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Catégories : Mes paysages de Nerval et Baudelaire

Un chercheur sur la piste de la vraie Joconde

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Le chercheur Silvano Vinceti (debout) et son équipe ont ouvert vendredi un tombeau de la crypte de la basilique de Florence pour identifier le modèle de<i>La Joconde</i>.

Le chercheur Silvano Vinceti (debout) et son équipe ont ouvert vendredi un tombeau de la crypte de la basilique de Florence pour identifier le modèle deLa Joconde. Crédits photo : © Stefano Rellandini / Reuters/REUTERS

VIDÉO - Silvano Vinceti a ouvert vendredi un tombeau dans la crypte de la basilique de Florence, espérant identifier le modèle qui a servi à Léonard de Vinci pour peindre La Joconde. Une recherche critiquée chez les scientifiques.

C'est désormais une tradition, presque aussi ancrée que le Palio à Sienne ou la Pâque à Rome. Chaque été, le pseudo-chercheur Silvano Vinceti y va de sa pseudo-découverte, de préférence sous les caméras. Dernière en date: sonder la crypte bien connue de la basilique de Florence - la Santissima Annunziata - dans l'espoir d'identifier le modèle de La Joconde . On sait que Léonard de Vinci est bien parti d'un modèle précis, à savoir Lisa Gherardini, qui était la jeune épouse du commanditaire, Francesco di Bartolomeo del Giocondo, un marchand de soie. Mais le maître toscan a gardé et retravaillé le portrait durant des années et jusqu'à sa mort en France, pour aboutir à une figure idéale. Celle de la Femme, de la Beauté, de l'idéal humain en harmonie avec la nature.

L'hypothèse de Vinceti est de trouver les ossements des descendants des Giocondo et de les comparer avec ceux de huit squelettes exhumés l'année dernière dans le couvent Sant'Orsola, toujours à Florence. C'est dans cette église en effet que reposerait Mona Lisa. Trois des squelettes font actuellement l'objet d'une datation au carbone 14 à l'université de Bologne. Il faut d'abord établir s'ils remontent bien à la Renaissance, autour des années 1500, lorsque Leonardo a commencé l'exécution de son célèbre panneau, aujourd'hui gloire absolue du Louvre.

 

Ensuite, si les résultats concordent, l'ADN pourrait parler. Celui d'une éventuelle Mona Lisa pourrait être rapproché de celui de son fils inhumé sous la Santissima Annunziata. Si tel était le cas, le crâne de la défunte décédée vers 1542 pourrait servir à une reconstruction virtuelle, par images de synthèse, du visage véritable. On pourrait se faire une idée précise de la dame à l'origine d'une première idée de tableau, lequel serait devenu par la suite La Joconde. Ouf!

Une recherche plus sensationnelle qu'utile

Cette recherche alambiquée, qui a un but plus sensationnel qu'utile, est dénoncée par nombre de scientifiques. L'historien de l'art Tomaso Montanari a précisé que «des centaines, sinon des milliers» de femmes sont enterrées à Sant'Orsola. La presse italienne ne se fait pas faute de rappeler le curriculum vitae de Vinceti. L'homme est un ancien présentateur de télévision qui, depuis quelques années, s'est autoproclamé détective et historien. Il a déjà trouvé des traces d'arsenic sur les os de Pic de La Mirandole et soutient que ce dernier a été empoisonné. Il a travaillé sur la reconstitution par ordinateur du visage de Dante à partir de mesures prises sur le masque mortuaire du poète. Il s'est penché sur le crâne de Pétrarque pour découvrir qu'il aurait appartenu à une jeune fille. En 2010 il était sûr «à 90 %» d'avoir identifié les restes du Caravage. Manquent tout de même dix pour cent.

Son rêve serait de passer au crible les restes de Léonard, enterré au château d'Amboise. Enfin, il aimerait prouver que La Joconde ne serait pas le portrait d'une dame, mais celui d'un jeune apprenti du maître aux penchants homosexuels avérés. Vinceti a publiquement soutenu avoir repéré les lettres L et S en minuscule dans les yeux de La Joconde. Il voit dans ce qui n'est que de simples micro-craquelures un indice sérieux: les initiales de Leonardo et de Salai, l'amant supposé du peintre… En dépit de cette avalanche d'élucubrations, l'autorisation a été donnée. Vendredi, un géologue a pu pénétrer dans la crypte.

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