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De Vire, le PDG de Guy Degrenne fait rayonner les arts de la table dans le monde entier.

Thierry Villotte ressuscite le « cancre » bas-normand

Par Philippe Legueltel | 16/08 | 06:00
 

 

Près de Vire, Thierry Villotte se plaît à observer les passionnés sauter à l'élastique du viaduc de Souleuvre.
Près de Vire, Thierry Villotte se plaît à observer les passionnés sauter à l'élastique du viaduc de Souleuvre.

Son parcours

Assiettes, couverts et verres sont devenus son quotidien. A la tête de Guy Degrenne depuis octobre 2008, cet ancien élève de Sup de Co Paris, passé par Andersen Consulting et la Compagnie de Navigation Mixte aux côtés de Marc Fournier, a commencé dans l'entreprise comme directeur financier en 2003. Cinq ans après, il succède à Patrick Roure, révoqué par les actionnaires. Patron d'une entreprise cotée, il fait la navette entre Paris et le bocage Normand. « J'y passe la moitié de ma vie. J'ai appris à aimer la ville et sa campagne », affirme-t-il. Plus habitué aux chiffres et aux bilans, mais fin stratège, il dépoussière l'entreprise depuis cinq ans. Ses produits sont désormais présents chez un chef étoilé sur deux. Sa dernière trouvaille ? Un service rouge vif, très tendance et des produits plus design afin de restaurer l'image de la marque. « Depuis deux ans, nous menons un gros travail pour occuper notre place dans le haut de gamme », ajoute-t-il, persuadé qu'il existe un réel affect autour de sa marque malgré toutes les vicissitudes. Célèbre à jamais, depuis 1978, par la fameuse publicité du cancre et du proviseur ( « Vous ne réussirez jamais dans la vie M. Guy Degrenne ! »), l'entreprise veut fêter dignement ses 65 ans et « ressusciter le cancre ». Ce qui sera fait sur Internet et les réseaux sociaux dès septembre. Des acteurs ont déjà fait le buzz dans les vitrines de ses magasins parisiens des 8 e et 9 e arrondissements et à Boulogne en mai dernier. Assis sur des chaises de jardin, ils mettaient l'accent sur le côté arty et innovant des nouvelles créations. A la rentrée, un défilé de mode lors du Salon professionnel Maison & objet devrait surprendre. Avec 1.000 salariés, dont 400 à Vire, Guy Degrenne réalise un chiffre d'affaires de 86 millions d'euros (80 millions d'euros en 2008).

Son influence

Sans être « Degrenne ville », Vire compte sur son territoire un « gros paquebot », selon les mots de son président, et le maintien de cette société de renommée internationale est vital pour la région. Côté emploi et finances locales, l'entreprise pèse lourdement avec ses 4 hectares de bâtiments couverts. Vice-président de l'Union des industries d'articles pour la table (Unitam), il a développé un relationnel très fort avec les grands chefs français. « C'est le poumon de notre activité. Tous nos produits sont dessinés avec eux. Nous partons du principe que si c'est bon pour eux, c'est bon pour les consommateurs. » La vente aux professionnels de l'hôtellerie et de la restauration est une vraie fierté pour Thierry Villotte, avec 30 % de croissance.

Son restaurant

Le Manoir de la Pommeraie, à Roullours (Calvados), aux portes de Vire. Le groupe y fait tous ses déjeuners. L'endroit est réputé et l'accueil irréprochable. Dans un espace boisé, à quelques kilomètres du siège social de l'entreprise, ce manoir du XVIII siècle compte de nombreux adeptes.

Son conseil

Depuis cinq ans qu'il pratique le bocage virois, Thierry Villotte a appris à connaître le tissu local et le réseau de sous-traitants industriels qui travaillent le métal dans cette région. « Le réseau de ces entreprises est étonnant. Cela peut intéresser des industriels », affirme le chef d'entreprise qui a développé ce que les professionnels appellent l'« emboutissage profond ». Illustration de cette forte présence de l'industrie du métal avec le bol en acier inoxydable du célèbre robot ménager allemand Thermomix signé… Guy Degrenne, ce que n'hésite pas à mentionner le fabricant Vorwerk !

Son lieu

Près de Vire, il existe le viaduc de la Souleuvre, un endroit unique en Europe mais peu connu. A partir de cet ouvrage, signé Gustave Eiffel, on peut y réaliser des sauts à l'élastique impressionnants. « J'y suis allé pour cela mais, au dernier moment, je n'ai pas sauté », reconnaît-il sourire aux lèvres. L'endroit, géré par AJ Hackett, est très fréquenté par les passionnés venus de toute la France. A 60 mètres de haut, la plate-forme au-dessus de la rivière Souleuvre permet à ceux qui se lancent de toucher l'eau de la main.

Philippe Legueltel
 
 

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