Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Catégories : Mes textes en prose

Ma vie amoureuse

Ma vie amoureuse a commencé en Allemagne. C’était en 1985, j’avais quinze ans. C’était la première fois que je quittais papa et maman pour aller en colonie. Est-ce que ce terme peut s’employer pour une adolescente ? Mais j’étais une enfant et une enfant maladivement timide, manquant cruellement de confiance en elle (c’est encore un peu le cas).

Je faisais l’expérience de la vie en communauté et ça ne me déplaisait pas. Surtout, j’étais hors de chez moi et je m’exprimais (pour la première fois ?) Je sortais, je chantais, je parlais en anglais (la langue de la colonie que j’étais presque la seule à employer dans le groupe français qui préférait de ne pas se mélanger avec les autres). Surtout, je faisais des connaissances (masculines ) dans les autres groupes. Je discutais avec les turcs dans une langue à mi-chemin entre l’allemand et l’anglais. J’ai gardé longtemps des contacts avec l’un d’entre eux jusqu’à ce que … mais c’est une autre histoire. Un norvégien s’intéressait à moi. Je ne me souviens pas de son nom (norvégien) mais je me rappelle qu’il était très grand, deux mètres environ. Il était beau, je suppose mais je le repoussais. Je lui préférais un français, Christian. Pourquoi ? Il me semble pourtant que sa drague était moins subtile que celle du norvégien.


Un jour, elle sortit (on disait « sortir » à ce moment-là). Je ne me souviens pas bien des détails de cette « Toute première fois » (une chanson de cette époque-là). Je me rappelle fort bien par contre de ce que j’ai ressenti à partir de ce moment-là. J’étais BIEN. Je me sentais légère, belle, aimée. Je chantais encore plus et me recroquevillais dans le cocon français dont Christian s’éloignait peu. Mes velléités linguistiques en pâtirent.


Le jour où il m’a caressé les seins, j’ai découvert le plaisir mais ça n’alla pas plus loin, je crois. En tout cas, j’ai quitté l’Allemagne vierge et … larguée. En effet, la veille du départ, Christian m’a dit très gentiment qu’il ne voulait plus de moi. Je n’étais plus belle, ni aimée et j’avais perdu toute confiance en moi. Durant le trajet de retour en train, je pleurais comme une madeleine sans me soucier du regard des autres. Je ne pouvais pas m’arrêter et lorsque mes parents m’ont demandé comment ça allait, c’était encore pire. Je ne le reverrais plus ou si je le revoyais (puisque nous habitions la même ville), je ne pourrais plus l’embrasser, me blottir dans ses bras ou tenir sa main et ce serait encore pire. Je ne savais pas que je le reverrais plus tard et que ça irait plus loin cette fois. Mais ça c’est encore une autre histoire.


Je pleurais quelques jours en pensant que je ne m’en remettrais pas (comme ça m’est souvent arrivé depuis) puis un nouveau MOI émergea. Je devins (sans vraiment le décider, je crois) une « papillonneuse » collectionnant les garçons et leur brisant parfois le cœur sans vergogne. En voir pleurer certains m’attendrissaient et me procuraient une certaine jouissance en même temps. Je pense que cette « boulimie » me rassurait sur moi-même, sur mon physique et mon pouvoir de séduction. Il faut dire que chez moi, on n’avait plutôt tendance à me dévaloriser à ce niveau.


Oui, j’étais parfois (souvent) cruelle et je me dis quelquefois que certains hommes plus tard ont vengé mes premières victimes en me faisant souffrir à mon tour.


Est-ce que je me sens coupable ? Peut-être plus qu’à l’époque mais ce qui domine surtout c’est la nostalgie de cette période légère de ma vie où je ne donnais que mes lèvres, mes seins parfois mais jamais mon corps tout entier et … encore moins mon cœur.


A ces moments –là, je me sentais BIEN….

Commentaires

  • Bonjour laura ,c'est si attendrissant tout ca, mais ca doit faire du bien de se livrer a l'ecrit ainsi
    Merci d'avoir pense à moi n'est ce pas que c'est une charmante ville,? surtout que pour mon bonheur il yavait une expo et pour les enfants un festival et le repos pour mon homme lui qui a la boulimie du travail
    He mais j'ai fait un saut à tanger et dire qu'on s'est peut etre croiseés bises à un de ces jours peut etre

  • un charmant passage de ton journal intime,,,puis je employer ce terme?
    il y aura une suite?

    bizz

  • je n'écris pas seulement pour me faire du bien...
    et ça ne fait pas toujours du bien...
    monette, ce n'est pas mon journal intime mais si c'est que tu ressens...
    s'il y a une suite, ce sera un feuilleton -fleuve...
    loll

Les commentaires sont fermés.