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Catégories : L'économie

Les seaux français, rois des châteaux de sable

Par Elsa Bembaron
20/08/2010 | Mise à jour : 19:06

Jouets de sable.
Jouets de sable. Crédits photo : Mauritius/Photononstop

Le «Made in France» résiste dans les jouets en plastique. 

 

Les pelles, râteaux, seaux et autres équipements de plage pour les petits font exception à la règle. Alors que le secteur du jouet est massivement dominé par la Chine, d'où proviennent plus de 80 % des jeux et jouets, le marché des pelles et des seaux est encore à moitié français, et largement ­dominé par les producteurs européens.

Plusieurs raisons expliquent cette résistance. Ces produits sont peu onéreux. Un seau, assorti de son râteau, sa pelle et son tamis, est vendu entre 4 et 5 euros. Le coût de production est essentiellement composé de la matière première plastique, il y a très peu de main-d'œuvre. «Nous disposons de machines à injecter et souffler le plastique très performantes », explique Thomas Le Paul, directeur général de Smoby, leader français sur ce secteur. «L'automatisation nous a sauvés », ajoute-t-il, alors que son entreprise produit un million de seaux par an, dont 75 % sont exportés chez nos voisins européens. En fait, en France, la concurrence est essentiellement italienne, avec Androni Giocattoli et Mondo.

 

Pénurie de plastiques 

 

Car la logistique joue en faveur des producteurs européens. Les seaux et plus généralement, les gros jouets en plastique (toboggans, maisons, cuisines…) sont pratiquement plus chers à transporter, parce que encombrants, qu'à fabriquer. «Transporter un seau, c'est transporter de l'air», constate Thomas Le Paul. Et si le fabricant choisit de les empiler pour les expédier, il faut payer la main-d'œuvre à l'arrivée pour les conditionner. Enfin, «nous ne serions pas compétitifs sans nos licences», ajoute Thomas Le Paul. Un investissement, dont l'entreprise ne communique pas le montant, mais qui fait de Winnie l'ourson, Babar ou encore Nemo, des piliers du succès commercial de Smoby.

Tout n'est cependant pas rose dans cette industrie qui dispose de protections naturelles à la concurrence chinoise. Les engagements pris fin juillet sous l'égide du gouvernement pour garantir l'approvisionnement en plastique n'ont pas encore porté leurs fruits. Les tensions sur les prix n'ont pas disparu. «Le prix du polypropylène que nous utilisons est passé de 75 centimes le kilo à 1,40 euro en un an», explique Thomas Le Paul «et nous n'avons pas répercuté cette hausse sur nos prix de vente». Les prix étant fixés d'une année sur l'autre, Smoby, comme ses concurrents, devra patienter jusqu'à janvier pour tenter de renégocier ses tarifs avec la grande distribution. En espérant que pour l'été prochain, les volumes de plastique nécessaires à la production seront facilement mobilisables.

 

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