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Louise Bourgeois’ The Arch of Hysteria (1993) is well known for its subversion of the typical gendering of the hysteric, placing the curved, taut frame associated with Charcot’s Salpêtrière female patients into an unmistakeably male form.
Pierre Charly, apprenti cordier (peut-être d'origine italienne), né aux alentours de 1470, illettré au point de ne pas savoir signer, épouse Guillermette Decuchermois, sans doute âgée ; celle-ci est veuve depuis 1489 de Jacques Humbert, dit Labé (ou L'Abbé [forme la plus ancienne], l'Abé, Labbé, Labbyt), cordier installé rue de l'Arbre sec. Pierre reprend le surnom de Labé, qui est attaché au fonds. Il s'agit d'une raison sociale, et c'est bien ainsi que Louise l'utilisera, comme nom de plume.
Mort de Guillermette. Pierre Charly est alors propriétaire d'un atelier, d'une maison de trois étages et d'un vaste jardin sis rue de l'Arbre sec. Le couple ne semble pas avoir eu d'enfants.
1515
Pierre Charly épouse en seconde noces Étiennette (ou Estienne) Roybet, veuve Deschamps (alias Compagnon). Il en hérite une propriété, La Gella (« une maison tinailler, colombier, vignes, appelé de la Gela, contenant en vigne XX fosserés », Louise aimera cette propriété et c'est là que sera le jardin décrit par l'auteur des Louenges, mais ce sont ses frères qui en hériteront, de par la volonté de sa mère), et de deux maisons, l'une « tirant de saincte catherine à la porte Saint-Marcel », l'autre « joste le grand chemin de saint-Vincent à la croix Benoiste Gaignet ». La famille possède également une maison dans la « ruette tendant de l'Arbre Sec en rue Pizay », une autre dans la rue de l'Arbre sec et une demeure à Saint-Jean de Thurigneu.
Premiers écrits de Clément Marot. Naissance de Jean Goujon, sculpteur. Avènement de François Ier. Bataille de Marignan. Léonard de Vinci vient résider en France.
1519
Cortès au Mexique
1520
Lyon se veut la « Florence française ».
Naissance de Pernette du Guillet. Entrevue du Camp du Drap d'or entre François Ier et Henri VIII. Luther est condamné pour hérésie. La Sorbonne veut interdire l'étude du grec.
1521
Probable séjour d'Érasme à Lyon. Tour du monde de Magellan Excommunication de Luther Guillaume Budé dirige la Bibliothèque Royale.
1523-1524
Mort d'Étiennette, âgée au plus de 45 ans. Le couple a eu plusieurs enfants : Barthélémy, François, Mathieu, Claudine (religieuse ?) et très probablement Louise.
1520-1524
Naissance de Louise Labé, rue de L'Arbre-sec, au domaine de la Gella [le plus probable], ou à Parcieux-en-Dombes [sans doute pas], où la famille de sa mère avait une propriété, (à l'entour du domaine de la Grange blanche ?). Certains auteurs reculent sa date de naissance jusqu'en 1515, d'autres l'avancent à 1526. Si elle est née en 1524 ou avant elle est très probablement la fille d'Étiennette ; dans le cas contraire sa mère serait Antoinette [ce n'est sûrement pas le cas].
Traduction française de L'Éloge de la Folie d'Érasme
1524
Naissance de Joachim du Bellay Début de la construction du château de Chambord
1525
Pierre Charly épouse Antoinette Taillard, la [probablement jeune] fille d'un boucher (qui jouissaient d'une position sociale supérieure à celle des cordiers), qu'il semble avoir beaucoup aimée. Le couple aura deux enfants, Jeanne et Pierre II Charly, qui héritera du surnom de son père, Labé. Antoinette dictera son testament et mourra en 1571.
Naissance de Pierre de Ronsard. Bataille de Pavie et captivité de François Ier.
1528
Mort de Machiavel. Publication d'un traduction en latin des Dialogues de Lucien de Samosate (Louise s'en inspirera pour le Débat de Folie et d'Amour.)
1529
La grande Rebeyne, révolte des pauvres de Lyon (29 avril). Naissance de Brueghel. Paix des Dames à Cambrai.
1530
Entrée des enfants de François Ier à Lyon. Création du Collège des lecteurs royaux (futur Collège de France). Confession d'Augsbourg.
1531
Première édition des Triomphes de Pétrarque en français
Possible date de naissance de Clémence, fille de Claude de Bourges, seigneur de Villeurbanne, Lieutenant Général du Piémont, contrôleur des finances ; poétesse et musicienne, elle sera l'amie de Louise. Ses vers sont perdus. Publication du Pantagruel de Rabelais chez Claude Nourry Publication des Oeuvres Toscanes, un recueil d'élégies latines de Luigi Alamanni.
