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Catégories : CDI du Lycée Hôtelier Le Renouveau, MON TRAVAIL

L'apprentissage, première victime des coupes de dépenses de l'État

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Le nombre total de jeunes formés en alternance (en contrat d'apprentissage ou de professionnalisation) est tombé à 415.000 l'an passé. Crédit: Jean-Christophe Marmara/Le Figaro

Suite à une mise en demeure, je supprime cette photo

Le nombre d'entrées en contrat a baissé de 8% en 2013. Du jamais-vu depuis 2005.

Un gâchis! Alors que le gouvernement a fait de l'emploi sa priorité - Michel Sapin, le ministre du Travail, a encore mobilisé lundi les préfets sur ce sujet -, l'apprentissage est en perte de vitesse. Et pourtant, ce type de formation assure 70 % de débouchés… En 2013, à peine 273.100 jeunes sont entrés en contrat d'apprentissage, soit 8,1 % de moins qu'en 2012. Même en éliminant le premier semestre, qui a été perturbé par des changements de méthode, la baisse atteint 4,5 %. Du jamais-vu depuis 2005! Ces dernières années, le nombre d'apprentis était toujours en hausse, sauf en 2009 où il a reculé, au plus fort de la récession, de 3,4 %. La crise, qui dure depuis 2008, ne peut donc être la seule explication à la chute de 2013.

«Inquiets de la situation économique, les chefs d'entreprise hésitent à prendre des apprentis. Et, là-dessus, le gouvernement leur a envoyé un mauvais signal en restreignant les aides», condamne Jean-Eudes du Mesnil, le secrétaire général de la CGPME. L'exécutif a en effet décidé de réduire en 2014 de 20 % le budget de l'apprentissage en supprimant, dans les sociétés de plus de dix salariés, la prime à l'embauche de 1000 euros et en rabotant le crédit d'impôt lié à la présence d'apprentis. Quant aux employeurs qui ont recruté un apprenti en 2013, leur prime va diminuer au fil des deux années à venir de formation…

Obstacles pratiques

«Les régions ont aussi tendance à limiter leurs aides, alors que le gouvernement nous avait dit qu'elles prendraient le relais», renchérit Pierre Burban, le secrétaire général de l'UPA (artisans). Résultat, les chefs d'entreprise ont appuyé des deux pieds sur le frein dès la rentrée 2013. Le gouvernement a en fait préféré concentrer ses moyens l'année dernière sur les contrats aidés. «Contrairement à ses prédécesseurs, il n'a même pas lancé de campagne nationale de promotion de l'apprentissage», remarque Pierre Burban.

Et pourtant, l'objectif - fixé par François Hollande lui-même en juillet dernier - est officiellement d'atteindre les 500.000 jeunes formés en alternance (en contrat d'apprentissage ou de professionnalisation) en 2017. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le cru 2013, où leur nombre total est tombé à 415.000 à cause de la baisse des entrées, est de bien mauvais augure.

Tout se passe comme si le gouvernement se donnait un objectif purement virtuel. Au ministère du ­Travail, on récuse toutefois l'accusation, en soulignant que les coupes de 550 millions d'euros dans les aides ont été ciblées. «Nous menons une action de fond, en fléchant davantage la taxe d'apprentissage vers la formation des apprentis, en aménageant les conditions de rupture, en créant un CDI apprentis», ajoute-t-on rue de Grenelle.

Sauf que le développement de l'apprentissage est aussi bloqué par des normes rigides, que personne ne songe à lever. «Les apprentis ont souvent moins de 18 ans. Or les mineurs n'ont plus le droit d'accéder aux machines dites dangereuses, sauf autorisation de l'inspection du travail. Dans notre métier de la menuiserie industrielle, c'est rédhibitoire!», témoigne Jean-Paul Renault, directeur de production chez Pasquet Menuiseries en Ille-et-Vilaine.

Autre problème: une application trop restrictive des horaires de travail. «Dans le bâtiment, les chantiers sont parfois éloignés. Si l'apprenti se déplace avec l'équipe, il peut dépasser, à cause des trajets, son temps strict de travail», raconte Jean-Eudes du Mesnil. Qui note que les Allemands ont résolu ce problème en abaissant à 16 ans l'âge du permis de conduire. «Il y a aussi des progrès à faire pour aider les apprentis à se loger», ajoute Pierre Burban. Autant de réformes de bon sens qui ne coûteraient rien ou peu aux finances publiques, pour un bénéfice maximal en termes d'emploi des jeunes…

 
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Journaliste au Figaro, je suis l'évolution de la fiscalité, les finances des collectivités locales et la fonction publique.

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