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mon cher Watson...

  • Catégories : La littérature

    Fabrice Bourland : surnaturel, mon cher Watson...

    LE MONDE DES LIVRES | 17.01.08 | 12h17  •  Mis à jour le 17.01.08 | 12h17
    Quoiqu'il paraisse dans la collection "Grands détectives", ce roman n'est pas un policier. Pourtant on y voit apparaître, sinon à proprement parler le fantôme de Sherlock Holmes, du moins son corps astral révélé par une séance de spiritisme. Heureux clin d'oeil : on n'ignore pas que le père du détective de Baker Street, Arthur Conan Doyle, s'est converti à la fin de sa vie à la cause spirite...

     


    Ce phénomène conduit une visiteuse de renom dans le cabinet de deux détectives originaires du Canada anglais, Andrew Singleton et James Trelawney, venus à Londres chercher le frisson de l'aventure. Une vague de criminalité sévit alors : la femme pressent un lien entre ces deux événements concomitants. L'enquête qu'elle demande aux deux jeunes détectives va les entraîner, une fois la surprenante identité du fantôme dévoilée sous l'influence d'un médium, dans une affaire qui mérite à tous égards le qualificatif de fantastique.

    Car la visiteuse n'est autre que Jean Conan Doyle, la seconde femme d'Arthur. Elle révèle aux deux limiers qu'avant de mourir son mari a prononcé une phrase énigmatique : "Le pensionnaire est sorti de sa boîte. Il faut absolument qu'il y retourne !"

    L'écrivain faisait-il allusion à sa créature, dont il avait jadis tenté de se débarrasser ? C'est ce que devra démêler Andrew Singleton, fils sceptique d'une sommité spirite, qui verra au cours de cette affaire vaciller ses certitudes les plus ancrées avant d'être entraîné dans un véritable cauchemar.

    Fabrice Bourland fait un usage érudit et très habile de la mythologie holmésienne - le lecteur verra même passer le docteur Watson ! - et plus encore de la biographie de Conan Doyle, qui délaissa les fastes de la déduction et de l'enquête pour vanter ceux de la communication avec les défunts. Il nous régale de surcroît d'un final inattendu et savoureux qui clôt véritablement en beauté cette première aventure d'un duo prometteur de "détectives de l'occulte" qu'on peut d'ores et déjà voir à l'oeuvre dans un second roman : Les Portes du sommeil.


    LE FANTÔME DE BAKER STREET de Fabrice Bourland. 10/18 "Grands détectives", 248 p., 6,90 €.