
     
    Ce Bulletin vous tiendra informe(e) des renseignements concernant Nerval. Si vous desirez le recevoir gratuitement et y faire paraitre des informations ou des commentaires, veuillez envoyer vos coordonnees et vos messages a Michel Brix ou Hisashi Mizuno.
    Les anciens numéros du Bulletin sont installes sur le site Amitie-Nerval et sur le site du Centre Nerval de Namur.
     Bulletin Nerval nº 135 / 1er mars 2015
     
    ARTICLES
     
     Sarga Moussa, "L'Egypte nervalienne » dans "Les Egyptes" sous la direction de Florence Quentin,  Laffont, "Bouquins", 2015, p. 590-596.

    COMMUNICATION
     
    Sarga Moussa,  " The Carnival of languages in Nerval's 'Voyage en Orient' ", dans le cadre d'un séminaire intitulé "The quest for vernacular", au congrès des comparatistes américains (ACLA), 26-29 mars 2015, à Seattle.
     
    AVIS
    Ceci est le dernier bulletin Nerval qui vous est envoyé par Michel Brix et Hisashi Mizuno. Il naura plus de bulletin en avril ni au-delà. Nous vous remercions de votre fidélité

  • Gérard(de Nerval)

    Génie trop oublié à mon goût

    Ecrivain, journaliste, poète 

     

     

    Publié sur le blog "Papier libre" qui avait demandé d'écrire des acrostiches:

     

    http://papierlibre.over-blog.net/article-12581758-6.html#anchorComment

     

     

    Pour voir mes autres acrostiches:http://www.lauravanel-coytte.com/mes_acrostiches/

    Pour en savoir plus sur Nerval, cf. ma catégorie Nerval:http://www.lauravanel-coytte.com/gerard_de_nerval/

    ou achetez mon mémoire de maîtrise:http://stores.lulu.com/store.php?fAcctID=617288

    Pour en savoir plus sur le songe de Poliphile (dont je parle dans mon mémoire), cf.http://fr.wikipedia.org/wiki/Hypnerotomachia_Poliphili

     

    Cet acrostiche(complet) est désormais lisible dans mon recueil en vente à droite de ce blog.

  • Bicentenaire de Nerval

    1424690067.JPG
    CONFERENCES
    "Présence de Nerva"l, dans le cadre du bicentenaire nervalien, a organisé une conférence sur Nerval le 9 février à 20h30 au village de Plailly (25 participants) et le 10 février à 15h à Othis (35 participants). 
    Conférencier : Jean-Claude Curtil, président de l'association, secondé pour la lecture de Henri Charvenet.
    Par ailleurs la municipalité d'Othis a inauguré une stèle à la mémoire de Gérard (photo en doc joint), le 16 février à 11h (une quarantaine de présents)
    COMPTE RENDU 
    CR (anonyme) de Th. Gautier, "L'Hirondelle et le corbeau. Ecrits sur Gérard de Nerval", textes présentés et annotés par Michel Brix et Hisashi Mizuno, Bassac, Plein Chant, 2007, dans le "Bulletin critique du livre en français", n° 695, septembre 2007, p. 77-78.
    - Monsieur Jacques Clemens nous signale qu'il prononcera sa conference sur "Gerard de Nerval et les armoiries d'Aquitaine" le 12 avril 2008, a 9 h 45 ("Seance solennelle et publique de l'Academie d'Agen", Salle des Illustres, Mairie d'Agen), et non le 14 mai 2008.
    Bulletin Nerval nº 59  / 1er mars 2008

  • Rencontre avec Gérard de Nerval

    chien-en-file-indienne

    Bonjour les Croqueurs !

    Quelqu’un devait prendre la barre de la quinzaine,

    je suis là, commandante Dômi ! Alors, je nous propose ce qui suit.

    Pour lundi 30 novembre 2015 :

    une belle rencontre, dans une des circonstances suivantes, au choix :

    - en promenant son chien, ou tout autre animal favori,

    - en attendant ses enfants à la sortie de l’école,

    - en patientant dans une file d’attente.

    Par “belle rencontre”, j’entends : pittoresque ou étonnante ou décisive.

    Ou alors, si on n’est pas inspiré par ce sujet,

    on pourra brosser en prose le portrait de ma proposition pour les jeudis, ci-après :

    Pour les jeudis en poésie des 26 novembre et 3 décembre 2015 :

    thème libre, ou proposition :

    le portrait d’un animal ou d’un personnage célèbre (ou reconnaissable),

    sans le nommer mais en donnant des indices au long de son poème.

    Que l’inspiration soit avec nous !

    Je me réjouis d’avance d’aller découvrir ce que chacun aura concocté,

    espérant rattraper aussi mes retards de lecture.

    Lenaïg

    Le môt de Dômi

    Moi je dis bienvenue à un peu de légèreté dans ce monde de brutes

    Et le défi de Lénaïg tombe pile “poils”

    Que l’inspiration soit avec vous les Croqueurs de Môts!!!

    Bises amirales.

    Dômi.

    resethttp://croqueursdemots.apln-blog.fr/2015/11/23/defi-155-mene-par-lenaig-une-belle-rencontre/

     

    Tout a commencé avec une lettre que j’ai envoyé à mon écrivain préféré, Gérard de Nerval (mort en 1855). Je vous en livre une partie :

    « Cette lettre va certainement vous paraître très audacieuse mais c’est l’admiration et l’indignation qui me motivent ; admiration pour toute votre œuvre que je lis avec plaisir et étudie depuis plusieurs années ; indignation parce que c’est cette année le bicentenaire de votre naissance et presque personne ne parle de vous. Pourtant, Dieu sait que vous le méritez au moins autant que certains à qui on consacre des commémorations grandioses !... Il m’est venu une idée pour fêter dignement cet événement : partir sur vos traces comme je l’ai déjà fait seule … mais cette fois-ci… avec vous. Et bien que je n’aie pas votre talent, je ferais un livre de ce pèlerinage. Nous pourrions nous donner rendez-vous au 168 rue Saint-Martin à Paris. »

    A ma grande surprise, il a accepté de me rencontrer… à l’endroit que j’avais choisi et m’a offert un apéritif dans l’appartement de son enfance.  

    Nous sommes allés au Louvre voir le « Souvenir de Mortefontaine » de Monsieur Corot et comparer nos propres souvenirs sur place dans le Valois. Nous avons emmené avec nous Camille Rougier pour qu’il nous dessine dans le paysage de votre jeunesse. Nous avons lu ensemble « Faust », Hoffman et puis encore Goethe.

    Il m’a tout expliqué avec patience.

    Le soir, nous avons retrouvé au Café des Aveugles ses amis Gautier, Dumas, Petrus Borel et Arsène Houssaye pour dîner. Nous avons parlé d’Hugo et de la bataille d’Hernani.

    Nous avons fini la soirée à deux Rue du Doyenné puis au château des Brouillards à Montmartre.

    Je lui ai dit que je dirais le lendemain à Jenny Colon tout le bien que je pense de lui ; elle l’aimerait ainsi comme lui l’aimait.

    Il m’a confié ses angoisses ; je crois qu’il n’aura finalement jamais besoin d’aller chez le docteur Blanche. Il a accepté de m’emmener vers l’Allemagne, l’Orient et de m’initier aux secrets alchimiques. Nous irons ensuite en Belgique, en Hollande, à Londres...

    Je veux essayer de lui donner l’équilibre d’une amitié sincère et peut-être m’aidera t-il un peu à me faire connaître, lui qui a tant de relations… Je serais la première et la meilleure lectrice des « Filles de feu » d’ « Aurélia ou le rêve et la vie. »

    Il a évoqué ses « Chimères » mais grâce à moi, il choisira la vie. Je n’aurais pas à aller fleurir sa tombe, ni à me recueillir où il s’est pendu. Il ne sera plus « le  ténébreux, - le veuf, - l’inconsolé » mais un homme aimé par une femme et convoité par d’autres.

