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Catégories : Mes textes en prose

Le repas chez Mémère Gisèle

Nous habitions à plusieurs centaines de kilomètres de chez elle, plusieurs heures de routes. La distance et le travail faisaient que nous ne voyions pas souvent malgré notre envie.
Le temps passé avec elle était donc précieux et passait trop vite. Nous nous arrêtions acheter à manger sur la route : de la viande et des légumes pour l’équilibre nutritionnel et un gâteau pour son plaisir. Il faut vous dire que mémère Gisèle n’était pas une fée du logis, ni un cordon bleu, bref pas une mamie gâteau au sens propre mais une grand-mère qui s’intéressait au monde et à ce qui se passait dans la vie de sa petite-fille(moi) et son mari qu’elle appelait volontiers son petit-fils. Ce dernier se mettait aux fourneaux avec les modestes ustensiles et l’électroménager rudimentaire qu’elle avait. Pendant ce temps, je lui demandais des nouvelles de sa santé et de ses voisines. Je l’embrassais et lui disais que je l’aimais. Elle me questionnait par rapport à ce que je lui avais raconté pendant notre dernière conversation téléphonique. Elle se réjouissait de nos bonheurs et comme elle était pieuse, elle priait pour nous quand nous avions des problèmes.
Le repas n’était qu’un prétexte, une occasion de se voir, se parler.
Sauf le dessert qu’elle dévorait avec un plaisir enfantin.

http://kaleidoplumes.forumpro.fr/semaine-4-f19/consigne-d-ecriture-pour-ce-texte-t132.htm

Plaisir d'être à table. Plaisirs de la table. Moment privilégié. Moment de convivialité.
Ce peut être un repas simple, un repas en semaine.
Ce peut être un repas en tête-à-tête, avec un amant ou un ami.
Ce peut être un repas de fête qui réunit une grande famille.

Racontez-moi ce repas là.
Et pour vous inspirer, voici Apollinaire qui vous convie au sien:


Le repas

IL n'y a que la mère et les deux fils
Tout est ensoleillé
La table est ronde
Derrière la chaise où s'assied la mère
Il y a la fenêtre
D'où l'on voit la mer
Briller sous le soleil
Les caps aux feuillages sombres des pins et des oliviers
Et plus près les villas aux toits rouges
Aux toits rouges où fument les cheminées
Car c'est l'heure du repas
Tout est ensoleillé
Et sur la nappe glacée
La bonne affairée
Dépose un plat fumant
Le repas n'est pas une action vile
Et tous les hommes devraient avoir du pain
La mère et les deux fils mangent et parlent
Et des chants de gaîté accompagnent le repas
Les bruits joyeux des fourchettes et des assiettes
Et le son clair du cristal des verres
Par la fenêtre ouverte viennent les chants des oiseaux
Dans les citronniers
Et de la cuisine arrive
La chanson vive du beurre sur le feu
Un rayon traverse un verre presque plein de vin mélangé d'eau
Oh ! le beau rubis que font du vin rouge et du soleil
Quand la faim est calmée
Les fruits gais et parfumés
Terminent le repas
Tous se lèvent joyeux et adorent la vie
Sans dégoût de ce qui est matériel
Songeant que les repas sont beaux sont sacrés
Qui font vivre les hommes

Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

Commentaires

  • Deux descriptions personnelles des repas.... Apollinaire va très loin en décrivant le paysage vu de la fenêtre. C'est un thème auquel je n'aurais jamais pensé...

  • C'est très courant comme description du paysage, y compris dans la peinture...

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