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La légende Van Gogh revue en sept retouches

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Le Van Gogh Museum a rouvert depuis le 1er mai 2013, après sept mois de chantier.

Le Van Gogh Museum a rouvert depuis le 1er mai 2013, après sept mois de chantier. Crédits photo : Vincent Jannink/ASSOCIATED PRESS

Au Van Gogh Museum, à Amsterdam, une exposition consacrée à l'artiste apporte de nouveaux éclairages sur le peintre et sa technique.

• Un copieur acharné

Van Gogh n'a pas copié de gravures pédagogiques que durant sa période d'apprentissage. Quelques semaines avant de mourir, il avait entamé la reproduction des soixante lithographies de nus masculins compris dans les Exer­cices au fusain de Charles Bargue. «Cela console», confiait-il à son frère Théo, comme s'il souhaitait repartir de zéro. Ces cours, il les avait déjà pourtant intégralement travaillés à quatre reprises, de 1880 à 1881. Par ailleurs, sa collection d'illustrations à copier a fini par dépasser les 1500 feuilles, sans compter les estampes japonaises (au moins 450 réunies avec Théo). Les planches proviennent souvent de magazines. À ses débuts, Van Gogh s'imaginait d'abord en illustrateur.

• Un étudiant indocile

Il a fini 25e et dernier au premier concours qu'il passe après un mois d'étude à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. À l'examen de fin de session de celle d'Anvers, il est renvoyé au cours de base. Il n'est pas mauvais mais il ne prise guère le dessin d'après les plâtres. Surtout il n'aime pas commencer par le contour. Il cherche d'abord le volume général et l'expressivité, comme le préconisait Léonard de Vinci.

• Des techniques multiples

Si elles sont motivées par le manque de moyens, les techniques de l'artiste se révèlent multiples et finissent toutes par être parfaitement maîtrisées, excepté la lithographie, quasi absente. Impressionné par le chemin à accomplir pour être un peintre digne de ce qu'il imagine, Van Gogh attendra 1883 pour acquérir un chevalet. Par la suite, si la toile manque, il emploiera tout ce qui lui tombe sous la main, nappe à carreaux ou serviette rayée. Si ce sont les pigments ou les tubes, les brosses plates en soie de porc ou encore les fins pinceaux en poil de martre qui font défaut, il repasse au dessin, la pratique des premières années. Encres à la plume ou au roseau, craies noires ou de couleur (surtout celles, brutes, dite de mon­tagne), fusains, crayons (de préférence celui du charpentier dont la mine rectangulaire permet des traits fins ou épais selon qu'on le tourne)… Pour fixer la poudre et éviter que la feuille ne brille trop, il renverse un verre de lait dessus et fait sécher.

• Des matériaux qui s'altèrent

L'usage de certaines encres et huiles a eu des conséquences néfastes. Le Van Gogh Museum s'honore en pointant ce qu'on cache d'habitude: des traits qui se sont quasiment effacés, des couleurs qui ont passé, cela dès la première décennie. Ainsi, le rouge à l'extrémité de plusieurs pétales de Vase avec iris (Van Gogh Museum), certains jaunes dans les Tournesols de la National Gallery ou le violet de La Chambre à coucher (Van Gogh Museum). Ce dernier a viré au bleu clair, abîmant l'harmonie chromatique. Une reconstitution virtuelle montre l'énorme différence. «Depuis, les œuvres sont stables», rassure le conservateur.

• Des modèles rares

Un nu féminin académique, raris­sime, a été repéré dans la couche sous-jacente d'une huile, Vase avec bleuets et coquelicots (1886), appartenant à la Fondation Triton, cette collection qui a récemment défrayé la chronique pour avoir été victime d'un vol au Kunsthal de Rotterdam. D'une manière générale, le nu, et même le modèle habillé, est difficile à trouver pour un Van Gogh désargenté et plongé dans le milieu des petites gens. Lorsqu'il en déniche un, il pose endimanché. Or Van Gogh cherche l'attitude naturelle. D'où la solution de l'autoportrait: au moins vingt-cinq ont été réalisés rien que dans la période parisienne. Il y en a même un qui se cache sous la Vue de l'appartement de Théo (1887).

• Des recettes originales

L'exposition présente une boîte en ­laque contenant seize pelotes de laine. Van Gogh testait ainsi ses combinaisons de couleurs, à la manière des tapisseries des Gobelins, dirigées par le chimiste Chevreul, l'auteur, très suivi alors, de la Loi du contraste simultané des couleurs. Ou encore, à la manière de Delacroix. Van Gogh conserve aussi des habits et des outils, accessoires pour ses scènes paysannes commencées à l'extérieur et complétées en atelier. Il collecte aussi les nids d'oiseaux, des mousses, des sabots…

• Un acharné du plein air

Les analyses font souvent apparaître dans ses peintures la présence de grains de sable, d'herbe ou de petits fragments de feuilles. Van Gogh travaillait dehors, même par grand vent. Alors, il attachait son chevalet à des piquets de fer enfoncés dans le sol. Pour le dessin il avait fait confectionner un passe-partout «couleur noyer, avec les bords intérieurs en noir». Ainsi, il pouvait maintenir ses feuilles et préjuger de l'effet de son travail lorsqu'il serait encadré.

«Van Gogh à l'œuvre»,  jusqu'au 12 janvier, Van Gogh Museum. Tél.: + 31 (0) 20 570 52 00. www.vangoghmuseum.nl

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