    Nous bâtirons ensemble des « Petits châteaux de Bohème .»

     

     

    Pour lire d'autres textes de moi, cf. mes 14 livres en vente par les bannières sur ce blog

  • Mes paysages de Nerval et Baudelaire

    MES PAYSAGES DE NERVAL ET BAUDELAIRE

    Avec une photo perso du site de Volubilis au Maroc il y a 3 ans.

    A commander ici:

    MES PAYSAGES DE NERVAL ET BAUDELAIRE

    http://www.thebookedition.com/mes-paysages-de-nerval-et-b...

    Pour en savoir plus sur ce blog:

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2009/05/26/ce-bl...

    sur ma bibliothèque Babelio:

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2009/05/26/ce-bl...

    ma blogosphère:

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2009/04/03/des-n...

    et mes livres:

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2009/06/25/des-l...

    sujet de mon nouveau blog:

    http://paysages.hautetfort.com/

    Cette note sélectionnée par Paperblog:

    http://www.paperblog.fr/2104865/une-nouvelle-couverture-pour-mes-paysages-de-nerval-et-baudelaire/

    Vous pouvez voter pour moi sur ce site:

    http://www.paperblog.fr/users/lauravanelcoytte/

     
  • Goethe, Nerval, Delacroix

    L'éditrice Diane de Selliers publie chaque année un classique de la littérature universelle, illustré par un grand peintre, tout aussi classique. Ces ouvrages luxueux sont ensuite repris en format réduit dans La Petite Collection, où l'on vient de publier le Faust de Goethe, accompagné de lithographies, d'aquarelles et de dessins de Delacroix, que le mythe de Faust fascinait. Une rencontre au sommet, puisque l'on retrouve dans ce livre la traduction désormais légendaire de Nerval, le tout accompagné d'une postface de Michel Butor

    http://fr.news.yahoo.com/78/20110329/tcu-goethe-nerval-delacroix-54da62d.html

  • Nerval dans la revue ”Europe”

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    Gérard de Nerval, Pierre-Albert Jourdan et Aïgui (n°935, mars 2007)

    Nerval demeure l’une des figures les plus touchantes et singulières
    de notre littérature. Hanté par le spectre de la folie, il mena une vie
    souvent marginale, tissue d’errances et de liberté, avant de mourir
    tragiquement, une nuit de janvier, dans la plus grande misère.
    « Dans le romantisme qu’il traverse, et auquel il paraît étranger,
    Gérard de Nerval semble une apparition », observait Pierre Jean Jouve,
    ajoutant : « son œuvre s’écoule à part, comme s’il était à la fois
    en avant de son époque et en arrière ». Nerval possède
    une tonalité toute personnelle, faite de simplicité, de fantaisie,
    en même temps que de mélancolie profonde. Sa plongée
    vers les abîmes intérieurs de l’homme, et le démoniaque,
    le rapproche de certains poètes allemands dont il fut un fin
    connaisseur. Et sans doute est-ce cette singularité, cette irrégularité,
    cette position isolée parmi ses contemporains, qui lui a valu
    d’être si longtemps tenu à l’écart, et si mal lu…

    Anne Struve-Debeaux, Paul Louis Rossi, Bernard Vargaftig, Françoise Hàn, Marie Étienne, Gérard Macé, Jean-Luc Steinmetz, Michel Jeanneret, Daniel Sangsue, Hisashi Mizuno, Dagmar Wieser, Corinne Bayle, Jacques Demarcq, Jean-Nicolas Illouz, Jacques Bony, Jean-Yves Tadié, Anne Simon.

     

    GÉRARD DE NERVAL

    Anne STRUVE-DEBEAUX : Singulier Nerval.
    Paul Louis ROSSI : La fontaine des brumes.
    Bernard VARGAFTIG : Poète des régions de l’âme.
    Françoise HÀN : Rue de la Vieille Lanterne.
    Marie ÉTIENNE : Le livre introuvable.
    Gérard MACÉ : « Je suis l’autre ».

    *

    Jean-Luc STEINMETZ : Le texte et la vie, ou le retour de Jenny Colon.
    Michel JEANNERET : « J’aime à conduire ma vie comme un roman ».
    Daniel SANGSUE : Le canard de Nerval.
    Hisashi MIZUNO : Le lyrisme nervalien.
    Dagmar WIESER : Poésie et douleur.
    Corinne BAYLE : Nerval et la musique.
    Jacques DEMARCQ : Le Nervalois.
    Jean-Nicolas ILLOUZ : Nerval, « sentimental » et « naïf ».
    Jacques BONY : Frontières, limites, seuils…

    *

    Jean-Yves TADIÉ et Anne SIMON : Proust et Nerval.
    Anne STRUVE-DEVEAUX : Giraudoux, une autre lecture de Nerval.
    Gérard MACÉ : Une voix que j’ai déjà entendue.

