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Catégories : CDI du Lycée Hôtelier Le Renouveau, MON TRAVAIL

L'art fait ventre

Gilles Barbier, Habiter la viande crue, 2013
Technique mixte Courtesy galerie G.-P. & N. Vallois © Adagp, Paris, 2014

Pour sa deuxième exposition en résidence au Musée du Montparnasse, L’Adresse Musée de La Poste présente du 3 juin au 20 septembre une exposition / performances qu’elle “mijote” depuis cinq ans.

Si la nourriture est essentielle à l’homme, elle est cependant plus qu’un acte de survie. En mangeant, l’homme incorpore de l’imaginaire et s’approprie les vertus des aliments qu’il ingère. Depuis la Renaissance, la cuisine, dans son sens le plus large, est devenue un véritable sujet de création. La puissance symbolique qui accompagne la nourriture dans toutes les cultures se fait parfois dans l’art contemporain au profit d’une réflexion critique de notre civilisation.

L’exposition à la fois sérieuse dans son questionnement et festive dans sa démonstration, réunit des artistes contemporains français et étrangers dont les peintures, installations, vidéos montrent à quel point la nourriture et l’art de consommer sont des sujets esthétiques. Des banquets/performances réalisés avec la complicité, ou par, des artistes et des chefs-cuisiniers et une création chorégraphique complètent et enrichissent l’exposition.

Les artistes présentés dans l’exposition ont de la cuisine des perceptions diverses. Winshluss, Martine Camillieri, Mathilde de L’Ecotais, dénoncent avec ironie et force les aberrations agro-industrielles, l’hyperconsommation ou la malbouffe. Roseline Delacour, depuis 15 ans, photographie la réalité des SDF leur rendant une identité.

L’art ici fait ventre creux. Ce qui n’est pas le cas avec la série La recette du festin de Gilles Barbier où de pantagruéliques natures mortes, dans la plus pure tradition, déployées sur différents supports, donnent à voir une profusion d’aliments. La nature morte est également à l’honneur avec Pedro Diego Alvarado dont la toile saturée de bananes vertes et mûres à la limite du pourrissement, laisse sourdre une inquiétude.

Stéphane Soulié n’est pas en reste puisqu’il introduit le temps d’une façon plus optimiste, donnant à voir la décomposition de ses natures mortes et leur recomposition. Olga Kisseleva continue le genre, chargeant ses compositions constituées de marchandises dérobées des fantasmes de l’autre. Brigitte de Malau travaille en scrutant la dimension onirique, imaginaire et sensible de la nourriture. Laurent Duthion, toujours à la lisière de l’art et de la science, titille nos sens et laisse l’imaginaire du visiteur s’imprégner des odeurs diffusées par ses masques olfactifs. Bevis Martin & Charlie Youle en exposant des denrées en céramique dans leur Pyramide alimentaire figent des éléments de la vie quotidienne Pilar Albarracín, affirme violemment son féminisme Joëlle de la Casinière, quant à elle, filme deux Japonais en train de lire des fragments de l’Empire des signes de Barthes, qui célèbre le raffinement, la créativité de la cuisine japonaise.

 

Artistes de l’exposition

Pilar Albarracín
Pedro Diego Alvarado
Gilles Barbier
Martine Camillieri
Cizo
Roseline Delacour
Laurent Duthion
Felder
Olga Kisseleva
Joëlle de La Casinière
Mathilde de L’Ecotais
Brigitte de Malau
Bevis Martin & Charlie Youle
Stéphane Soulié
Daniel Spoerri
Winshluss

Commissariat
Josette Rasle

Commissaire de l’exposition
Attachée au Musée de La Poste depuis 2004, Josette Rasle a assuré le commissariat de bon nombre d’expositions artistiques du musée, entre autres : “Hervé Télémaque, du coq à l’âne” (2005), “Chaissac, homme de lettres” (2006), “Avec le facteur Cheval” (2007), “Charles Lapicque, rétrospective” (2008), “Aragon et l’art moderne” (2010), “Nils-Udo, Nature” (2012), “Gleizes et Metzinger” (2012)… Elle a été co-commissaire de l’exposition itinérante “Chaissac et Dubuffet, entre plume et pinceau”. Elle est co-éditrice de la correspondance “Chaissac-Dubuffet”, éditions Gallimard (2013) et de la correspondance “Chaissac-Paulhan”, éditions Claire Paulhan (2013).

 

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