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Catégories : L'art

Enchères à New York : la course aux records

Par Béatrice De Rochebouet
08/11/2010 | Mise à jour : 11:38

1964 Ohhh... Alright..., de Roy Lichtenstein (Christie's Images LTD 2009)
1964 Ohhh... Alright..., de Roy Lichtenstein (Christie's Images LTD 2009)

La mondialisation fait exploser les prix. Cette semaine, consacrée à l'art contemporain, s'ouvre sous les meilleurs auspices.  

L' art à nouveau dans la spirale ascendante? Les ventes d'automne à New York viennent d'atteindre des montants qu'on n'avait plus connus depuis le début de la crise en 2008. Cette montée d'un cran était prévisible, mais peut-être pas à ce point ! Pour la semaine impressionniste et moderne qui vient de s'écouler, Sotheby's (263,7 millions de dollars de produit des ventes) et Christie's (271 millions de dollars) ont retrouvé des niveaux comparables à ceux des années fastes. Un pic avait été atteint en 2006 avec la vente de Christie's qui réalisa le score jamais égalé de 491 millions de dollars, en partie grâce à son Portrait d'Adèle Bloch-Bauer II de Klimt, adjugé au prix record de 87,9 millions de dollars.

La semaine dernière, il n'y a eu ni gagnant ni perdant, comme dans les années difficiles où les maisons de vente devaient se battre pour avoir chacune «son» chef-d'œuvre. L'offre était assez abondante pour animer deux evening sales de qualité, avec un record à 68,9 millions de dollars pour le Nu assis de Modigliani chez Sotheby's, et un record à 48,8 millions de dollars pourle Nu de dos de Matisse, chez Christie's.

La confiance est revenue. Chez les acheteurs comme chez les vendeurs. L'art bénéficie d'une manne venue des quatre coins de la planète. «La mondialisation profite au marché, estime Thomas Seydoux, chez Christie's. L'appétit des amateurs vient aussi bien des pays émergents comme l'Asie, qui aime les impressionnistes, ou la Russie, qui affectionne le XXe siècle décoratif, mais aussi des pays plus traditionnels comme l'Europe et l'Amérique au goût plus pointu.»

 

Morceaux choisis du XXe siècle 

 

Est-ce un retour à la spéculation? Les nouveaux millionnaires ont une réelle envie d'acheter mais pas n'importe quelles œuvres. Le marché mise sur les valeurs sûres. Ce ne sont que les grands noms - Modigliani, Matisse, Giacometti ou Picasso - qui s'envolent à des prix sans limite. Pour la semaine des ventes d'art contemporain qui s'annonce encore plus prometteuse, Phillips, comme les géants Sotheby's et Christie's, ne propose que de gros calibres. Les épais catalogues ressemblent à une anthologie de morceaux choisis du XXe siècle. De grands noms à comparer entre eux affichant de solides estimations. Avec 55 lots, Sotheby's mise sur les classiques du siècle dernier: Rothko, de Kooning, Richter, Bacon ou Basquiat. L'exposition du Musée d'art moderne de la Ville de Paris a incité les vendeurs à se séparer de leurs toiles pour la majorité tardives. Plus épais (76 lots), le catalogue de Christie's est truffé d'œuvres venant de prestigieuses collections comme celle de Dennis Hopper ou Max Palevsky, ancien patron d'Intel, disparu en 2010 qui se passionnait pour Calder, Stella, Judd ou Lichtenstein. Acquis chez Acquavella, un autre Lichtenstein, Ohhh… Alright…, estimé 40 millions de dollars, est en couverture. Un petit losange à côté du lot indique que Christie's a négocié une garantie avec le vendeur, via une tierce personne. C'est de bonne guerre pour décrocher la vedette. La bataille est repartie de plus belle.

 

 


 

Phillips, une vente sur mesure

Comment rivaliser contre les deux géants, Sotheby's et Christie's, quand on est le numéro trois des ventes aux enchères d'art contemporain? Innover toujours plus. Président de Phillips, Simon de Pury, ex-président de Sotheby's Europe, qui s'est taillé la part du lion dans les marchés émergents, n'est jamais à court d'idées ! Pour le lancement de son nouvel espace «up town», au 450 Park avenue, cet «auctionneer», qui dénote dans la profession par ses ventes à spectacles, a demandé au très influent courtier international, Philippe Ségalot, ancien de Christie's et conseiller de François Pinault, de lui monter un catalogue sur mesure pour sa vente inaugurale de ce soir. Le tout-New York se bat pour y avoir une place assise.

Les 33 œuvres réunies dans un catalogue au format hors norme, affichant en couverture le buste du top model Stephanie Seymour, l'épouse à nouveau réconciliée du grand collectionneur de Basquiat, Peter Brant, moulé en cire par Maurizio Cattelan (1,5 à 2 millions de dollars), devraient totaliser plus de 80 millions de dollars. Un record pour une vente de Phillips qui n'a jamais dépassé les 59 millions de dollars, là où ses concurrents doublent au moins la mise.

Un Warhol à plus de 50 millions de dollars

Philippe Ségalot a usé de toutes ses relations pour décrocher des stars du marché comme une des trois éditions du Mechanical Pig de Paul McCarty (2,5 à 3,5 millions de dollars) vu à l'exposition des œuvres de François Pinault, «Qui a peur des artistes», à Dinard, ou le tableau monumental historique Men in her Life (1962) de Warhol, venant de la collection Mugrabi et proposé pour la première fois aux enchères. Il devrait dépasser les 50 millions de dollars.

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