    Singulier Nerval

    Nerval demeure l’une des figures les plus touchantes et singulières de notre littérature. Hanté par le spectre de la folie, il mena une vie souvent marginale, tissue d’errances et de liberté, avant de mourir tragiquement, une nuit de décembre, dans la plus grande misère. Quant à son œuvre, si son inspiration la rattache au courant romantique dont elle fut contemporaine, elle n’en possède pas moins une tonalité toute personnelle, faite à la fois de simplicité et de fantaisie — l’on a souvent vu en Nerval l’un des derniers représentants du XVIIIe siècle — en même temps que de mélancolie profonde. Il y a, plus particulièrement, chez cet écrivain une plongée vers les abîmes intérieurs de l’homme, et le démoniaque, qui le rapproche de certains poètes allemands dont il fut un fin connaisseur 1.
    Et sans doute est-ce cette singularité, cette irrégularité, cette position isolée parmi ses contemporains, qui a valu à cet écrivain d’être si longtemps tenu à l’écart, et si mal lu. Néanmoins, il a fait l’objet d’évaluations fréquentes et contradictoires. Soit qu’on l’ait tenu pour un auteur de second ordre, « charmant », certes, mais sans grande énergie — c’est la réputation de « fol délicieux 2 » que lui forgea le XIXe siècle —, soit qu’on l’ait rangé dans la catégorie, sujette à caution et incertaine, au croisement des domaines psychiatrique et littéraire, des « écrivains fous », oscillant entre génie et médiocrité. Le 16 septembre 1942, Gide note encore dans son journal : « Attachante, inquiétante figure de Nerval ; mais je ne parviens pas à faire de lui ce grand poète que nous présente Thierry Maulnier…3 »
    Cependant, Nerval a survécu à cette marginalité et aux dépréciations qui ont pu en résulter. Peu à peu s’est dévoilée l’authenticité profonde et véritablement tragique de son œuvre, et s’est imposé ce qui en fait le prix tout particulier pour les générations futures : son indéniable modernité. Car si l’on fait souvent commencer la modernité littéraire à Baudelaire, il est certain que l’œuvre de Nerval elle aussi la préfigure — y participant déjà étroitement, par delà la distance qui la sépare de nous.
    Une première réévaluation de l’écrivain s’est amorcée aux alentours des années 1910-1920, à la faveur de la redécouverte du rêve par la psychanalyse. Focalisant l’attention des critiques sur l’imaginaire nervalien, elle a été marquée par une série d’approches fondamentales s’attachant à révéler, dans l’œuvre, une expérience essentiellement intérieure, de nature onirique. Ce sont les pages célèbres de Proust consacrées à Sylvie dans Contre Sainte-Beuve. Proust y prend le contre-pied de toute lecture qui réduirait le récit à une simple « peinture naïve », et rappelle : « cette histoire [...] c’est le rêve d’un rêve ». C’est aussi, un peu plus tard, l’interprétation des surréalistes découvrant en Nerval — plus particulièrement le Nerval d’Aurélia — un véritable témoin du surréel, par l’intrication de la cohérence implacable et du songe — ou du cauchemar. Puis, dans leur continuité : le beau livre d’Albert Béguin, Gérard de Nerval (1945), qui s’attache à déchiffrer dans les écrits de Nerval l’expression d’une véritable quête spirituelle. Ou l’essai de Jean-Pierre Richard, « Géographie magique de Nerval », dans Poésie et profondeur, explorant l’univers de l’écrivain au travers d’images mythiques telles que le labyrinthe, la grotte ou le volcan.
    Ensuite, une nouvelle impulsion a été donnée à la lecture de l’œuvre de Nerval au tournant des années 80, au lendemain des décennies formalistes. Dans un contexte qui, en grande partie, domine encore aujourd’hui la critique nervalienne, et qui est celui, dans les domaines littéraire ou artistique, d’une nouvelle appréhension de l’œuvre comme expression du sujet.
    C’est en effet, désormais, l’expression d’un Moi que divers critiques interrogent chez Nerval. Pour certains, il s’agit de reconnaître, par delà les contradictions et les incertitudes de l’œuvre, le fil d’une même tendance mélancolique, et l’exigence, en même temps que d’une transgression vers l’ailleurs, d’une écriture à l’épreuve de ses limites. D’autres sont requis par la pluralité des moi qui composent la figure du poète et par le portrait incessamment mouvant et incertain qu’ils constituent, au gré de l’écriture — fruit d’une élaboration symbolique ni tout à fait fictive, ni tout à fait identifiable au moi autobiographique. Yves Vadé, définissant les caractéristiques du sujet lyrique, note ainsi que « la plus complète expression à la fois [du] dessaisissement du sujet écrivant et de sa projection mythique, c’est peut-être le Desdichado nervalien 4 ».
    On prête aussi une attention particulière aux affinités qui, dans cette œuvre, unissent étroitement musique et écriture lyrique. Ou aux variations autour de la pratique du récit de vie que représentent les récits de Nerval, entre autobiographie et fiction, rêve et souvenir.
    Ces lectures ne cessent d’approfondir le drame de l’écrivain. Mais en même temps, elles révèlent aussi l’étrange coïncidence de Nerval avec la sensibilité contemporaine, comme elle vouée à l’expression d’un sujet à l’identité aléatoire et problématique, traversée d’altérité. L’incarnent Pierre Pachet, par exemple, ou Gérard Macé — qui, en Nerval, reconnaissent une voix si proche de la leur, et à son œuvre, entremêlent leur propre travail d’écriture. Que l’on songe aux pages consacrées à Nerval dans La Force de dormir de Pierre Pachet5, ou à celles de Gérard Macé, auquel Gallimard vient de confier les préfaces de toutes récentes rééditions du poète6.
    En outre, l’une des affinités profondes de Nerval avec notre époque réside sans doute encore dans le mélange complexe des registres et des genres auquel son œuvre donne lieu, aussi bien que dans le travail de mémoire qui la caractérise. Nerval tisse entre les temps d’étroits réseaux. Chez lui, tout se déroule dans un brouillage incessant des limites — en un lieu de l’imagination qui est, comme le dit si bien le titre de l’étude de Jacques Bony que l’on trouvera dans ce volume, celui des frontières et des seuils. Ou, ce qui en définitive revient au même, le lieu de toute poésie véritable.

    Anne STRUVE-DEBEAUX


    1. Voir Nerval, Léonore et autres poésies allemandes, préface de Gérard Macé, édition de Jean-Nicolas Illouz, postface de Dolf Oehler, collection « Poésie / Gallimard », Paris, Gallimard, 2005.
    2. L’expression est de Barrès (Discours de réception à l’Académie Française, prononcé le 17 janvier 1907).
    3. Gide fait allusion à l’ouvrage de Thierry Maulnier, Introduction à la poésie française, paru chez Gallimard en 1939.
    4. Yves Vadé, « L’urgence du sujet lyrique à l’époque romantique », dans Le Sujet lyrique, sous la direction de Dominique Rabaté, Paris, PUF, 1996, p. 36.
    5. Pierre Pachet, La Force de dormir, Paris, Gallimard, 1988
    6. Les Filles du feu. Les Chimères, préface de Gérard Macé, édition de Bertrand Marchal, collection « Folio classique », Paris, Gallimard, 2005. Aurélia. Les Nuits d’octobre. Pandora. Promenades et souvenirs, préface de Gérard Macé, édition de Jean-Nicolas Illouz, collection « Folio classique », Paris, Gallimard, 2005. Les Chimères. La Bohême galante. Petits châteaux de Bohême, préface de Gérard Macé, édition de Bertrand Marchal, collection « Poésie / Gallimard », Paris, Gallimard, 2005. Léonore et autres poésies allemandes, préface de Gérard Macé, édition de Jean-Nicolas Illouz, postface de Dolf Oehler, collection « Poésie / Gallimard », Paris, Gallimard, 2005.

    http://www.europe-revue.info/2007

  • NERVAL OU LA NUIT AVEUGLANTE

    Paris, 10 février 1855.

     

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    Étude sur GÉRARD DE NERVAL.

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    couv3934-49bfbbab00ed7.jpgSon caractère. Sa bienveillance. Services qu'il rendait. Sa modestie. Son amour du mystère. Ses nombreux pseudonymes. Sa préoccupation de ses aïeux. Vide qu'il laisse. Son talent. Sa rêverie. Ses hallucinations. Jupiter-Ammon. Les mystères d'Isis. La jarretière de la duchesse de Longueville. Sa vie errante. Comment il avait voyagé en Orient. Ses ouvrages. Aurélia. Peinture du rêve. Pensées de suicide. Son manque d'argent. Ses fantaisies. La perruche. Le homard. Son louis. Sa dette de mille francs. Les cabarets des Halles. Mis au violon. Ses derniers jours, ses dernières nuits. La rue de la Vieille Lanterne. Conjectures. Ses obsèques. Une idée d'Alexandre Dumas. Conclusion.

    Aujourd'hui, il nous faut avant tout raconter ce qui a été l'événement et, comme on dit, la sensation de Paris au commencement de cette dernière quinzaine. Outre le curieux et dramatique intérêt de nombreux détails que nous devons surtout à des communications particulières, il en ressort plus d'une vue singulière et peu connue sur Paris même, comme aussi peut-être un utile et grave enseignement.

