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"Le petit prince" d'Antoine de Saint-Exupéry(5e)

Le Petit Prince, roman publié pour la première fois en 1943 aux Editions Reynal & Hitchcock en français et en anglais, puis en 1946 aux Editions Gallimard.

" Lorsque j'avais six ans j'ai vu, une fois, une magnifique image, dans un livre sur la forêt vierge qui s'appelait Histoires vécues. Ca représentait un serpent boa qui avalait un fauve. Voilà la copie du dessin. On disait dans le livre "Les serpents boas avalent leur proie toute entière, sans la mâcher. Ensuite ils ne peuvent plus bouger et ils dorment pendant les six mois de leur digestion". "

 Le rôle de l'enfant est d'instruire le narrateur. Il lui apprend de fait beaucoup de choses, mais deux aspects introduisent souplesse et profondeur. D'abord le Petit Prince n'est pas un petit docte de l'enfance qui dispenserait mécaniquement des leçons. Il est, au contraire, fermé sur lui-même, plein de réserves et de réticences. S'il enseigne, c'est à l'occasion et peu à peu. Narrateur et lecteur ont fort à faire pour combler les vides, imaginer ce que l'enfant ne fit pas. Moteur quasi policier du récit, mais qui tient avant tout à l'étrange personnalité du jeune héros. Ce dernier, par ailleurs, qui sait, semble-t-il, tant de choses qu'il ne dit pas, est lui-même, sinon ignorant, du moins quelqu'un qui a besoin d'apprendre et de recevoir des leçons. Les fleurs de la Terre et, surtout, le Renard les lui donneront.

" Si clair que soit le personnage en apparence, Saint-Exupéry, par l'importance donnée à la voix et le rôle contradictoire qu'il fait jouer à son héros, rend ce dernier à sa manière subtil et difficile à saisir, d'autant que ses rapports avec la Rose sont eux aussi empreints d'ambiguïté. Rose, Serpent, Renard nous font quitter, mais à peine, le monde humain pour celui, symbolique et habituel au conte comme à la fable, d'une autre où plantes et animaux parlent et jouent à ressembler aux hommes. [.]

" La supériorité de l'enfant en tant que proche de la nature est un discours romantique à la Rousseau : telle est l'idée à laquelle on songe spontanément pour Le Petit Prince. Saint-Exupéry est beaucoup plus ambigu en fait et, passé le charme de la petite tête blonde le doute grandit encore. Enfant par l'apparence, son personnage, par les expériences qu'il fait, n'a pas d'âge. Il est plus proche du seigneur berbère de Citadelle que de n'importe quel Petit Poucet. Le monde, les objets, le cadre qui l'entourent n'ont rien de spécifiquement enfantin. Il est proposition adulte habillée en enfant. Léon Werth, comme le dit la dédicace, n'était plus un enfant. Bien avant de songer à écrire ce récit, Saint-Exupéry en a sans doute donné la clé lorsqu'il écrivait à Rinette : "Peut-être je serai mélancolique à cause de l'enfant que j'étais " "

Michel Autrand, extrait de la notice du Petit Prince, Pléiade, pp. 1351-1354.

En savoir plus sur le site officiel:

http://www.antoinedesaintexupery.com/

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