1533
En tant que « maître des métiers », Pierre Charly est un des quarante fondateurs de l'Aumône générale de Lyon. Il est également membre de la Confrérie du Saint-Esprit. Il contribue aussi à la création du Collège de la Trinité, où furent mis en application les grands principes de la pédagogie humaniste.
Pseudo-découverte d'un prétendu tombeau de Laure de Noves en Avignon par Maurice Scève. Naissance de Montaigne. Mort de L'Arioste. Publication du Platon de Marsile Ficin. Mariage du futur Henri II avec Catherine de Médicis. Prise de Cuzco par Pizarro.
1534
L'éducation de Louise semble avoir été particulièrement soignée, à l'italienne, peut-être par un précepteur [Antoine Fumée ?, ce dernier fut en tout cas son maître à un moment donné.], peut-être au couvent de La Déserte dans le quartier de La Gella. [Est-ce là qu'elle rencontra Clémence de Bourges et l'érudit Jean de Vauzelles ?] Elle apprit à lire et à écrire, le latin, l'italien peut-être l'espagnol, mais ni le grec ni l'allemand ; l'art de broder ; probablement l'escrime et l'équitation avec ses frères François et Mathieu, respectivement maître d'armes et cavalier/conducteur d'attelage. [Il est possible qu'elle ait plus tard participé à des tournois à Lyon.] Ce n'est sans doute qu'à partir de 16 ans qu'elle commença l'apprentissage de la musique.
Rabelais publie Gargantua. Fondation de la Compagnie de Jésus par Ignace de Loyola. Affaire des Placards : des affiches critiquant la Messe sont apposées jusque sur la porte des appartements du Roi à Amboise ; il s'agit d'une provocation des milieux catholiques extrémistes, mais les humanistes doivent être très prudents ou s'éloigner.
1535
Rabelais renvoyé de l'Hôtel-Dieu pour avoir quitté deux fois son poste sans avoir demandé de congé. Genève adopte la religion réformée
1536
Louise fait la connaissance de Marot dans le salon de Guillaume Scève, le frère de Maurice. Possible liaison entre eux, ou du moins amour de Marot envers la Belle Cordière.
Édition de l'Adolescence clémentine par Étienne Dolet. Ce dernier ne respecte pas les demandes de Marot, qui se brouille avec lui. Publication du Dictionnaire latin-françois de Robert Estienne
Louise revoit Marot lors d'un des passages de ce dernier à Lyon.
Mort de Jean Clouet. Naissance du Greco. Contrat d'édition entre Michel Servet et quatre libraires pour une Bible en six volumes. Calvin s'installe à Genève
1542
Selon un biographe contemporain (Guillaume Aubert ?), Louise aurait repoussé l'amour d'un vieux « poète romain » qui s'en alla mourir en Espagne [Luigi Alamanni ? Marot ?], et serait tombé amoureuse d'un « homme de guerre ». Certains auteurs identifient ce dernier avec le dauphin (futur Henri II), qui traverse Lyon pour aller assiéger Perpignan, ou [et c'est évidemment plus probable] avec un gentilhomme de la suite royale. Selon une légende, Louise aurait pris part, en habits masculins, au siège de Perpignan sous le nom de « capitaine Loys ».
Publication de La Parfaicte Amye d'Antoine Héroët ; mais le texte est écrit depuis 1536. Premiers vers de Ronsard
1543
Pierre Charly, malade depuis un an, fait son testament (15 août). Barthélémy est mort à cette date.
Mort de Copernic et parution de son De Revolutionibus orbium coelestium.
Publication d'une traduction des Azolains de Bembo en français (Louise en sera influencée pour le Débat de Folie et d'Amour). Traité de Crépy (fin de la guerre avec Charles Quint).
1545
Louise tient salon littéraire, comme avant elle Jean de Vauzelles, Guillaume et Maurice Scève et Pernette du Guillet. Participeront à son salon
des avocats, de riches Italiens, des savants et érudits, des capitaines, au moins un prêtre, etc.
Mort de Pernette du Guillet et publication posthume des Rymes. Massacre des Vaudois du Lubéron. Début du concile de Trente.
1546
Première édition du Tiers Livre de Rabelais Publication du De Amore de Marsile Ficin (Louise connaissait ce texte). Mort de Luther. Étienne Dolet pendu et brûlé place Maubert. Début de la reconstruction du Louvre
À la fin de l'été, Louise voit le dernier train de la saison, qui dessert la petite station balnéaire de Biligen, partir sans elle. La ville est désertée. Le temps rapidement se dégrade, les grandes marées d'équinoxe surviennent condamnant maintenant électricité et moyens de communication. Fragile et coquette, bien moins armée que Robinson, Louise ne devrait pas survivre à l'hiver. Mais elle n'a pas peur et considère son abandon comme un pari. Elle va apprivoiser les éléments naturels et la solitude. Ses souvenirs profitent de l'occasion pour s'inviter dans l'aventure. Jusqu'à ce qu'une explication lui soit révélée et que tout rentre dans l'ordre.