     

    *

     

      Le monde des littérateurs, des artistes et de la presse vient de perdre en Gérard de Nerval un homme qui y tenait une place tout à part, mystérieuse et cependant très marquée, tantôt apparaissant au grand jour, tantôt fuyant, pour ainsi dire, comme lui et se renfonçant dans l'ombre. Chose plus rare encore ! il était fort aimé de ses confrères, malgré l'originale distinction de son talent et d'assez vifs éclairs de renommée qui revenaient toujours le signaler de loin en loin dans l'obscurité où il se plaisait. Un de ses amis, M. Champfleury, le conteur réaliste, mais qui n'en conte pas moins bien, car il sait choisir ses réalités, faisait une remarque fort juste, qui est à elle seule une belle louange, et que de longtemps sans doute nul autre ne méritera. « Gérard de Nerval, observait-il, est le seul homme de lettres qui n'ait jamais dit de mal de personne, et dont on n'en ait jamais dit. »

     

      Ce silence de la malignité humaine à son égard, il le devait sans doute en partie, au moins pendant ces dernières années, au respect commandé par son état d'esprit, qui, sur certains points, et quelquefois avec des accès plus marqués, devenait réellement maladif ; mais au commencement, et jusqu'à la fin, il le devait surtout à son caractère essentiellement doux et inoffensif. Il y joignait de plus une bienveillance active, désintéressée et cordiale. Lui qui ne savait rien faire pour lui-même, il le savait très bien pour les autres, n'épargnant alors ni pas, ni démarches, ne ménageant ni ses sollicitations, ni son influence ; et son nom, son talent, l'amitié qu'on lui portait lui en donnaient auprès de plusieurs hommes en place et en crédit, auprès des libraires, des directeurs de théâtre et des rédacteurs de journaux. Incapable de se fixer, de s'arranger, de songer le moins du monde pour lui au lendemain, il laissait sa propre vie flotter à l'aventure, au point de n'avoir plus à la fin, littéralement, ni feu ni lieu ; mais, au milieu de cette existence à l'abandon et perpétuellement errante, il était toujours disposé à venir en aide à ses amis, comme il pouvait et comme on le lui demandait, à leur prêter ses idées et sa plume, ce qui pour lui était le moins.

     

    Dans une carrière littéraire déjà longue, car il avait débuté peu après 1830, il a pris une part plus ou moins notable, essentielle parfois, tantôt pour la rédaction et le style, tantôt pour l'invention, tantôt pour les deux ensemble, à maints travaux signés cependant d'un seul nom, et ce n'est pas le sien. Son ami Théophile Gautier, et d'autres, en savent bien quelque chose, Théophile Gautier surtout, et peut-être ne l'ont-ils pas dit assez haut. Quant à ce dernier, avec lequel il était particulièrement lié depuis de longues années, il ne le remplaçait pas seulement au feuilleton de la Presse, pendant ses absences et ses voyages ; il est de notoriété parmi leurs amis communs et leurs connaissances, qu'il l'a aidé, soufflé dans plusieurs de ses ouvrages : Théophile Gautier avoue lui-même qu'il n'a point le don de l'invention, qu'il ne saurait pas imaginer et combiner une nouvelle, par exemple : « Faites-moi le fond, dit-il, et alors je mettrai là-dessus un glacis superbe. » Eh bien, le fond, le dessous, germe ou charpente, ce qui est caché sous l'œuvre et qu'on ne voit pas, mais ce qui la supporte ou lui a donné naissance, il paraît que c'est souvent Gérard de Nerval qui le faisait. Il avait même été autrefois le collaborateur d'Alexandre Dumas dans plus d'un drame dont un seul porte son nom, celui de Léo Burckart.

     

    Loin de se plaindre de ce rôle obscur de collaborateur et même, qu'on nous passe l'expression, de préparateur de chimie littéraire, il s'y plaisait, soit par modestie naturelle, soit aussi, semble-t-il, par son amour instinctif de tout ce qui était secret et mystérieux. Parmi les ouvrages qu'il a signés (et, malgré ses collaborations anonymes, la liste en est encore assez longue), aucun ne l'est de son vrai nom. C'était Aloysius, Pérégrinus, lord Pilgrim, etc. Il affectionnait l'idée renfermée dans ces deux dernières désignations, qui rappelaient sa vie toujours errante et pérégrinante, de rue en rue à Paris, ou même, car il avait beaucoup voyagé, de pays en pays, y compris celui de l'imagination et de l'âme. Ce nom de Gérard de Nerval, qui avait fini par passer pour le sien et qui est inscrit sur sa tombe, était encore un pseudonyme : il s'appelait en réalité Labrunie, dont Nerval (noir val) a dû être aussi, dans ses idées, une sorte de traduction. Comme en général les mystiques, il attachait une grande importance aux noms, qui, à vrai dire, ont toujours un sens à l'origine des langues et des sociétés, et, dans la Bible même, quelque chose de prophétique et de sacré.

     

    Dans quelques-uns de ses ouvrages, dans les derniers surtout, il se montre aussi très préoccupé de ses aïeux inconnus, de sa race, de sa famille, il revenait là-dessus avec plus d'insistance encore dans la conversation : c'était même l'un des thèmes les plus habituels de ses aberrations d'esprit, l'un des plus caractéristiques. Cet amour du mystère et ce genre de préoccupation tenaient sans doute avant tout à des idées particulières et à sa nature intime, mais peut-être aussi à quelque secret de famille. Son père, ancien chirurgien militaire de l'Empire, vit encore ; sans être brouillés, ils se voyaient peu, et le père, très âgé il est vrai, n'a pas réclamé le corps de son fils. Ce sont les amis de Gérard de Nerval et la Société des Gens de Lettres qui lui ont rendu les derniers devoirs. Il y avait foule à son convoi, mais surtout d'écrivains et d'artistes.

     

      Tout ce monde a bien senti à cette heure, – mieux que du vivant de celui dont il allait conduire au moins la dépouille à une demeure fixe et assurée, – a bien senti, voulions-nous dire, qu'il s'était fait dans son sein un véritable vide par cette subite disparition non seulement d'un vieil ami de vingt ans, d'un caractère bon et aimable, mais d'un talent qui ne se remplacerait pas. Celui de Gérard de Nerval n'atteignait pas sans doute les hauteurs du génie, son vol conquérant, facile et sublime ; il n'y aspirait pas non plus ; mais, dans une région plus moyenne, son talent était cependant très à part et bien à lui.

     

    Élégant, délicat, choisi ; souple et rapide ; à la fois coulant et soutenu ; pur, correct sans raideur, sans manière et sans pédanterie ; ayant le brillant, la vraie fleur, et non pas le vernis ; aux antipodes du vulgaire, mais pourtant rempli d'observations justes, inattendues et fines, en même temps que de caprice, de verve, d'humour, de saillies et de surprises ; surtout éminemment sincère, jusque dans ses plus grandes bizarreries : tel est, dans ses traits principaux, le talent de Gérard de Nerval, et tel il se montre mieux aujourd'hui. Talent complet en son genre, il est arrivé, dans quelques-unes de ses œuvres, à toute la réalisation, croyons-nous, que semblait comporter sa nature : à la fermeté de plume par la longue habitude d'écrire, et, sinon à la maturité morale, du moins à la maturité littéraire.

     

      Dans son imagination vagabonde, il a la grâce et le charme, mais la sérénité lui manquait. Les idées les plus profondes ou les plus étranges ne l'effrayaient pas ; elles l'attiraient au contraire, et il s'y est perdu : il en a abordé, traversé, hanté plus d'une dont le commun des esprits ne se doute même pas. Néanmoins, sa sphère d'observation et de création reste assez étroite. Quoique sa pensée s'élançât dans l'espace sans bornes, et peut-être parce que c'est là qu'elle s'élançait le plus volontiers, il n'a pas embrassé, tant s'en faut, ni même parcouru dans son étendue tout le champ si divers de la vie et de l'humanité. Il y était solitaire, il y portait une pensée à lui, et n'a fait que d'y errer. Malgré mille détours fantasques ou gracieux, sa rêverie n'a qu'une ligne, elle ne décrit pas un ensemble, un orbe complet, où, comme dans les œuvres du génie, la nature et l'homme se retrouvent tout entiers.

     

      Toutefois, comme écrivain, la rêverie est bien son cachet ; et à cet égard, sinon par le genre et l'étendue du talent, il y avait en lui du La Fontaine. Il en avait aussi la douceur et la facilité, en quelque degré même, disent ses amis, la naïveté et la bonhomie, dans son caractère inoffensif, enfant et contemplateur. Mais il n'en avait pas le calme, et au lieu de rêver seulement

     

    Une ample comédie à cent actes divers

    Et dont la scène est l'univers,

     

    au lieu de ce don de réfléchir, comme le miroir d'un lac tranquille, le monde qui l'entourait, la rêverie de Gérard de Nerval avait devant elle les abîmes, et, avant qu'il s'y jetât lui-même, elle s'y élançait.

