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Le 14 juillet, nous avons vu au MAM de Troyes:

André Derain (Chatou, 1870 – Saint-Germain-en-Laye, 1943)

 

derain-collouireLe port de Collioure, 1905

Huile sur toile
H. 72 cm ; L. 91 cm
MNPL 57

Au cours de l’été 1905, Derain rejoint à Collioure Matisse, qui était venu s’y installer au printemps. Derain n’a pas été insensible au travail de son aîné et la parenté de cette toile avec celles peintes par Matisse à Collioure est évidente.
Sous l’apparente liberté de la fracture et la fantaisie des couleurs éclatantes et arbitraires, Derain cache, tout comme Matisse, des recherches lucidement menées. Il prend ici au néo-impressionnisme quelques procédés (contraste de couleurs, ombres colorées, pose de la pâte par petites touches), mais n’y adhère pas pleinement. 
Il joue ici avec le blanc de la toile et oppose à des surfaces traitées dans un esprit pointilliste, les aplats de la voile ou de l’ombre de la charrette. De même, la série de zones obliques qui scande la composition, n’est évidemment pas improvisée.

Big Ben

Huile sur toile
H. 79 cm ; L. 98 cm
MNPL 103

Après le succès des Vues de Londres exposées par Claude Monet en 1904, Ambroise Vollard, qui vient d’acheter la production de Derain, l’envoie à Londres, pour qu’il peigne, lui aussi, une « série ».
Cette toile est, avec le Westminster et le Coucher de soleil du Musée de l’Annonciade à Saint-Tropez, une de celles où Derain pousse le plus loin l’irréalisme de la couleur. Au souvenir de Turner, s’ajoute évidemment une sorte de rivalité avec Monet, mais dont la poétique et la gamme colorée sont toutes différentes. Bien qu’il n’ait pas été son élève, Derain a pu être sensible aussi à l’irréalisme des fonds de Gustave Moreau (le Coucher de soleil  de Saint-Tropez paraît dériver directement du fond de l’Orphée devant le tombeau d’Eurydice).
Derain revient ici à la touche mosaïquée, qu’il avait pratiquée quelque temps à Collioure ; mais, à la différence des purs néo-impressionnistes, Derain dispose ses touches de façon irrégulière ; elles simulent dans le ciel les rayons du soleil, et deviennent presque continues dans les bâtiments.
Si les couleurs sont irréalistes et l’architecture sciemment déformée, la construction du tableau n’en est pas moins précise : les deux axes principaux (l’arête de Big Ben et le bord du quai souligné de rouge) sont placés exactement à la section d’or de la surface de la toile. La date exacte de ce tableau est difficile à fixer avec précision. La datation la plus probable nous paraît être le printemps 1906, sans doute peu avant les Deux Péniches du Musée National d’Art moderne, où se retrouve le même type de bateau, propre à la Tamise, comme a bien voulu nous le confirmer M. Beaudoin, conservateur du musée de la Battelerie à Conflans-Sainte-Honorine.

site du musée

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