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Catégories : L'histoire

Les nouveaux mystères de la Grande Pyramide

Par Eric Bietry-Rivierre
27/01/2011 | Mise à jour : 20:20

L'explication de la construction du monument pourrait se trouver en partie dans l'existence de rampes internes qui auraient permis de stocker les poutres de granit de 60 tonnes. (Dassault Systems)
L'explication de la construction du monument pourrait se trouver en partie dans l'existence de rampes internes qui auraient permis de stocker les poutres de granit de 60 tonnes. (Dassault Systems)

VIDÉOS - L'architecte Jean-Pierre Houdin a défendu, jeudi, à Paris, l'hypothèse d'antichambres inconnues dans le tombeau de Kheops.

«Dans la pyramide de Kheops, il reste en­core deux antichambres à découvrir ainsi qu'un circuit de corridors par lequel le sarcophage a été acheminé.» Sur le plateau de Gizeh, la dernière des sept merveilles du monde antique à être parvenue jusqu'à nous recèlerait donc encore bien des mystères et, peut-être, des trésors. Jean-Pierre Houdin l'a affirmé, jeudi, à la Géode, à Paris, devant un parterre de quatre cents personnes munies de lunettes 3D. L'architecte français, auteur de l'explication la plus convaincante à ce jour sur la manière dont le monument, haut de 146 m et lourd de 5 millions de tonnes, a pu être construit il y a 4500 ans (une rampe intérieure en spirale combinée à une longue rampe extérieure démolie ensuite), bénéficie du soutien de Dassault Systèmes (le groupe Dassault est propriétaire du Figaro), leader mondial dans la fabrication de logiciels de réalité augmentée. Cette imagerie de synthèse qui permet d'évoluer à sa guise dans un univers reconstitué en relief est fort utile à l'homme de l'art pour détailler ce qu'il avance.

Diffusé en 1997, son premier documentaire d'archéo-fiction avait fait grand bruit. Celui de 2011 est une version considérablement affinée, tellement percutante qu'elle a convaincu l'université Laval de Québec de formuler une demande officielle de vérification sur le terrain. Celle-ci serait non intrusive. «Il suffirait de placer une caméra à 500 mètres de la pyramide et de prendre des photos infrarouges du monument pendant un an toutes les vingt minutes, explique Xavier Mal­dague, chef du laboratoire canadien Multipolar Infrared Vision. Cette campagne d'analyse thermographique fine pourrait révéler des différences dans les taux d'absorption et de restitution de chaleur. Donc de dire précisément où la pyramide n'est pas homogène.»

Alors seulement la théorie de l'architecte se trouverait validée. Ou à repenser. Pour l'heure Jean-Pierre Houdin s'emploie à répondre aux sceptiques. Pourquoi des pièces en amont de la chambre du sarcophage? Elles auraient servi d'entrepôts pour le trésor; soit tout ce qui aurait été nécessaire au roi pour son voyage dans l'au-delà avant la félicité éternelle. Pourquoi deux antichambres? «Quasiment toutes les pyramides construites avant celle de Kheops présentent ce type d'espaces jumeaux, rappelle-t-il. Ainsi, lorsqu'on plaque sur le plan que l'on connaît celui de la pyramide Rouge érigée pour Snefrou, le père de Kheops, tout s'éclaire.»

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Projections publiques à la Géode, les 10 février et 8 mars à 20 heures. www.lageode.fr

 

Fermé de l'intérieur

Les emplacements présumés des loges expliquent, par exemple, les curieuses déviations des conduits, dits «d'aération» faute de mieux car ils ne s'ouvrent pas sur l'extérieur. Surtout, ils résolvent un mystère comparable à celui de la chambre jaune. Comment la pièce du défunt a-t-elle pu être refermée de l'intérieur sans qu'on ait trouvé d'ossements autres que ceux de la momie? «Même si cet espace a été fouillé dès 800 après Jésus-Christ, on aurait dû trouver des traces. Or rien ! Je crois que les officiants sont passés par le couloir de ces antichambres et qu'un mécanisme a fait coulisser ensuite un bloc dans le mur nord. Là, en effet, une pierre ne soutient absolument rien.»

Quelle serait alors l'utilité de la grande galerie bâtie en pente au centre de l'édifice et par laquelle la tradition veut que le cortège soit passé? «Ce n'était pas pour les funérailles mais pour l'action d'un contrepoids nécessaire à l'acheminement de poutres de granit. Celles-ci, posées en chevron au-dessus de la pièce principale, pèsent parfois plus de 60 tonnes. Elles servaient de système de décharge de poids efficace non seulement pour cette chambre au plafond plat mais aussi pour les antichambres.» Dernière question, par où seraient ressortis les derniers ouvriers? «Par la rampe intérieure qui a servi à l'érection », soutient l'architecte. Jeudi, introduisant le film baptisé Kheops Renaissance, Claudie Haigneré, la prési­dente de la Cité des sciences, a remercié l'équipe de «révéler ce qu'il y a de plus secret dans ces endroits magiques».

Reste tout de même à obtenir l'autorisation de validation de la part de Zahi Hawass, le tout-puissant patron du Conseil suprême des antiquités égyptiennes. Problème: même s'il a la confiance de nombreux scientifiques, Jean-Pierre Houdin n'est pas égyptologue. Et Zahi Hawass a déjà donné son aval pour une autre mission initiée par l'université de Leeds. Au printemps, un minirobot explorera les conduits de la chambre de la Reine. Une mission à laquelle collabore également Dassault Systèmes.

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