     

    À moins d'en être averti, on ne s'en aperçoit pas dans ses ouvrages, excepté dans les derniers, où encore cela ne se sent qu'à un bien petit nombre de traits ; car ils sont très suivis jusque dans leurs caprices, d'une sûreté de plume étonnante dans leurs détails les plus subtils, les plus ténus, et, avec un singulier art de transitions, aussi finement que logiquement enchaînés. Cependant, le fait n'est malheureusement que trop vrai : si la plume de Gérard de Nerval restait ferme, son esprit, en quelques parties du moins, était troublé, ébranlé ! Étrange phénomène ! le talent demeurait sain ou paraissait tel ; mais l'âme était malade : c'était le coursier qui porte encore son maître blessé.

     

      Il avait passé quelque temps dans la maison de santé du docteur Blanche, et il n'en était pas sorti guéri ; au contraire, plutôt exaspéré : se figurant qu'on avait voulu l'y tourmenter à plaisir, disant que lorsqu'il devait recevoir la visite de ses amis, on le contrariait auparavant tout exprès pour l'exciter et le faire passer réellement pour fou aux yeux de ceux qui le visitaient ; enfin, ayant pris en horreur le docteur Blanche, qui l'avait recueilli et ne pouvait avoir à cela d'autre intérêt qu'un intérêt d'humanité.

     

    Depuis sa sortie comme avant, il revenait fréquemment dans la conversation sur certains points où il n'était que trop évident qu'il déraisonnait : ainsi, cette idée de sa vie antérieure et de ses aïeux, idée dont nous avons déjà dit qu'il était fort préoccupé, et qui est si marquée dans sa dernière nouvelle, Aurélia ou le Rêve et la Vie, publiée par la Revue de Paris. Sur ce sujet qui lui tenait tant à cœur, il disait, par exemple, à l'un de nos amis : « Je ferais bien faire mon portrait, mais il y a encore une chose qui m'arrête. Je suis de la race de Jupiter-Ammon ; je le sais ; d'ailleurs, j'ai vu ma momie (dans une nécropole qu'il indiquait), et je m'y suis parfaitement retrouvé : c'est le même corps et la même tête, seulement il y manque les pieds, qui ont été coupés. Il y a aussi le nez qui est différent, mais ce n'est qu'en apparence ; je sens, à l'os (et il le pressait entre ses doigts) que, par dessous, le nez est bien tel dans sa charpente. Aussi, de là jusque là, ajoutait-il en désignant la limite, du milieu de ses jambes au milieu de sa figure, de là jusque là je suis très beau, et on en était très frappé chez le docteur Blanche quand je me baignais. » Dans Aurélia, il retrouve une longue suite de parents et d'ancêtres au monde des âmes, mais entourés de paysages qui lui rappellent les bords du Rhin et la Flandre française, « où ses parents avaient vécu et où se trouvent leurs tombes. » Il disait encore à notre ami, toujours avec cette idée de mélange et d'identité de vie actuelle et antérieure : « Je viens de faire mes examens pour être reçu aux mystères d'Isis ; je craignais beaucoup, car c'est fort dangereux, si l'on n'est pas admis, de tenter l'épreuve ; mais j'avais trouvé un livre, qui m'a été du plus grand secours, et j'ai très bien passé. On m'a même décerné le triomphe, mais j'ai refusé cet honneur, je l'ai cédé à Dumas. Je savais, d'ailleurs, que si on l'accepte, après on vous casse... » et, faisant une légère pause, « on vous casse... comme un pot, » ajoutait-il froidement. Il prétendait aussi avoir en sa possession la jarretière de la duchesse de Longueville, et, tirant de sa poche un cordon de soie qu'il montrait mystérieusement, il assurait que M. Cousin, admirateur passionné de la célèbre duchesse, lui avait fait des propositions pour acquérir ce trésor. Tout cela était dit du ton le plus uni, et parfois avec des malices qui ne l'étaient probablement pas d'intention, mais qui ne l'étaient que mieux de fait. « Dumas, observait-il, est le seul de mes amis qui ne soit pas venu me voir quand j'étais chez le docteur Blanche. Il a bien fait, car s'il était venu, on ne l'aurait pas laissé sortir. »

     

      La rêverie, chez lui, allait donc, sur de bizarres ou pénibles sujets qui obsédaient sa pensée, jusqu'à l'hallucination, jusqu'à la folie, et tel en était le tour habituel, doux, curieux, savant même et tenant de l'illuminisme, plutôt que dangereux.

     

      Esprit dévié, n'habitant plus qu'à moitié notre planète, flottant, errant, il l'était aussi dans ses habitudes et sa manière de vivre. Il était toujours en course, et faisait des absences continuelles : il vous arrivait, on jouissait de sa présence et de sa conversation, qu'il avait et spirituelle et facile, et où on l'écoutait volontiers ; on croyait le tenir, puis il disparaissait subitement, et des jours, des semaines, des mois se passaient sans qu'on sût où le retrouver. Il allait à la campagne, errant dans les environs de Paris, de ville en ville, de bourgade en bourgade, ou à Paris même, de rue en rue, de quartier en quartier, travaillant dans les cafés et dans les cabarets, couchant où il se trouvait, quelquefois nulle part, car, à la fin surtout, il était devenu un vrai noctambule. Ses amis, et dans le nombre il en avait de riches, quelques-uns même de vraiment dévoués, avaient voulu maintes fois lui arranger une demeure à lui, mais impossible de le fixer. Il aimait aussi beaucoup les voyages, allait fréquemment en Allemagne, où il était bien accueilli, assez connu, semble-t-il, et où l'on appréciait fort ses écrits. Il partait, séjournait et revenait on ne sait comment. Il était allé en Orient avec un ami ; mais là encore il disparaissait souvent, et on le perdait de vue pendant quelques jours. Que faisait-il ? comment vivait-il ? on n'en a jamais rien su. Il est à présumer qu'il entrait au hasard dans les maisons, sous les tentes, et que, remarquant en lui des traces d'un dérangement d'esprit, on le recevait, on le traitait avec ce respect que les Musulmans et les Orientaux en général ont pour les fous, en qui ils voient une sorte de sceau mystérieux et sacré.

     

    Tels sont quelques-uns des détails que nous tenons de personnes qui l'ont approché de très près. On en peut lire d'autres encore, généralement assez vrais, dans sa biographie par M. Eugène de Mirecourt, dans les articles nécrologiques de l'Indépendance belge, de la Presse (par Théophile Gautier), surtout dans celui du Siècle qui est simple et bien senti ; il est de M. Edmond Texier. Mais on le trouvera surtout lui-même dans ses propres ouvrages. Le meilleur est le Voyage en Orient, et l'un des plus connus la traduction de Faust, dont Gœthe se déclara très satisfait, disant « qu'il n'aimait pas à l

  • Nerval, histoire et politique

    La critique a déjà largement exploré les territoires de l’imaginaire et de la folie. Ce colloque se propose donc d’aborder un autre Nerval, plus soucieux du réel qu’on ne le croit généralement, un Nerval attentif à son temps, à la politique et au cours de l’histoire, comme nous le montrent ses premiers recueils poétiques (Napoléon et la France guerrière, Élégies nationales) ainsi que les Illuminés sous-titrés Les précurseurs du socialisme, les articles du journaliste « qui tourne au rouge », le théâtre politique (Léo Burckart), le roman historique inachevé (Le marquis de Fayolle), les nombreuses considérations géopolitiques qui émaillent le Voyage en Orient, ou encore les rêves politico-eschatologiques d’Aurélia. Les Faux-Saulniers et Angélique nous laissent deviner un écrivain hostile à la répression et à la censure, qui réagit aux événements contemporains, par exemple à l’amendement Riancey qui porte atteinte à la liberté d’expression. Nerval politique et, sinon penseur ou historiographe, du moins écrivain de l’histoire, tel sera le sujet de ce colloque. Nous nous interrogerons sur les perspectives politiques de l’œuvre nervalienne, sur l’implication d’une pensée du temps et de l’histoire, sur les formes diverses de l’écriture du politique, sur le rapport entre fiction et histoire, et sur l’utilisation ou le rejet des représentations historiographiques et des modèles littéraires (ceux de Dumas par exemple) de l’époque. Les communications s’intéresseront d’autant plus à l’articulation de l’esthétique et de l’idéologique que Nerval lui-même n’hésite pas à faire de cette relation le sujet de fictions méta-poétiques (avec l’histoire d’Adoniram, ou celle du narrateur dans Angélique).

