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Catégories : J'ai aimé, J'ai lu, Les polars

J'ai terminé de lire cette nuit:"L'épouvantail" de Michael Connelly

Par (L'Express), publié le10/05/2010 à 09:00

Avec L'Epouvantail, classique mais bien emballé, la star du policier retrouve le lustre perdu ces derniers temps.

Un homme qui dédie son roman à James Crumley (1939-2008), auteur magnifique du Dernier Baiser et de Fausse piste, ne peut pas être totalement mauvais. De fait, Michael Connelly ne l'est pas, même si ses derniers livres étaient loin d'égaler ses grandes années, celles de La Blonde en béton ou de Créance de sang. Après avoir mis de côté son beau héros, Harry Bosch - cousin de Sughrue et de Milodragovitch, créés par Crumley (tiens !) - Connelly s'est collé aux basques d'un avocat sans vraiment convaincre (La Défense Lincoln, Le Verdict du plomb). 

Dans L'Epouvantail, il retrouve un autre de ses personnages, espérant sans doute redorer son blason : Jack McEvoy, présentement journaliste au Los Angeles Times et, les aficionados s'en souviennent, star du Poète, le meilleur livre de Michael Connelly à ce jour. Suivant le schéma éprouvé d'une intrigue connellienne, McEvoy tire les ficelles d'une affaire apparemment banale pour un article (en prime, une belle description d'une presse passant du papier au Net) et, de meurtres en aiguille, tombe sur un tueur particulièrement sadique - un coup de main de Rachel Walling, autre connaissance des amateurs, ne sera pas de trop. 

C'est dire si l'on est en terrain connu. Et le terrain, cette fois, est plutôt joliment labouré et donne un roman tendu et prenant. Classique, mais bien emballé. Si, aujourd'hui, Connelly joue dans la catégorie série B ++, avec Ellroy en série A +++, il reste tout de même loin devant la plupart de ses confrères. Une raison simple : Connelly, plus que jamais ici, s'attache au détail, à l'action et à la péripétie, à rien d'autre, et ne sombre jamais dans le psychologisme neuneu de beaucoup d'auteurs du genre, persuadés de faire une thèse sur le Mal à coups d'introspections pour Bibliothèque rose. Fidèle à ses maîtres tendance littérature béhavioriste, Michael Connelly est, finalement, un auteur modeste et consciencieux. Un artisan du polar.  

http://www.lexpress.fr/culture/livre/l-epouvantail-de-connelly_889596.html

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