(Photo : Bibliothèque Louise-Michel à Paris (c) O. Dion)
(Paris 20e) reçoit le Grand Prix Livres Hebdo des Bibliothèques
Le Grand prix Livres Hebdo des Bibliothèques 2011, dont le jury est présidé par l'auteur de bande dessinée, Zep, a été décerné à la petite bibliothèque Louise-Michel (Paris 20e). Le prix de l'animation revient à la médiathèque Roger-Gouhier à Noisy-le-Sec (93). Le prix de l'accueil est attribué à la médiathèque L'Atelier de Condé-sur-Noireau (14). Le prix de l'Espace intérieur récompense la bibliothèque Marguerite Duras (Paris 20e). Le prix de l'innovation couronne la Bibliothèque Universitaire Saint-Serge à Angers.
Les prix seront remis officiellement le jeudi 1er décembre à Paris à la Bibliothèque de l'Hôtel de Ville.
Née sous le règne de Louis XV, Louise Elisabeth Vigée Le Brun est témoin des prémices de la Révolution, connaît l’Empire et la Restauration, avant de s’éteindre sous la monarchie de Juillet. Artiste talentueuse, elle est l’une des grandes portraitistes de son temps. Sa rencontre avec la reine Marie-Antoinette est décisive : la reine en fit son peintre officiel et son amie.
Beaux Arts éditions revient sur la vie et le parcours exceptionnel de cette artiste femme au XVIIIe siècle, et s’attache à rendre compte de son inventivité, de sa liberté d’exécution, et de son incroyable talent à rendre la beauté naturelle de ses modèles et des sentiments qui les animent. Un parcours complet à travers un œuvre pictural majeur et une grande page de l’histoire de l’Europe.
Informations sur le livre: 68 pages - 22 x 28,5 cm EAN : 9791020401915 Reliure : Broché
Sa vie dans le ‘Vieux-Lyon’ de la Renaissance et son œuvre.
Le dimanche 8 janvier 2012.
De Louise Labé –surnommée la Belle Cordière- on sait assez peu de choses, au point que certains se sont demandé si cette égérie de ‘L’École lyonnaise’ avait vraiment existé. Même si sa biographie est sommaire, on sait qu’elle est née à Lyon en 1524 dans une famille aisée et qu’elle épousa un nommé Périn, riche marchand de cordes et propriétaire foncier. Elle mourut encore jeune à l’âge de 42 ans le 25 avril 1566 dans sa propriété de Parcieux-en-Dombes située entre Lyon et Bourg-en-Bresse.
Ce surnom de ‘Belle Cordière’ lui vient certainement de sa famille de cordiers, en particulier du mari de la première femme de son père, un nommé Labé dont il reprit le nom. Elle passait pour être très belle, fine et sensible, volontaire aussi pour une fille de son époque qui voulait se faire un nom. On ne connaît d’elle qu’un portrait authentifié, un profil au visage gracieux, un menton à l’ovale parfait.
Sa beauté fut célébrée par Clément Marot dans une épigramme célèbre commençant par ces vers :
« Louïze est tant gracieuse et tant belle, Louïze à tout est tant bien avenante, Louïze ha l’œil de si vive esticelle, Louïze ha face ou corps tant convenante… »
Louanges lyriques de poète sans doute, mais largement entérinés par ses contemporains et ses amis de ‘L’École lyonnaise’.
Comme toute jeune femme de la haute bourgeoisie, elle mena une vie de châtelaine, s’adonnant à l’équitation dans ses vastes jardins situés près de la Place Bellecour. Lyon, à cette époque de la Renaissance, est encore largement la Lugdunum romaine lovée autour de la primatiale Saint-Jean [1] dans le Vieux-Lyon et fièrement plantée sur la colline de Fourvière, la presqu’île alors en voie d’urbanisation. L’élite intellectuelle y est active, un imprimeur comme Jean de Tournes ratonne dans tout le pays et, avec Pernette du Guillet, Louise Labé va s’agréger tout naturellement à ce mouvement, L’École lyonnaise, que domine Maurice Scève.