     Si l’intérêt de Nerval pour la politique et l’histoire subsiste jusqu’à la fin de sa vie, nous nous attarderons particulièrement sur les deux grands tournants de 1830 et 1850, sur les milieux que Nerval fréquente alors (par exemple l’entourage de Champfleury). Nous essaierons de préciser l’évolution de Nerval, ses effets dans les textes de fiction. La politique et l’histoire n’y sont parfois impliqués qu’indirectement ; la Correspondance et les articles – en particulier ceux de 1836 sur l’aristocratie – pourront être utiles pour préciser le positionnement ou le repositionnement de Nerval.
        Ce colloque réunira des communications sur la représentation nervalienne du politique et l’écriture de l’histoire dans leurs rapports multiples avec les événements, les idées et les mythes de l’époque (comme le mythe napoléonien). Il rendra compte de la diversité des écritures (poétique, journalistique, fictionnelle), de la confrontation aux genres et aux modèles, d’une intertextualité qui ne se limitera pas aux frontières du siècle, certaines représentations plus anciennes du temps et de l’histoire pouvant resurgir dans les textes nervaliens. Nous serons aussi attentifs à l’implication de l’écriture de soi dans l’écriture de l’histoire, au rôle de la fiction et du légendaire, au rapport entre le politique et le religieux. Ce colloque montrera que l’œuvre nervalienne manifeste un sens du réel, qu’elle dévoile une réflexion sur l’histoire et une perspective politique, parfois au cœur même de la fiction et du légendaire ou de rêveries en apparence métaphysiques. Dans un siècle où les uns s’engagent, ou les autres se sentent dépolitiqués, selon le terme de Baudelaire, quelle est la voie propre à Nerval ?

    Comité organisateur : Corinne Bayle (ENS Lyon), Jean-Nicolas Illouz (Paris VIII), Mireille Labouret (Université Paris-Est Créteil), Bertrand Marchal (Paris-Sorbonne), Henri Scepi (Paris III), Gisèle Séginger (Université Paris-Est Marne-la-Vallée).

     

     

    Nerval
    Histoire et politique

     

    Université Paris-Est Marne-la-Vallée, Université Paris-Est Créteil, Université Paris-Sorbonne, Université Sorbonne-Nouvelle, Université Paris-Ouest/Nanterre, Université Paris VIII
     

    5-7 juin 2014

    Archives nationales – Salle Albâtre – 11, rue des Quatre-Fils 75003 – Paris

     

     

     

    Jeudi 5 juin

     

     

    9h               Accueil des participants

    9h30           M. Pierre Fournié (Conservateur général du patrimoine).

     

     

    Le premier Nerval

    Modérateur : Henri Scepi

     

    10h-10h30  Pierre Loubier (université de Poitiers) –  Nerval et l’élégie nationale.

    10h30-11h  Hisashi Mizuno (université Kwansei Gakuin) –  Juste après Les Trois Glorieuses. Politique et Poésie chez Nerval en 1830-1831.

    11h-11h30  Dagmar Wieser (université de Berne) –  L’Allemagne au bout ou comment être romantique ?

     

    Questions d’Orient

    Modérateur : Hisashi Mizuno

     

    14h30-15h  Kan Nozaki (université de Tokyo) – Au-delà de l’orientalisme : Nerval à la lumière de Saïd.

    15h -15h30 Sarga Moussa (LIRE – CNRS Lyon) –  L’Orient est moins éloigné de nous que l’on ne pense. Nerval et les « Tanzimat ».

    15h30 - 16h    Henri Bonnet – La Croix et le Croissant dans le Voyage en Orient.

    16h-16h30  Philippe Destruel –  La sensibilité politique de Nerval dans les Scènes de la vie orientale.

    17h-17h30  Jacques Bony –  Les révolutions sont épouvantables !

     

     

     

     

     

     

    Vendredi 6 juin 2014

     

    Révolutions et utopies

    Modérateur : Gisèle SÉGINGER

     

    10h-10h30  Jean-Marie Roulin (université de Saint-Étienne) –  Matrice familiale et Révolution dans Le Marquis de Fayolle.

    10h30-11h  Michel Brix (université de Namur) –  Nerval rouge : histoire, politique et religion.

    11h-11h30  Keiko Tsujikawa (université Shirayuri) –  Histoires transcrites : les jeux de la citation et la poétique de l’histoire dans Les Illuminés de Nerval.

    11h30-12h  Sylvain Ledda (université de Rouen) : Gérard de Nerval : théâtre et géopolitique.

     

    14h             Visite des Archives.

     

     

    Fragments d’un discours sur l’histoire

    Modérateur : Gabrielle Chamarat

     

    15h-15h30  Adriana Chimu-Harley (université de Boston) –  Nerval et les idéologues Volney et Dupuis : mémoire de la littérature, intertextualité, contre-rhétorique.

    15h30-16h  Emmanuel Buron (université Rennes 2) –  Dans les époques de rénovation ou de décadence. La notion d’école comme modèle historiographique, de Nodier à Nerval.

    16h-16h30  Sarah Mombert (ENS Lyon) –  Nerval, Dumas et la presse au début du second Empire.

    16h30-17h  Filip Kekus (université Paris IV – Sorbonne) –  L’histoire au quotidien : l’esprit de la petite presse satirique dans les chroniques fantaisistes nervaliennes aux alentours de 1840.

     

     

     

     

    Samedi 7 juin 2014

     

     

    Revenances de l’histoire et permanence du mythe

    Modérateur : Jacques Bony

     

    10h-10h30  Jean-Nicolas Illouz (université Paris VIII) –  Tu demandes pourquoi j’ai tant de rage au cœur : écriture et opposition, entre mythe et histoire, des Faux Saulniers à Angélique.

    10h30-11h  Patrick Labarthe (université de Zurich) –  Rêver le passé sur ses débris : Nerval et la poétique des ruines.

    11h-11h30  Françoise Sylvos (université de la Réunion) –  Mythes et légendes du politique.

    11h30-12h  Jean-Luc Steinmetz : Les Chimères traversent l’Histoire.

     

     

     

     

     

     

     

     

    L’Histoire polygraphe

    Modérateur : Jean-Nicolas Illouz

     

    14h-14h30  Marta Kawano (université de Sao Paulo) – Nerval, Sterne, et la condition de l’artiste. Lecture croisée des Nuits d’octobre de Nerval et du Voyage sentimental de Sterne.

    14h30-15h  Olivier Bara (université Lyon 2) –  Nerval, le théâtre et le peuple : enjeux esthétiques et politiques.

