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Les tensions entre les États-Unis et le Venezuela | Classé sans suite | « Du coup »

Dans Brief.me ce week-end, on s’intéresse aux tensions qui marquent les relations entre les États-Unis et le Venezuela depuis plus de 20 ans. Après un tour des actualités essentielles de la semaine, on vous explique ce qu’est le classement sans suite et en quoi il se distingue du non-lieu. La rédaction vous propose aussi trois contenus qui méritent un clic.

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Cette édition de Brief.me a été préparée avec soin par Mathilde Belin, Céline Boff et Cécile David.

À l’occasion de nos 10 ans, nous vous avons offert Brief.me cette semaine.

Brief.me est le fruit d’un travail journalistique rigoureux, transparent et à l’écoute de ses lecteurs afin de vous permettre d’y voir clair dans l’actualité en seulement 7 minutes par jour.

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Les tensions entre les États-Unis et le Venezuela

Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a demandé dimanche dernier à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont son pays est membre, de l’aider à « mettre fin à cette agression qui se prépare avec de plus en plus de force », menée par les États-Unis. Ceux-ci ont bombardé depuis septembre plusieurs bateaux, utilisés selon eux par des narcotrafiquants, en mer des Caraïbes et dans le Pacifique oriental. L’exécutif américain a manifesté à plusieurs reprises son hostilité envers le régime de Nicolas Maduro.

À l’origine

Les États-Unis établissent des relations diplomatiques officielles en 1835 avec le Venezuela, qui a proclamé son indépendance de l’Espagne en 1811. En 1895, les États-Unis font pression sur le Royaume-Uni pour le contraindre à ouvrir le dialogue avec le Venezuela afin de résoudre un différend qui les oppose au sujet de la frontière avec la Guyane britannique voisine. Ils agissent en invoquant la doctrine Monroe, du nom du président américain James Monroe (1817-1825), selon laquelle les États-Unis considèrent toute ingérence d’une puissance européenne dans les affaires du continent américain comme un acte hostile envers eux. Cette doctrine est devenue « un principe fondamental de la politique étrangère américaine » et a soutenu « l’expansion des États-Unis sur le continent », relate le Bureau de l’Historien, un service du département d’État américain. Avec le début de l’exploitation des premiers gisements pétroliers dans les années 1920 au Venezuela, de nombreuses compagnies étrangères, notamment américaines, investissent dans ce secteur. Les États-Unis deviennent un des principaux partenaires commerciaux du Venezuela.

Les dates clés

 

1998

La rupture de la révolution bolivarienne

Militaire de formation, Hugo Chavez remporte l’élection présidentielle vénézuélienne de 1998 avec 56 % des suffrages, sur la base d’un programme qui promet de lutter contre la pauvreté et la corruption. Il va lancer un ensemble de réformes sociales et politiques, désignées sous le nom de « révolution bolivarienne » – du nom de Simon Bolivar, une figure de l’indépendantisme sud-américain –, visant une transformation de l’État. Son arrivée au pouvoir marque également une rupture dans les relations avec les États-Unis : le nouveau dirigeant vénézuélien a « voulu affirmer une souveraineté avec un discours anti-américain et anti-impérialiste », relate le chercheur Christophe Ventura dans une interview à Ouest-France en novembre. « Dès ce moment-là, les Américains ont considéré que le Venezuela caressait l’ambition de sortir de l’orbite de Washington », explique-t-il. La politique étrangère de Hugo Chavez se traduit par un renforcement des relations avec des pays d’Amérique latine, ainsi qu’avec la Russie, la Chine et l’Iran.

 

2002

Tentative de coup d’État

En 2002, Hugo Chavez est arrêté et détenu par des militaires putschistes. Ce coup d’État intervient dans un contexte de mouvement social contre le président, qui a donné lieu à des affrontements meurtriers. Pedro Carmona, qui dirige la principale fédération patronale, est nommé président par intérim et dissout l’Assemblée nationale. Les États-Unis reconnaissent alors « la mise en place d’un gouvernement de transition ». Des manifestants chavistes, ralliés par une partie de l’armée, protestent pour réclamer le retour de Hugo Chavez. Finalement, Pedro Carmona démissionne et Hugo Chavez revient au pouvoir, moins de deux jours après son renversement. Par la suite, le président vénézuélien accuse les États-Unis d’avoir soutenu le coup d’État, ce qu’ils nient. Ces derniers « ayant bâclé leur réponse diplomatique aux événements », « le coup d’État a contribué à la détérioration des relations » entre les deux pays, analyse le chercheur Richard Lapper dans une publication de 2005. Selon des documents déclassifiés en 2004, la CIA, l’une des agences de renseignement américaines, était au courant de la préparation du coup d’État.