Sur le plan littéraire, son inspiration tirée d’abord de Pétrarque et d’Ovide, s’éclot dans des élégies et des sonnets expriment les tourments de la passion amoureuse dont le plus connu commence ainsi :
« Je vis, je meurs ; je me brûle et me noye ; J’ai chaud extrême en endurant froidure : La vie m’est et trop molle et trop dure. J’ai grands ennuis entremêlés de joie. »
Si ses élégies marquent l’influence des Héroïdes d’Ovide, Louise Labé trouve son propre style dans ses Sonnets où La Fontaine puisera le sujet d’une fable. Partisante d’une littérature symbolique et même précieuse qui élève l’âme, elle goûtera peu la façon plus prosaïque dont Jean de Meug usera pour continuer le Roman de la rose. Ainsi s’opposent deux conceptions de l’écriture, plus ou moins orientée vers le réalisme chez certains ou vers le lyrisme chez Louise Labé et L’École lyonnaise.
Si la place Bellecour a perdu depuis longtemps l’aspect champêtre qu’elle avait alors, avec la statue de Louis XIV qui trône en son centre [2], la rue de la Bellecordière n’est pas loin, juste derrière l’ancien Hôtel-Dieu, et depuis la restructuration du quartier des Terreaux au pied de La Croix-Rousse, Lyon a fait ériger une statue moderne en bronze de Louise Labé sur la place Louis Pradel, due au sculpteur Ipoustéguy. [3]
Christian.broussas at orange.fr
Repères bibliographiques : Madeleine Lazard, "Louise Labé lyonnaise", éditions Fayard, 2004 François Pédron, "Louise Labé la femme d’amour", éditions Fayard, 1984 Enzo Giudici, "Louise Labé", éditions Nizet, 1981 Daniel Martin, Isabelle Garnier-Mathez, "Les œuvres de Louise Labé", éditions Atlande, 2004
Autres fiches sur ce site (Lyon et sa région) : Maurice Scève à Lyon Jean-Jacques Rousseau à Lyon : http://www.terresdecrivains.com/Jean-Jacques-ROUSSEAU-a-Lyon Stendhal à Lyon : http://www.terresdecrivains.com/STENDHAL-a-Lyon Bernard Clavel : http://www.terresdecrivains.com/Bernard-CLAVEL-a-Courmangoux-dans Roger Vailland : http://www.terresdecrivains.com/Roger-Vailland-aux-Allymes-dans-le
Louise Labé et Maurice Scève sur le "mur des Lyonnais"
Louise Labé sur la place Louis Pradel
[1] La cathédrale Saint-Jean porte le titre de primatiale, l’archevêque de Lyon portant le titre de Primat des Gaules (comme celui de Vienne).
[2] Statue équestre due au sculpteur lyonnais Le Mot.
[3] Louise Labé est aussi représentée sur le mur peint du quai Saint-Vincent, dit "mur des Lyonnais", en compagnie de Maurice Scève.
Bonjour à tous. À la une ce dimanche, la mort de Louise, âgée de 11 ans, en Essonne. Dans l'actualité également : les confidences du Premier ministre François Bayrou, un classement exclusif pour savoir où habiter à 45 minutes de la gare du Nord et la défaite du XV de France. Bonne lecture !
Cette édition a été préparée par Claire Hache, journaliste au Parisien.
Dimanche 26 septembre, France 3 proposait le téléfilm inédit Mademoiselle Drot sur son antenne. Cette adaptation du roman d’Hélène Millerand a permis à la chaîne publique d’arriver à la troisième place en prime-time, devant Indigènes sur France 2.
La fiction avec Louise Monot (OSS 117), Mélanie Bernier et Anémone a ainsi pu compter sur 3.6 millions de téléspectateurs, pour 13.7% du public présent devant son petit écran.
À noter que Mademoiselle Drot est une adaptation signée Natalie Carter (A tout prix, Crime d’amour), réalisée par Christian Faure, à qui l’on doit Marie Besnard, l’empoisonneuse ou encore le Papillon noir.
Cinéma | Cinéaste installé, François Truffaut s'est engagé tout au long de sa vie dans des combats qui le menèrent de droite… à gauche.
Le 28/10/2014 à 16h00 Mathilde Blottière
Francois Truffaut lors de la manifestation rue de Courcelles, siege de la Cinematheque à Paris le 30 mai 1968 - Photo : PARIS-JOUR/SIPA
François Truffaut lui-même situait sa place dans le cinéma français à « l'extrême centre ». De fait, le « gentil » de la Nouvelle Vague n'est pas précisément connu pour ses prises de position révolutionnaires. Les grandes idées, les principes, il s'en méfie autant que les postures d'artiste. Devenu assez vite un cinéaste installé, Truffaut n'a pas la fibre radicale de Godard. Il préfère filmer l'embrasement des sentiments plutôt que les fièvres collectives. Et quand arrive la saison des Césars, il récolte sa moisson (dix pour Le Dernier Métro) sans bouder son plaisir.
