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Catégories : Loisirs

Panamera, la Porsche des familles

panamera.jpgLE MONDE | 26.11.09 | 15h40  •  Mis à jour le 26.11.09 | 15h41

Les porschistes de stricte obédience avaient sursauté à la sortie du Cayenne, un 4 × 4, auquel - sacrilège ! - la marque avait fini par adjoindre un moteur diesel. Nouvellement intégré au sein du groupe Volkswagen après avoir tenté d'en prendre le contrôle, le constructeur de Stuttgart brise un autre tabou avec la Panamera, première berline de son histoire. Quatre portes, quatre places, hayon arrière et sièges rabattables pour agrandir le coffre. Malgré cette dotation à la limite du trivial, la Porsche des familles - pas n'importe lesquelles : l'échelle de prix débute à 96 133 euros - ne renonce pas à son tempérament de feu. Pourvue d'un V8 de 4,8 litres de cylindrée disponible en version 400 ch ou 500 ch (avec double turbo), la Panamera ratisse large. Elle cherche à convaincre les conducteurs rangés des gros SUV (Sport Utility Vehicles, les 4 × 4 bien élevés) trop ostentatoires, les propriétaires de berlines puissantes mais avares en sensations ou encore les amateurs de coupé 911 dont la famille s'est agrandie.

Cette Porsche pratique à la perfection le dédoublement de personnalité. Facile à prendre en main, elle peut ronronner comme un gros chat pour avaler les kilomètres sans que sa consommation moyenne excède les 10 litres aux 100 kilomètres. A l'intérieur, l'espace ne manque pas. Les occupants sont accueillis dans un habitacle à l'élégance sobre, structuré autour d'une vaste console gainée de cuir qui se déploie dans le sens de la longueur. Silencieuse à l'arrêt grâce au système Stop & Start qui coupe le moteur et le fait redémarrer automatiquement, la Panamera peut aussi se cabrer. Elle ne demande qu'à libérer les furieuses accélérations dont est capable sa brillante mécanique, mise en valeur par une boîte de vitesses à sept rapports et un double embrayage qui lisse la poussée sans la brider. Pour cravacher la voiture, rien de plus simple. Il suffit de presser l'une des multiples touches de l'immense planche de bord. On modifie alors simultanément la cartographie électronique du moteur, les lois de passage des vitesses (plus courtes), le réglage de la suspension pneumatique et même la sonorité du moteur qui devient caverneuse. Dans le rétroviseur, on aperçoit un discret aileron qui se déploie à partir de 90 km/h afin de légèrement "porter" la voiture et réduire la consommation. A partir de 160 km/h - nous roulons, évidemment, sur un circuit ou une autoroute allemande - son angle d'appui s'ouvre pour inverser l'effet aérodynamique et coller le véhicule au sol.

La polyvalence de la Panamera s'exprime surtout à travers ses lignes qui évoquent l'assemblage, plutôt que la synthèse, d'une limousine et d'un coupé. La partie avant, plongeante, aussi bien que l'arrière, ramassé, célèbrent les codes esthétiques de la maison Porsche. La singularité de ce modèle (l'anomalie, prétendront certains) vient de l'empattement qui allonge démesurément la partie centrale. Cet audacieux déséquilibre architectural ne fait pas ombrage à la maniabilité ni au "toucher de route" de cette berline de sport. En revanche, ses proportions hors normes (4,97 mètres en longueur et, surtout, 1,93 mètre en largeur) donnent de vraies sueurs froides dès que l'on s'aventure dans un parking. La Porsche du paterfamilias se conduit du bout des doigts, mais exige d'avoir le compas dans l'oeil.

Jean-Michel Normand

http://www.lemonde.fr/aujourd-hui/article/2009/11/26/panamera-la-porsche-des-familles_1272515_3238.html

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