 

2014

Des sanctions pour atteintes aux droits humains

Le Congrès (le Parlement américain) adopte en 2014 une loi sur la défense des droits humains au Venezuela. Le texte dénonce des atteintes à la démocratie et aux libertés fondamentales dans le pays et enjoint au président américain, Barack Obama, de prendre des sanctions. Ce vote intervient quelques mois après la répression meurtrière d’un vaste mouvement de contestation contre le régime chaviste de Nicolas Maduro, élu en 2013 après la mort de Hugo Chavez. En mars 2015, Barack Obama déclare que la situation au Venezuela « constitue une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale » et prend des sanctions contre plusieurs fonctionnaires vénézuéliens considérés responsables de ces atteintes. Le Venezuela connaît une crise économique, marquée par l’inflation et des pénuries, qui va s’aggraver et pousser de nombreux habitants à l’exil. « Au cours de ces années d’effondrement économique et démographique, Nicolas Maduro s’est maintenu au pouvoir au prix d’une évolution vers un régime autoritaire », explique le chercheur Thomas Posado dans un article de 2024.

 
 

2019

La présidence de Maduro déclarée illégitime

Le président américain, Donald Trump, annonce en 2019 qu’il reconnaît Juan Guaido, le président de l’Assemblée nationale du Venezuela, comme président par intérim du pays. Cette reconnaissance survient le jour de l’autoproclamation de ce dernier comme président, avec le soutien des députés vénézuéliens. Les États-Unis considèrent dès lors le régime de Nicolas Maduro comme illégitime. Il venait d’être investi pour un deuxième mandat, après avoir remporté la présidentielle de 2018, un scrutin considéré comme frauduleux par l’opposition, qui avait appelé au boycott. Plusieurs dizaines de pays, dont la France, reconnaissent en 2019 Juan Guaido comme président par intérim, contrairement aux pays alliés de Nicolas Maduro (Russie, Chine, Cuba, etc.). Soutenu par l’armée, il garde le contrôle du pays. En réaction à la décision américaine, Nicolas Maduro rompt les relations diplomatiques avec les États-Unis. Sa réélection en 2024 sera également contestée par l’opposition et plusieurs pays.

Le saviez-vous ?

50 millions de dollars de récompense

Les États-Unis offrent une récompense de 50 millions de dollars (environ 43 millions d’euros) pour toute information permettant l’arrestation de Nicolas Maduro. Cette prime a été augmentée en août dernier, après avoir été fixée à 15 millions de dollars en 2020 puis à 25 millions en janvier. L’exécutif américain accuse le président vénézuélien d’être depuis plus de 10 ans à la tête d’un cartel qui achemine de la drogue aux États-Unis, le Cartel de los Soles, ce qu’il dément. Plusieurs experts mettent en doute l’existence de ce cartel organisé comme tel. Il s’agirait plutôt d’« un réseau informel de cellules au sein de l’armée » vénézuélienne impliquées « dans un large éventail d’activités criminelles », dont le trafic de drogue, explique InSight Crime, un centre de réflexion sur le crime organisé en Amérique latine.

Pour aller plus loin

Lire notre article de lundi sur les tensions entre les États-Unis et le Venezuela.

MÉDIAS

La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a réfuté mardi l’idée que l’exécutif comptait créer un « label destiné à la presse », répondant ainsi à une « polémique qui a fleuri ces derniers jours ». Plusieurs figures de droite et d’extrême droite ont accusé la présidence de vouloir créer une « labellisation des médias », voire un « ministère de la Vérité ». Le 19 novembre, Emmanuel Macron s’était dit favorable à la mise en place d’une « labellisation faite par des professionnels » pour lutter contre la désinformation.

Lire nos explications de mardi sur cette affaire.

ÉDUCATION SEXUELLE

Le tribunal administratif de Paris a estimé mardi que l’État avait « manqué à son obligation d’organiser les séances d’information et d’éducation à la sexualité » dans les établissements scolaires, prévues par une loi de 2001. Il l’a condamné à verser 1 euro symbolique à chacune des trois associations à l’origine des poursuites. Le tribunal a toutefois jugé que les nouveaux programmes adoptés en février avaient remédié à ce manque, bien que Le Planning familial, l’une des associations, dénonce des dysfonctionnements qui persistent.

Lire un article de 2024 sur les lacunes de l’éducation sexuelle.

GAZ RUSSE

Le Parlement européen et le Conseil de l’UE, qui rassemble les ministres des États membres en fonction du sujet concerné, ont trouvé mercredi un accord pour mettre fin aux importations de gaz naturel russe dans l’UE, qui doit désormais être adopté officiellement par ces deux instances. La mesure s’appliquera progressivement entre avril 2026 et novembre 2027, date à laquelle l’ensemble des importations de gaz russe seront interdites, sous peine de sanctions pour les opérateurs.