Mais s'il s'est longtemps dit apolitique, sa trajectoire, elle, va clairement de droite à gauche. Dans les années 50, quand il débute dans la critique, il ne ressemble guère à l'intellectuel « rive gauche » : il écrit dans Arts, un magazine proche des « hussards » et n'hésite pas à émettre des avis plutôt réacs (en matière de censure par exemple). Puis, notamment sous l'influence de son amie Helen Scott, militante de l'extrême gauche américaine, Truffaut évolue. Il devient plus sensible aux idées progressistes, mais sans jamais adhérer pour autant à un quelconque parti – à Télérama, qui lui propose un jour de répondre à un questionnaire sur « les artistes et la politique », il répond ironiquement se refuser systématiquement à « l'action oppressive de toute idéologie gauchiste ». En 68, s'il est de ceux qui obtiennent l'annulation du festival de Cannes en solidarité avec les étudiants et les ouvriers en grève, il regarde rougeoyer le mois de mai derrière sa fenêtre, de loin. En 1974 puis en 81, il soutient Mitterrand mais le fait sans passion, voyant en lui « un acteur non inspiré mais solide » du « spectacle » de la politique. Que reste-t-il alors de l'adolescent fougueux et frondeur chez le réalisateur embourgeoisé ? Il suffit que l'on touche aux trois grandes causes de sa vie pour le voir à nouveau débouler : le cinéma, les enfants et la liberté d'expression.
La défense d'Henri Langlois
Truffaut ne vote pas. Ce qui ne l'empêche pas d'être de plus en plus farouchement opposé à la politique culturelle de de Gaulle et de son Ministre, André Malraux. En 62, à la veille du référendum sur l'élection du président de la République au suffrage universel, il écrit à son amie Helen Scott : « Un peuple qui s'apprête à dire « Oui » à de Gaulle est un peuple qui se fout complètement que la culture disparaisse ou non, donc qui se fout de mes films ».
En 1967, il refuse la Légion d'honneur que lui propose Malraux. En février 68, le Ministère de la Culture tente de circonvenir l'action d'Henri Langlois, le fondateur et directeur de la Cinémathèque française. Au lieu de prolonger le mandat d'Henri Langlois, piètre gestionnaire mais figure tutélaire de la cinéphilie française, le nouveau président de la Cinémathèque propose de le remplacer. Une vraie bombe lancée au milieu des bobines. Les jeunes Turcs de la Nouvelle Vague, la rédaction des Cahiers mais aussi de prestigieux représentants du cinéma d'avant (Renoir en tête), montent au créneau pour défendre Langlois, et à travers lui, une certaine idée du cinéma. En plein tournage de Baisers volés (qu'il dédiera finalement à Langlois), Truffaut lâche tout pour prendre la tête des frondeurs. En première ligne, il anime le Comité de défense de la Cinémathèque et, dans les manifestations, retrouve l'ardeur bagarreuse de son adolescence. Cette bataille qu'il mènera jusqu'à la victoire (le 22 avril 68, Langlois est reconduit à l'unanimité), Truffaut s'en souviendra toujours comme l'une des périodes les plus excitantes de sa vie : une véritable cure de jouvence.
L'enfance maltraitée
Truffaut est toujours resté fidèle à son enfance. Une enfance « boîteuse », sans amour et livrée à elle-même. « Mes films sont une critique de la façon française d'élever les enfants, déclarait-il à la sortie de L'Argent de Poche. Je ne m'en suis rendu compte que peu à peu, en voyageant. (…) En Turquie, pays pauvre, l'enfant est sacré. Au Japon, il est inconcevable qu'une mère puisse marquer de l'indifférence pour son fils. Ici, les rapports enfants-adultes sont toujours moches, mesquins ». Son cinéma est un véritable refuge pour bambins perdus ou martyrisée. Et l'on sait la patience infinie dont il faisait preuve avec ses petits acteurs, de Léaud aux gamins de L'Argent de poche en passant par Jean-Pierre Cargol (L'Enfant Sauvage). On connaît peut-être moins son engagement pour l'enfance maltraitée. Ainsi, il profite de sa notoriété pour déclencher un débat sur le sujet à la fin des années 60, interpeler les politiques et réclamer plus de sévérité pour les « parents frappeurs ». Il est également membre des comité de parrainage du Secours populaire et des bienfaiteurs de SOS Villages d'enfants.
