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Catégories : Le paysage

L’inventeur de “Nature Capitale” nous livre ses secrets

L’inventeur de “Nature Capitale” nous livre ses secretsLe week-end dernier, près de 2 millions de visiteurs se sont mis au vert sur les Champs-Elysées. Vingt ans après avoir semé les blés sur la plus belle avenue du monde, à l’occasion de la « Grande moisson », Gad Weil, créateur de « Nature Capitale » - avec le concours du syndicat des Jeunes Agriculteurs -, a repris le chemin des champs. Rencontre avec un rêveur, amoureux des paysages français.

Daphné Mongibeaux - Parismatch.com

    Paris Match. Vous vous définissez comme un “artiste de rue”. Que signifie votre œuvre “Nature Capitale” ?
    Gad Weil. En transformant la plus belle avenue du monde en un vaste champ, j’ai voulu partager avec le plus grand nombre mon amour immodéré pour la nature et inciter les promeneurs à la réflexion. Les campagnes françaises m’inspirent quelque chose de profondément poétique et de terriblement français. “Nature Capitale” est un geste artistique qui raconte des paysages de l’Hexagone en un seul paysage un peu magnifié. Il n’y a pas d’intention politique derrière ce projet, juste l’envie de rappeler qu’il faut préserver cette nature si belle et si riche.

     

    Après la “Grande moisson” en 1990, l’exposition d’avions en 1998 ou de trains en 2003, c’est votre sixième événement sur les Champs-Elysées. Celui-ci a-t-il été particulièrement compliqué à mettre en place ?
    Oh…oui ! Nous avons travaillé d’arrache-pied pendant trois ans avec Laurence Medioni, plasticienne et paysagiste, pour réaliser ce projet. Il n’a pas été tellement difficile de convaincre nos multiples interlocuteurs et nos partenaires mais l’organisation logistique a été des plus complexes. Il a d’abord fallu faire venir 150 espèces végétales des quatre coins de la France et des DOM-TOM. Ces plantes et ces arbres, atteignant parfois 7 mètres de haut, ont été entreposés avenue Foch, à deux pas des Champs-Elysées, pendant quatre ou cinq jours. Ensuite, 250 camions ont arpenté les Champs pendant douze heures dans la nuit de samedi à dimanche. Chacun des 8 000 fragments qui composaient ce grand puzzle a été mis en place par près de 1000 personnes, au centimètre près. C’était un véritable défi, réussi !

    Tout cela a dû créer de la pollution, non ?
    Notre bilan carbone est bon, d’après l’Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). 90% de la pollution engendrée par cette manifestation est due à la venue du public mais c’est la conséquence inhérente à toute manifestation de grande ampleur… Il ne faut pas oublier que la vente des parcelles végétales à des particuliers ou des entreprises, et des milliers de jeunes plants et baliveaux qui vont être replantés, feront que notre bilan sera positif.

    Souhaitez-vous qu’un jour la végétation remplace les voitures sur les Champs-Elysées ?
    Pas du tout. J’espère que des voitures non polluantes prendront la place de nos véhicules dans quelques années, mais que la ville restera la ville ! “Nature Capitale” est une œuvre qui permet justement ce dialogue entre l’espace urbain et la nature. C’est pourquoi j’ai refusé que la préfecture de Paris enlève les feux sur les Champs-Elysées ! Cette rencontre inattendue m’intéresse et j’aimerais l’exporter : à New York en 2011 et j’espère ensuite à Istanbul. Bien que je sois fils de rabbin et citadin, je suis un amoureux de la nature, et quand mon heure sera venue, je voudrais être enterré sous un arbre – “des Champs-Elysées”, me répondent les services de la ville de Paris…

    (Photo Marlène Awaad / IP3 Press / MaxPPP)

    http://www.parismatch.com/Actu-Match/Environnement/Actu/L-inventeur-de-Nature-Capitale-nous-livre-ses-secrets-189209/

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