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Code 93, série de crimes en Seine-Saint-Denis

 

LE COUP DE COEUR - Lieutenant de police pendant 15 ans à la PJ du 9-3, Olivier Norek publie un premier polar parfaitement maîtrisé.

Les policiers devenus écrivains de qualité ne ne sont pas nombreux. Sans remonter au folklorique Borniche, on peut, sans vraiment abuser, dire que le Français Hugues Pagan et l'Américain Joseph Wambaugh sont les cadors du genre. Aujourd'hui, Olivier Norek, un Toulousain de trente-huit ans, dont quinze passées dans la PJ de Seine-Saint-Denis, tente sa chance. Le roman s'appelle Code 93 et il est publié chez un éditeur qui n'est pas spécialisé dans cette littérature.

L'avantage avec les policiers écrivains, c'est qu'ils savent de quoi ils parlent. Ils ont une connaissance de leur maison, des criminels, des légistes et du terrain. C'est bien, mais pas suffisant pour retenir l'attention du lecteur à qui l'on propose, chaque semaine, des pelletées de thrillers qui, sans être des chefs-d'œuvre, se laissent lire. On ouvre donc Code 93 avec une certaine appréhension, vite dissipée. Olivier Norek assure et maîtrise son sujet comme un vieux roublard. L'histoire? Celle de Victor Coste, capitaine de police au groupe crime du SDPJ 93. Une unité qui croule sous les enquêtes car, si la Seine-Saint-Denis est le département le plus dangereux, il est aussi le moins équipé en hommes. Coste et ses hommes sont ainsi confrontés à plusieurs cas curieux. Ils retrouvent le corps sans vie et émasculé d'un colosse noir qui se réveille à la morgue alors qu'on allait le saigner. Et puis, plus tard, un portable se met à sonner dans le cadavre carbonisé d'un toxico qu'ils pensaient suicidé. Au cours de ses investigations, Coste découvre qu'il se passe des choses pas catholiques au sein de l'unité. La hiérarchie est nerveuse. Un collègue et ami prend sa retraite. Son remplaçant est une planche pourrie. Et Coste reçoit des lettres anonymes qui sentent le soufre.

Une banlieue malade

En parallèle, on quitte les coins glauques du 9-3 pour suivre une famille installée à Saint-Cloud. Une mère dans un fauteuil roulant, mauvaise comme une teigne ; un fils fonctionnaire dans un ministère, trop effacé pour être honnête, et, entre eux, comme un serpent prêt à mordre, un secret encombrant. Entre ces deux mondes,

une passerelle que vont franchir Coste et ses hommes et qui va les mener sur un terrain glissant. On ressort bluffé par ce thriller à l'atmosphère étouffante, dont l'action avance grâce à des dialogues efficaces et des descriptions réalistes d'une banlieue malade. Chez Norek, pas de flic solitaire et alcoolique mais un homme blessé, certes, mais entouré d'une équipe solide et solidaire. Après ce joli coup d'essai, une suite s'impose lieutenant!

Code 93 d'Olivier Norek, Michel Lafon, 364p., 18,95€.

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