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Pierre Huyghe, une valeur sûre

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Pierre Huyghe pose devant son installation <i>L</i><i>a saison des fêtes, </i>au Palais de Cristal, à Madrid, en 2010.
 

Pierre Huyghe pose devant son installation La saison des fêtes, au Palais de Cristal, à Madrid, en 2010. Crédits photo : DOMINIQUE FAGET/AFP

NOS FIGURES DE LA rentrée (5/6) - Le Centre Pompidou consacre une rétrospective à ce plasticien français aux œuvres énigmatiques. À découvrir dès le 25 septembre.

«L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible», écrit le peintre suisse Paul Klee dans sa Théorie de l'art moderne. Comme toute une génération d'artistes contemporains plus ou moins lourdement inspirés, Pierre Huyghe, 51 ans le 11 septembre, a pris à la lettre cette citation si fameuse qu'elle semble contenir l'art à elle seule. L'an dernier, à la Documenta 13 de Kassel, le grand brain storming quinquennal de l'art au cœur de l'Allemagne, le champion officiel des institutions françaises avait séduit son public - tout acquis - de conservateurs, commissaires et collectionneurs par une installation désolée, à dénicher au bout du parc du château.

Un événement à double tranchant

Malgré un certain désarroi, peu osèrent émettre la moindre restriction, tant l'artiste en impose. Avec Pierre Huyghe, l'art se veut une vaste énigme, test digne du Sphynx. En juin dernier, dans la section «Art Unlimited» consacrée aux projets les plus monumentaux, fous ou inédits d'Art Basel, le plasticien a dévoilé un superbe Memento Mori, film tout en abeilles et vrombissements, avec femme de pierre et chien errant. La lutte des espèces avec ses statues dévorées par les cycles de la vie, l'illustration parfaite de la mort en son jardin. Montage incroyablement poétique, le vent comme musique, pas de commentaires philosophiques accablants. Rien du discours dissuasif de l'art contemporain et ses jus de crânes trompeurs. Une vraie et belle vanité contemporaine, digne des peintres hollandais.

«Je cherche non à définir la ­relation entre les sujets, mais à ­inventer les conditions qui peuvent déboucher sur la porosité, l'écoulement et l'indéterminé», explique l'artiste en prologue de sa ­rétrospective à Beaubourg, événement à double tranchant. En vingt ans de pratique et une communication minimale, Pierre Huyghe a réussi à maintenir son propre mystère. Transformant le format classique de l'exposition en phénomène décalé, ici un journal, là un voyage en Antarctique, là encore en un calendrier annuel en forme de jardin.

Dans sa galaxie personnelle, l'artiste compte de fervents soutiens. De Hans Ulrich Obrist, référence contemporaine de la Serpentine Gallery à Londres, à Maja Hoffmann, toute-puissante collectionneuse et mécène de Bâle et Arles. À Paris désormais de jauger cette valeur française si cotée sur l'Olympe de l'art.

Pierre Huyghe, centre Georges Pompidou, du 25 septembre 2013 au 6 janvier 2014.

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