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Catégories : CELLES QUE J'AIME, L'érotisme

Sylvia Kristel, l'héroïne d'Emmanuelle, est morte

Par Bertrand Guyard Mis à jour le 18/10/2012 à 18:23 | publié le 18/10/2012 à 15:38
L'actrice hollandaise, devenue star planétaire, fera tout pour essayer d'effacer son image sulfureuse. (AFP)
L'actrice hollandaise, devenue star planétaire, fera tout pour essayer d'effacer son image sulfureuse. (AFP) Crédits photo : -/AFP

La santé de Sylvia Kristel était fragile. Le 2 juillet dernier, la comédienne avait déjà été hospitalisée après avoir été victime d'un accident vasculaire cérébral. À l'époque, son fils avait rassuré le grand public en déclarant: «Je souhaite pouvoir dire qu'il y a encore de l'espoir pour une récupération rapide.» Il n'avait pourtant pas voulu révéler l'état de santé réel de sa mère, en dévoilant son cancer.

La carrière de Sylvia Kristel pourrait artificiellement se réduire à un prénom, Emmanuelle. Au début des années 1970, l'érotisme cru, après Mai 68, après les mouvements féministes, commence à envahir le grand écran. La beauté de Sylvia Kristel, à la fois provocante et évanescente, mélange naturel de soufre et d'ingénuité, fera de la série des films Emmanuelle - elle en tournera quatre - l'icône du cinéma érotique. Le grand public, peu habitué encore à la bestialité du X - Le journal du hard de Canal+ n'avait pas encore vulgarisé le genre - découvre alors un septième art sulfureux, qui pousse les adeptes d'Eros à la frontière de la pornographie. En réalité, la réalisation de Just Jaeckin était surtout très suggestive et ses scénarios simplissimes à l'excès. Mais Sylvia Kristel, magnifique de sensualité, assise à moitié dénudée sur fauteuil en osier, devient le symbole d'une société qui s'affranchit.

Un rôle difficile à vivre

L'actrice hollandaise, devenue star planétaire, fera tout pour essayer d'effacer cette image sulfureuse. Mais l'étiquette est trop forte. Les réalisateurs continueront à exploiter le filon. Son mentor, Just Jaeckin, encore lui, la transforma en Constance Chatterley dans son adaptation du roman de D.H Lawrence, l'amant de lady Chatterley. En 1981, dans Leçons très particulières, une comédie érotique, elle joue la séductrice trentenaire d'un adolescent tout juste pubère . Roger Vadim lui offre un joli rôle à contre-emploi, dans La Femme fidèle. Elle joue aussi au côté d'Alain Delon, dans Airport 80. La critique est parfois élogieuse, mais rien y fait: la réputation d'Emmanuelle est poisseuse. La comédienne n'arrive pas à faire oublier le sex-symbol.

VIDÉO INA - Sur le tournage du film de Roger Vadim, La Femme fidèle :

Déçue par le cinéma qui ne sait pas lui proposer autre chose que des nanars érotiques, Sylvia Kristel devient dépressive. En 2006, elle rend publique sa lente descente aux enfers. Dans son livre Nue, elle dévoile sa dépendance à l'alcool et à la drogue. Le malheur attirant souvent le malheur, sa vie affective est tragiquement marquée, en 2004, par la disparition brutale de son compagnon, Freddy de Vree, un peintre hollandais de renom. En 2002 et 2004, elle fait face à deux cancers, du poumon et de la gorge.

Sylvia Kristel n'a pas eu la carrière qu'elle méritait. Prisonnière, malgré elle, d'un rôle emblématique, Emmanuelle, cette femme distinguée, belle - trop belle peut-être -, intelligente (enfant, elle avait sauté quatre classes), a mené sa carrière et sa vie à contre-emploi.

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Par Bertrand Guyard

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