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Catégories : CE QUE J'AIME. DES PAYSAGES, La Picardie(Aisne,Oise,Somme)

Georges Rousse, Familistérien de passage

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Georges Rousse, Familistérien de passage L'installation de Georges Rousse sous la verrière du pavillon central du Familistère de Guise.

Le photographe Georges Rousse est l'invité du Familistère de Guise dans l'Aisne. Il est intervenu dans les parties en friche de ce bâtiment lourd de sens pour livrer une nouvelle série de photographies anamorphiques.

Georges Rousse est aujourd’hui reconnu pour ses photographies anamorphiques. Réalisées le plus souvent dans des lieux en friche qu’il modèle, repeint et détourne, elles dévoilent une autre réalité, poétique et fantastique à la fois. À la demande de Frédéric Panni, le conservateur-directeur du Familistère de Guise, Georges Rousse est venu travailler dans les ailes, gauche et droite, avant qu’elles ne soient réhabilitées, l’une en hôtel, l’autre en logements. Le terrain de jeux est époustouflant : des milliers de mètres carrés défraîchis par le temps, des appartements restés dans leur jus avec leurs papiers peints jaunis, défraîchis, des enfilades de pièces sur quatre étages reliées par des escaliers en colimaçon et des coursives donnant sur une cour centrale sous verrière. Et un esprit des lieux inspirant : le Palais social fondé par Jean-Baptiste André Godin dans la seconde moitié du XIXe siècle, résultante architecturale de l’une des premières expériences positives d’économie sociale et coopérative.

Le photographe était donc sûr d’y trouver de la tranquillité, une chance puisque son processus créatif à la chambre photographique est long. Évidemment, le public ne verra pas tout cela chez Georges Rousse. Contrairement à la production d’un Felice Varini, par exemple, l’œuvre est bien la photographie finale et non le travail dans le lieu qui a rendu la photographie possible. Les installations seront ainsi détruites par les travaux de rénovation du Familistère. Seule exception : celle sise sous la verrière du pavillon central, qui reprend la forme du pavillon d’angle de l’économat, installée ici pour permettre au visiteur de s’approprier ce processus créatif. Cette invitation à Georges Rousse s’inscrit dans le Programme Utopia, initié en 2000. Son but : « rétablir l’unité foncière du site, disloquée après 1968, restaurer le bâti et remodeler le paysage naturel du site, restructurer et moderniser l’habitat du Palais social, créer un musée de site consacré au Familistère et aux expérimentations sociales, faire du Familistère un lieu d’expressions sociales, intellectuelles, culturelles ou artistiques des utopies pratiquées ». Le mot Utopia se retrouve naturellement à plusieurs reprises dans ce travail de Rousse. L’exposition, à proprement parler, se répartit dans quatre salles au 1er, 2e et 3e étages du pavillon central. Aux photographies grand format réalisées à Guise sont associés des dessins préparatoires mais aussi des travaux plus anciens, exécutés de par le monde et notamment, ceux, récents, du Cellier à Reims. Les photographies de Georges Rousse doivent se regarder en deux temps : de loin, la forme, géométrique ou typographique, s’impose autant que le caractère étrange de la prise de vue. De près, les petites imperfections – une petite erreur de raccord, une bavure de peinture – rappellent qu’il ne s’agit pas de « photoshopage » (ce qui n’aurait effectivement aucun intérêt artistique) mais bien d’une appropriation d’un lieu par le geste artistique.

Lucie AGACHE

http://www.connaissancedesarts.com/art-contemporain/georges-rousse-familisterien-de-passage-1125547/

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