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Le combat en justice d'une kiné contre Nintendo

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    • Par Sophie Boutboul
    • Mis à jourle 27/08/2013 à 20:29
    • Publiéle 27/08/2013 à 20:18
Nicole Walthert, début août à Orléans, devant le livret d'exercices de son plateau pour lutter contre le mal de dos, conçu en 1985.

Nicole Walthert, début août à Orléans, devant le livret d'exercices de son plateau pour lutter contre le mal de dos, conçu en 1985. Crédits photo : BOUGOT Thierry/PHOTOPQR/REPUBLIQUE DU CENTRE

Nicole Walthert accuse la firme japonaise de contrefaçon de son brevet pour le plateau de la Wii Fit.

Nicole face à Nintendo, c'est un peu David contre Goliath. À 75 ans, Nicole Walthert, retraitée à Orléans, accuse la multinationale japonaise d'avoir contrefait une de ses inventions. Elle revendique rien de moins que la propriété intellectuelle du concept de la Wii Balance Board.

L'idée d'un plateau pour faire du sport, son «bébé», lui serait venue en septembre 1985, quelques années après l'obtention de ses diplômes de kinésithérapeute et d'ostéopathe. Près de trente ans après, elle est en passe d'obtenir son brevet européen, qui lui permettra de reprendre la procédure d'assignation en justice, lancée en 2010 contre Nintendo. Nicole Walthert a reçu l'intention de délivrance de l'Office européen des brevets, le 1er juillet dernier. La procédure devrait donc reprendre d'ici à 2014. «Nintendo joue sur le temps, ils savent que je suis née en 1938», déplore la retraitée à la coupe courte auburn.

Propriétés similaires

«J'ai travaillé toute ma vie sur ce plateau», souffle-t-elle. Son combat: les maux de dos. Sa solution: le Bull-Test. «Nous tenons debout sur trois points d'appui au niveau des pieds. Avec cet appareil, on les retrouve et le corps est équilibré pour faire du sport dans la position idéale pour le dos», détaille l'auteur deLa marche source de santé. Le 10 mai 1986, quelques mois après le lancement de son idée, elle remporte la médaille de bronze au concours Lépine pour son prototype, constitué d'un plateau, de ressorts et de niveaux à bulle. Nicole Walthert en vend alors 2000 exemplaires. «Mais je voulais l'améliorer avec des capteurs pour enregistrer le poids qu'on soit accroupi ou debout, les voûtes plantaires cambrées ou droite», précise-t-elle.

Un ami lui signale que « son » appareil passe à la télé sous les traits de Nintendo

Au début des années 2000, des capteurs sont mis sur le marché. Elle les fait ajouter à son plateau, qui devient le Lift-Gym, et dépose en 2006 un nouveau brevet. Deux ans plus tard, un ami lui signale que «son» appareil passe à la télé sous les traits de Nintendo. La Wii Fit est née, un appareil aux propriétés similaires au sien, qui ne contient cependant pas de ressorts. Selon son avocat Philippe Fouché, il est possible que «Nintendo demande l'annulation de son brevet ou propose une solution à l'amiable». «Ils m'auraient demandé d'acheter mon brevet, je leur aurais donné au prix d'un studio», lance la kiné.

Depuis 2010, elle a dépensé plus de 50.000 euros en frais d'avocat, de mandataires, de demandes de dépôt de brevet… Le 30 janvier dernier, elle s'est même fendue d'une lettre restée sans réponse au ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Nintendo a vendu 22 millions de Wii fit. «Si je récupérais ne serait-ce qu'un euro sur chaque vente, je serais dédommagée. Et je payerais des impôts dessus. La France y perd donc de l'argent!»

Elle a aussi demandé un rendez-vous au président du concours Lépine, Gérard Dorey, qui devrait la recevoir prochainement. «Une contrefaçon du concours est très rare car nous analysons tous les brevets en France comme à l'étranger», pointe-t-il.

Contactée par Le Figaro, Nintendo se refuse à tout commentaire sur cette affaire.

 

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