    15h-15h30  Gabrielle Chamarat (université Paris X) –  Présence de l’histoire et de la politique dans la polysémie du texte nervalien.

     

    16h30         Conclusion du colloque.

     

     

    Comité scientifique : Jacques Bony, Gabrielle Chamarat (Université Paris-Ouest/Nanterre), Jean-Nicolas Illouz (Université Paris VIII), Hisashi Mizuno (université Kwansei Gakuin), Mireille Labouret (Université Paris-Est Créteil), Bertrand Marchal (Université Paris-Sorbonne), Henri Scepi (Université Sorbonne-Nouvelle), Gisèle Séginger (Université Paris-Est Marne-la-Vallée), Françoise Sylvos (université de la Réunion).

     Contact : gisele.seginger@univ-mlv.fr

     

    Responsable :

    Gisèle Séginger

    url de référence

    http://lisaa.u-pem.fr/

    adresse

    Archives Nationales
  • Une matinée avec Nerval

    Jean-Luc Steinmetz –– Les rêves dans Aurélia

     

    Régine Borderie –– Bizarre et vie privée dans l’œuvre en prose de Nerval

     

    Henri Scepi –– Dire le réel : détours et retours biographiques (Les Illuminés)

     

    Jean-Nicolas Illouz –– Nerval, poète renaissant

     

    Séminaire de recherche sur la littérature française du XIXe siècle

    (Paris III - Paris IV)

     

    Samedi 14 novembre

    Sorbonne – Amphi Michelet (entrée par le 46 rue Saint-Jacques)

    9h.30-13h

    Nerval

    Sous la direction de Jean-Nicolas Illouz et Jean-Luc Steinmetz

     

     http://www.univ-paris8.fr/littfra/?p=1874

  • Nerval et Goethe 2

    Pour « Delfica » ( http://lauravanel-coytte.hautetfort.com/archive/2007/10/12/goethe-nerval-et-baudelaire.html#comments) Nerval s’inspire de la « Chanson de Mignon » de Goethe (Les Années d’apprentissage de Wilhem Meister) qui célébrait les bonheurs de l’Italie (mon mémoire en vente sur Lulu, lien à droite sur ce blog).

     

    Connais-tu la montagne? Un sentier dans la nue,                                                                

    Un mulet qui chemine, un orage, un torrent,                                                                                    

    De la cime des monts une roche abattue,                                                                        

    Et la sombre caverne où dort le vieux serpent.                                                                       

    La connais-tu? ...Si tu pouvais m'entendre,                                                                             

    O mon père! c'est là, c'est là qu'il faut nous rendre.

     

    (Voir l’intégralité du roman :

     

    http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Ann%C3%A9es_d%27apprentissage_de_Wilhelm_Meister)

     

    « Nerval fait ici subir au « vieux serpent » qui dort dans la « caverne » du texte original une transformation d’importance qui témoigne de ses hantises mythologiques.  On pense aux Spartes hommes tout armés nés des dents du dragon tué par Cadmos, héros légendaire grec. Cadmos avait semé ces dents devant Thèbes, à l'endroit où il avait triomphé du monstre [1]



    [1] O. C, I, Notes et variantes, 1773-1774. Théophile Gautier lui – aussi a composé « sa » Chanson de Mignon inspirée par celle de Goethe.

    CF. MON MEMOIRE DE MAITRISE EN VENTE SUR LULU:

    http://stores.lulu.com/store.php?fAcctID=617288

  • ”Artémis” de Gérard de Nerval

    La Treizième revient... C’est encor la première ;
    Et c’est toujours la seule, — ou c’est le seul moment ;
    Car es-tu reine, ô toi ! la première ou dernière ?
    Es-tu roi, toi le seul ou le dernier amant ?...
     
    Aimez qui vous aima du berceau dans la bière ;
    Celle que j’aimai seul m’aime encor tendrement :
    C’est la mort — ou la morte... Ô délice ! ô tourment !
    La rose qu’elle tient, c’est la Rose trémière.
     
    Sainte napolitaine aux mains pleines de feux,
    Rose au cœur violet, fleur de sainte Gudule :
    As-tu trouvé ta croix dans le désert des cieux ?
     
    Roses blanches, tombez ! vous insultez nos dieux,
    Tombez, fantômes blancs, de votre ciel qui brûle :
    — La sainte de l’abîme est plus sainte à mes yeux !

     

     

     

  • ”Delfica” de Gérard de Nerval

    La connais-tu, Dafné, cette ancienne romance,
    Au pied du sycomore, ou sous les lauriers blancs,
    Sous l’olivier, le myrte, ou les saules tremblants,
    Cette chanson d’amour qui toujours recommence ?...
     
    Reconnais-tu le Temple au péristyle immense,
    Et les citrons amers où s’imprimaient tes dents,
    Et la grotte, fatale aux hôtes imprudents,
    Où du dragon vaincu dort l’antique semence ?...
     
    Ils reviendront, ces Dieux que tu pleures toujours !
    Le temps va ramener l’ordre des anciens jours ;
    La terre a tressailli d’un souffle prophétique...
     
    Cependant la sibylle au visage latin
    Est endormie encor sous l’arc de Constantin
    — Et rien n’a dérangé le sévère portique.

     

  • Avril de Gérard de Nerval

    Déjà les beaux jours, – la poussière,
    Un ciel d’azur et de lumière,
    Les murs enflammés, les longs soirs ; –
    Et rien de vert : – à peine encore
    Un reflet rougeâtre décore
    Les grands arbres aux rameaux noirs !

    Ce beau temps me pèse et m’ennuie.
    – Ce n’est qu’après des jours de pluie
    Que doit surgir, en un tableau,
    Le printemps verdissant et rose,
    Comme une nymphe fraîche éclose
    Qui, souriante, sort de l’eau.

    Gérard de Nerval, Odelettes

  • Gérard de Nerval:biographie

    1808

    Naissance à Paris, le 22 mai, de Gérard Labrunie, fils d'Étienne Labrunie, médecin, et de Marie Laurent. de Nerval n'est donc qu'un pseudonyme.

    1810

    Le 29 novembre, mort de la mère de Gérard. L'enfance de Nerval se passe dès lors à Mortefontaine, chez son grand-oncle. Cette enfance sera évoquée dans de nombreuses œuvre, notamment dans Sylvie, dans Fantaisie et dans les Chansons et légendes du Valois. C'est aussi à Mortefontaine que Gérard aperçoit Sophie Dawes, jeune aristocrate anglaise qui lui apparaît telle une vision.

    1820

    Nerval entre au collège Charlemagne où il fait la connaissance de Théophile Gautier.

    1826

    Nerval commence à traduire le Faust de Goethe. Cet ouvrage le rend célèbre, Goethe lui-même reconnaissant la beauté de la version française de sa pièce.

    1828

    Nerval entre en relation avec les membres du cénacle romantique, notamment Victor Hugo.

    1830

    Nerval participe, le 25 février, à la bataille d'Hernani.

    1833

    Voyage en Belgique.

    1834

    Après qu'il ait reçu un héritage de 30 000 francs de son grand-père, Nerval part pour l'Italie. A la fin de l'année, Nerval aperçoit pour la première fois Jenny Colon, comédienne aux Variétés.

    1835

    Nerval fonde le Monde dramatique, revue qu'il voue à la gloire de Jenny Colon. Dès l'année suivante, la revue fait faillite.

    1836

    Voyage en Belgique avec Théophile Gautier.

    1837

    Nerval avoue son amour à Jenny Colon, mais celle-ci se mariera l'année suivante au flûtiste Louis-Gabriel Leplus.

    1838

    Nerval travaille à un drame, Léo Buckhardt. Voyage en Allemagne.