“La Cause du Peuple”
20 juin 1970. Dans la rue, aux côtés de Sartre et Beauvoir, Truffaut n'a pas vraiment l'air d'un activiste dans son petit costume gris. Mais il est là, et comme les autres, il distribue à qui veut La Cause du Peuple, journal officiellement interdit. Maoïste, Truffaut ? Pas une seconde mais s'il a répondu présent, c'est 1) parce que Sartre est à ses yeux un modèle de cohérence politique, « un homme à l'engagement quotidien et placide » qui sait mettre ses actes au diapason de ses idées, 2) par attachement viscéral à la liberté de la presse. D'aucuns le moquent en « gauchiste d'occasion », petit bourgeois égaré chez les rouges, mais l'auteur de Fahrenheit 451 tient bon. En septembre 70, devant la Cour de Sûreté de l'Etat, il se justifie en ces termes : « Je n'ai jamais eu d'activités politiques, et je ne suis pas plus maoïste que pompidoliste, étant incapable de porter des sentiments à un chef d'Etat quel qu'il soit. (…) Il se trouve seulement que j'aime les livres et les journaux ».
C'est dans le même esprit qu'il faut comprendre son engagement antimilitariste. L'ex engagé volontaire pour l'Indochine devenu déserteur un an plus tard ne porte pas l'armée dans son coeur. Quand, en septembre 1960, il signe le « Manifeste des 121 », déclaration sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie, Truffaut est mu par son aversion pour l'armée plus encore que par la cruauté de cette guerre coloniale.
Un mois totalement Truffaut Du 1er au 31 octobre, Télérama.fr se pose chaque jour une question sur l'homme de la Nouvelle Vague, le père de L'Enfant sauvage, le lecteur assidu, le critique intransigeant, le cinéaste qui aimait les femmes… Retrouvez tous nos articles ici.
Rien ne destine la jeune Louise de Bettignies, cultivée et polyglotte, née dans une grande famille désargentée du Nord de la France, catholique fervente, à devenir une véritable espionne et héroïne de la Grande Guerre.
En 1914, révoltée par l’invasion allemande de la Belgique et de sa ville de Lille, Louise s’engage au sein de l’Intelligence Service dont elle devient agent secret sous le pseudonyme d’Alice Dubois. Elle est chargée d’organiser un réseau d’évasion et de renseignements militaires, le réseau Ramble. Arrêtée par les Allemands en octobre 1915, jugée et condamnée à mort, la jeune femme est enfermée dans la sinistre forteresse de Siegburg où elle prend la tête de la rébellion des prisonnières. Punie de cachot, Louise en sort gravement malade et meurt faute de soins le 27 septembre 1918.
Mystique et avide de sacrifice, son courage lui vaut le surnom de «Jeanne d’Arc du Nord». À l’aide de documents familiaux inédits, Chantal Antier retrace les multiples épisodes de la vie de Louise de Bettignies, apporte un nouvel éclairage sur sa foi et son patriotisme, et fait surgir devant nous une femme résolument en avance sur son époque dont l’exemple ne doit pas tomber dans l’oubli.
Actualités :
_ La presse en parle : "Louise de Bettignies" de Chantal Antier dans Le Figaro Littéraire
Autant le dire d'emblée, il s'agit d'une hagiographie. Mais il est impossible, […] de ne pas être conquis par ce personnage hors du commun. «La grandeur effraie», écrit Bernanos. Il y a en effet quelque chose d'effrayant dans cette destinée de femme morte seule, loin des siens, avec pour seul secours les Exercices spirituels d'Ignace de Loyola et le soutien ultime de prêtres qui ont reconnu en elle l'étoffe des saints et des héros.
Un père allemand, une mère ojibwa: Louise Erdrich est une sorte de Lorelei échappée d'une lointaine réserve du Dakota... C'est là qu'elle a affûté sa plume, avant de devenir - avec Sherman Alexie - la figure la plus emblématique de la jeune littérature indienne d'Amérique. Sa mission? Ravauder la mémoire déchirée de ces communautés qui furent jadis chassées de leur royaume et scalpées par le glaive de la Conquête. Pour l'auteur du Dernier rapport sur les miracles à Little No Horse, l'écriture est donc une catharsis, destinée à rallumer les feux vacillants d'un monde dont les rêves et les mythes risquent de s'éteindre.
Avec La chorale des maîtres bouchers, Louise Erdrich s'aventure sur les terres du réalisme magique, dans le sillage de García Márquez. Peu d'allusions au martyrologe indien, ici, mais un récit flamboyant, incroyablement sensuel. Et construit comme un numéro d'équilibriste, en un long travelling qui relie les cauchemars de la Grande Guerre et les rêves de l'Amérique des immigrés. L'histoire? Celle de l'Allemand Fidelis Waldvogel qui, à peine sorti de l'enfer des tranchées, s'embarque vers le Nouveau Monde. Pour seul passeport, il a sa voix sublime de ténor, et, pour seul bagage, une valise remplie de couteaux. Car il est maître boucher, une sorte de mousquetaire des abattoirs qui finira par atterrir dans une ville perdue du Dakota, à la veille de la Grande Dépression.
