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Catégories : CELLES QUE J'AIME, Des femmes comme je les aime

Mais qui était Cléopâtre ?

 

Signature : Dominique Blanc - 11 juin 2014
 
Giovan Francesco Guerrieri, Le Suicide de Cléopâtre, vers 1630, huile sur toile, 58 x 70 cm (Fano, Fondation Casa di Risparmio)

Giovan Francesco Guerrieri, Le Suicide de Cléopâtre, vers 1630, huile sur toile, 58 x 70 cm (Fano, Fondation Casa di Risparmio).

 

 

Elle se voulut Cléopâtre-Isis, « divine mère des rois, éternellement jeune et bienfaisante », mais pour Rome elle n’était que la « regina meretrix », la prostituée couronnée. Dans cet écart s’est forgée la légende de Cléopâtre VII, restituée à la Pinacothèque de Paris.

À Paris, plus de deux mille ans après leur disparition, Auguste et Cléopâtre se font face à nouveau : à l'occasion d'une exposition, lui au Grand Palais, elle à la Pinacothèque de Paris. Pour le premier empereur de Rome, la démonstration de sa grandeur à travers le modèle architectural et urbain qu'il fit diffuser dans tout l'empire, articulé autour des images de sa personne et de sa famille. Pour la dernière souveraine antique à régner sur une Égypte indépendante, l'évocation d'un pays divisé, partagé entre l'élite dirigeante grecque de la cour d'Alexandrie, cultivée et dispendieuse, et une population autochtone restée fidèle à ses traditions et à ses dieux mais plongée, à l'époque de Cléopâtre (69-30 avant notre ère), dans une misère et une insécurité absolues. À l'aune de la postérité, cependant, les rôles se sont inversés. Ayant trop veillé, peut-être, à verrouiller son image, le vainqueur de la reine d'Égypte n'a pas suscité de légende posthume. Elle, au contraire, n'a cessé de nourrir les fantasmes les plus opposés, nés pour l'essentiel des cabales insensées imaginées par le Romain pour la discréditer. Entachés pour certains de partialité politique, voire du soupçon de complaisance envers Auguste, les textes de Cicéron, Strabon, Horace, Properce, Pline, Plutarque ou Dion Cassius sont quasiment les seuls témoignages dont on dispose à son propos. En Égypte même, peu de traces, écrites ou sculptées, ont subsisté de ses vingt ans de règne, susceptibles d'alimenter le mythe dont elle devait faire l'objet : aux yeux des Égyptiens ses contemporains, Cléopâtre VII, ultime descendante de la dynastie grecque des Lagides (ou des Ptolémées) - initiée en 332 avant notre ère par Ptolémée, fils de Lagos, un cousin éloigné d'Alexandre - ne paraît pas avoir été une figure historique de première importance. Les volets de l'exposition « Le mythe Cléopâtre » consacrés à l'égyptomanie dans l'Italie des premiers siècles de notre ère, puis à la fulgurante faveur que les épisodes, réels ou inventés, de sa « biographie » ont suscitée ensuite dans la peinture, la littérature ou le théâtre, attestent que quelque chose s'est joué en Occident autour de cette figure qui dépasse largement les circonstances factuelles de son existence ou même sa personnalité, si exceptionnelle qu'elle ait pu être.

Lire la suite dans le Magazine Connaissance des Arts juin 2014

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