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Un souvenir heureux, plus vrai que le bonheur

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Aucun exercice n'est plus périlleux que celui qui consiste à prendre date et à tenter de dresser un bilan, sur le seuil d'une période que l'on sait décisive et dont, entre éclaircies et orages, on ne sait ce qu'il sortira pour soi-même, et pas davantage pour le monde. Un vers d'Aragon, repris par Jean d'Ormesson dans son dernier livre, le plus profond peut-être, parce que le plus émouvant, résume admirablement cette inquiétude. «Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit» (1). Il s'agit d'un poème d'amour, d'amour de la vie, mais justement. Là où l'impossibilité du dernier mot s'impose avec évidence, la raison doit s'incliner devant l'indicible ; elle ne peut trouver de réconfort que dans l'amour et de légitimité que dans la modestie.

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