Ce Fidelis, aussi habile à faire chanter une lame d'acier qu'à entonner un lieder, Louise Erdrich le met en scène avec une tendresse éblouissante. Mais il y a également tous ces personnages qu'elle pétrit dans la chair de l'Amérique des humiliés. Eva, dont le fiancé est mort au fond d'une tranchée, et qui rejoindra Fidelis dans le Dakota. Cyprian, l'acrobate de cirque qui pourrait sortir d'une toile de Chagall. Delphine, la mère-courage, et son père Roy, un pochard qui picole «pour remplir le vide». Minnie, l'Indienne en cavale. Chacun fera son tour de piste, sur un théâtre d'ombres où la mort va peu à peu surgir des coulisses, comme dans une tragédie antique. Reste la voix d'ange de Fidelis: ses chants célestes servent de contrepoint à ces ténèbres dont Louise Erdrich agite le noir linceul... Ce roman est un somptueux requiem, une cantate pour cœurs blessés, sous la baguette d'une très grande dame des lettres américaines.
traduit de l'américain par Isabelle Reinharez. 470 pages. Prix : 22,5 € / 147,59 FF.
Gérard Berliner, connu pour son interprétation de Louise en 1982, est décédé dans la nuit de mardi à mercredi à l'Hôpital Necker (Paris), à l'âge de 54 ans. Chanteur et acteur français, il commence par de petits rôles au cinéma et au théâtre, grâce à Serge Lama qui le repère en 1978. Puis, quatre ans plus tard, le disque Louise s'écoule à 1.5 million d'exemplaires. En 1983, il assure la première partie des spectacles de Juliette Gréco. Il collabore avec Jean-Louis Dabadie et Catherine Lara sur le disque Heureux et Charles Aznavour produit son album Chien de Voyou. Passionné par Victor Hugo, il lui consacre un spectacle, Mon Alter Hugo, nommé aux Molières 2006 dans la catégorie du meilleur spectacle musical. Père de deux enfants, il est le demi-frère du gangster Bruno Berliner, membre du célèbre gang des postiches. Lire la suite l'article
Nous avons adoré jeudi soir "Mon alter Hugo" par Gérard Berliner au Ciné-Théâtre de Tournon-sur-Rhône(Ardèche)
Mon Alter Hugo est une composition théâtrale drôle, illustrée de chansons, inspirée de chansons, inspirée par la vie de Victor Hugo et pouvant se résumer ainsi : "Vous connaissez l'oeuvre, voici l'homme !". Depuis plus de dix ans, Gérard Berliner est habité d'une réelle passion pour cet homme illustre aux innombrables facettes, à tel point qu'il est devenu pour lui une "seconde peau". Il nous raconte sous forme de confidence sa vie personnelle si riche en évènements, ses passions, ses chagrins, ses amours... Il nous raconte également l'humaniste visionnaire, le combattant luttant contre la peine de mort et la misère, défendant les droits des hommes, le république universelle, prônant les Etats Unis d'Europe, la liberté de la presse. A le côtoyer ainsi pendant 1h30, Victor vous deviendra si famillier que vous penserez le connaître depuis toujours. Cette pièce nominée au Molière du meilleur spectacle musical, est inspirée d'un spectacle sonore présenté sur l'Esplanade de la Tour Eiffel pour célébrer le bicentenaire de la naissance de l'écrivain en 2002 devant 600 000 spectateurs.
LE MONDE | 11.04.2013 à 14h52 • Mis à jour le 11.04.2013 à 17h22
La péniche "Louise-Catherine" à Paris en décembre 2001. | AFP/PIERRE VERDY
Esseulée dans le port de Paris-Austerlitz, le corps meurtri par l'usure du temps, Louise-Catherine pourrait bien retrouver ses attraits. La péniche en ciment armé, réaménagée par Le Corbusier pour l'Armée du salut, devrait vivre, samedi 13 avril, l'acte d'une nouvelle naissance : le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, doit s'y rendre pour décorer de la rosette d'officier de la légion d'honneur Michel Cantal- Dupart, architecte, urbaniste, professeur émérite au Centre national des arts et métiers. Et président de l'Association Louise-Catherine (Louise-catherine.com), qui veut redonner vie et dimension patrimoniale au bâtiment.
Avant de devenir un "asile flottant" destiné aux "sans-adresse, sans-repos, sans-taudis", comme disaient alors les salutistes, Liège (70 m de long et 8 m de large), construit en 1919, sert au transport du charbon, puis est abandonné à Rouen. Son renflouement est pourtant proche.
