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Catégories : Les polars

Poulets au vinaigre

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BRUNO CORTY.
 Publié le 29 mars 2007
Actualisé le 29 mars 2007 : 12h46
Mordu du polar, Claude Chabrol a adapté des romans signés Simenon, Manchette, McBain et Rendell.
Hermann J. Knippertz/ AP.

À l'occasion du festival Quais du polar, à Lyon, découvrons avec Claude Chabrol la nouvelle vague d'auteurs qui s'imposent aujourd'hui dans cette littérature de genre.

DEPUIS presque un demi-siècle, Claude Chabrol est un mordu de polar. Les deux tiers de sa filmographie, qui compte une bonne soixantaine de titres (cinéma et télévision), d'À double tour (1959) au tout dernier, La Fille coupée en deux (qui sortira en salle à l'automne 2007), relèvent du genre. Simenon, Frédéric Dard, Patricia Highsmith, Ruth Rendell, Ed McBain, Manchette sont quelques-uns des grands qu'il a adaptés. « J'aime toutes les catégories du polar, nous confiait-il récemment. L'atmosphère»série noire* est la plus facile à rendre visuellement ; le suspense et l'énigme sont beaucoup moins simples. » Une passion qui remonte à l'enfance : « J'ai eu la chance formidable que mon premier roman policier, à neuf ans, soit Le Crime du golf d'Agatha Christie. Après, je n'ai plus arrêté d'en lire. Ensuite, il y a eu les films policiers. Après-guerre, j'ai vu Nick, gentleman détective sur un scénario de Hammett. Et il y a eu Hitchcock, bien sûr... »
À l'éternelle question de savoir qui du cinéma ou de la littérature a le plus influencé l'autre, Chabrol répond sans hésiter : « Le bon cinéma policier est né de la littérature. Pour ça, les Américains ont été formidables. La littérature comportementale des Dashiell Hammett, James Cain était tellement visuelle que le cinéma ne pouvait que s'en inspirer. »
En France, dans les années 1950 et 1960, tourner un film policier était un peu le passage obligé pour tout débutant : « Les producteurs étaient prudents. Ils se disaient que même un film merdeux pouvait s'en sortir grâce à une petite intrigue. Le spectateur ne devait pas trop s'ennuyer. Pour autant, je récuse l'idée qu'il est simple de faire un bon polar. Comme une bonne comédie, d'ailleurs. Essayez d'adapter Simenon, ses flots de pensée, ses flash-back ou les intrigues d'Ellroy, et vous comprendrez pourquoi les gens qui méprisent le polar sont des rigolos. »
Ce lecteur passionné qui est aussi éditeur à ses heures (on lui doit quelques titres ou auteurs oubliés chez Rivages, notamment le superbe Tonneau, de F. W. Crofts) distribue, sans barguigner, bons points et mauvaises notes aux auteurs du moment.
Si sa préférée est, de loin, Fred Vargas (« C'est tout de même mieux que Patricia Cornwell ! »), Jean-Hugues Oppel, à qui il a rendu hommage dans L'Ivresse du pouvoir en filmant la couverture de French Tabloïds, et Pascal Dessaint, dont il soutient le nouveau roman, Cruelles natures, comme l'oeuvre d'un styliste tendance Manchette, lui plaisent bien. Tout comme le fantasque Italien Andreas Pinketts, dont il parle sans arrêt. En revanche le réalisateur n'est pas captivé par Jean-Christophe Grangé et ses émules : « C'est le Cobain français » s'écrie-t-il. Ce qui n'est pas un compliment dans sa bouche quand on sait qu'il dit du même Cobain : « C'est Mary Higgins Clark au féminin ! » À soixante-seize ans, Claude Chabrol a toujours l'oeil sur le viseur !

Commentaires

  • Sans transition, je dirais que la culture polar de Chabrol plus la prestation de Jean Poiret ont donné deux films cultissimes : Poulet au vinaigre et Inspecteur Lavardin. Je ne me lasse pas de les revoir, à mes yeux, ce sont les deux meilleurs policiers de l'auteur des Biches...

  • J'ai l'impression que tu penses comme moi que les polars ne sont pas des sous-livres....

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