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Catégories : Littérature jeunesse

La guerre des «ventes Hergé» est déclarée

Par Olivier Delcroix
29/05/2010 | Mise à jour : 00:15 Réactions (5)

La pièce majeure de la vente de ce samedi à Drouot est la double planche 75 et 76 tirée de la première version noir et blanc de l'album noir Le Sceptre d'Ottokar (250 000/300 000 euros). En haut : autre joli lot, particulièrement rare, Tintin et les coquillages, un dessin réalisé par Hergé pour un ami (50 000/70 000 euros). (Crédit : Hergé-Moulinsart 2010/Piasa)
La pièce majeure de la vente de ce samedi à Drouot est la double planche 75 et 76 tirée de la première version noir et blanc de l'album noir Le Sceptre d'Ottokar (250 000/300 000 euros). En haut : autre joli lot, particulièrement rare, Tintin et les coquillages, un dessin réalisé par Hergé pour un ami (50 000/70 000 euros). (Crédit : Hergé-Moulinsart 2010/Piasa)

À une semaine d'intervalle, deux vacations présentent des œuvres du créateur de Tintin.

Ce samedi à 14 heures aura lieu une nouvelle vente aux enchères Hergé, chez Drouot, à Paris. Samedi prochain aura également lieu une vente de bandes dessinées chez Artcurial, mettant aussi seize dessins d'Hergé à l'honneur, parmi 675 lots allant de Franquin à Hugo Pratt ou Enki Bilal… Malgré la crise, les ventes aux enchères de bandes dessinées se portent bien. En 1998, elles représentaient environ 2,5 % des ventes publiques d'art. Aujourd'hui, ­cette part a doublé.

La vente Piasa consacrée à Hergé permet de découvrir quelque 230 pièces allant d'albums de Tintin et Milou jusqu'à des objets, statuettes, dessins, et planches originales. «Ces pièces diverses et variées proviennent de 70 déposants », prévient l'expert indépendant Thibaut Van Houte, tout en précisant que «la société Moulinsart, partenaire de la vente Piasa, ne met rien aux enchères».

Pourquoi Moulinsart SA, entreprise titulaire exclusif des droits d'exploitation dérivés de l'œuvre d'Hergé, se mêle-t-elle de vendre des dessins originaux alors qu'on s'attendait plutôt à la voir protéger et conserver une telle œuvre ? «Je n'aime pas les collectionneurs», déclarait même Nick Rodwell, l'administrateur de Moulinsart SA dans un documentaire diffusé sur Arte lors d'une Soirée Thema spéciale Tintin. Il semble donc avoir changé d'avis.

«Je crois que la société Moulinsart n'aime pas que l'on puisse faire rayonner l'œuvre d'Hergé en dehors de sa propre structure, analyse Éric Leroy, expert des ventes Hergé chez Artcurial. Pourtant, je crois que ce n'est pas le rôle d'une fondation d'artiste d'initier des ventes aux enchères de l'auteur qu'elle est chargée de protéger. Ni la Fondation Picasso ni celle de Giacometti ne s'abaisserait à cela.»

 

Belles surprises

 

Pas question de guerre des «ventes Hergé» affirme Thibaut Van Houte. «Le but n'est pas de faire le plus gros chiffre d'affaires, dit-il. Nous voulons simplement présenter des pièces intéressantes pour les collectionneurs. De toute façon, cela n'est pas étonnant qu'il y ait une guerre autour d'Hergé puisque c'est le dessinateur qui possède le plus d'amateurs sur le marché. Hergé, c'est un peu le Picasso de la BD. Nous organiserons d'ailleurs une prochaine vente Hergé en octobre prochain à Cheverny.» Hasard ou volonté de concurrence ? Au même moment, le 22 octobre, aura également lieu une vente Hergé chez Artcurial. «S'il ne s'agit pas d'une guerre, en tout cas cela y ressemble, sourit Éric Leroy. Notre vente sera quant à elle d'un très grand niveau. Il y aura beaucoup de belles surprises. Peut-être atteindrons-nous le niveau de la vente Tintin de Kronenbourg en 1989…»

Pour les amateurs, la pièce majeure de la vente d'aujourd'hui est la double planche 75 et 76 tirée de la première version noir et blanc de l'album noir Le Sceptre d'Ottokar, publié par Hergé en 1938 dans Le Petit Vingtième, puis dès 1939 en France dans le journal Cœurs vaillants. Dans cette double planche à l'encre de chine, gouache blanche, Tintin comprend la manière dont a été volé le sceptre d'Ottokar. Cette pièce, dont le montant estimé est compris entre 250 000 et 300 000 euros, suscite pourtant la polémique. Autre joli lot, rare celui-là, le spectaculaire dessin réalisé par Hergé, Tintin et les coquillages, pour le cinquantième anniversaire de son ami Édouard Cnape­linckx, grand collectionneur de coquillages. «Ils allaient ensemble à la plage, raconte Thibaut Van Houte. Cette pièce est sans équivalent sur le marché. Elle pourrait susciter un record, très loin de notre estimation à 50 000-70 000 euros.»

Vente Hergé Piasa, ce samedi à 14 heures. Drouot Montaigne, 15, avenue Montaigne, Paris VIIIe.

Vente Artcurial, samedi 5 juin. Hôtel Marcel-Dassault, 7, rond-point des Champs-Élysées, Paris VIIIe.

 

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