En 1928, Madeleine Zillhardt revend...
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"Louise-Catherine" et Le Corbusier sont dans une péniche
Lé-a elle est pas ter-ro-riste elle est pas an-ti ter-ro-riste L'est pas in-té-griste - elle est pas seule sur terre Elle est pas com-mode - non elle est pas comme Aude Elle est pas froide elle est pas chaude pour une nuit Ré-a-liste elle est pas cré-di-teur Elle est pas mé-chante - mais pu-tain qu'est-c'qu'elle est chiante !
Lé-a elle est pas in-té-ri-maire elle est pas comme ma mère
Elle est pas-sa-gère elle est pa-ci-fiste Elle est pas d'ac-cord - elle est pas-sion-née Elle est pas fute - fute oh elle est pa-thé-tique L'aime pas tous mes tics l'est pas so-li-taire elle est pas so-li-daire Elle est pa-res-seuse - elle est pas ré-ci-proque Elle est pas en - cloque elle est pas d'la ré-gion PA-CA Elle a qu'à s'envoler
Refrain
Lé-a l'est pa-ri-sienne l'est pas pré-sen-table Elle est pas jo-lie elle est pas moche non - plus L'est pas à gauche elle est pas à droite Elle est pas - ma-la-droite
FIN
Lé-a elle est pas ter-ro-riste Elle est pas an-ti-ter-ro-riste Elle est pas jo-lie - elle est pas moche non - plus Elle est pas tou-jours drôle Elle est pas - libre elle est pas ten-tée Elle est pa-ter-na-liste - elle est pas ins-pi-rée Elle est pa-tiente elle est pas-ti-cheuse Elle est pas - cible elle fait pas la po-li-tique
Florence Bourgeois est nommée directrice de la FIAC et de Paris Photo
Par Anna Brady & Alexandre Crochet.
Elle remplacera l’ancienne directrice de la FIAC Jennifer Flay qui, selon la rumeur, rejoindrait Art Basel, qui s’apprête à lancer une nouvelle foire au Grand Palais à Paris.
À lire dans le Daily numérique du vendredi 4 février 2022.
Cecilia Alemani dévoile son projet pour la 59e Biennale de Venise
Par Gareth Harris.
L’exposition comprendra «des artistes non conformes au genre qui remettent en question la figure de l’homme comme centre de l’univers».
À lire dans le Daily numérique du jeudi 3 février 2022.
Agnès Thurnauer: «Le Langage, c'est politique !»
Propos recueillis par Anaël Pigeat.
Le LaM, à Villeneuve-d’Ascq, ouvre «A comme boa», une exposition d’Agnès Thurnauer. Rencontre avec l’artiste franco-suisse dans son atelier à Ivry-sur-Seine.
À lire dans le mensuel The Art Newspaper de février 2022.
À São Paulo, l'art résiste face aux adversités
Par Philippe Régnier.
L’une des scènes artistiques les plus actives d’Amérique du Sud, riche de nombreuses galeries et institutions, redouble de dynamisme face à la politique culturelle agressive du gouvernement de Jair Bolsonaro. État des lieux.
À lire dans le mensuel The Art Newspaper de février 2022.
Rencontre surréaliste en Dalí et Freud à Vienne
Par Martin Bailey.
Le Belvédère inférieur (UB), à Vienne, consacre une exposition aux influences du fondateur de la psychanalyse sur l’artiste espagnol, et à leur rencontre à Londres en 1938.
À lire sur le site Internet www.theartnewspaper.fr
À Berlin, une exposition de Bernar Venet à Tempelhof fait polémique
Par Catherine Hickley.
En Allemagne, l’attribution temporaire de l’ancien aéroport à la Kunsthalle Berlin, une fondation privée qui y propose une exposition de Bernar Venet, suscite des critiques parmi les artistes de la capitale.
À lire dans le Daily numérique du mercredi 2 février 2022.
Portrait de Louise Labé par Pierre Woeriot, circa 1555 - source : WikiCommons
En redécouvrant l’œuvre de la poétesse de la Renaissance Louise Labé, le XIXe siècle a fait d’elle une icône. Des travaux récents ont pourtant montré que Louise Labé était probablement une autrice fictive.
1889. Envoyée dans un village de la campagne française, l’institutrice Louise Violet doit y imposer l’école de la République (gratuite, obligatoire et laïque). Une mission qui ne la rend populaire ni auprès des enfants… ni auprès des parents.
Réalisation : Éric Besnard
Acteurs : Alexandra Lamy, Grégory Gadebois, Jérôme Kircher, Jérémy Lopez, Patrick Pineau, Annie Mercier, Manon Maindivide
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