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529 Égyptiens condamnés à mort

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Les familles des partisans condamnés à mort, devant le palais de justice, le 24 mars.

Les familles des partisans condamnés à mort, devant le palais de justice, le 24 mars. Crédits photo : -/AFP

Ces partisans du président destitué Mohammed Morsi ont écopé de la peine capitale.

 
 

L'Égypte a la réputation d'avoir organisé les manifestations les plus massives de l'histoire de l'humanité. Pendant les journées de juin-juillet 2013, plus de dix millions d'individus avaient manifesté contre Mohammed Morsi, l'ancien président islamiste, finalement destitué par les militaires.

Le pays vient peut-être de battre un nouveau - et triste - record. Plus de 500  personnes ont été condamnées à mort hier par la Cour criminelle de Minîèh, dans le centre du pays. Selon Hassiba Hadj Sahraoui, de l'ONG Amnesty International, «c'est le plus grand nombre de condamnations à mort simultanées que nous avons constaté ces dernières années, pas seulement en Égypte, mais dans le monde entier.» Ces «supporteurs» de Morsi ont en outre été jugés à une vitesse exceptionnelle. Alors que la justice égyptienne est connue pour sa lenteur avec ses procès sans cesse reportés, il n'aura fallu que deux audiences au juge Saïd Youssef pour rendre sa décision - la première ayant duré vingt  minutes. Le président du tribunal, dans une ambiance très houleuse, y avait refusé d'accorder plus de temps à la défense pour examiner les dossiers des… 545 accusés. Ceux-ci étaient jugés pour le meurtre d'un policier, et plus généralement de violences, d'incitations au meurtre, d'attaques d'un commissariat, dans des affrontements au mois d'août à Minîèh. Ces affrontements avaient eu lieu après les dispersions des sit-in pro-Morsi au Caire, ces journées restant comme les plus meurtrières de l'histoire récente de l'Égypte. Les condamnés à mort étaient aussi accusés d'appartenir aux Frères musulmans. La Confrérie a été déclarée «organisation terroriste» à la fin 2013.

La sentence a été accueillie avec consternation. Une rapide manifestation a été organisée, mais elle a été vite dispersée à coups de gaz lacrymogènes. «Tous les endroits stratégiques de la ville sont quadrillés de près par les forces de sécurité», explique un témoin.

«Cela défie toute logique»

«Le pouvoir judiciaire fait partie de la scène politique en Égypte. Certains magistrats se croient autorisés à juger des criminels non pas d'un point de vue légal, dans un cadre juridique, mais en tant que partie prenante d'un conflit politique», estime Mohammed Lotfy, un avocat membre de la commission égyptienne des droits de l'homme. Pour lui, ce verdict défie «toute logique élémentaire».

Mais les condamnés à mort sont encore loin de l'échafaud. Les décisions du juge doivent être examinées par le grand mufti d'Égypte - dont les avis ne sont pas contraignants. Le verdict sera ensuite prononcé et pourra faire l'objet d'un examen en appel devant la Cour de cassation, chargée de s'assurer si la procédure a bien été respectée. C'est ainsi que les condamnés à mort du massacre de Port-Saïd bénéficient actuellement d'un nouveau jugement, dans le cadre d'un procès sur une tuerie qui avait fait plus de 70 morts après un match de football, en février 2012.

Ce n'est pas fini: 683 personnes, dont l'ancien guide suprême des Frères musulmans Mohammed Badie, vont être jugées aujourd'hui à Minîèh, pour des accusations similaires. Peut-être l'occasion de battre un nouveau record pour la justice égyptienne.

 

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Samuel Forey

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