    1839

    Voyage en Suisse et en Autriche. A Vienne, Nerval fait la connaissance de Marie Pleyel, dont il tombe amoureux, et de Franz Liszt.

    1840

    Traduction du second Faust. Voyage en Belgique. Mort de Sophie Dawes.

    1841

    Suite à des soucis matériels et au surmenage, Nerval fait une première crise de folie.

    1842

    Mort de Jenny Colon. En décembre, Nerval part pour l'Orient (Malte, Égypte, Syrie, Chypre, Constantinople) où il passera presque toute l'année suivante.

    1844

    En septembre, Nerval voyage en Belgique et en Hollande.

    1846

    Nerval travaille à la Damnation de Faust que Berlioz met en musique.

    1848

    En juillet et en septembre, dans La Revue des Deux Mondes, Nerval publie des traductions de poèmes de Heine.

    1849

    Nouvelle crise de folie.

    1850

    Voyage en Allemagne.

    1851

    Publication du Voyage en Orient.

    1852

    En mai, voyage en Hollande puis, en août, dans le Valois. Publication des Illuminés.

    1853

    Publication des Petits Châteaux de Bohême dont font partie les Odelettes. Nouvelle crise le 25 août. La même année, le 10 décembre, Nerval fait paraître El Desdichado.

    1854

    Nouveaux problèmes de santé. Voyage en Allemagne. Publication des Filles du feu et des Chimères. Nerval vit alors dans une pauvreté extrême.

    1855

    Le 26 janvier, Gérard de Nerval se pend, rue de la Vieille-Lanterne.

    medium_bio_nerval.jpghttp://poetes.com/nerval/biograph.htm

  • G. de Nerval, Voyages en Europe

    Information publiée le mercredi 21 septembre 2011 par Marion Moreau (source : Editions du Sandre)

     

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    Gérard de Nerval, Voyages en Europe

    Édition de Michel Brix et Hisashi Mizuno

    Paris : Éditions du Sandre, 2011.

    388 p. 

    Prix : 32 EUR. 

    EAN : 9782358210652.
    Présentation de l'éditeur :
    De ses pérégrinations en Europe, Gérard de Nerval a rendu compte dans des articles nombreux. Cette production foisonnante, publiée dans les journaux et revues de l'époque, est très peu et surtout très mal connue, puisque Lorely et les pages liminaires du Voyage en Orient n'en donnent qu'un reflet partiel. Et il est de surcroît malaisé, voire impossible, de se faire une idée des différentes versions des récits de voyage nervaliens à partir du seul appareil critique des variantes qui accompagne les éditions "définitives". D'où l'intérêt de découvrir l'écrivain voyageur dans le jaillissement de son inspiration première et de suivre le processus de mutation qui - essentiellement par l'introduction de la fiction - fait accéder les premiers feuilletons de voyage, parus en ordre dispersé, au statut d'oeuvres abouties. En proposant les versions originales de  ces feuilletons plutôt que les états derniers des mêmes textes, le présent recueil s'attache également à reconstituer les étapes d'autres cheminements, tout littéraires ceux-là, qui voient le "commis-voyageur de Paris à Munich" devenir progressivement, sous nos yeux en quelque sorte, l'auteur de Sylvie, d'Aurélia et des Chimères.

     

    Responsable : Michel Brix

     

    Url de référence :
    http://www.editionsdusandre.com/

     

    Adresse : Faculté de Philo et LettresRue de Bruxelles, 61B-5020 NamurBelgique


    http://www.fabula.org/actualites/gerard-de-nerval-voyages-en-europe_46587.php

  • Importance des routes dans le ”Sylvie” de Nerval

    O. C, III, 544 : « Quelle triste route, la nuit, que cette route de Flandres, qui ne devient belle qu’en atteignant la zone des forêts ! Toujours ces deux files d’arbres monotones qui grimacent des formes vagues ; au-delà des carrés de verdure et de terre remuées, bornés à gauche par les collines bleuâtres de Montmorency, d’Ecouen, de Luzarches. […]
    Plus loin que Louvres est un chemin bordé de pommiers dont j’ai vu bien des fois les fleurs éclater dans la nuit comme des étoiles de la terre : c’était le plus court pour gagner les hameaux. »

  • Importance des routes dans ”Sylvie” de Nerval

    1e7415a2e5a8c29587fcaa6e43adee0a.jpgO. C, III, 547 : « En quittant le chemin pour traverser un petit bois qui sépare Loisy de Saint-S***, je ne tardai pas à m’engager dans une sente profonde qui longe la forêt d’Ermenonville ; je m’attendais ensuite à rencontrer les murs d’un couvent qu’il fallait suivre pendant un quart de lieue. La lune se cachait de temps à autre sous les nuages, éclairant à peine les roches de grès sombre et les bruyères qui se multipliaient sous mes pas. A droite et à gauche, des lisières de forêts sans routes tracées, et toujours devant moi ces roches druidiques de la contrée qui gardent le souvenir des fils d’Armen exterminés par les Romains ! Du haut de ces entassements sublimes, je voyais les étangs lointains se découper comme des miroirs sur la plaine brumeuse, sans pouvoir distinguer où s’était passée la fête. »

    Paysage ambulatoire
    Paysage vu du haut
    cadrage

    Mes recherches sur les paysages dans "Sylvie" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."

    http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-jacques-coytte-p-1283.html

  • Importance des routes dans ”Aurélia” de Nerval

    O. C, III,728 : « Je me trouvais dans un lieu désert, une âpre montée semée de roches, au milieu des forêts. Une maison, qu’il me semblait reconnaître, dominait ce pays désolé. J’allais et je revenais par des détours inextricables. Fatigué de marcher entre les pierres et les ronces, je cherchais parfois une route plus douce par les sentes du bois. […] Une nuit profonde m’entourait, la maison lointaine brillait comme éclairée par une fête et pleine d’hôtes arrivés à temps. »

    Paysage nocturne
    cadrage

    Mes recherches sur les paysages dans le "Voyage en Orient" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval"(publié une 1 ere fois sur Lulu) que je suis en train de retravailler pour le mettre comme mes 2 recueils de poèmes en vente sur "The book edition."(liens à droite de ce blog). C'est très fastidieux; si ça vous intéresse de l'acheter, dites-le moi, ça m'encouragera...

  • Hasard dans le ”Voyage en Orient” de Nerval

    722fc42b8a0a14469b6b3e19995b06fc.jpgO. C, II, VO, 173 : « J’ignore si tu prendras grand intérêt aux pérégrinations d’un touriste parti de Paris en plein novembre. C’est une assez triste litanie de mésaventures, c’est une bien pauvre description à faire, un tableau sans horizon, sans paysage, où il devient impossible d’utiliser les trois ou quatre vues de Suisse ou d’Italie qu’on a faites avant de partir, les rêveries mélancoliques sur la mer, la vague poésie des lacs, les études alpestres, et toute cette flore poétique des climats aimés du soleil qui donnent à la bourgeoisie de Paris tant de regrets amers de ne pouvoir aller plus loin que Montreuil ou Montmorency. »Mes recherches sur les paysages dans le "Voyage en Orient" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-jacques-coytte-p-1283.html

  • Hasard dans le ”Voyage en Orient” de Nerval

    ea9f2bbff8b267828136780488bcc7d6.jpg

    O. C, II, VO, 178 : « Tu ne m’as pas demandé où je vais : le sais-je moi-même ? Je vais tâcher de voir des pays que je n’aie pas vus ; et puis dans cette saison, l’on n’a guère le choix des routes ; il faut prendre celle que la neige, l’inondation ou les voleurs n’ont pas envahie. »


    Mes recherches sur les paysages dans le "Voyage en Orient" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."

    http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-jacques-coytte-p-1283.html

    Importance de routes