En réalité, les cinq amies se sont vu proposer un ananas rempli de rhum au pavillon de Tahiti. Leurs attitudes témoignent donc de cet après-midi trop arrosé ! Si bien qu’elles n’aperçoivent pas l’inconnu qui s’approche...
Cet inconnu, c’est le photographe Garry Winogrand ! Il réalise un cliché à leur insu. Et ce n’est que quelques années plus tard, lors d’une exposition, que les filles découvriront cette photographie !

À l’époque, Winogrand a pour habitude d’arpenter les rues de New York armé de son appareil photo. Il n’a alors qu’une obsession : réaliser le plus de photos possible de l’ambiance de cette Amérique d’après-guerre. Le photographe guette les petits instants de la vie des New-Yorkais : "Parfois, c’est comme si le monde entier était une scène pour laquelle j’ai acheté un ticket."

Et ces demoiselles reflètent bien le vent de liberté de l’époque : le mouvement en faveur des droits des femmes ou celui des Droits Civiques en faveur des Noirs-américains prennent de l’ampleur.

Winogrand gagne peu à peu en renommée, tout comme son cliché. En 2013, le Metropolitan Museum of Art de New-York consacre une rétrospective à l’artiste. La photographie est alors publiée dans la presse. Or la plupart des amies se sont depuis perdues de vue. Amusées, chacune se rend à l’exposition.
Et c’est ainsi que, près d’un demi-siècle plus tard, les "filles sur le banc", comme les appelle la femme de Winogrand, sont à nouveau réunies.

Pour en savoir plus :

Un article sur le regard photographique de Garry Winogrand

La rétrospective « Garry Winogrand » est à retrouver au Jeu de Paume jusqu’au 8 février.
Voir le portrait filmé de l'exposition

L'entrée est gratuite aux expositions et au cinéma pour les étudiants et les moins de 26 ans, le dernier mardi de chaque mois.
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Pour recommander cet Artips :

Tod Papageorge, ami de Garry Winogrand, commente trois images de l'exposition, qu’il considère comme emblématiques.