Lire nos explications de mercredi sur cette décision européenne.

FRANCE-ALGÉRIE

Une cour d’appel algérienne a condamné mercredi le journaliste français Christophe Gleizes à sept ans de prison pour apologie du terrorisme, confirmant la peine prononcée en première instance en juin. Collaborateur du magazine So Foot, il avait été arrêté en mai 2024 alors qu’il préparait un reportage. Jeudi, Emmanuel Macron a fait part de son « inquiétude » après cette condamnation. « Nous continuerons d’agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération », a-t-il ajouté.

Consulter notre panorama sur les relations entre la France et l’Algérie.

FRANCE-CHINE

Arrivé mercredi en Chine pour une visite d’État de trois jours, Emmanuel Macron a rencontré jeudi son homologue chinois, Xi Jinping. Il a appelé à renforcer la coopération économique entre les deux pays et à accroître les investissements chinois en France. Les deux chefs d’État ont signé un accord pour favoriser l’accès des produits français au marché chinois, en particulier dans le secteur de l’agroalimentaire (vin, porc, volaille, bœuf, etc.). Emmanuel Macron a également abordé la question de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

Lire notre article de jeudi sur les enjeux de cette visite.

NETFLIX

Les entreprises américaines Netflix et Warner Bros. Discovery ont annoncé hier avoir trouvé un accord selon lequel Netflix rachètera la société de production et de distribution Warner Bros., pour un montant d’environ 83 milliards de dollars (plus de 70 milliards d’euros). Le rachat inclut la plateforme de vidéo à la demande HBO Max et permet à Netflix d’acquérir les droits des films et séries des studios Warner Bros., tels que « Harry Potter » et « Game of Thrones ». L’opération pourra aboutir après l’approbation des autorités chargées du respect des règles de concurrence.

Lire nos explications d’hier sur ce rachat.

Classement sans suite

Pourquoi on en parle. Le parquet de Rennes a annoncé jeudi avoir classé sans suite l’affaire des violences commises par des gendarmes sur quatre manifestants gravement blessés lors d’une manifestation à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) contre le projet de construction de retenues d’eau agricoles, en mars 2023. Le procureur va en revanche ouvrir une information judiciaire et « poursuivre les investigations relatives aux tirs tendus » de grenades effectués par les gendarmes ce jour-là.

En quoi ça consiste. Le classement sans suite est prononcé par le procureur de la République à l’issue d’une enquête. Il signifie que le parquet a décidé de ne pas engager de poursuites pour les faits dénoncés. De multiples raisons peuvent être invoquées : absence d’infraction, preuves insuffisantes, auteur non identifié, etc., relate sur son blog l’avocat Valentin Simonnet. En somme, « il n’y a pas assez d’éléments pour nourrir une procédure pénale susceptible d’aboutir », résume-t-il. Lorsqu’une procédure pénale se poursuit, d’autres mesures permettent de mettre fin aux poursuites : c’est le cas du non-lieu, décidé par un juge d’instruction à l’issue d’une information judiciaire « s’il n’existe pas de charges suffisantes », explique sur son site le ministère de la Justice. Lors d’un procès pénal, la relaxe (prononcée par le tribunal correctionnel) et l’acquittement (par la cour criminelle ou la cour d’assises) signifient que la culpabilité du prévenu n’est pas établie.

Des paysages spectaculaires

Une « vallée de la lune », des « collines de chocolat », un « château en coton »… Le site AD Magazine a recensé dans un article illustré cinq lieux stupéfiants dans le monde façonnés par la nature. Le vent, l’érosion ou encore l’eau ont modelé au fil du temps ces paysages naturels de manière spectaculaire, voire artistique.

14 idées reçues sur le château de Versailles

Le château de Versailles a inspiré bien des légendes. L’historien Alexandre Maral revient dans un article sur le site Historia sur 14 idées reçues concernant le célèbre monument français. On y découvre comment Versailles a permis au roi de « domestiquer » la noblesse et la manière dont les meubles du château ont été bradés après la Révolution.

Pourquoi dit-on « du coup » ?

Est-ce que vous aussi, vous employez fréquemment l’expression « du coup » ? Dans une vidéo diffusée sur Instagram, la chaîne France Culture s’est intéressée à l’emploi de cette expression qui, loin d’être seulement un tic de langage, recouvre plusieurs fonctions, dont celle de réguler le discours oral. Et des marqueurs de discours, on en retrouve à d’autres époques.

Vous voilà « briefés » sur l’actu de la semaine. On vous souhaite de passer un bon week-end, du coup.

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